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CS/2279

LES MEMBRES DU CONSEIL SALUENT LA FORMATION DU GOUVERNEMENT DE COALITION AU KOSOVO ET APPELLENT LES KOSOVARS SERBES A LE REJOINDRE RAPIDMEMENT

27/03/2002
Communiqué de presse
CS/2279


Conseil de sécurité

4498ème séance – matin


LES MEMBRES DU CONSEIL SALUENT LA FORMATION DU GOUVERNEMENT DE COALITION AU KOSOVO ET APPELLENT LES KOSOVARS SERBES A LE REJOINDRE RAPIDMEMENT


Pour la première fois depuis la formation et l’entrée en fonctions du nouveau Gouvernement, plus de trois mois après l’élection de l’Assemblée du 17 novembre, le Kosovo était ce matin au cœur des travaux du Conseil de sécurité.  Sous la présidence de la Norvège, le Conseil a entendu le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hédi Annabi, lui exposer les progrès enregistrés avec l’élection de M.  Ibrahim Rugova au poste de Président et de M. Bajram Bexhepi à celui de Premier Ministre, la formation de ce nouveau Gouvernement et le transfert, la veille, des prisonniers albanais du Kosovo qui étaient encore détenus en Serbie.


Toutefois, à l’image du Vice-Premier Ministre de Serbie, M. Nebojsa Covic, la majorité des membres du Conseil ont exprimé leur sentiment d’urgence face aux difficultés qui demeurent dans la province, concernant la reconstruction et la mise en place d’une société véritablement multiethnique.  Ainsi, la tension intercommunautaire s’illustre par le fait que la Coalition parlementaire serbe (Povratak) conditionne en effet sa participation au Gouvernement et son acceptation du Ministère de l’agriculture qui lui était réservé, à la création d’un Ministère qui serait spécifiquement chargé du retour des Serbes, non prévu par le Cadre constitutionnel.  Pour M. Annabi, il serait extrêmement regrettable qu’après tant d’efforts, les Serbes du Kosovo se refusent à eux-mêmes la possibilité de participer au Gouvernement.  M. Covic, dont le rôle actif aux côtés de la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et du Représentant spécial du Secrétaire général, M. Michael Steiner, a été unanimement salué par les membres du Conseil, a promis d’intervenir, tout en faisant valoir que la décision reviendrait en dernier recours aux Serbes eux-mêmes.


L’autre préoccupation reflétée par les débats concerne la situation économique déplorable de la province qui connaît, selon M. Annabi, un taux de chômage de 50 pour cent frappant surtout les jeunes.  Tandis que plusieurs voix se sont élevées pour appeler les donateurs à ne pas relâcher leur effort en faveur du Kosovo, d’autres, comme celle de la Bulgarie, ont appelé à définir une stratégie économique qui assurerait peu à peu l’indépendance de la province par rapport aux financements internationaux.  Les délégués ont souligné, comme l’a fait France, qu’une tâche d’une ampleur considérable attend le Gouvernement kosovar et que le temps presse.  Le représentant de Singapour a rappelé que plusieurs pays envisageaient de retirer leurs contingents à la fin de l’année.  Tandis que celui de la Fédération de Russie a jugé inadmissible que la question du retour des réfugiés se prolonge indéfiniment.  Jugeant les conditions de sécurité toujours insuffisantes dans la province, il a mis en garde contre le risque de voir le Kosovo se transformer en «cancer de l’Europe», expression reprise à son compte par le représentant du Royaume-Uni.


Enfin, les membres du Conseil ont unanimement salué l’action de M. Steiner et, déplorant de ne pas l’avoir vu aujourd’hui, ont été nombreux à souhaiter qu’il vienne le mois prochain faire état devant eux de la situation.


Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont également pris la parole: Maurice, Irlande, Guinée, Chine, République arabe syrienne, Cameroun, Etats-Unis, Colombie, Mexique et Norvège.


RÉSOLUTIONS 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Déclarations


M.HEDI ANNABI, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a noté que depuis la dernière réunion du Conseil sur le Kosovo, et après plusieurs mois de blocage, le Gouvernement avait été formé.  Il s’est par ailleurs félicité du retour, hier, des derniers prisonniers albanais qui étaient encore retenus en Serbie.  Les efforts de la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) ont permis le 28 février de parvenir à un accord sur la formation de la coalition gouvernementale et l’élection du Président.  Cet accord sur la coalition a été approuvé par les deux tiers de l’Assemblée du Kosovo, le 4 mars.  Il a rappelé que le Cadre constitutionnel réservait un Ministère aux Serbes du Kosovo et un autre à une autre communauté minoritaire.  La Coalition pour le retour des Serbes du Kosovo (Povratak) n’a pas encore soumis de candidat au poste ministériel qui lui est réservé, celui de l’agriculture, par le Cadre constitutionnel et conditionne sa participation à la création d’un nouveau ministère spécialement consacré au retour des Serbes du  Kosovo.  Selon M Annabi, le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Michael Steiner, a tenté d’encourager la participation des Serbes en trouvant une autre solution, notamment la création d’un poste de vice-ministre pour les retours au sein du cabinet du Premier ministre et d’un autre poste de conseiller pour les Serbes du Kosovo au sein de la MINUK.  M. Annabi a souhaité que la coalition résolve rapidement ses contradictions internes, jugeant que ce serait une honte après tant d’efforts si les Serbes du Kosovo se refusaient à eux-mêmes la possibilité de participer au Gouvernement.  M. Steiner a encore poursuivi ses discussions hier et expliqué à la Coalition parlementaire serbe que le Cadre constitutionnel ne prévoyait pas le ministère demandé et que la question des retours relève de la communauté internationale donc du Représentant spécial du Secrétaire général.  Selon M. Annabi, M. Steiner apprécierait un appui du Conseil en ce sens.


Le Secrétaire général adjoint a ensuite indiqué que le gouvernement avait eu ses deux premières réunions les 15 et 22 mars.  Les ministères travaillent à la mise en place de leur cabinet et au recrutement de leurs fonctionnaires notamment auprès des communautés minoritaires.  Le Premier Ministre et plusieurs de ses ministres ont également rencontré des donateurs internationaux pour leur demander de continuer d’appuyer les efforts du Kosovo.  En outre, le 20 mars, M.Steiner et le Commandant de la KFOR, le Général Valentin, ont déjeuné avec le Président, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée et il a été décidé de poursuivre régulièrement ce qui est devenu les réunions «2+3» pour y traiter des questions politiques.  Dans le domaine économique, la priorité est la création d’emplois, en raison d’un taux de chômage de 50 % qui frappe surtout les jeunes, et constitue donc une menace potentielle à la stabilité.  La privatisation, a noté M. Annabi, est considérée comme offrant une possibilité de développement économique et la MINUK travaille à mettre en place un environnement propice.  Au plan de la sécurité, la situation s’est généralement améliorée ces derniers mois et les assassinats sont en baisse, a-t-il noté.  Si cette tendance se confirme, la police de la MINUK espère en compter moins de 100 d’ici la fin de l’année par rapport à 250 en 2000 et 136 en 2001.  Les attaques contre les communautés minoritaires se sont poursuivies mais la violence a baissé, grâce à une présence massive de la police.


M. Annabi a par ailleurs fait état de la 2e amnistie pour les armes, en cours jusqu’au 15 avril, gérée par la KFOR et la MINUK.  La première avait été appliquée en juin dernier.  Elle a coïncidé avec la première réunion du Gouvernement le 15 mars.  Il a aussi noté les progrès dans la lutte contre le crime organisé grâce à l’entrée en vigueur de nouvelles mesures.  Le Bureau des retours de la MINUK prépare les retours dans 25 différents lieux du Kosovo.  Une évaluation générale des dommages dans six zones potentielles pour les retours est maintenant achevée.  Certains dommages aux infrastructures se sont avérés graves et la réhabilitation nécessitera une assistance financière importante, a-t-il prévenu.  Des projets de réconciliation favorisant les retours sont également en cours en plusieurs points, surtout dans les municipalités mixtes.  Un ensemble de mesures a été arrêté, permettant aux communautés concernées de participer au processus.  Concernant la coopération avec la République de Yougoslavie, les relations continuent d’être régies par le Document commun du 5 novembre.  Surtout, de longues négociations ont permis hier le transfert vers le Kosovo de 146 Albanais du Kosovo dont on savait qu’ils étaient détenus en Serbie.  Auparavant les autorités serbes avaient présenté les dossiers judiciaires des personnes restant détenues qui ont été examinés par des personnels de la MINUK ou des juges internationaux.


En ce qui concerne l’ex-République yougoslave de Macédoine, M. Steiner a rencontré le Président Trajkovski le 18 mars.  Le Gouvernement du Kosovo a promis d’apporter son appui aux efforts de M. Steiner pour réduire la tension et de participer au Comité d’experts communs dont la création est prévue pour gérer les situations pratiques découlant du tracé de la ligne de démarcation.  Il a été également prévu de promouvoir une coopération entre les forces de police pour lutter contre le crime organisé et en faveur de la prévention du crime.


M. NEBOJSA COVIC, Vice-Premier Ministre de la République de Serbie et Président du Centre de coordination de la République fédérale de Yougoslavie et de la République de Serbie pour le Kosovo et Metohija, a indiqué que son pays continue de consolider le processus de réconciliation dans le Sud de la Serbie et a mis l’accent sur les mesures de confiance parmi lesquelles, il a cité l’intégration accrue des membres des communautés albanaise et rom dans les institutions de l’Etat et la reconnaissance des diplômes et autres certificats délivrés au Kosovo et Metohija.  Beaucoup reste à faire, a-t-il reconnu en demandant l’aide de la communauté internationale pour améliorer les infrastructures nécessaires au retour des réfugiés et accroître les offres d’emplois.  Au Kosovo et Metohija, a-t-il souligné, nous sommes engagés dans une course contre le temps.  En l’absence de progrès majeurs dans les questions clés, nous finirons par faire face à d’immenses difficultés, a-t-il ajouté en soulignant que deux questions étaient primordiales, celle du renforcement des institutions et celle de l’édification d’une société véritablement multiethnique.


Se concentrant sur cette dernière question, M. Covic a indiqué que les Serbes du Kosovo n’ont reçu aucune assurance quant à la survie de leur langue, de leur culture, de leur religion et leur mode de vie au Kosovo et Metohija.  A l’heure actuelle tout dépend de la bonne volonté de la MINUK et de la KFOR et rien n’indique que l’avenir sera meilleur.  M. Covic a poursuivi en affirmant que la liberté de mouvement, à l’exception de quelques enclaves serbes, est absolument impossible, le retour des réfugiés presque inexistant et le climat de violence persistant.  Ne croyez pas ceux qui vous parlent d’une amélioration de la situation, a-t-il mis en garde.  Les Serbes et les autres minorités ont simplement appris les règles du jeu et la manière d’échapper à la violence.


A cet égard, M. Covic a estimé que la seule issue serait la mise en œuvre intégrale du Document commun signé avec le Chef de la MINUK en novembre 2001.  Ce Document, a-t-il expliqué, exige de s’atteler aux tâches relatives au retour des réfugiés, à la lutte contre les extrémistes de tous bords, à la liberté de mouvement, au fonctionnement des institutions et à la collecte d’informations sur les personnes disparues des deux côtés.  M. Covic a, dans ce contexte, fait part des mesures prises en ce qui concerne les prisonniers de guerre en indiquant que cette question perçue comme un obstacle à une réconciliation véritable est désormais réglée.  Insistant sur cette réconciliation, il a souligné que l’absence d’une société multiethnique au Kosovo et Metohija conduirait à des troubles qui auraient un impact négatif sur l’ensemble de la situation politique de la Yougoslavie.


Si l’on permet aux groupes extrémistes du Kosovo et de Metohija de prévaloir, les vrais perdants seront tous les citoyens de ces deux provinces étant donné qu’ils s’attaquent aux Serbes mais aussi à quiconque ne partage pas leur programme politique.  Quel type de relations entendent-ils entretenir avec la Serbie s’ils chassent les Serbes de la province? s’est interrogé M. Covic en affirmant que la survie économique du Kosovo et de Metohija dépend d’une relation positive et constructive avec le reste de la Yougoslavie.  Parlant en particulier des relations entre Belgrade et les Serbes du Kosovo et Metohija, M. Covic a stigmatisé ceux qui veulent que ces derniers se contentent de vivre dans la province et qui préjugent ainsi de l’avenir du Kosovo avec comme arrière-pensée l’indépendance de la province.


Si vous voulez ériger ce mur entre la Serbie et la province, vous y parviendrez parce que vous en avez le pouvoir.  Mais, tous les Serbes de cette province passeront de l’autre côté du mur et créeront une pression sociale considérable en Yougoslavie et en Serbie et une situation empoisonnée au Kosovo et Metohija.  A moins que les Serbes ne se sentent intégrés dans cette province, ils réclameront «une ligne directe» avec la Serbie.  Aidez-nous, a conclu M. Covic, à augmenter le nombre de retours des réfugiés, à faciliter la liberté de mouvement, à mettre fin aux confrontations avec la MINUK et la KFOR à Mitrovica et à mettre en place un programme global pour localiser les personnes disparues des deux côtés.  C’est la seule manière de procéder pour le Kosovo et Metohija, la Yougoslavie et la région dans son ensemble.


M. GERARD CORR (Irlande) a salué l'entrée en fonctions de M. Michael Steiner, se félicitant des positions ambitieuses et constructives déjà prises par le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, et a exhorté les autorités élues du Kosovo à travailler étroitement avec la Mission des Nations Unies(MINUK) et la présence internationale de sécurité (KFOR) à la mise en oeuvre des réformes économiques, à la consolidation de l'état de droit, et à l'émergence d'une société équitable et juste.  Il s'est félicité ensuite de l'élection de M. Ibrahim Rugova à la présidence, de M. Bajram Rexhepi au poste de Premier Ministre et de la formation du Gouvernement qui constituent une étape majeure de la pleine application de la résolution 1244.  Il a toutefois exprimé son inquiétude face aux difficultés posées à la participation au Gouvernement de la coalition parlementaire serbe du Kosovo, le Povratak, et a appelé les dirigeants serbes du Kosovo à y remédier au plus vite.  Les dirigeants politiques du Kosovo doivent de leur côté maintenir le dialogue politique entre et à l'intérieur des différentes communautés, a poursuivi le représentant, particulièrement dans la perspective des élections municipales du 21 septembre.


Par ailleurs, l'ébauche d'un dialogue constructif entre Pristina et Belgrade a été jugée essentielle par M. Corr pour parvenir aux objectifs fixés par M. Steiner.  Il les a invités à se conformer au Document conjoint signé entre Belgrade et la MINUK en novembre dernier et a jugé que les nouvelles autorités du Kosovo devaient pouvoir participer au Groupe de travail de haut niveau créé par le Document.  Il s'est félicité de la création d'un Comité d'experts conjoint entre la MINUK et l'ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM) pour régler les problèmes pratiques posés par la mise en oeuvre sur le terrain de l'accord de 2001 sur la délimitation de la frontière entre la République fédérale de Yougoslavie et l'ERYM.  M. Corr s'est inquiété de la lenteur du retour des réfugiés serbes du Kosovo et a mis en garde contre les départs enregistrés ces derniers jours.  A ce titre, il a exhorté les autorités à mettre en oeuvre des mesures de nature à encourager et financer la réinstallation de ces réfugiés qui est un des éléments clés du processus de réconciliation.  Il s'est félicité de la décision de Belgrade de remettre les prisonniers albanais du Kosovo à la MINUK, souhaitant que cette mesure permette de consolider les chances de dialogue entre Pristina et Belgrade.  Il a enfin renouvelé son appel à la lutte contre le crime organisé et la violence qui doit être une priorité pour les autorités de Pristina si elles veulent renforcer la démocratie et l'état de droit.


M. BIJAYEDUTH GOKOOL (Maurice) a relevé les efforts de toutes les parties, qui témoignent de leur bonne volonté et sont de nature à rassurer la communauté internationale.  Jusqu’ici la MINUK a joué efficacement son rôle de gouvernement intérimaire mais maintenant les rênes sont dans les mains du Gouvernement, a-t-il estimé.  Toutefois une chose est de signer un accord une autre de l’appliquer, surtout au Kosovo où un gouvernement démocratique est une première: les partis politiques du Kosovo doivent démontrer qu’ils veulent une démocratie parlementaire libre.  Le délégué a également demandé à tous les donateurs de maintenir leur aide à la province.  Mais le Kosovo a également besoin d’investissements directs et privés.  Plus vite les décideurs adopteront les lois nécessaires plus vite les bénéfices se feront sentir, a-t-il insisté.  Une économie prospère permettra le retour des déplacés, si un environnement sûr est rétabli et garanti, ce qui incombe aux responsables politiques.


M. BOUBACAR DIALLO (Guinée) s'est félicité de la désignation par l'Assemblée constituante, le 4 mars dernier, de MM. Ibrahim Rugova et Bajram Rexhepi, respectivement comme Président et Premier Ministre de la province.  Cette décision constitue un important pas en avant dans l'application des résolutions pertinentes du Conseil a ajouté le représentant, soulignant que sa délégation attend avec intérêt la participation de la coalition Povratak (PK) au Gouvernement.  M. Diallo a appuyé M. Michael Steiner, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, dans ses efforts d'organisation des élections municipales en septembre 2002.  Au plan de la sécurité, il a salué l'entrée en vigueur du nouveau programme de remise des armes et des munitions détenues encore illégalement par des Kosovars moyennant une promesse d'amnistie et a appelé tous les intéressés à coopérer à la réussite de ce programme.


Le renforcement de la coopération entre les élus du Kosovo, la MINUK et les autorités de Belgrade constituera également un gage de confiance pour la poursuite de l'action engagée a observé M. Diallo.  La question de la délimitation de la frontière entre le Kosovo et l'ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM) mérite l'attention a souligné le représentant, se félicitant par ailleurs de l'annonce

faite par M. Michael Steiner, le 18 mars dernier, de la création prochaine d'une Commission mixte Kosovo-ERYM chargée de régler les questions pratiques qui se posent aux habitants des deux côtés de la frontière.  Pour finir, le représentant de la Guinée s'est réjoui de la conclusion de la question des Kosovars d'origine albanaise détenus en République de Serbie.


M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) s’est dit heureux de la présence du Vice-Premier Ministre de la Serbie et s’est félicité des mesures concrètes qu’il a présentées pour faciliter l’application de la résolution 1244.  La situation au Kosovo évolue rapidement mais malheureusement pas toujours dans la direction fixée par la résolution pertinente, a regretté le représentant.  L’attention de la communauté internationale doit rester intacte, a-t-il dit «si nous ne voulons pas faire de cette province la tumeur cancéreuse de l’Europe».  Le représentant s’est félicité des efforts du Représentant spécial pour amener les dirigeants du Kosovo à former le gouvernement en déplorant pourtant que les choses soient toujours insatisfaisantes en matière de sécurité..  Les efforts de la communauté internationale doivent se concentrer sur la mise en place de conditions de sécurité et d’équité pour tous les habitants de la province, a-t-il insisté en jugeant inacceptable que la question du retour des réfugiés et des personnes déplacées se prolonge indéfiniment.  La situation en la matière, a-t-il estimé, permettra de savoir si la province est prête pour les élections municipales de septembre prochain.  A cet égard, il s’est dit inquiet de la décision de la Commission européenne de reporter, après les élections municipales, la tenue de la Conférence des donateurs pour collecter les fonds nécessaires au retour des réfugiés.


Le représentant s’est également dit préoccupé du fait que l’acuité du problème des réfugiés et des personnes déplacées reste sous-estimé dans le projet de budget de la MINUK pour 2002-2003.  Il a espéré qu’il sera possible de redresser rapidement cette situation d’urgence.  Il a ensuite énuméré quelques questions devant retenir un intérêt soutenu de la MINUK et de la KFOR comme la réconciliation nationale, la lutte contre le crime organisé ou encore la démilitarisation des anciens combattants de l’UCK.  Convaincu que Belgrade doit devenir un partenaire de la MINUK, il a jugé son rôle indispensable dans la détermination des priorités et le règlement des questions pratiques liées à la vie quotidienne au Kosovo, conformément à la résolution 1244.  Des questions telles que la création d’une base économique, la participation du Kosovo au projet de Pacte de stabilité ou encore le retour des réfugiés et des personnes déplacées ne sauraient être réglées sans des consultations étroites avec les autorités de Belgrade, a souligné le représentant en estimant que le Document commun de novembre 2001 serait le cadre idéal.


Il a aussi voulu que la MINUK, Belgrade et Skopje intensifient leurs efforts pour mettre en œuvre l’Accord sur la délimitation de la frontière.  Il a appuyé, par ailleurs, les efforts de la MINUK et de la KFOR pour réduire les volumes d’armes et d’explosifs illicites en les jugeant toutefois insuffisants compte tenu du taux élevé d’extrémisme  Il a ainsi espéré que la possibilité d’une reprise des combats par les groupes albanais de Macédoine soit examinée de près par la présence internationale.  Tous ceux qui vivent au Kosovo doivent avoir la possibilité de vivre normalement.  Tant que les conditions ne seront pas réunies, il serait dangereux de commencer à parler d’un statut définitif pour le Kosovo, a estimé le représentant. 

M. STEFAN TAVROV (Bulgarie) a jugé que l’élection du Président et du Premier Ministre constituait un pas encourageant.  Il a appelé les dirigeants kosovars nouvellement élus à exercer avec prudence les pouvoirs qui leur sont confiés notamment par la résolution 1244 (1999), notant qu’il était important qu’ils respectent les accords internationaux notamment ceux qui concernent le tracé de la frontière avec l’ex-République yougoslave de Macédoine.  A cet égard il a salué la décision de créer une commission mixte d’experts avec la MINUK sur le sujet.  Il s’est inquiété du fort taux de chômage susceptible de raviver les tensions entre communautés.  Il a souhaité que les donateurs assurent les ressources nécessaires pour les programmes de démocratisation et le retour des réfugiés.  IL s’agit selon lui de définir une stratégie économique, privilégiant les petites et moyennes entreprises et assurant peu à peu l’indépendance du Kosovo par rapport aux financements internationaux.  Il a annoncé que son pays avait l’intention d’établir une présence diplomatique permanente avec l’établissement d’un bureau de liaison à Pristina.  Seule la présence de la MINUK et de la KFOR permet d’assurer la sécurité de tous les groupes au Kosovo et est à même d’encourager les retours de réfugiés.  Enfin, selon lui, seule la perspective d’intégration européenne peut résoudre à long terme les problèmes du Kosovo et la Bulgarie entend s’employer à la traduire au plus vite en réalité.


M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a relevé un paradoxe au sein du Conseil qui tient des réunions mensuelles sur le Kosovo sans pour autant être capable d’avoir une vue d’ensemble des tendances globales.  Si le Conseil ne fait rien, a-t-il dit, la presse s’en chargera.  Il a cité, à cet égard, deux analyses faites par une radio allemande et le New York Times selon lesquelles la situation au Kosovo reste tendue malgré une implication sans précédent de la communauté internationale.  Pour le représentant, le Conseil doit faire sa propre évaluation de ce qui a été réalisé ou pas au Kosovo.  Il est donc utile de prendre du recul et d’envisager l’action sur le long terme.  Rappelant ses observations précédentes, le représentant a demandé un examen périodique des activités de la MINUK qui contrairement aux autres opérations a un mandat illimité.  Il a aussi souhaité la définition d’une stratégie de sortie et s’est dit, à cet égard, encouragé par les propos du Représentant russe qui a estimé le moment venu pour faire une étude globale de la situation en avril prochain.  Ce bilan global, a conclu le représentant, doit se faire en présence du nouveau Représentant spécial et étudier la question du statut futur du Kosovo à propos duquel le délai fixé par les Accords de Rambouillet vient d’expirer.


M. MIKHAIL WEHBE (République arabe syrienne) s’est félicité de l’élection de M. Rugova à la présidence et de la nomination d’un Gouvernement.  Ceci devrait permettre aux institutions provisoires de s’atteler à leurs tâches et de renforcer le dialogue entre les nombreux partis politiques.  Il a souhaité que le seul parti qui ne participe pas encore au Gouvernement le fasse rapidement et que toutes les communautés soient traitées de façon équitable dans les institutions du Gouvernement pour que la stabilité et la sécurité règnent au Kosovo.  A propos de la sécurité, il a appelé à redoubler les efforts pour améliorer les relations entre les communautés et renforcer le processus de réconciliation.  Ceci favoriserait le développement économique au profit de toutes les catégories de population.  Il a toutefois émis des doutes sur ces perspectives au vu de l’extrémisme qui règne dans la région.  Il a enfin souhaité entendre M. Steiner lui-même le mois prochain sur l’évolution réelle de la situation sur le terrain.



M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) a partagé les observations du représentant de Singapour quant à la nécessité de procéder à une évaluation d’ensemble de la situation au Kosovo.  Il s’est félicité de la présence du Vice-Premier Ministre serbe dont il a dit suivre avec une attention soutenue le message.  Il a ainsi pris note de sa demande d’une aide multiforme en vue de la création d’une société multiethnique au Kosovo, soit la préservation de l’existence même du Kosovo.  Pour le représentant, les actions prioritaires au Kosovo doivent être le renforcement de la sécurité, le désarmement de toutes les bandes armées et l’incitation au retour de toutes les minorités.  Ces actions, a-t-il souligné, sont de nature à préserver l’existence même du Kosovo laquelle passe par son unité.  Le représentant a, dans ce contexte, salué les avancées enregistrées en la matière dont la formation d’un gouvernement de coalition «qui montre que le message des élections de novembre a été enfin entendu».  En effet, pour gouverner au Kosovo, a-t-il insisté, il faut non pas l’exclusion mais l’inclusion, soit une coalition rassemblant toutes les composantes.  Le représentant a donc invité toutes les parties, notamment la Coalition pour le retour, à participer à ce gouvernement.  Il a aussi invité tous les Etats de la région à respecter l’ensemble des accords territoriaux, élément indispensable du maintien de la paix et de la sécurité dans la région.


M. STEWART ELDON (Royaume-Uni) a salué l’évolution positive de la situation depuis la dernière réunion du Conseil sur le sujet.  Des étapes importantes ont été franchies pour le Kosovo et pour la sécurité régionale.  Il a félicité M. Steiner pour soin rôle actif dans ce processus.  Il est clairement dans l’intérêt de la communauté serbe d’y jouer pleinement son rôle.  La meilleure façon est de participer au gouvernement, a-t-il dit, en invitant les communautés à conclure rapidement un accord sur ce point.  Il a également salué le transfert des détenus albanais de Serbie vers le Kosovo, jugeant que le dialogue entre Belgrade et Pristina est essentiel pour la stabilité régionale: les deux parties doivent continuer à participer de façon positive pour assurer le respect des intérêts de toutes les communautés, notamment par la mise en œuvre de l’ensemble du Document commun de novembre 2001.  Le Vice-Premier Ministre Covic a un rôle central à jouer sur ce point, a estimé le représentant.  Il a par ailleurs demandé une coopération renforcée de tous les acteurs avec la police de la MINUK dans la lutte contre le crime organisé et le terrorisme et a souhaité que le nombre des officiers de police kosovars soit augmenté et celui des policiers internationaux réduit.  Enfin, les deux domaines clés, le renforcement des institutions et la création d’une société multiethnique, doivent recevoir  toute l’attention nécessaire, afin d’éviter d’arriver à ce M. Lavrov a appelé le «cancer de l’Europe», a-t-il conclu.



M. JAMES CUNNINGHAM (Etats-Unis) s’est félicité de la formation d’un Gouvernement au Kosovo en encourageant ses membres à se pencher sur les nombreuses difficultés qu’il reste à régler.  Parmi celles-ci, il a cité le respect de l’état de droit, celui des droits des minorités et la réforme économique.  Maintenant, il faut des résultats, a prévenu le représentant qui s’est, par ailleurs, félicité du transfert des détenus albanais du Kosovo vers Pristina.  Il a souhaité que cette initiative permette d’améliorer les relations interethniques au Kosovo et facilite un consensus sur d’autres questions dont la réforme économique.  Le représentant s’est dit déçu que les Serbes du Kosovo continuent de refuser de participer au nouveau Gouvernement, compromettant ainsi le processus de réconciliation.  Il s’est dit favorable aux efforts tendant à engager un dialogue avec les Serbes à cette fin et à décourager toute velléité de mettre en place des institutions parallèles.  Pour le représentant, la réforme économique doit être une priorité  pour encourager le retour des réfugiés et à long terme la création d’un Kosovo démocratique et multiethnique.  Il a conclu en appuyant vigoureusement la lutte contre le crime organisé et les actes terroristes en déclarant: «beaucoup reste à faire mais il est encourageant de voir les progrès réalisés au cours de ce dernier mois».


M. RIVAS (Colombie) a salué la formation du nouveau Gouvernement mais s’est dit préoccupé de la réaction de la Coalition parlementaire serbe pour le retour, en espérant qu’elle accepterait les propositions de M. Steiner.  A ce propos, il a demandé à M. Covic d’intervenir dans ces négociations.  A propos de l’échange de prisonniers, il a salué l’accord entre Belgrade et la MINUK qui a permis la veille le transfert de près de 150 prisonniers albanais.  Il s’est encore félicité de la création d’un comité mixte sur la Macédoine et enfin, sur les relations entre la MINUK, Belgrade et le Gouvernement du Kosovo.  Il a déclaré vouloir profiter de la présence du Vice-Premier Ministre serbe pour insister sur la nécessité d’un rapprochement avec les autorités du Kosovo: seul un tel rapprochement permettra de parvenir à un Kosovo multiethnique.  Enfin, comme la Fédération de Russie, le représentant colombien a souhaité qu’un bilan complet des activités de la MINUK soit dressé.


M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a estimé que l’élection de M. Ibrahim Rugova à la présidence du Kosovo et la mise en place d’un Gouvernement de coalition constituent les développements les plus marquants de ces dernières semaines.  Il convient que les élus de la coalition «Povratak» jouent tous leur rôle, a-t-il dit, en soutenant les démarches du Représentant spécial pour sortir du blocage actuel.  Un travail d’une ampleur considérable attend le gouvernement kosovar, a prévenu le représentant.  Dans l’exercice de ses fonctions, il importe que le Gouvernement soit guidé par le souci de l’intérêt général.  L’action publique doit être conduite au bénéfice de tous les habitants, y compris de ceux qui appartiennent à des minorités.  Tout doit être fait pour améliorer le sort des membres des communautés minoritaires, a insisté le représentant.  Dans cette perspective, a-t-il estimé, le développement économique et le renforcement de la sécurité seront déterminants pour abaisser le taux d’émigration trop élevé constaté parmi eux.  Parallèlement, le dossier des retours devra continuer à faire l’objet d’une attention soutenue.  La France attend en l’occurrence la coopération des responsables kosovars d’origine albanaise.


Il est important, a encore estimé le représentant, que l’accord conclu le 5 novembre dernier entre M. Haekerrup et M. Covic soit entièrement appliqué.  A cet égard, il a jugé que le transfèrement des derniers détenus albanais de Serbie vers le Kosovo est un succès incontestable qui illustre l’utilité d’une concertation étroite et confiante entre la MINUK, les élus kosovars et les responsables yougoslaves compétents sur les questions pratiques d’intérêt commun.  Nous nous réjouissons à la perspective de voir M. Covic continuer à s’investir dans la mise en oeuvre de l’accord par la voie du dialogue avec la MINUK et bientôt, nous l’espérons, avec les institutions de l’autonomie provisoire, a ajouté le représentant.  Concluant sur l’accord signé à Belgrade le 14 mars relatif aux relations entre la Serbie et le Monténégro, il a précisé que cet accord ne modifie pas l’identité et la personnalité internationale de l’Etat.  Par conséquent, les obligations et les droits internationaux qui portent sur la République fédérale de Yougoslavie ou qui la concernent continueront de s’appliquer à l’Etat commun «Serbie et Monténégro», notamment la résolution 1244.


Mme ROBERTA LAJOUS (Mexique) a jugé que le temps pressant, il fallait avancer rapidement vers la reconstruction et l’élaboration d’une société multiethnique.  Nous entamons, a-t-elle poursuivi, une étape critique qui doit permettre le transfert rapide des prérogatives de l’administration au nouveau gouvernement.  Cette région est parmi les plus en retard en Europe au plan économique, a-t-elle noté, ce qui appelle à des mesures permettant de combattre le crime organisé et de promouvoir le développement économique.


La déléguée en a par ailleurs appelé à la volonté et à la maturité politiques de tous les protagonistes pour que la confiance soit établie entre toutes les composantes de la province, priées de laisser derrière elles les rancoeurs du passé.  La confiance dont doivent profiter tous les groupes sociaux sera la base d’un Kosovo fort, parce qu’uni, a-t-elle souligné.  Puis Mme Lajous a encouragé la MINUK et autres instances à poursuivre leurs efforts en faveur de la paix et de la sécurité.  Elle a enfin appuyé la suggestion de plusieurs délégations d’avoir, en avril, un exposé de M. Steiner lui-même sur la situation.


M YISHAN ZHANG (Chine) a, à son tour, estimé qu’au Kosovo, les priorités doivent être de renforcer les institutions et de mettre en place une société authentiquement multiethnique.  Il s’est aussi félicité du transfèrement des détenus albanais vers le Kosovo avant de constater que depuis un certain temps, la situation au Kosovo est stable, des progrès politiques et économiques ont été enregistrés et les différentes parties se sont entendues sur un gouvernement de coalition.  Néanmoins, le représentant a souhaité que l’on ne ferme pas les yeux sur le crime organisé et le trafic d’armes ni sur le fait que le retour des membres des minorités reste lent.  Il a espéré, à cet égard, un renforcement de la coopération avec Belgrade.  Il a surtout espéré que le Gouvernement de coalition s’en tiendra fidèlement à la résolution 1244 quant à la nature de la société à mettre en place au Kosovo.


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) s’est félicité de la formation d’un gouvernement de coalition transitoire au Kosovo et insisté sur le fait que la coopération des dirigeants élus avec la MINUK et Belgrade était indispensable.  Il a encouragé M. Covic à continuer de travailler avec les autorités du Kosovo, se félicitant d’ailleurs du rôle de Belgrade ces derniers mois.  Mais la coopération de la MINUK et de la République yougoslave peut être encore développée, notamment

par l’intermédiaire du Groupe de dialogue de haut niveau, a-t-il estimé.  Le crime organisé et les trafics sont préoccupants, a-t-il poursuivi, pas seulement pour le Kosovo mais pour toute la région.  A cet égard, il a souhaité qu’un plus grand pouvoir soit transféré à la MINUK dans ce domaine.  De même, le retour des personnes déplacées reste un grave problème et des efforts doivent être déployés pour progresser.  Enfin, M. Kolby a transmis à M. Steiner l’appui du Conseil, exprimant le souhait de le voir ici prochainement.


M. INOCENCIO F. ARIAS (Espagne), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a réitéré sa perspective pour le Kosovo qui est une intégration à l’Union européenne.  En conséquence, a-t-il prévenu, si le Kosovo veut s’assurer un avenir européen, il lui revient de mettre en place une société démocratique et multiethnique fondée sur la règle de droit, la dignité et la liberté de mouvement de toutes les communautés.  L’Union européenne, a ajouté le représentant, encourage les institutions intérimaires récemment créées ainsi que les dirigeants du Kosovo à faire tout leur possible pour réaliser ces objectifs avec l’assistance de la MINUK, de l’Union européenne et de la communauté internationale dans son ensemble.  L’Union européenne demeure engagée à fournir un appui économique et politique au Kosovo et reste convaincue que la concentration des énergies sur les questions du développement économique, de la réforme des institutions et de l’intégration européenne est la meilleure manière d’assurer la stabilité et de dépasser les conflits.  L’Union européenne, a conclu le représentant, poursuivra son assistance économique dans le cadre du Processus de stabilisation et d’association, conformément à la politique existante des conditionnalités fondées sur le respect des normes européennes.


Reprenant la parole, le Vice-Premier Ministre de la Serbie s’est dit heureux que des questions aient été posées sur la participation des Serbes au Gouvernement de coalition du Kosovo.  Les Serbes, a-t-il dit, veulent être de véritables partenaires et pas utilisés comme des prétextes.  Il ne leur a même pas été proposé de signer l’Accord de coalition avec le Gouvernement du Kosovo, a rappelé le Vice Premier-Ministre.  Il a indiqué, à cet égard, que le Représentant spécial a tenu des consultations avec les membres de la Coalition Provratak qui ont lancé des appels à la préservation de leur unité.  Les députés de cette coalition, a encore indiqué le Vice-Premier Ministre, ont été informés de l’accord passé avec les dirigeants kosovars après la signature de l’accord et de la distribution des portefeuilles ministériels sans avoir été consultés au préalable.  Belgrade, a précisé le Vice-Premier Ministre, n’a jamais eu l’intention d’empêcher la participation des députés serbes au Gouvernement du Kosovo.  Il juge simplement impératif d’avancer sur le dossier des retours.  Belgrade, a affirmé le Vice-Premier Ministre, est disposé à tenir des consultations avec les représentants de la Coalition Provratak.


Toutefois, Belgrade reste convaincu qu’en échange de leur participation au gouvernement, il leur faudra des assurances sur les processus de retour des Serbes et des non Albanais dans leur foyer au Kosovo.  Il faut arrêter d’invoquer les problèmes de sécurité pour décourager les retours potentiels, a prévenu le Vice-Premier Ministre.  Les autorités de Belgrade sont tout à fait prêtes à fournir à la MINUK et à la KFOR toute l’assistance nécessaire pour régler ces problèmes.  Belgrade demande l’appui de la communauté internationale et fera tout possible pour encourager les Serbes à participer au gouvernement du Kosovo.  Mais cela est impossible sans une réelle coopération de tous.


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