LE CONSEIL EXIGE LA CESSATION IMMEDIATE DE TOUS LES ACTES DE VIOLENCE AU MOYEN-ORIENT ET AFFIRME LA VISION DE DEUX ETATS, ISRAEL ET LA PALESTINE VIVANT COTE A COTE
Communiqué de presse CS/2273 |
Conseil de sécurité
4489ème séance – soir
LE CONSEIL EXIGE LA CESSATION IMMEDIATE DE TOUS LES ACTES DE VIOLENCE AU MOYEN-ORIENT ET AFFIRME LA VISION DE DEUX ETATS, ISRAEL ET LA PALESTINE VIVANT COTE A COTE
Au cours d’une séance consacrée à l’examen de la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, le Conseil de sécurité a adopté ce soir par 14 voix pour et une abstention (République arabe syrienne) la résolution 1397 (2002) présentée par les Etats-Unis, telle qu’oralement amendée. Dans le préambule du texte, le Conseil se déclare attaché à l’idée d’une région dans laquelle deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières reconnues et sûres, et se félicite de la contribution du Prince héritier Abdullah de l’Arabie saoudite.
Aux termes de la résolution, le Conseil exige la cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris tous les actes terroristes et toutes provocations, incitations et destructions. Il demande aux parties israélienne et palestinienne ainsi qu’à leurs dirigeants de coopérer à l’application du plan de travail Tenet et des recommandations du rapport Mitchell visant la reprise des négociations en vue d’un règlement politique.
Expliquant son abstention, le représentant de la République arabe syrienne a regretté que le projet de résolution soumis par le Groupe arabe n’ait pas été retenu. Il a par ailleurs jugé faible la teneur de la résolution adoptée ce soir qui met sur le même pied d’égalité la victime et le bourreau et considéré que le Conseil devait exiger une reprise du processus de négociation sur la base des Accords de Madrid, des résolutions 242 et 338 et du principe de la terre contre la paix.
Le Conseil de sécurité avait entendu dans la matinée une déclaration du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, qui appelait les parties à contribuer à la concrétisation de l’initiative de paix du Prince héritier Abdullah de l’Arabie saoudite.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE
Déclaration
M. MIKHAIL WEHBE (République arabe syrienne) a souligné que le Groupe arabe a présenté au Conseil un texte «simple» qui reflétait les évènements tragiques qui se déroulent dans la région. En dépit de «toute la souplesse dont sa délégation et le Groupe arabe ont fait preuve», le représentant a regretté qu’il n’ait pas été possible de satisfaire la délégation qui présente aujourd’hui le projet de résolution sur lequel le Conseil est sur le point de se prononcer. Les positions du Groupe arabe, a insisté le représentant, n’ont pas été prises en compte comme l’attestent les faiblesses du texte qui ne traite pas des véritables causes du problème, à savoir l’occupation israélienne, mentionné ce matin même par le Secrétaire général. Le projet, a-t-il poursuivi, met sur un même pied d’égalité la victime et le bourreau. Les destructions, les tueries dans les camps de réfugiés et les arrestations commises par Israël n’ont pas été condamnées dans le texte, a encore déploré le représentant avant de souligner que l’évocation d’arrangements sécuritaires dans une telle situation de crise illustre l’échec de la communauté internationale.
Le Conseil doit exiger une reprise des négociations de paix conformément à la Conférence de Madrid, aux résolutions 242 et 348 du Conseil de sécurité et au principe de la terre contre la paix, a souligné le représentant. Il a regretté que le projet de résolution n’ait pas tenu compte des préoccupations syriennes concernant la référence à la Conférence de Madrid et au processus de paix pour réaliser une paix juste et globale dans la région. Le texte n’exige nullement qu’Israël, a-t-il encore dit, doit respecter la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre. La Syrie, a-t-il conclu, s’abstiendra lors du vote sur le projet de résolution.
Projet de résolution (S/2002/259)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant toutes ses résolutions pertinentes antérieures, notamment les résolutions 242 (1967) et 338 (1973),
Attaché à l’idée d’une région dans laquelle deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières reconnues et sûres,
Profondément préoccupé par la persistance des événements tragiques et violents qui ont lieu depuis septembre 2000, en particulier les attaques récentes et l’augmentation du nombre de victimes,
Soulignant la nécessité pour toutes les parties concernées d’assurer la sécurité des civils,
Soulignant également la nécessité de respecter les normes universellement reconnues du droit international humanitaire,
Se félicitant aussi des efforts diplomatiques déployés par les envoyés spéciaux des États-Unis d’Amérique, de la Fédération de Russie, de l’Union européenne et par le Coordonnateur spécial des Nations Unies et autres pour parvenir à une paix complète, juste et durable au Moyen-Orient, et les encourageant,
Se félicitant de la contribution du Prince héritier Abdullah de l’Arabie saoudite,
1. Exige la cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris tous les actes terroristes et toutes provocations, incitations et destructions;
2. Demande aux parties israélienne et palestinienne ainsi qu’à leurs dirigeants de coopérer à l’application du plan de travail Tenet et des recommandations du rapport Mitchell visant la reprise des négociations en vue d’un règlement politique;
3. Exprime son soutien aux efforts que font le Secrétaire général et d’autres personnes pour aider les parties à mettre un terme à la violence et à reprendre le processus de paix;
4. Décide de rester saisi de la question.
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