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CS/2270

LA DECISION PROCHAINE DE LA COMMISSION DU TRACE DE LA FRONTIERE ENTRE L’ETHIOPIE ET L’ERYTHREE JUGEE CRUCIALE POUR LE PROCESSUS DE PAIX

06/03/2002
Communiqué de presse
CS/2270


Conseil de sécurité

4485ème séance – matin


LA DECISION PROCHAINE DE LA COMMISSION DU TRACE DE LA FRONTIERE ENTRE L’ETHIOPIE ET L’ERYTHREE JUGEE CRUCIALE POUR LE PROCESSUS DE PAIX


Le processus de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie entre dans une phase cruciale à la veille de la décision de la Commission du tracé de la frontière attendue à la fin du mois de mars, ont reconnu ce matin les membres du Conseil de sécurité.  Réuni sous la présidence du Ministre norvégien des affaires étrangères, M. Jan Petersen, pour examiner la situation entre ces deux pays de la Corne de l’Afrique, le Conseil a pris connaissance des conclusions et recommandations de la mission qu’il a dépêchée en Éthiopie et en Érythrée, du 21 au 25 février dernier sous la conduite de M. Ole Peter Kolby (Norvège).  M. Kolby a notamment mis l’accent sur l’engagement pris par le Premier Ministre éthiopien, M. Meles Zenawi et le Président érythréen, M. Isaias Afwerki, de se conformer à cette décision. 


Toutefois, comme l’a souligné le représentant de Singapour, la tension perceptible entre les deux pays, meurtris par deux ans et demi de guerre,  exige du Conseil de sécurité qu’il adopte des mesures claires lors de sa prochaine réunion qui sera consacrée à la prorogation du mandat de la MINUEE.  Le représentant a appelé les deux parties à s’engager dans la voie de la normalisation et à s’abstenir de tout acte déstabilisateur dans la période précédant et suivant la démarcation de la frontière.  Il a jugé que la condition préalable à la démarcation de la frontière et au retour des déplacés et des réfugiés devait être le déminage.  La libération des prisonniers de guerre et des détenus civils ainsi que la démobilisation des combattants constitueraient quant à elles des mesures de confiance.


Afin de faciliter le processus de démarcation, le maintien de la Mission des Nations Unies entre l’Érythrée et l’Éthiopie (MINUEE) a été jugé important par les représentants de la Bulgarie et du Cameroun, ce dernier ayant recommandé la prorogation du mandat pour une période de six mois.  Le représentant de la Guinée a quant à lui insisté sur l’importance pour la MINUEE de collaborer aux opérations de démarcation et de déminage en raison du manque de ressources financières auxquelles font face les deux parties.  Des délégations ont demandé aux parties de coopérer activement avec la MINUEE en ce qui concerne la liberté de mouvement de la Mission, l’information sur les milices et les champs de mine ainsi que l’ouverture d’un couloir aérien entre Asmara et Addis-Abeba.  La représentante du Mexique, se faisant l’écho des délégués qui ont appelé le Conseil à définir une stratégie de sortie, a souhaité que les Nations Unies impliquent davantage l’Organisation de l’unité africaine et les organisations sous-régionales et les facilitateurs des Accords d’Alger dans le processus de paix entre les deux pays.


Le représentant de l’Éthiopie jugé que certaines questions devaient être réglées préalablement à la mise en œuvre de la décision de la Commission du tracé des frontières.  Il a insisté, entre autres, sur la question de la démilitarisation totale de la Zone de sécurité temporaire qui continue, selon lui, d’être infiltrée par des troupes régulières déguisées en milices.  Son homologue érythréen a quant à lui rappelé que si la Zone de sécurité temporaire n’avait pu être établie, la responsabilité en incombe à l’Éthiopie qui refuse de redéployer ses troupes, conformément aux Accords d’Alger signés en 2000.


Les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat: Mexique, Singapour, Fédération de Russie, États-Unis, Chine, Cameroun, Colombie, France, Irlande, Bulgarie, République arabe syrienne, Guinée, Royaume-Uni, Maurice, Norvège, Érythrée, Éthiopie, Espagne (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Pays-Bas, Japon.  Le Représentant permanent de la Norvège, M. Ole Peter Kolby, Chef de la mission du Conseil de sécurité en Érythrée et Éthiopie avait, en début de séance, présenté son rapport au Conseil.


LA SITUATION ENTRE L’ERYTHREE ET L’ETHIOPIE


Rapport de la mission du Conseil de sécurité en Éthiopie et en Érythrée (S/2002/205)


Le rapport de la mission du Conseil de sécurité en Ethiopie et en Erythrée –21-25 février, indique que la Commission du tracé de frontières devrait, dès l’annonce de sa décision et conformément aux Accords d’Alger, être encouragée à établir une carte photographique aérienne qui sera utilisée lors du processus de démarcation.  Les parties sont, quant à elles, encouragées à poursuivre leur coopération en vue d’accélérer le processus des opérations de déminage.  Une fois que la Commission du tracé des frontières aura repéré les bornes-frontières sur la carte établie par photographie aérienne, toutes les opérations de déminage requises en vue de la démarcation devraient commencer immédiatement.  Dans ce contexte, le Conseil de sécurité devrait examiner le rôle que la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE) devrait jouer en ce qui concerne la démarcation. 


La mission demande en outre instamment aux garants, aux médiateurs et aux témoins du processus de paix, à l’Organisation de l’Union africaine et aux amis de l’Ethiopie et de l’Erythrée de s’employer à promouvoir un dialogue constructif avec les autorités du pays.  La mission prend note avec satisfaction de la collaboration étroite et productive qui lie les organismes humanitaires et les organisations non gouvernementales qui sont les partenaires de la MINUEE et elle se félicite des efforts de développement, de reconstruction et de remise en état, déployés par la communauté des organisations non gouvernementales dans les deux pays.  Le Conseil de sécurité lance cependant un appel pressant aux donateurs pour qu’ils se montrent généreux, notamment envers le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’appui au processus de paix en Ethiopie et en Erythrée.  Enfin, la mission estime que l’on pourrait envisager des programmes et des échanges transfrontières à objectifs bien choisis à l’appui du processus de paix.


La liste des membres du Conseil ayant participé à la mission figure en annexe au rapport.


Déclarations


Chef de la mission du Conseil de sécurité en Érythrée et en Éthiopie, M. OLE PETER KOLBY (Norvège), qui a dirigé, présentant le rapport de cette  mission effectuée du 21 au 25 février 2002, a salué le climat positif qui a prévalu dans les deux pays et rendu hommage à l’action de la MINUEE.  Ces expériences directes seront nécessairement utiles à l’examen de la situation par le Conseil a-t-il observé, précisant que le rapport reflète le point de vue d’un Conseil uni et décidé à aider les deux parties à mettre en œuvre les Accords d’Alger.  Il a ajouté que les deux parties semblent décidées à travailler étroitement avec les Nations Unies dans ce sens.  Il s’est félicité de la contribution de la MINUEE en vue d’améliorer la situation notamment sans la Zone de sécurité temporaire et souligné l’esprit constructif des réunions tenues avec le Premier Ministre éthiopien, M. Meles Zenawi, et le Président érythréen, M. Isaias Afewerki, notamment concernant le tracé de la frontière, les deux parties ayant déclaré que la décision qui sera prise par la Commission du tracé de la frontière sera définitive.  Une fois cette décision prise, a-t-il poursuivi, un processus accéléré devrait être mis en place pour sa mise en oeuvre. 


M. Kolby a ajouté que les modalités de séparation des forces est un élément important qui incombe à la MINUEE en attendant la délimitation finale et le bornage de la frontière.  Il a estimé que la bonne volonté sera nécessaire des deux côtés pour éviter des retards et estimé que l’action antimines est urgente pour les deux parties qui ont convenu d’accélérer le processus.  Il a souligné l’importance du déminage pour la sécurité des populations et la délimitation des frontières.  Il a précisé que la mission avait invité instamment les deux parties à explorer les perspectives de collaboration et de coexistence et les avait appelées à observer les conventions internationales sur les prisonniers de guerre et la protection des civils.  Il s’est félicité de l’approche intégrée entre les agences des Nations Unies et les autres donateurs et organisations non gouvernementales.  Le Conseil, a-t-il dit, devra adopter, lors de la prorogation du mandat de la MINUEE, d’ici le 15 mars, une position claire pour ce qui est de la phase de la mise en œuvre de la décision sur le tracé de la frontière. 


Mme ROBERTA LAJOUS (Mexique) s’est félicitée que tous les pays membres du  Conseil aient participé à la mission démontrant ainsi leur volonté commune d’adresser un message de paix aux parties.  Elle a évoqué les réunions avec les dirigeants des deux pays en arguant que l’échange d’idées qui a eu lieu a cimenté les relations avec les Nations Unies.  Elle a aussi souligné la contribution positive de l’ONU dans les deux pays en vue du rétablissement de la confiance.  La mission du Conseil a atteint l’objectif recherché puisqu’elle a pu persuader les dirigeants des deux pays que les Nations Unies les appuieront au stade de la mise en œuvre de la décision de la Commission du tracé des frontières.  Elle a espéré que les deux pays maintiendront leur coopération avec l’ONU au moment de l’exécution de la décision.  L’adoption de mesures unilatérales, a-t-elle averti, ne pourrait que compromettre cette atmosphère de confiance.  La représentante a lancé un appel aux garants et facilitateurs des Accords d’Alger afin qu’ils appuient ce stade crucial du processus de paix.  Elle a aussi souligné l’importance pour la communauté des donateurs d’appuyer les opérations de déminage essentielles pour la démarcation des frontières.  Elle a conclu sur l’importance qu’il y a à faire que la stratégie de sortie de la MINUEE s’attache à préserver les progrès enregistrés dans le processus de normalisation entre les deux pays.  Outre l’ONU, l’OUA et les organisations régionales ont un rôle important à jouer dans ce domaine, a encore souligné la représentante.


M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a salué l’initiative norvégienne qui a initié cette visite sur le terrain et a prouvé qu’un État membre peut faire la différence sur une question aussi importante.  Il a considéré que, au moment où, le 15 mars, il faudra renouveler le mandat de la MINUEE, des objectifs très clairs devront être définis et ce, à la lumière des conclusions de la mission.  Nous avons été sensibilisés à la dynamique réelle et à la complexité des problèmes à résoudre dans les prochaines semaines, a ajouté le représentant.  Il a souhaité notamment que le Conseil soit à la hauteur de l’enjeu posé par la question de la délimitation de la frontière.  Il a salué le dynamisme des dirigeants des deux pays déterminés à faire avancer le processus de paix et à respecter les Accords d’Alger, comme l’ont déclaré aussi bien le Premier Ministre Meles Zenawi et le Président Afewerki.  La décision juridique de la Commission du tracé sera bientôt annoncée et nous devons nous tourner vers la mise en œuvre de cette décision et vers le bornage et la démarcation dans des délais rapides, grâce à l’action de la MINUEE.  Il a appelé les deux parties à s’abstenir de tout acte déstabilisateur dans la période précédant et suivant la démarcation de la frontière. 


M. Mahbubani a mis en garde contre la tension perceptible entre les deux pays, meurtris par deux ans et demi de guerre et a appelé les deux parties à s’engager sur la voie de la normalisation et du développement.  Pour créer les conditions de retour des personnes déplacées, le déminage est essentiel a jugé M. Mahbubani, ajoutant que les deux parties doivent aussi libérer les prisonniers de guerres et les détenus civils, démobiliser leurs forces et mettre en œuvre des mesures de confiance.  Le représentant a insisté sur l’importance du rôle de la société civile.  Les deux parties doivent collaborer avec la MINUEE en mettant à sa disposition les informations sur les mines et en ouvrant un couloir aérien entre Asmara et Addis-Abeba.  De son côté, la communauté internationale doit apporter son soutien à leurs efforts, notamment par une assistance au déminage. 


M. GENNADY GATILOV (Fédération de Russie) s’est félicité de ce que la situation dans les deux pays continue d’être calme.  Cela, a-t-il dit, traduit la volonté des deux parties de préserver le processus de paix ainsi que le résultat de l’engagement de la communauté internationale à cet égard.  C’est dans ce cadre qu’il faut voir la mission du Conseil de sécurité sur le terrain, a souligné le représentant.  Il s’est dit satisfait de voir les deux dirigeants souligner, à nouveau, leur attachement indéfectible au processus de paix et leur volonté d’appliquer la décision de la Commission du tracé des frontières.  Il est, en effet, important que les deux parties continuent de respecter la lettre et  l’esprit des Accords d’Alger en se gardant de prendre des mesures unilatérales.  La MINUEE a une lourde responsabilité en la matière, a souligné le représentant en exhortant cette dernière à faire davantage pour s’assurer du désengagement effectif des forces armées dans la Zone temporaire de sécurité jusqu’à l’achèvement concret des mesures relatives au tracé des frontières.  


M. RICHARD WILLIAMSON (Etats-Unis) a argué que la mission du Conseil s’est rendue dans les deux pays pour montrer l’appui de la communauté internationale aux deux dirigeants et à leur volonté de régler le conflit frontalier.  Il s’agissait, a insisté le représentant, de marquer l’appui du Conseil aux déclarations des deux pays sur le caractère définitif et contraignant de la décision de la Commission du tracé des frontières.  Le Conseil doit maintenant se concentrer sur les modalités de mise en œuvre de la décision attendue, a estimé le représentant.  Commentant, dans ce cadre, les recommandations de la mission du Conseil, il a réitéré le fait que les deux parties doivent agir vite pour mettre au point les modalités d’exécution.  Malheureusement, a-t-il regretté, le manque de communications directes risque de conduire à des malentendus et éventuellement au dérapage du processus de paix.  Les deux gouvernements doivent travailler avec la mission sur cette question, a insisté le représentant. 


En l’absence d’une confirmation de la séquence des évènements pendant la période de mise en œuvre de la décision de la Commission, les risques de calculs erronés restent élevés, a-t-il encore dit.  Les deux parties doivent aller de l’avant et tenir un nouveau forum pour identifier, entre autres, des mécanismes de médiation, en coopération avec la MINUEE.  Le représentant a, dans ce contexte, invité les parties à choisir une tierce partie qui pourrait jouer le rôle de médiateur.  Il s’est aussi dit préoccupé du fait que les deux parties n’aient pas mis au point les modalités de déminage.  Les responsabilités en la matière incombent aux parties elles-mêmes comme le stipulent les Accords d’Alger, a souligné le représentant.  Il s’est dit déçu de voir qu’aucune des parties n’a

annoncé de plan complet de déminage.  Le représentant a, dans ce contexte, appuyé la recommandation de la mission du Conseil visant à demander au Secrétaire général de présenter des propositions sur l’application des mesures de bornage, en tenant compte de la capacité de déminage des deux parties et de celle de la MINUEE.  Le Secrétaire général doit aussi tenir compte de l’engagement des deux parties à pratiquer le déminage en tant que mesure de confiance.  Après le renouvellement du manda de la MINUEE, a conclu le représentant, le Conseil doit aborder la question du déminage et du rôle respectif des deux parties.  Celles-ci doivent travailler avec la Mission pour mettre au point des plans réalistes afin de donner au Secrétaire général toutes les informations nécessaires pour présenter des recommandations viables.


M. CHEN XU (Chine) a souligné que le processus de paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée en est à une phase cruciale dans l’attente de la décision de la Commission du tracé de la frontière.  Il a ajouté que le contexte actuel est encourageant dans la mesure où les deux parties se sont engagées à respecter la décision de la Commission.  Cependant, a-t-il estimé, afin de consolider le processus de paix et de dépasser le contexte de méfiance, les deux parties doivent prendre des mesures relatives notamment au déminage et à la libération des prisonniers de guerre et des civils détenus.  Cela permettra de consolider le processus relatif au tracé de la frontière, a jugé le représentant de la Chine pour qui les deux parties doivent faire preuve de retenue et éviter toute action provocatrice, notamment dans la Zone de sécurité temporaire, en particulier au cours du bornage de la frontière.  Les deux parties doivent collaborer étroitement avec la MINUEE pour consolider le processus de paix et faciliter la mise en œuvre des  Accords d’Alger et le Conseil de sécurité doit jouer un rôle clair dans la définition des objectifs de la phase à venir, lors de la prochaine prorogation du mandat de la MINUEE. 


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) a jugé important pour l’avenir des deux pays que leurs dirigeants acceptent et appliquent de bonne foi la décision de la Commission du tracé des frontières.  La communauté internationale attend d’eux qu’ils prennent des mesures pour permettre la mise en œuvre rapide des opérations de démarcation.  Elle attend d’eux qu’ils s’abstiennent de tout acte unilatéral susceptible de raviver les tensions.  Le représentant a donc encouragé les deux pays à élaborer les mesures de rétablissement de confiance et à appliquer les dispositions des Accords de l’Alger notamment la libération des prisonniers de guerre.  Se félicitant du calme qui règne sur le terrain, le représentant a salué les dirigeants d’avoir su faire preuve de retenue et d’avoir opté pour le règlement pacifique de leur conflit frontalier.  Le rôle de la MINUEE dans ce domaine a été et demeure vital, a souligné le représentant.  Etant donné que ce rôle ne fera que s’accroître avec la décision de la Commission, son maintien, a estimé le représentant, apparaît comme la garantie d’une évolution positive de la situation.  Il a donc appuyé le renouvellement du mandat de la Mission pour une nouvelle période de six mois en souhaitant les adaptations nécessaires pour permettre à la Mission de faire face aux besoins en relation avec la démarcation de la frontière. 


Le représentant a aussi souligné le rôle crucial des garants et des facilitateurs des Accords d’Alger ainsi que de l’OUA.  Ils doivent, a-t-il dit, encourager les deux parties à collaborer avec la MINUEE pour l’application de la décision de la Commission du tracé de la frontière, des Accords d’Alger, de mesures de confiance et du processus de normalisation des relations.  La communauté des donateurs, a conclu le représentant, doit aussi se mobiliser en faveur du renforcement du processus de paix.  Un tel appui n’est plus jamais nécessaire dans les domaines de la démarcation de la frontière, du déminage, de la réinsertion des réfugiés et des personnes déplacées et de la reconstruction.  Cet appui contribuerait, a souligné le représentant, à l’instauration d’une paix durable dans la région.


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a considéré que la MINUEE réalise un travail très positif dans la Zone de sécurité temporaire et a estimé que la Mission devait rester présente dans la mesure où les deux parties y consentent et en attendant que la mise en œuvre de la décision de la Commission du tracé de la frontière, qui interviendra à la fin de ce mois, soit achevée.  Il a appelé l’Éthiopie et l’Érythrée à faciliter la liberté de mouvement de la MINUEE et les a exhortées à rétablir des liens de confiance et des relations de bon voisinage.  A cette fin, il les a invitées à redoubler d’efforts pour y parvenir et a lancé un appel aux pays amis et aux facilitateurs du processus de paix pour aider les deux parties à établir un dialogue constructif.  Il a demandé à l’Éthiopie et à l’Érythrée de s’abstenir de toute provocation qui serait contraire aux Accords d’Alger.  Il a salué le rôle essentiel de l’Organisation de l’unité africaine qui doit continuer d’accompagner le processus de paix.  M. Valdivieso a abordé les aspects sociaux de la situation et souligné les besoins des réfugiés et des déplacés, insistant sur les efforts de reconstruction et de rétablissement des voies de communication et de circulation.  Il a lancé un appel aux donateurs afin qu’ils déploient des moyens conséquents pour l’assistance humanitaire, soulignant que le succès des efforts de paix dépend, entre autres, de ces contributions. 


M. YVES DOUTRIAUX (France) a estimé que le Conseil a rempli la mission qu’il s’était assignée en livrant un message clair aux deux parties: l’Ethiopie et l’Erythrée se sont toutes deux engagées à respecter la décision de la Commission du tracé des frontières.  Le représentant a appuyé la détermination du Conseil à aider les deux parties à appliquer cette décision en engageant fermement les parties à s’abstenir de toute action unilatérale qui pourrait engendrer des effets déstabilisateurs dans les régions concernées.  Il a émis l’espoir que la nouvelle phase du processus de paix ouverte par la décision de la Commission permettra une réinsertion durable des personnes déplacées et la poursuite de la libération de tous les prisonniers de guerre et détenus civils.  L’Ethiopie et l’Erythrée, a ajouté le représentant, ont eu la sagesse, depuis la signature de l’Accord de cessation des hostilités d’Alger, de respecter le cessez-le-feu et les mesures de sécurité imposées dans la zone de sécurité temporaire.  La mise en œuvre de la décision de la Commission ouvre une nouvelle étape devant mener à l’aboutissement final du processus de paix entre les eux parties.  M. Doutriaux a émis l’espoir que les deux pays sauront saisir cette chance pour leurs deux peuples qui aspirent à une paix durable et à la poursuite des programmes de reconstruction et de développement économique menés par les agences internationales.  La France, a-t-il conclu, apportera sa contribution aux efforts que le Conseil devra consacrer à la rédaction d’une résolution définissant le rôle que la  MINUEE devra jouer dans le processus de démarcation.


M. JOHN CORR (Irlande) a regretté que la guerre ait absorbé les maigres ressources de l'Ethiopie et de l'Erythrée, deux pays qui ont traditionnellement souffert du sous-développement et de l'insécurité alimentaire.  La décision que va prendre la Commission  du tracé de la frontière doit rapidement être mise en oeuvre de manière calme et coordonnée.  Les deux parties ayant reconnu l'assistance que peut leur offrir l'ONU en la matière, l'Irlande les encourage fortement à pleinement coopérer avec la MINUEE pour atteindre, le plus vite possible, un accord sur les démarches à entreprendre et pour élaborer les arrangements institutionnels pertinents qui permettront l'instauration de la stabilité et la réduction des souffrances humaines.  A cet égard, la délégation de l'Irlande exhorte vivement les deux parties à coopérer au maximum avec la MINUEE, notamment en ce qui concerne les arrangements de sécurité.  Il est important que la séparation des forces se poursuive, comme cela a déjà été réalisé par la Zone de sécurité temporaire.  L'Irlande encourage la communauté internationale à assumer ses obligations sur la question en soutenant et en encourageant ce processus.


Il est clair que le processus de délimitation des frontières nécessitera un important effort de déminage.  Bien que la principale responsabilité de cette tâche incombe aux parties, la délégation irlandaise encourage le Secrétaire général à examiner le rôle pratique que la MINUEE pourrait y jouer.  Notre pays, a dit le représentant, est prêt à considérer toute recommandation concernant le mandat de la MINUEE par rapport aux mesures de mise en oeuvre qu'entraînera la décision de la Commission des frontières.  Nous réaffirmons le soutien et l'amitié de l'Irlande à l'Erythrée et à l'Ethiopie.  La présence de plus de 200 soldats irlandais au sein de la MINUEE, et notre engagement à long terme en faveur du développement de la région sont l'expression de la confiance que nous avons de voir les deux parties saisir cette opportunité et se démarquer du passé pour travailler ensemble à un meilleur avenir pour leurs deux peuples.


M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) s’est félicité des résultats de la mission du Conseil, ce dans la perspective de la prochaine étape du processus qui interviendra avec la décision de la Commission du tracé de la frontière.  Il a estimé que l’engagement des deux parties de respecter cette décision traduit leur ferme volonté de faire progresser le processus de paix.  Il a jugé que la MINUEE devrait continuer à s’acquitter de son mandat tout au long du processus de démarcation de la frontière, notamment dans la Zone de sécurité temporaire.  Le déminage est un aspect important du processus de paix qui devra favoriser le processus de démarcation et le retour des réfugiés.  La MINUEE, a-t-il estimé, doit tout faire pour que le déminage soit un succès mais il a également rappelé que cette responsabilité incombe aux deux parties en premier lieu.  Il a encouragé les deux parties à privilégier un climat positif et souligné le rôle majeur de la société civile dans le processus de réconciliation.  M. Tafrov s’est inquiété de la situation alimentaire, appelant la communauté internationale à répondre généreusement aux appels globaux pour 2002 pour venir en aide aux populations menacées par la crise humanitaire.


M. FAYSSAL MEKDAD (Syrie) a dit partager l’opinion selon laquelle la mission du Conseil intervient en temps opportun, à savoir peu avant la publication de la décision de la Commission du tracé des frontières.  La mission a exprimé l’intérêt de la communauté internationale et du Conseil de sécurité pour un règlement pacifique du conflit frontalier, a-t-il observé en soulignant que la paix entre les deux pays aboutisse à l’établissement de relations fondées sur l’égalité et le respect mutuel.  Il s’est félicité de la possibilité d’aboutir prochainement à un règlement juridique du conflit frontalier conformément aux Accords d’Alger.  Il s’est réjoui de la détermination des deux parties à respecter la décision de la Commission.  Le représentant a appelé les deux parties à coopérer avec la MINUEE en ce qui concerne l’identification des modalités d’application de la décision de la Commission.  Il a appuyé les recommandations de la mission, en particulier l’appel lancé à l’OUA et aux garants et facilitateurs des Accords d’Alger de mettre tout en œuvre pour que les deux pays restent dans la voie d’un règlement pacifique du conflit.  La prorogation du mandat de la MUNUEE contribuera à la stabilité dans la région, a-t-il estimé.


M. BOUBACAR DIALLO (Guinée) a déclaré que la période qui suivra l’annonce de la décision de la Commission du tracé de la frontière s’avère pleine d’incertitudes tout en se félicitant de l’engagement des deux parties à respecter cette décision.  Il a ajouté que l’accomplissement paisible des phases ultérieures justifie la nécessité de prendre des mesures pour amener les parties à accepter et respecter la décision de la Commission.  A cet égard, a-t-il précisé, un mécanisme devrait être envisagé rapidement pour faciliter le déminage des zones, afin de permettre à la Commission du tracé des frontières de procéder sans délai à leur démarcation et délimitation.  Reconnaissant que l’opération de déminage relève de la responsabilité des deux parties, M. Diallo a déclaré qu’il apparaît clairement que, par manque de ressources financières, celle-ci ne peut pas être menée avec efficacité sans une assistance extérieure.  Cette tâche, a-t-il estimé, doit être confiée à la MINUEE au nom du principe «pas de sortie sans stratégie».  Il a par ailleurs encouragé la communauté des donateurs à poursuivre ses efforts pour la mobilisation urgente des moyens nécessaires à la couverture des immenses besoins humanitaires découlant de ce conflit fratricide.


M. ALISTAIR HARRISON (Royaume-Uni) a souligné l’importance de la décision de la Commission du tracé des frontières pour l’avenir du processus de paix.  Il a jugé crucial, à ce stade, que la communauté internationale s’engage plus avant dans le processus de paix, notamment l’OUA et les organisations régionales.  La décision de la Commission, a poursuivi le représentant, ne marquera pas la fin du processus de paix.  Une fois qu’elle sera prise, il faudra donner un nouvel élan au processus de démarcation.  Dans ce cadre, le déminage sera une entreprise importante.  Le représentant a donc invité le Conseil à envisager l’élargissement du mandat de la MINUEE afin qu’il couvre ce domaine.  Il a conclu en se félicitant de la réunion des dirigeants religieux des deux pays qui, a-t-il dit, contribue à la normalisation des relations entre les deux pays, élément essentiel du processus de paix.


M. JAGDISH KOONJUL (Maurice) s’est félicité de l’engagement pris pas les dirigeants des deux parties de respecter la décision de la Commission du tracé de la frontière.  Ceci représente une étape importante dans la construction d’une paix durable entre les deux pays, a-t-il estimé.  Il a également appelé les deux parties à discuter avec la Mission des Nations Unies en Ethiopie et Erythrée des moyens de mettre en œuvre ces décisions.  A cet égard, les garants, les facilitateurs et les témoins du processus de paix en Ethiopie et Erythrée devraient continuer d’inciter les deux parties à respecter les obligations contractées en vertu des Accords d’Alger.  Le représentant a ajouté qu’une fois que les décisions de la Commission du tracé des frontières seront connues, il sera de la plus grande importance que les deux parties s’abstiennent de mener des actions unilatérales qui pourraient avoir des répercussions négatives sur le processus de paix.  Il s’ensuit que toutes les questions relatives aux mouvements de populations et de troupes devraient être prises en considération au sein du cadre établi par l’ONU.  Enfin, le représentant a rappelé la nécessité, pour les deux parties, de coopérer pleinement pour garantir un déminage rapide, nécessaire pour pouvoir passer à l’étape de démarcation.


M. JAN PETERSEN, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a félicité le Conseil de sécurité pour la mission qu’il a dépêchée sur le terrain à ce stade important du processus de paix.  Cette mission, a-t-il estimé, souligne le ferme engagement de la communauté internationale et sa volonté de comprendre et d’engager les parties dans un dialogue constructif pour l’avenir.  Le Ministre a félicité les parties pour leur détermination à mettre pleinement en œuvre les Accords d’Alger et pour leur volonté d’opter pour un règlement juridique et pacifique du conflit.  Il les a félicités en outre d’avoir accorder aux Nations Unies un rôle aussi important dans l’application des décisions de la Commission du tracé des frontières.  A la veille de cette décision, a souligné le Ministre, le message de la communauté internationale est sans équivoque; l’ONU et la communauté internationale continueront à appuyer la démarcation pratique et physique des frontières.


M. TESFA ALEM SEYOUM (Erythrée) a estimé que la mission du Conseil de sécurité dans son pays représente le témoignage de la bonne volonté et de l’engagement de la communauté internationale en faveur du processus de paix.  Il a souscrit à la recommandation du Conseil concernant une mise en œuvre rapide de la décision de la Commission du tracé des frontières.  Il a réitéré la décision prise par son Gouvernement, le 25 février dernier, de permettre à la Commission de survoler le pays pour prendre des photos aériennes.  Il a rappelé que la zone de sécurité temporaire n’a pu être établie en raison du refus de l’Ethiopie de redéployer ses troupes conformément aux Accords d’Alger.  Plus de 60 000 Érythréens restent enfermés dans des camps de fortune, incapables de rentrer chez eux.  Il a lancé un appel urgent aux membres du Conseil et à la MINUEE pour qu’ils contribuent à la création de conditions favorables au retour de ces réfugiés.  Sur le déminage, le représentant a accusé l’Ethiopie de n’avoir fait aucun progrès en la matière en dénonçant son refus de fournir à la MINUEE des informations détaillées sur les champs de mines.  Il a noté que le Conseil continue à appeler les parties à s’abstenir d’actions unilatérales sans pour autant lancer une mise en garde à l’Ethiopie pour qu’elle respecte ses obligations en vertu des Accords signés.  Cette attitude a compromis la mise en œuvre des accords signés en permettant les tactiques dilatoires au cours de ces dernières années, a-t-il observé.


M. FESSEHA TESSEMA (Éthiopie) a assuré que son Gouvernement est déterminé à faire progresser le processus de paix et à résoudre les problèmes qui pourraient entraver la mise en œuvre des accords d’Alger et de la prochaine décision de la Commission du tracé de la frontière.  Il a souligné toutefois que certaines questions devaient êtres réglées préalablement à la mise en œuvre de la décision de la Commission dans la mesure où elles préoccupent l’Éthiopie.  Il a notamment insisté sur la question de la démilitarisation totale de la Zone de sécurité temporaire qui continue, selon lui, d’être infiltrée par des troupes régulières déguisées en milices.  Il a estimé que l’Accord sur le statut de la force qui réglemente la présence de la MINUEE dans la Zone doit être signé par les deux parties, rappelant qu’Addis-Abeba l’a signé il y a un an.  S’agissant de la liberté de circulation de la MINUEE, il a fait valoir que ce principe est respecté par l’Éthiopie y compris dans la zone adjacente de 50 kilomètres au-delà de la Zone de sécurité temporaire.  Concernant l’ouverture d’un couloir aérien entre Asmara et Addis-Abeba, il a fait part des amendements de son gouvernement au plan de vol proposé qui imposerait un détour de l’ordre de deux minutes pour les vols.  Le représentant a reconnu que le processus de paix est aujourd’hui à une étape critique et déclaré que son Gouvernement attend avec intérêt le verdict impartial et indépendant de la Commission du tracé de la frontière, insistant sur le fait que cette décision ne doit en aucun cas être influencée par des considérations politique ou partisanes.  Il a rappelé que son Gouvernement avait jusqu’ici appliqué scrupuleusement l’Accord d’Alger et qu’il était disposé à poursuivre sa collaboration avec la MINUEE et la communauté internationale. 


M. INOCENCIO F. ARIAS (Espagne) au nom de l’Union européenne et des pays associés, a accueilli avec satisfaction les déclarations des deux parties sur le caractère définitif et contraignant de la décision de la Commission du tracé des frontières et sur le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de chaque pays, conformément aux Accords d’Alger.  Il a appelé les deux parties à mettre immédiatement en œuvre la décision de la Commission, de manière coordonnée tout en maintenant la stabilité dans les régions touchées par cette décision.  Il a dit attendre les recommandations du Secrétaire général qui doivent fournir un cadre global pour la mise en œuvre de la décision de la Commission et pour le rôle futur de la MINUE.  Le représentant a souscrit à la recommandation de la mission du Conseil visant à renforcer le cadre institutionnel du processus de paix, notamment la Commission militaire de coordination et les autres mécanismes de dialogue entre les deux parties.  Il a jugé important de poursuivre la mise en œuvre des accords sur la séparation des forces.  Il est tout aussi important, a insisté le représentant, que les deux parties s’abstiennent d’actes qui pourraient avoir des effets déstabilisateurs, notamment sur les mouvements des populations et des troupes.


Le représentant a dit que la question du déminage constitue un préalable à la démarcation des frontières.  Il a rappelé aux parties leurs responsabilités en la matière en souhaitant aussi que le mandat de la MINUEE soit amendé afin de permettre à la mission de jouer un rôle approprié dans le processus de démarcation.  Parlant des mesures d’établissement de la confiance, le représentant a appelé les deux parties à libérer les prisonniers de guerre et les autres détenus civils, à assurer la réintégration des réfugiés et à démobiliser les combattants.  Concluant sur la nécessaire stabilité dans la Corne de l’Afrique, le représentant a rappelé que l’Union est cosignataire de l’Accord de paix d’Alger avant de se féliciter de la signature, le 11 janvier dernier, du protocole sur la création d’un mécanisme d’alerte rapide au neuvième Sommet de l’Autorité intergouvernementale du développement (IGAD).


M. DIRK JAN VAN DEN BERG (Pays-Bas) a souscrit à la déclaration faite par l'Espagne au nom de l'Union européenne et a déclaré que son pays, qui fournit à la MINUEE des contingents et le commandant de ses troupes en la personne du Général de division Cammaert, se félicite que l'Ethiopie et l'Erythrée aient clairement fait savoir qu'elles accepteront comme définitive et juridiquement contraignante la décision que prendra la Commission des frontières.  Après la délimitation des frontières, il appartiendra aux parties de faire table rase du passé et de regarder vers l'avenir.  Les Pays-Bas espèrent que cet événement crucial sera organisé de manière que les Ethiopiens, les Erythréens et le reste du monde puissent en être témoins.  La décision de la Commission des frontières devra aussi fournir aux dirigeants des deux pays l'unique opportunité de réaffirmer leur engagement solennel au processus de paix.  La communauté internationale pourra alors répondre en exprimant son plein soutien aux deux pays.


Durant leur mandat au Conseil, les Pays-Bas se sont particulièrement intéressés à la question des stratégies de sortie des opérations de maintien de la paix.  La «sortie» devrait être basée sur la conduite avec succès du mandat accordé à chaque mission et devrait donc être liée à l'accomplissement d'un objectif clairement défini.  Dans le cas de la MINUEE, l'objectif est clair, l'Accord d'Alger liant la fin de la mission à la réalisation de la délimitation des frontières.  Nous devons être conscients que cette délimitation ne sera pas effective du seul fait de l'annonce de la décision qui y a trait car en fin de compte, c'est la mise en oeuvre de cette décision qui mènera à l'aboutissement du processus.  Il est donc essentiel que cette mise en oeuvre, qui suppose un processus de gestion et une logistique importante dont ne peut s'acquitter la Commission des frontières, commence dès l'annonce de la décision.  Les Nations Unies doivent soutenir le processus dès le départ et nous pensons que la MINUEE pourrait jouer un rôle important dans l'apport de la logistique requise et du soutien managérial des opérations de délimitation, ainsi que dans la création des conditions nécessaires aux opérations de déminage le long de la ligne de démarcation.  Une attention particulière devrait être prêtée aux possibles mouvements transfrontaliers de populations et aux personnes déplacées de l'intérieur, ainsi qu'au transfert d'autorité sur le territoire et à d'autres questions.  Notre délégation pense que ces problèmes devraient être soigneusement discutés dès que possible par toutes les parties en présence pour qu'elles prennent des décisions.  Le résultat de ces discussions devrait ensuite être reflété dans un mandat réajusté de la MINUEE.


M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a souhaité que les positions exprimées par les membres du Conseil de sécurité durant leur visite sur le terrain soient reflétées lors de l’examen du renouvellement du mandat de la MINUEE.  Il a félicité les deux parties pour avoir choisi de régler leurs différends par le recours à des mécanismes internationaux et a accueilli favorablement les déclarations par lesquelles  elles ont réaffirmé que la décision de la Commission du tracé de la frontière est définitive et a force obligatoire.  Le représentant a également formulé l’espoir que la contribution de son pays d’un montant d’un million de dollars au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’appui au processus de paix en Ethiopie et Erythrée sera utilisée de façon efficace.  Il a, à cet égard, appelé les deux parties à s’abstenir de toute action qui pourrait avoir des effets déstabilisateurs, y compris des mouvements de populations ou de troupes. 


M. Motomura a en outre rappelé l’importance du déminage des zones frontalières dans le succès du respect de la décision de la Commission du tracé de la frontière et pour la création d’un climat de confiance permettant de régler les disputes locales et de reconstruire les relations entre les communautés.  Dans ce contexte, le représentant a indiqué que le Japon a décidé d’affecter quelque 560 000 dollars de sa contribution au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’assistance à l’action antimines au projet dans la Zone de sécurité temporaire.


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