SOC/4579

LE SECRETAIRE GENERAL RENCONTRERA A GENEVE DES REPRESENTANTS DU RESEAU EN FAVEUR DE L’EMPLOI DES JEUNES

13/07/2001
Communiqué de presse
SOC/4579


                                                            PI/1364


LE SECRETAIRE GENERAL RENCONTRERA A GENEVE DES REPRESENTANTS DU RESEAU EN FAVEUR DE L’EMPLOI DES JEUNES


Le Groupe de haut niveau débattra d’une stratégie

d’avenir en vue de créer des emplois pour les jeunes


      New York, 10 juillet – Le ralentissement des principales économies de la planète compromettant les perspectives de croissance des pays en développement, le système des Nations Unies envisage une action concertée pour lutter contre le chômage des jeunes, c’est-à-dire des personnes ayant entre 15 et 24 ans, celles-ci représentant 41 % des chômeurs dans le monde. Le 16 juillet, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Kofi Annan, le Président de la Banque mondiale, James D. Wolfenshon, et le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Juan Somavia, tiendront une réunion à Genève avec le Groupe de haut niveau représentant le Réseau en faveur de l’emploi des jeunes constitué à l’issue du Sommet du Millénaire.


Composé de 12 personnalités, le Groupe de haut niveau se réunira à cette occasion au siège de l ’Organisation internationale du Travail, à Genève. Le Secrétaire général prévoit tenir une conférence de presse le 16 juillet à l’issue de la réunion avec le Groupe et les dirigeants de la Banque mondiale et de l’OIT.


Le Réseau en faveur de l’emploi des jeunes a été créé pour faire face de toute urgence au chômage des jeunes, notamment dans les pays en développement. L’idée en a été exprimée pour la première fois dans le Rapport du Millénaire dans lequel le Secrétaire général déclarait : « En accord avec les responsables de la Banque mondiale et de l’Organisation internationale du Travail, j’ai décidé de constituer un réseau de réflexion de haut niveau sur le chômage des jeunes, qui fera appel aux dirigeants les plus créatifs de l’industrie privée, de la société civile et des milieux économiques afin de trouver des moyens originaux de résoudre ce problème difficile. Je demanderai aux membres de ce réseau de proposer un ensemble de recommandations que je transmettrai aux dirigeants de la planète dans un an. Deux des solutions possibles consistent à miser sur l’Internet et le secteur informel, en particulier les petites entreprises, qui contribuent à créer des emplois. » (Nous les peuples : le rôle des Nations Unies au XXIe siècle).


Les participants au Sommet du millénaire (New York, 6-8 septembre 2000) ont réaffirmé l’importance que le Secrétaire général accordait à l’emploi des jeunes. Les chefs d’État et de gouvernement ont en effet décidé « de formuler et d’appliquer des stratégies qui donnent aux jeunes partout dans le monde une chance réelle de trouver un travail décent et utile » (Déclaration du millénaire, résolution A/55/2 de l’Assemblée générale, du 8 septembre 2000).


Le Réseau en faveur de l’emploi des jeunes a pour objectifs de formuler un ensemble de recommandations que le Secrétaire général présentera ensuite à l’Assemblée générale lors de la cinquante-sixième session; de faire connaître les pratiques optimales; de promouvoir et de parrainer la création d’emplois pour les jeunes.


Rappel des faits


      Selon des estimations de l’ Organisation des Nations Unies, le monde compte plus d’un milliard de jeunes. Cela signifie qu’environ une personne sur cinq a entre 15 et 24 ans. Le BIT estime que le chômage touche quelque 66 millions de jeunes, hommes et femmes, dans le monde. Ceux-ci représentent environ 41 % des 160 millions de personnes classées parmi les sans emploi, c’est-à-dire les personnes qui se considèrent comme sans travail, comme cherchant un emploi et/ou qui se disent prêtes à travailler.


Le taux de chômage des jeunes est généralement deux à trois fois supérieur à celui des adultes et atteint des niveaux préoccupants dans beaucoup de pays. Dans nombre de pays en développement et dans quelques pays développés, les jeunes femmes sont plus souvent victimes du chômage que les jeunes hommes ou participent en moins grand nombre à la vie active. Sur les 98 pays pour lesquels on dispose de données récentes, pas moins de 51 ont un taux de chômage supérieur à 15 % parmi les jeunes. Selon l’OIT, les régions les plus touchées sont l’Europe du Sud (par exemple, la Grèce avec un taux de 30% et l’Italie avec 33%); l’Europe centrale et orientale (en particulier la Fédération de Russie avec 27%; la Croatie avec 30%; la Pologne avec 30%; la Slovaquie avec 32%; la Bulgarie avec 33%; ou encore l’ex-République yougoslave de Macédoine avec 49%); les Caraïbes (par exemple, la Jamaïque avec 34%; la Dominique avec 41%; et Sainte-Lucie avec 44%); l’Asie du Sud (notamment Sri Lanka avec 29%); le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (en particulier l’Égypte avec 34% et le Maroc avec 35%) et l’Afrique du Sud avec 56%.


Et ce n’est pas tout. Des centaines de millions de jeunes ne travaillent pas autant qu’ils le souhaiteraient, et d’autres, surtout dans les pays en développement où se concentrent 85% des jeunes de la planète, font de longues journées de travail pour un salaire de misère dans une économie informelle dépourvue de protection sociale.


Ces chiffres donnent à réfléchir sans pour autant montrer les ravages que le chômage et le sous-emploi font parmi les jeunes, leurs familles et les collectivités auxquelles ils appartiennent, qu’il s’agisse des difficultés économiques, de la souffrance humaine, de l ’exclusion sociale ou encore du manque à produire. La mondialisation rapide de l’économie et les mutations technologiques accélérées ont offert des possibilités inédites à de nombreux jeunes, aussi bien dans les domaines de l’éducation et de l’innovation que dans celui d’un travail utile et valorisant. Elles ont aussi accru l’incertitude et l’insécurité en accentuant des situations déjà délicates et en élargissant le fossé entre les jeunes exerçant un métier bien payé et utile et ceux occupant des emplois mal rémunérés et peu qualifiés. De nombreux jeunes peinent à prendre pied sur le marché du travail ou sont cantonnés dans des emplois sans avenir, mal payés et n’offrant qu’une protection sociale, une sécurité de l’emploi et une voix au chapitre réduites. Certains sont exclus à la fois du marché du travail et des systèmes d’éducation et de formation. Bien évidemment, l’amertume et le désespoir ne peuvent que s’emparer des laissés pour compte de la nouvelle économie du savoir.

Toutefois, on a constaté que lorsqu’on leur en donnait l’occasion, les jeunes pouvaient être des innovateurs intrépides, de vaillants travailleurs, des entrepreneurs créatifs, des syndicalistes actifs et des consommateurs appréciés. Forts de leur créativité, de leur enthousiasme et de leur dynamisme, les jeunes, hommes et femmes, sont des acteurs importants du développement social. Les exclure a des conséquences dommageables profondes et durables.


Recommandations


      Le Réseau en faveur de l’emploi des jeunes met au point un ensemble de recommandations à l’issue de consultations et de débats entre le Groupe de haut niveau du Réseau, ses membres chargés des questions techniques et son secrétariat, composé de l’ONU, de la Banque mondiale et de l’Organisation internationale du Travail. Les recommandations, qui visent à promouvoir la concertation et à mobiliser des partenaires, préconisent les mesures suivantes :


–     Inscrire l’emploi des jeunes dans les grandes politiques de l’emploi et rechercher une croissance ayant une base diversifiée et à fort contenu d’emplois, puisque c’est la source la plus sûre d’emplois pour les jeunes;


–     Appuyer les initiatives de création d’emploi pour les jeunes par la mise en place d’institutions solides;


–     Donner aux jeunes des deux sexes une éducation de qualité et créer des passerelles qui permettent réellement de passer de l’école au travail;


–     Combler l’écart entre le secteur informel et l’économie du savoir;


–     Utiliser la créativité des jeunes pour tirer parti des possibilités offertes par la révolution des technologies informatiques en matière d’emploi;


–     Exploiter les nouvelles perspectives qui s’ouvrent du fait de la rapide expansion du secteur des services;


–     Aider les jeunes entrepreneurs à trouver le soutien dont ils ont besoin, sous forme de services d’informations claires sur le marché du travail, d’une aide à la création des petites entreprises ou de l’accès à des capitaux;


–     Répondre à l’attente des jeunes, qui aspirent à un meilleur avenir, en leur assurant la sécurité de l’emploi, une protection sociale, des droits et la représentation au travail;


–     Créer un environnement international favorable à la mobilisation de ressources financières et à l’action en faveur de l’emploi des jeunes;


–     Créer des partenariats et des réseaux sur le plan local et international.


Membres du Groupe de haut niveau


      À l’invitation du Secrétaire général, les personnalités suivantes ont accepté de participer au Groupe de haut niveau du Réseau en faveur de l’emploi des jeunes. Ce groupe a un rôle consultatif, donne son point de vue ainsi que des avis techniques concernant les recommandations proposées, mobilise l’opinion publique et appelle à une action de caractère public en faveur de l’emploi des jeunes :


M. Saiduffin Abdullah (Malaisie, Président du Conseil malaisien de la jeunesse);


M. César Alierta (Espagne, Représentant de l’Organisation internationale des employeurs et Président de Telefónica);


Mme Ruth Cardoso (Brésil, Présidente de Comunidade Solidaria);


M. Hernando de Soto (Pérou, Président de l’Instituto Libertad y Democracia);


M. Bill Jordan (Royaume-Uni, Secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats libres);


M. Allan Larsson (Suède, ancien Ministre des finances et Directeur général de l’emploi de l’Union européenne);


M. Rick Little (États-Unis d’Amérique, Président de la Fondation internationale pour la jeunesse);


Mme Maria Livanos Cattaui (Suisse, Secrétaire générale de la Chambre de commerce internationale);


Mme Geeta Rao Gupta (Inde, Présidente du Centre international de recherche sur les femmes);


M. Magatte Wade (Sénégal, Directeur général de l’AGETIP-Sénégal);


M. Ralph Willis (Australie, ancien parlementaire et Ministre de l’emploi et des relations patronat-salariat);


Mme Rosanna Wong (Chine, Directrice de la Hong Kong Federation of Youth Groups).


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Pour de plus amples informations, veuillez contacter:

Marie Heuzé, Directrice, Service de l'information des Nations Unies; téléphone : +4122-917-23-25 ou -4122-917-23-25, télécopie : 917-00-30; courrier électronique : mheuze@unog.ch.

Tina Micklethwait, Directrice adjointe, Département des communications, Organisation internationale du Travail, téléphone : 4122-799-6602, télécopie : 4122-799-8577; courrier électronique : micklethwait@ilo.org.


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