LES BESOINS DES PAYS EN DEVELOPPEMENT CONFRONTES A LEUR TOUR AU VIEILLISSEMENT DE LEURS POPULATIONS DEVRONT RECEVOIR DES REPONSES SPECIFIQUES
Communiqué de presse SOC/4570 |
Comité préparatoire de la deuxième
Assemblée mondiale sur le vieillissement
2ème séance - après-midi
LES BESOINS DES PAYS EN DEVELOPPEMENT CONFRONTES A LEUR TOUR AU VIEILLISSEMENT DE LEURS POPULATIONS DEVRONT RECEVOIR DES REPONSES SPECIFIQUES
Les intervenants considèrent que la notion de vieillissement actif
et productif, véritable richesse sociale, doit fonder la révision du Plan d’action
Même si le vieillissement de la population est un problème qui va, tôt ou tard, toucher tous les Etats de la communauté internationale, il serait illusoire de penser que les réponses à apporter seront identiques pour les pays développés que pour ceux en développement ou ceux en transition. Tel a été, en substance, l’un des avertissements lancé cet après-midi au Comité préparatoire de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui poursuivait son débat général. C’est dans ce contexte, que le représentant du Chili, s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a insisté pour que les besoins spécifiques des pays de sa région et des pays en développement en général soient dûment pris en compte. Pour cela, il faudra envisager clairement le rapport entre le vieillissement et le développement et, compte tenu des moyens limités dont disposent les pays en développement, s’assurer que la coopération internationale soutienne les politiques de ces pays en faveur des personnes âgées. Pour fixer des objectifs réalisables par chacun, la deuxième Assemblée mondiale, ainsi que l’a suggéré le représentant du Soudan, devra également intégrer à son ordre du jour des questions clefs comme l’élimination de la pauvreté, ou encore la reconnaissance du rôle particulier de la famille. Autant de défis qui ne sont pas le seul apanage des pays en développement, mais que devront aussi relever les pays en transition, tels que la Fédération de Russie à laquelle, comme son représentant l’a expliqué, la mise en place d’un système de retraite efficace à même de garantir le bien-être des personnes âgées posera à terme un gros problème.
Toutefois, tenir compte des différences économiques et culturelles ne signifie pas qu’il ne peut y avoir une approche générale du vieillissement. Ainsi, de l’avis du représentant du Fonds des Nations Unies pour la population, quel que soit le lieu, mettre en place des politiques répondant efficacement aux besoins des populations, à leurs attentes et à leurs droits passe par la promotion d’une éducation tout au long de la vie, d’un vieillissement actif et sain qui commence dès la jeunesse, et par la reconnaissance des soins que fournissent les personnes âgées à d’autres catégories de population, comme les jeunes et les enfants. Il est donc, selon lui, également nécessaire d’examiner le rôle du gouvernement dans la responsabilisation des média, l’amélioration de l’image du vieillissement dans la société et la promotion d’un débat public instructif.
Une approche reprise par la Fédération internationale des associations de personnes âgées pour qui il est désormais indispensable de repenser la vie des individus non plus sur 60 ans mais sur 90. Dans cette perspective, il lui semble approprié que disparaisse le couperet de l’âge de la retraite, afin par exemple de permettre une transmission plus souple du savoir des anciens vers les plus jeunes. En somme, les intervenants ont mis en avant l’idée d’un vieillissement actif et productif, une idée force qui, de leur avis, devrait déboucher sur un modèle de “bien-être et d’indépendance” qui servira de base au document qu’il s’agira d’adopter en avril 2002 à Madrid. Compte tenu de l’ampleur des défis à relever, plusieurs participants, dont la représentante des Etats-Unis, ont insisté pour que, tant lors du processus préparatoire que de l’Assemblée elle-même, les personnes âgées aient voix au chapitre et que leurs propositions et observations soient dûment entendues. La représentante américaine a par ailleurs estimé que l’accent pourrait être davantage mis sur la situation particulière des femmes face au vieillissement, non seulement parce qu’elles vivent plus longtemps que les hommes, mais également parce qu’elles sont plus susceptibles d’avoir besoin de services de santé et qu’elles sont plus touchées par la pauvreté.
Cet après-midi, le Comité a entendu les représentants du Chili (au nom du Groupe de Rio), du Guatemala, des Etats-Unis, du Saint-Siège, du Soudan et de la Fédération de Russie. Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), ainsi que les organisations non gouvernementales suivantes: Fédération internationale sur le vieillissement, HelpAge international, Fédération internationale des associations de personnes âgées et Institut international de la longévité, sont également intervenus.
Le débat général sera officiellement clos lors de la prochaine réunion formelle qui débutera le jeudi 1er mars à 10 heures, avec l’intervention du Groupe des 77 et la Chine.
Le Comité préparatoire va maintenant procéder à des consultations officieuses pour examiner d’une part le projet de règlement intérieur de l’Assemblée mondiale, ses modalités de fonctionnement ainsi que la participation des organisations non gouvernementales, et d’autre part pour discuter du projet de stratégie à long terme et des thèmes du plan d’action révisé présentés dans le rapport du Secrétaire général.
PRÉPARATIFS DE LA DEUXIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT
Fin du débat général
M. RICHARD LEETE (Fonds des Nations Unies pour la population FNUAP) s’est réjoui de l’allongement de l’espérance de vie, qui constitue à ses yeux l’une des plus grandes réalisations humaines. Il a fait observer que l’importance de la population âgée des pays développés a attiré beaucoup d’intérêt et de soutien mais qu’en revanche, le rapide changement de la structure démographique dans les pays moins développés n’avait pas reçu une grande attention. En fait, la plupart
des personnes âgées vivent dans les régions les moins développées. Celles-ci comptaient environ 350 millions de personnes âgées de 60 ans et plus en 2000, contre environ 225 millions dans les régions plus développées et ces chiffres augmenteront encore beaucoup au cours des prochaines décennies, a indiqué
M. Leete.
Mettre en place des politiques pouvant correspondre efficacement aux besoins des populations, à leurs attentes et à leurs droits passe par la promotion d’une éducation tout au long de la vie et d’un vieillissement actif et sain qui commence dès la jeunesse; la reconnaissance des soins que fournissent les personnes âgées, en particulier les femmes, aux orphelins du VIH/sida et le soutien qui leur est apporté; le renforcement des systèmes de soutien et des approches créatives destinés à favoriser le bien-être et la protection sociale des personnes âgées, a-t-il fait valoir. Au-delà de ces domaines spécifiques, il est nécessaire d’examiner le rôle du gouvernement dans la responsabilisation des media, l’amélioration de l’image du vieillissement dans la société et la promotion d’un débat public instructif.
M. Leete a estimé que le fait de se concentrer sur des buts et des objectifs correspond à une approche du développement fondée sur les droits. Mais il a mis en garde contre les risques pouvant résulter d’une telle approche: risque de distorsions dans la répartition des ressources et risque de négliger des domaines importants, notamment les besoins des personnes âgées, en particulier des vieilles femmes pauvres.
M. EDUARDO TAPIA (Chili), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a insisté sur le fait que depuis l’adoption, il y a presque 20 ans, du Plan d’action sur le vieillissement, le monde a connu des changements profonds, tant sur le plan politique et économique que sur le plan démographique, se traduisant par un vieillissement rapide et généralisé de la population mondiale. C’est pourquoi, et sans ignorer la validité des principes des droits humains tels qu’inscrits dans la Déclaration des droits de l’homme, le Groupe de Rio estime que la question du vieillissement doit impérativement englober les aspects liés au développement et tenir tout particulièrement compte des besoins, des priorités et des perspectives des pays en développement. Présentant un défi sans précédent dans l’histoire de l’humanité, la "révolution démographique" actuelle doit aussi être abordée de manière intégrée et en étroite relation avec le développement économique, mais aussi avec l’élimination de la pauvreté et l’intégration sociale. La communauté internationale doit en somme canaliser ce changement en une force positive garantissant de meilleures conditions de vie pour l’ensemble de la population mondiale. Les personnes âgées représentent l’expérience, la connaissance et la mémoire des sociétés et c’est tant par nécessité éthique qu’économique qu’il faut tirer parti de cette richesse, a affirmé le représentant.
Le travail que le Comité a devant lui est très important, a poursuivi
M. Tapia. Pour ce faire, il pourra s’appuyer sur les trois orientations prioritaires, présentées dans le rapport du Secrétaire général. Toutefois et bien qu’elles constituent un premier cadre approprié, le Groupe de Rio estime que ces orientations doivent aussi faire l’objet d’un examen de détail approfondi portant sur leurs objectifs, leur contenu et leur signification, ainsi que sur leur ordre de priorité et leur interdépendance. Au-delà, le Groupe de Rio attend du document final qui sera adopté lors de la Deuxième Assemblée mondiale qu’il permette, avant tout, d’évaluer la nouvelle réalité internationale dans le domaine démographique pour pouvoir recommander des mesures et initiatives concrètes. Il devra aussi construire sur les recommandations de 1982 qui demeurent parfaitement valides. Comme pour toutes les questions à l’ordre du jour de l’ONU, le Groupe de Rio estime aussi que la société civile, et en particulier le secteur privé, devra absolument apporter une contribution active à cet événement. C’est pourquoi, il souhaite également, que l’organisation de l’Assemblée mondiale garantisse un juste équilibre entre la participation des acteurs gouvernementaux et de la société civile, et cela en tenant compte des difficultés particulières auxquelles les pays en développement doivent faire face.
Mme LUCRECIA DE SCHIPPERS (Guatemala) a déclaré que la tenue de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement constitue une chance de lancer des actions concrètes en faveur des personnes âgées et de promouvoir le renforcement des relations entre les générations, mesures favorables au développement de sociétés justes, solidaires et démocratiques. Le Guatemala a lancé ce processus en mai 2000, en mettant en place le «Programme national pour l’adulte âgé» du Secrétariat des oeuvres sociales de la Première Dame. Ce programme a pour principal objectif de favoriser la communication et la coordination entre les différentes organisations et institutions et la coopération internationale; de promouvoir le travail volontaire pour les groupes autogérés et les services sociaux; et de faciliter les actions et les projets au niveau local, départemental et national en faveur des personnes âgées en difficulté.
La représentante a estimé que pour créer un contexte propice et favorable aux personnes de tous les âges, il existe une stratégie consistant à sensibiliser la population aux aspects positifs de la vieillesse afin de susciter le respect et la solidarité entre les générations. Pour ce faire, il importe d’encourager la participation des personnes âgées à la vie familiale, communautaire et sociale.
Aux yeux de Mme BETTY KING (Etats-Unis), le projet de Plan d’action révisé reflète parfaitement la complexité et la multitude des changements qui sont intervenus depuis 1982 en matière de vieillissement. Il témoigne en outre d’une bonne compréhension et d’une réelle prise en compte des problèmes de développement, questions qui ne faisaient pas partie du premier Plan d’action. Les Etats-Unis appuient tout particulièrement le passage d’un modèle de la "maladie et de la dépendance" à un modèle du "bien-être et de l’indépendance", dans lequel l’accent est mis sur un vieillissement actif et productif.
Le projet reconnaît néanmoins que la question des soins et de la protection
des personnes les plus vulnérables et dépendantes de la société demeurera
malgré tout une part essentielle des débats et du nouveau Plan d’action.
Mais, en s’appuyant sur les avancées médicales et technologiques, il insiste pour que l’enjeu ne soit pas d’ajouter des années à la vie mais plutôt de la vie aux années. La représentante s’est déclarée satisfaite du fait que le document présenté mette l’accent sur la situation des femmes âgées ainsi que sur leurs besoins et préoccupations spécifiques. Il convient néanmoins, selon elle, d’insister encore plus avant sur le fait que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, afin que des politiques adéquates soient étudiées et mises en oeuvre. Elle a ajouté que, de manière générale, les femmes sont plus susceptibles d’avoir besoin de services de santé et sont plus touchées par la pauvreté que les hommes.
La tâche à accomplir est complexe, a poursuivi Mme King, précisant que les pays développés doivent régler des problèmes de sociétés déjà vieilles, alors que ceux en développement doivent, tout en tirant les enseignements de l’expérience des premiers, trouver des réponses à leur situation spécifique. Compte tenu de l’ampleur des défis, il convient avant tout de soigneusement définir ce qu’est "être vieux" et ce qui constitue une "société vieillissante". Pour cela, il faut aussi écouter ce que les personnes âgées ont à dire. La représentante a pris pour preuve le fait qu’aux Etats-Unis, par exemple, les plus de 85 ans constituent le groupe d’âge qui croît le plus rapidement.
MONSEIGNEUR RENATO MARTINO (Observateur du Saint-Siège) a fait observer qu’il devenait chaque année plus difficile de définir les personnes appartenant à une catégorie définie par l’âge et les années mais qui estiment que leur attitude, leur style de vie ou leur énergie spirituelle ne les placent dans aucun «groupe d’âge» précis. Il a jugée intéressante la référence aux «vieux les plus vieux», ceux qui sont âgés de 80 ans et plus. Les personnes âgées veulent que leur voix soit entendue et leurs besoins pris en considération, a-t-il fait valoir. En même temps, elles ne veulent peut-être pas qu’on les considère comme étant parvenues à la fin de leur vie. Monseigneur Martino s’est demandé pourquoi tant de personnes âgées des pays développés sont exposées à finir leurs jours abandonnées ou oubliées dans un centre de soins ou une maison de retraite alors que, dans le monde en développement, tant de personnes respectent les personnes âgées et considèrent leur sagesse comme un trésor. Il est horrible de se dire qu’alors que le monde réalise de grands progrès en prolongeant la vie humaine, le respect de la vie humaine s’est perdu. Les personnes âgées sont une richesse pour la société, a-t-il souligné.
M. BABIKER A. RAHIM BABIKER (Soudan) a insisté sur l’importance que son pays attache à la révision du Plan d’action. Il est impératif que la préparation de la deuxième Assemblée mondiale permette de discuter des droits des personnes âgées et de la possibilité de les inclure dans le document final, a-t-il fait valoir.
Il faudra aussi étudier précisément le rapport entre le vieillissement et le développement et s’assurer du soutien de la coopération internationale aux efforts des pays en développement visant à mettre en place des politiques en faveur des personnes âgées. Des questions clefs comme l’élimination de la pauvreté, l’aide à la mise en oeuvre de politiques nationales et d’institutions appropriées, la préservation de la famille comme noyau fondamental de la société protégeant et soignant les personnes âgées, devront aussi être abordées.
Le représentant a expliqué qu’au Soudan, le soin et la protection des personnes âgées reviennent essentiellement à la famille. "Ceci explique le petit nombre des maisons de retraite, six seulement, pour les personnes âgées sans famille", a-t-il précisé. Toutefois, cette situation n’a pas empêché le Gouvernement soudanais d’adopter une stratégie sur dix ans en faveur des personnes âgées. Un projet de loi est en cours d’élaboration et il devrait permettre aux personnes âgées de continuer à être actives. La mise en place d’un fonds de soin pour les personnes âgées non couvertes par les systèmes de retraite est aussi à l’étude. Le bénévolat est également encouragé.
M. ALEXEY CHERMONTSEV (Fédération de Russie) a déclaré que le caractère mondial pris par le vieillissement de la population exige que l’on adopte des mesures visant à garantir aux personnes âgées la place qui leur revient au sein de la société. Il a souhaité que le reste de la population ne considère pas la vieillesse comme un handicap mais plutôt comme une étape de la vie. Il a estimé que les personnes âgées ne doivent pas être vues comme passives mais comme des personnes capables de choisir librement leur place dans la société, y compris de continuer à travailler ou de faire du volontariat. La seule manière, selon lui, de résoudre ces questions est de passer par un dialogue entre les générations et d’éviter toute concurrence entre les aînés et les cadets.
Le représentant s’est félicité de ce que la discrimination au motif de l’âge n’existe pas pour le moment dans le domaine de l’emploi en Fédération de Russie. Il en a pris pour preuve les nombreuses personnes qui continuent à travailler tout en touchant une retraite. Il a ajouté que les personnes âgées ne seront pas un poids pour la population active car on s’attend à ce que celle-ci s’accroisse jusqu’en 2015. Il a jugé nécessaire d’enseigner à la jeune génération à avoir du respect pour les personnes âgées. Il a ajouté que la discrimination basée sur l’âge, «ageism» en anglais, n’existait pour le moment pas dans la Fédération de Russie, ce qui n’exclut pas les tensions entre les générations. Par ailleurs, le représentant a expliqué, qu’à terme, la mise en place d’un système de retraite efficace et propre à garantir le bien-être des personnes âgées, posera un gros problème à la Fédération de Russie. Il a néanmoins estimé que l’amélioration de la situation économique constituait le fondement nécessaire à la mise en place de services sociaux à l’intention des personnes âgées.
Mme MARY MAYER de la Fédération internationale sur le vieillissement a considéré la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement comme l’occasion d’identifier de nouveaux moyens pour répondre aux besoins des personnes âgées. "Il s’agit aussi de prendre conscience de la valeur et de la richesse de ces personnes", a-t-elle ajouté. De l’avis de la Fédération internationale sur le vieillissement, de nombreuses recommandations de 1982 restent à la fois importantes et valables, comme notamment celles ayant trait à la protection sociale. Mais les nouvelles circonstances appellent aussi de nouveaux principes, comme par exemple la nécessité de faire tomber les barrières entre les âges, a-t-elle fait observer. Des données économiques spécifiques sur le statut des personnes âgées devront aussi être mises à disposition. Un autre aspect à ne pas négliger est la question des migrations des personnes âgées, a aussi estimé la représentante.
Dans la mesure où la majorité des personnes de plus de 60 ans vit déjà dans les pays en développement, il est impératif de mettre l’accent sur les besoins spécifiques de ces pays, a-t-elle poursuivi. Il faudra donc tout mettre en oeuvre pour s’assurer que sont mis en place des partenariats techniques efficaces entre pays développés et en développement. Les besoins spécifiques des femmes et, compte tenu de l’augmentation constante de l’espérance de vie, ceux du "quatrième âge", devront aussi être pris en compte. Il faut que, de leur côté, les Etats Membres mettent en place les moyens de contrôler et d’évaluer les progrès. La Fédération internationale estime en outre qu’il est primordial de tenir, en même temps que l’Assemblée mondiale, un forum parallèle des ONG comme ce fut le cas lors de conférences et sommets précédents. Mais avant tout il faudra que l’Assemblée mondiale donne la possibilité aux ONG et aux personnes concernées, et en premier lieu les personnes âgées elles-mêmes, la possibilité de s’exprimer et de communiquer leurs vues et leurs suggestions.
M. MARK GORMAN (HelpAge International) a estimé qu’il existe des arguments économiques, sociaux, culturels et liés aux droits de l'homme qui plaident en faveur de l’inclusion des questions liées au vieillissement dans les programmes de développement. Il a souhaité que la deuxième Assemblée donne la priorité à la mise en cohérence du nouveau Plan avec les politiques de développement. Une approche intersectorielle doit être la voie à suivre pour parvenir à une société pour tous les âges, a-t-il estimé. Il faut lier les progrès en matière de développement et de vieillissement avec les mesures internationales de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement et en transition. Il faut promouvoir la participation des personnes âgées. Il faut trouver le moyen d’intégrer l’opinion des personnes âgées aux préparatifs de la deuxième Assemblée mondiale. Le représentant a préconisé de penser en termes de pays en développement, pays en transition et de pays développés, mais aussi en termes de relations entre ces pays, au cours de l’élaboration du Plan d’action révisé. Les personnes âgées, en tant qu’individus et membres de la société, sont confrontées à un faisceau de problèmes communs quelle que soit leur région, a-t-il ajouté.
M. ALBERT MAGARIAN de la Fédération internationale des associations de personnes âgées a indiqué que son association représentait plus de 300 millions de personnes de part le monde. Il a insisté pour que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement propose avant tout des objectifs réalisables. Or, a-t-il prévenu, ceux-ci ne peuvent être les mêmes pour les pays développés, en développement ou en transition. Il faut de plus tenir compte des différences ethniques et culturelles. En fait, le progrès social doit être réalisé de manière continue et il faut repenser la vie et le travail de l’homme. Les progrès médicaux et technologiques aidant, il faut désormais envisager la vie d’un individu sur 90 ans et non plus 60. Il est désormais impensable de cataloguer et de parquer les personnes selon leurs conditions et leur âge. C’est pourquoi, la FIAPA estime que le couperet de l’âge de la retraite doit disparaître afin par exemple de faciliter la transmission du savoir vers les plus jeunes. Outre cette transmission des connaissances, les personnes âgées ont un véritable rôle à jouer envers les enfants et les jeunes, et tout particulièrement les enfants des rues. Il ne faut donc pas s’en tenir aux bonnes intentions mais prendre des mesures qui permettront réellement de tirer parti de ce potentiel.
Mme NORA O’BRIEN (Institut national pour la longévité – International longevity centre) a suggéré que la deuxième Assemblée mondiale s’appuie sur les thèmes de l’Année internationale des personnes âgées. Elle a fait valoir que, d’une manière générale, le secteur des affaires ne peut pas bien fonctionner dans un contexte d’instabilité, dans un monde caractérisé par des revenus inégaux ou encore par des conflits. De ce fait, il est important de garantir le bien-être des personnes âgées. Elle a ajouté que la santé est primordiale pour le développement économique autant que pour des raisons humanitaires. L’effort en faveur des personnes âgées exige des ressources budgétaires dépassant celles dont disposent les Nations Unies, c’est pourquoi l’Institut national pour la longévité préconise un partenariat entre les Nations Unies et le secteur privé, par exemple les entreprises transnationales. La représentante a également suggéré d’encourager la coopération internationale dans le domaine de la recherche sur les maladies infectieuses qui font des ravages dans les pays en développement. Elle a ensuite lancé l’idée d’un fonds de volontaires intergénérations destiné à venir en aide aux personnes âgées des pays en développement. Enfin, la représentante a estimé qu’il faut encourager les individus à prendre leurs responsabilités, notamment en créant un site Web sur le vieillissement ou sur les maladies qui l’accompagnent.
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