L’INSTITUT DE RECHERCHE DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL REAFFIRME LA PRIORITE DE SON PROJET "MAINS VISIBLES"
Communiqué de presse SOC/4565 |
Commission du développement social
9ème séance - matin
L’INSTITUT DE RECHERCHE DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL
REAFFIRME LA PRIORITE DE SON PROJET "MAINS VISIBLES"
Affirmant que la décennie écoulée avait été marquée par une confiance bien trop grande placée dans la "main invisible" d’un marché non réglementé, le Directeur de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNSRID) a évoqué, ce matin, le projet "mains visibles" visant à assumer la responsabilité du développement social. S’exprimant devant la Commission du développement social, le Directeur de l'UNSRID a présenté le rapport du Conseil d’administration de l’Institut. Crée en 1963, l’Institut a pendant les années 90 développé ses activités de recherche appliquée et a participé activement aux préparatifs des conférences mondiales qui ont eu lieu pendant cette décennie. Il a cherché à favoriser l’application du premier engagement de la Déclaration de Copenhague, à savoir la création d’un environnement économique, politique, social et culturel, propice au développement social. Le Directeur s’est cependant dit alarmé par la diminution des ressources allouées à la protection sociale alors que l’action de "main visible" est plus que jamais nécessaire.
La Commission du développement social a également examiné le projet de programme de travail de la Division des politiques sociales et du développement social. Ce programme, présenté par M. John Langmore, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social des Nations Unies, vise à renforcer la coopération internationale en faveur du développement social. Il prévoit en outre l’établissement d’indicateurs de succès afin de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs quantitatifs et qualitatifs relatifs à l’élimination de la pauvreté. La pertinence de ces indicateurs de succès a été remise en cause par quelques délégations et la question du partage des responsabilités dans la mise en oeuvre des politiques sociales a été évoquée. Ainsi, les délégations du Mexique et de Cuba ont regretté que les Etats soient identifiés comme responsables ultimes des défaillances éventuelles et que les indicateurs de succès ne visent que les Etats Membres et excluent les performances du Secrétariat. Par ailleurs, un représentant de la coopération technique de la Division des politiques sociales et du développement social a déploré que les ressources humaines et financières dont la Division dispose soient extrêmement réduites.
Au cours de cette séance, la Commission a décidé de proroger jusqu'au
30 juin 2003 le mandat des trois membres suivants du Conseil d'administration de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social:
Heba Handoussa (Egypte), Marcia Rivera (Etats-Unis) et Gita Sen (Inde). Elle a élu les cinq nouveaux membres suivants du Conseil d’administration de l’Institut, pour un mandat de quatre ans expirant le 30 juin 2005: Sir Tony Atkinson (Royaume-Uni), Jean-Paul Fitoussi (France), Anna Hedborg (Suède), Amina Mama (Nigéria), Adele Smith Simmons (Etats-Unis) et Jomo Kwame Sudaram (Malaisie). La Commission a décidé par ailleurs que sa Vice-Présidente, Mme Anzhela Korneliouk (Bélarus), assumera les fonctions de rapporteur.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Mexique, République islamique d’Iran (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Cuba, Algérie, Etats-Unis et Inde. MM. Robert Huber et Carlo Geneletti, responsables de la coopération technique à la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales, se sont également exprimés.
La Commission reprendra ses travaux à une date qui sera annoncée ultérieurement dans le Journal.
QUESTIONS RELATIVES AUX PROGRAMMES ET QUESTIONS DIVERSES
Documentation
Rapport du Secrétaire général relatif à l’exécution des programmes de l’Organisation des Nations Unies pour l’exercice biennal 1998-1999 (A/55/73)
Ce document explique que le budget-programme comprenait 22 830 produits quantifiables inscrits sous les différents programmes. Compte tenu des 457 produits reportés de l’exercice biennal précédent et des 2079 autres ajoutés en cours d’exercice par les organes délibérants, le nombre total de produits demandés s’établissait à 25 366. Si l’on y ajoute les 1 732 produits dus à l’initiative du Secrétariat, ce sont 27 098 produits qui devaient être exécutés au cours de l’exercice biennal. Au total, 24 025 ont été exécutés, ce qui a nécessité
34 589 mois de travail. L'une des lignes de force de la réforme entreprise par le Secrétaire général a consisté à renforcer les pouvoirs, les responsabilités et les obligations des directeurs de programme pour leur donner les moyens d'exécuter efficacement les programmes qui leur sont confiés. Pour donner corps à cette stratégie et intégrer progressivement aux activités de contrôle un volet évaluation de l'exécution, le Secrétaire général adjoint à la gestion et le Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne ont publié conjointement, en novembre 1997, des directives régissant le contrôle de l'exécution des programmes et l'évaluation. Ces directives insistent sur la responsabilité qui incombe aux chefs de département ou de bureau d'assurer en permanence un contrôle interne efficace de l'exécution des programmes. Le rapport donne également des indications sur les mesures prises pour renforcer le contrôle de l’exécution des programmes dans tous les services du Secrétariat. Il fournit une vue d’ensemble de l’exécution des programmes ainsi qu’un résumé des principaux aspects qualitatifs de leur exécution
Rapport du Comité du programme et de la coordination sur les travaux de sa quarantième session (5 juin-1er juillet et 21-29 août 2000) (A/55/16)
Le rapport du Conseil d'administration de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (E/CN.5/2001/3) rend compte des activités de l'Institut en 1999 et 2000. Créé en 1963 pour procéder à des recherches sur les problèmes et politiques de développement social et les rapports entre divers types de développement social et de développement économique, l'Institut a, depuis, encouragé une démarche globale et multidisciplinaire.
Ces deux dernières années, l'Institut a lancé cinq projets liés à la session extraordinaire de l'Assemblée générale (Genève 2000) consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social qui s'est tenu en 1995 à Copenhague. Le projet le plus important visait à évaluer l'état d'avancement de l'application du premier engagement de la Déclaration de Copenhague, à savoir "créer un environnement favorable au développement social". Les résultats sont présentés dans un rapport intitulé "Mains visibles: Assumer la responsabilité du développement social". Ce document donne une image négative des initiatives qui se placent davantage au niveau du discours que de la pratique ainsi que des modes de croissance économique qui continuent d'entraver le développement social plutôt qu'ils ne le favorisent. Il n'y a eu aucune tentative sérieuse d'intégrer les politiques sociales et économiques. Soit la politique social demeure clairement séparée de la politique économique, soit elle est perçue comme un élément reporté visant à atténuer les coûts sociaux de la libéralisation économique et des ajustements structurels. De plus, relève ce rapport, les ressources affectées à la protection sociale diminuent suite à la baisse des aides, aux coupes budgétaires des Etats et à l'évasion fiscale. Le rapport conclut que le décennie écoulée a été marquée par une confiance trop grande dans un marché non réglementé et une compréhension insuffisante de la relation nécessaire entre l'action gouvernementale et le développement.
Parmi les autres projets liés au suivi du Sommet mondial pour le développement social, l'étude réalisée sur les arrangements institutionnels visant l'intégration sociale met en avant les contributions récentes et croissantes des organisations de la société civile sur la scène internationale même si les organisations des pays du Nord se font mieux entendre que celles des pays du Sud. Une enquête menée sur le rôle des parlements dans la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Copenhague souligne leur importante contribution. Les parlements ont contribué à encourager le dialogue sur le développement social et vulgarisé les différents concepts et objectifs du Sommet. Toutefois, montre l'enquête, l'état d'avancement de la mise en oeuvre des engagements pris à Copenhague est décevant. Bon nombre de pays, y compris les pays industrialisés, n'ont pas conçu de stratégies nationales détaillées de lutte contre la pauvreté, le chômage et l'exclusion sociale. En fait la majorité des Etats font état de résultats maigres et nuls en matière de lutte contre la pauvreté, d'augmentation du nombre d'emplois productifs ou d'élimination de l'exclusion sociale. L'étude réalisée sur les politiques sociales en Afrique de l'Ouest a également montré que le Sommet n'a pas été suivi d'effet dans cette région.
De la fin 1999 au début 2000, l'Institut a également participé aux préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale ou "Beijing + 5" organisée sur le thème "les femmes en l'an 2000". D'après les études réalisées, la reconnaissance des droits formels aux femmes ne s'est pas traduit par une augmentation du contenu des droits ou par une amélioration de leur qualité de vie. Dans certains pays, les droits civils et politique des femmes sont codifiés mais la majorité d'entre elles sont privées de ressources économiques et sociales. Alors que la démocratie est favorable à l'amélioration de la condition féminine, les femmes sont largement sous-représentées dans presque toutes les assemblées nationales. C'est à cause des conflits entre le concept des droits individuels et celui de droits collectifs, ajoute le rapport, qu'il arrive que les mouvements démocratiques ne parviennent pas à prendre en compte les questions de parité entre les sexes.
Le rapport fait par ailleurs état de divers programmes de recherche en cours, portant notamment sur la politique sociale dans le contexte du développement; le néolibéralisme et la réforme des institutions en Asie orientale; la mondialisation, les emplois axés sur l'exportation et la politique sociale; la réforme agraire, les sexospécificités et les droits fonciers; le VIH/sida et le développement; la réforme du secteur public dans les Etats en crise; la société civile et les mouvements sociaux; les technologies de l'information et le développement social; et la responsabilité des entreprises concernant le développement durable. Au cours des années à venir, l'Institut s'efforcera d'effectuer des recherches sur les problèmes d'identité
Sièges vacants au Conseil d’administration de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social
La note du Secrétaire général (E/CN.5/2001/8) précise que le Conseil d’administration de l’Institut de recherche des Nations Unies comprend, entre autres, dix membres nommés par le Conseil économique et social pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois pour 2 ans. Le premier mandat de Heba Handoussa (Egypte), Graça Machel (Mozambique), Marcia Rivera (Etats-Unis - Costa Rica) et Gita Sen (Inde) arrive à expiration. La Commission devra décider si elle proroge de deux ans, jusqu’au 30 juin 2003, ces mandats ou si elle propose la candidature de nouveaux membres. Par ailleurs, le mandat des cinq personnes suivantes expire le 30 juin 2001 et ne pourra pas être prorogé: Björn Hettne (Suède), Jonahan Moore (Etats-Unis), Harris Mule (Kenya), Frances Stewart (Royaume-Uni) et Valery Tishkov (Fédération de Russie). La Commission devra donc, lors de sa trente-neuvième session, proposer la candidature de cinq nouveaux membres.
Dans une note du Secrétaire général (E/CN.5/2001/8/Add.1), Mme Graça Machel a fait savoir qu’elle ne désirait pas être reconduite dans ses fonctions, six sièges sont maintenant vacants au Conseil d’administration de l’Institut. Ce document présente les notices biographiques des six candidats suivants, choisis pour siéger au Conseil: Sir Tony Atkinson (Royaume-Uni), Jean-Paul Fitoussi (France), Anna Hedborg (Suède), Amina Mama (Nigéria), Adele Smith Simmons (Etats-Unis) et Jomo Kwame Sundaram (Malaisie).
Le projet de programme de travail de la Division des politiques sociales et du développement social pour l'exercice biennal 2002-2003 (E/CN.5/2001/L.2) a été élaboré dans le cadre du sous-programme 3 (Politiques sociales et développement social) du programme 7 (Affaires économiques et sociales) du plan à moyen terme pour la période 2002-2005. Il tient compte des résultats de la vingt-quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au suivi du Sommet mondial pour le développement social. La Commission est invitée à faire des recommandations sur le projet de programme de travail dont le texte final sera examiné par le Comité du programme et de la coordination, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires et l'Assemblée générale à sa cinquante-sixième session. L'objectif du projet de programme de travail vise à renforcer la coopération internationale en faveur du développement social, en accordant une attention particulière à l'élimination de la pauvreté, à la création d'emplois et à l'intégration sociale. Il vise également à faire progresser les travaux dans les domaines du vieillissement, des handicapés et de la famille et à promouvoir les programmes convenus au niveau international concernant les jeunes.
Parmi les réalisations escomptées figurent notamment l'octroi par les Etats Membres d'un rang de priorité plus élevé aux efforts visant à mettre les questions politiques et sociales au coeur des préoccupations nationales et mondiales; une capacité accrue des Etats Membres à réaliser l'objectif de l'élimination de la pauvreté; le renforcement des moyens dont disposent les Etats Membres pour faire progresser les travaux relatifs à l'intégration sociale notamment en ce qui concerne les questions sur le vieillissement, les handicapés, les jeunes et la
famille; une meilleure compréhension par tous les acteurs étatiques ou non-étatiques des questions nouvelles qui se posent; une capacité accrue des pays en développement et des pays à économie en transition à formuler et mettre en oeuvre des politiques économiques et sociales efficaces et un appui en faveur des aspects socioéconomiques du développement, y compris les processus de reconstruction et de relèvement après les conflits.
Les indicateurs de succès portent par exemple sur le nombre d'Etats Membres adoptant des politiques et programmes nouveaux, le nombre d'organismes, de fonds et de programmes des Nations Unies intégrant le développement social à leur programme de travail, le nombre de politiques et programmes nationaux relatifs à la famille; l'adoption par les Etats Membres du Plan d'action international révisé sur le vieillissement lors de l'Assemblée mondiale sur le vieillissement prévue en 2002; l'augmentation du nombre d'Etats Membres appliquant les règles et normes internationales visant à l'égalisation des chances des handicapés ou encore l'intégration accrue des préoccupations des jeunes aux politiques de développement. national.
Exécution et mise en oeuvre des programmes
Présentation
M. JOHN LANGMORE, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social au Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que le projet de programme de travail pour l’exercice 2002-2003 vise à promouvoir le développement social dans les pays en développement. Il a indiqué que ce document cherche à renforcer l’efficacité des projets et programmes sociaux, notamment en identifiant des objectifs mesurables et en élaborant des indicateurs concrets du succès des programmes.
M. ROBERT HUBER, Division des politiques sociales et du développement social, présentant les activités de coopération technique de la Division, a insisté sur l’importance de l’assistance technique qui contribue à créer une approche intégrée du développement social. La principale responsabilité de développement incombant aux gouvernements, il est indispensable que ces derniers bénéficient d’une assistance technique afin d’inclure dans leurs stratégies de développement une dimension sociale, a-t-il précisé. M. Huber a en outre déclaré qu’il importe de mesurer l’impact des politiques sociales dans le domaine de l’emploi, et plus spécifiquement l’impact de ces politiques sur les groupes vulnérables tels que les personnes âgées. A cette fin, la coopération technique est décisive, notamment parce qu’elle permet de généraliser l’usage de l’informatique dans le domaine de la gestion sociale.
M. CARLO GENELETTI, Division des politiques sociales et du développement social, présentant les activités en matière de coopération technique, a précisé qu'il s’agit essentiellement de services consultatifs et d'assistance aux gouvernements et aux décideurs pour mettre en oeuvre les plans d’ajustement structurel, renforcer les capacités dans les ministères chargés des questions sociales, d’ateliers de formation, ainsi que de projets et programmes de développement. La Division met en oeuvre 266 projets, a-t-il indiqué, expliquant que les ateliers dépendent de ressources extrabudgétaires et de ressources du PNUD. M. Geneletti a en outre déclaré que le Département de coopération technique, actuellement en cours de réorganisation, entreprend trop de projets dans de nombreux pays, et qu’il serait bon qu’il recentre ses initiatives.
Par ailleurs, même s’il est louable que la coopération technique soit pluridisciplinaire et utilise les compétences de sociologues, d’économistes et de politologues, il conviendrait de renforcer les capacités en matière de statistiques, a ajouté M. Geneletti. Il a également souhaité le renforcement des liens entre les différents organes et évènements des Nations Unies et celui du renforcement de l’appui aux conférences et de l’assistance technique pour la formulation de programmes et le contrôle des résultats. Les limites au renforcement de la coopération technique concernent essentiellement les ressources, a indiqué le représentant, car le Département ne dispose que de huit consultants et de huit administrateurs. M. XXX a suggéré des services de consultants supplémentaires, notamment par l’intermédiaire de programmes financés par des donateurs.
Répondant aux critiques sur l'absence des jeunes au débat formulées hier par certaines délégations, M. John Langmore a indiqué que l’unité jeunesse de la Division des politiques sociales et du développement social ne comprend que trois personnes dont le travail est toutefois efficace. Cette unité prépare notamment, en collaboration avec l’OIT, un rapport sur l’emploi des jeunes.
Projet de programme de travail pour l’exercice 2002-2003
M. ERNESTO HERRERA (Mexique) a souhaité que le projet de programme de travail biennal pour 2002-2003 de la Division des politiques sociales et du développement social soit reformulé, notamment à la lumière de la résolution de l’Assemblée générale portant sur la programmation tournée vers les résultats ainsi que celle portant sur le plan à moyen terme adoptées récemment. Il a rappelé que la notion de programmation axée sur les résultats a été introduite de façon expérimentale dans les activités de l’Organisation. Le représentant a relevé que les indicateurs de succès contenus dans le projet de programme de travail renvoient aux Etats Membres alors que l’intention est d’évaluer les résultats obtenus par le Secrétariat. Il a demandé que le paragraphe faisant référence à la notion de facteurs externes soit remanié, regrettant que les Etats Membres aient été pris pour cible.
M. Langmore a expliqué qu’il s’agit d’une tâche difficile pour le Secrétariat de déterminer les indicateurs de succès des programmes des Nations Unies. Il est vrai que le document évoque largement les Etats Membres. Il est également vrai que les indicateurs de succès devraient également renvoyer au Secrétariat. Le Directeur a expliqué que le travail du Secrétariat ne se développe pas de manière isolée des activités des gouvernements. L’un des indicateurs de succès devrait porter sur l’application efficace des accords au niveau national ainsi que sur l’efficacité du Secrétariat lors de l’intégration de ces activités dans son propre travail. Pour ce qui est de la question sur les facteurs internes, soulevée par le représentant du Mexique, le Secrétariat a tenté d’identifier les restrictions aux programmes sans pour autant rejeter la responsabilité entière sur les Etats.
M. MOHSEN ESPERI (République islamique d’Iran), s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a émis des réserves au sujet du contenu du document relatif au projet de programme de travail de la Division des politiques sociales et du développement social.
M. LUIS ALBERTO AMOROS NUNEZ (Cuba), faisant également des réserves au sujet de ce document, a regretté qu’au moment de l’établissement du programme de travail futur de la Division, on ait pas tenu suffisamment compte des préoccupations évoquées précédemment. Pour mener à bien des activités, il faut respecter les règles qui prévoient que l’évaluation du succès des activités de la Division doit se faire avec l’aide du Secrétariat.
Mme DALILA SAMAH (Algérie), faisant référence au paragraphe 3 du projet de programme de travail de la Division, a demandé d'indiquer les recommandations faites par les membres de la Commission qui ne seront pas prises en compte. Elles a également demandé des clarifications sur la notion de facteur externe, tout en regrettant que le document mette l’accent sur la situation qui prévaut à l’intérieur des pays sans tenir suffisamment compte de l’environnement international, en particulier dans le domaine économique. Elle a en outre demandé des explications au sujet du choix des groupes d’experts.
M. Langmore a convenu que la situation internationale est une contrainte importante à la réalisation des activités sociales des pays. Il a expliqué que le choix d’experts et de panélistes se fait dans la mesure du possible en consultation avec le Bureau de la Commission.
M. HOHMAN (Etats-Unis) a demandé si l’organisation d’une campagne internationale pour l’élimination de la pauvreté, approuvée lors de la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée générale, avait été examinée par le Conseil économique et social.
M. John Langmore a répondu que l’ECOSOC ne s’était pas encore penché sur cette question et qu’aucun document du Secrétariat n’existait sur ce sujet. La question sera examinée prochainement. Il a toutefois fait remarquer que cette campagne est ambitieuse et ne doit pas être entreprise à la légère.
Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social
M THANDIKA MKANDAWIRE, Directeur de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNSRID), a présenté les activités de l’Institut au cours des deux années précédentes qui ont été marquées par la consolidation de ses structures internes et la recherche des voies et moyens de définir de nouvelles orientations pour ses activités de recherche. Depuis 1999, les activités de l’UNSRID ont été guidées par le programme intitulé "Une vision pour l'avenir de l’Institut" qui fixe cinq domaines d’action prioritaires, à savoir les politiques sociales et le développement; la démocratie, la gouvernance et les droits de l’homme; les identités sociales, les conflits et la cohésion; la société civile et les mouvements sociaux; et les technologies et la société. Le but des activités de recherche menées dans le domaine des politiques sociales et du développement est de démocratiser le développement économique et de lui donner une dimension sociale. Le programme portant sur la démocratisation et les droits de l’homme souligne qu'il faut accorder une attention accrue aux questions relatives aux réformes institutionnelles et aux politiques aux niveau national et international. Le troisième programme sur l’identité, la cohésion et les conflits a été développé, à la lumière des conséquences déstabilisatrices de la
mondialisation. Ce programme met l’accent sur la mise en oeuvre de politiques publiques novatrices visant à améliorer les relations raciales et ethniques et à réduire la xénophobie. La question des personnes migrantes et des réfugiés est également un domaine d’action important. Les activités menées dans le cadre du programme sur la société civile et les mouvements sociaux vise à mieux faire comprendre le potentiel de l’action civique et des organisations de citoyens. Enfin, le programme sur les technologies et la société a pour objectif d'encourager une utilisation plus responsable, d’un point de vue social, scientifique et technologique.
Le représentant a évoqué l’intensification des activités de suivi des Conférences des Nations Unies liées au développement social. Le projet intitulé "Mains visibles: assumer la responsabilité du développement social" consistait à évaluer l’état d’avancement de l’application du premier engagement de la Déclaration de Copenhague, à savoir la création d'un environnement économique, politique, social et culturel, propice au développement social. Huit domaines de réformes d’orientation et institutionnelles sont définis: intégration des politiques économiques et sociales; initiatives visant à augmenter le flux de ressources destinées au développement social; démocratisation et restructuration du secteur public; renforcement de la responsabilité sociale des entreprises; débats sur le rôle des organisations de la société civile dans la prestation de services et la prise de décision au niveau international; et actions visant à axer davantage le développement social sur les femmes et promotion du développement durable centré sur la population. Ce rapport souligne que les schémas de croissance économique, de libéralisation et des inégalités continuent de faire obstacle au progrès. Il relève que les ressources allouées à la protection sociale diminuent alors que la nécessité de disposer d’un tel filet de sécurité social est plus marquée. Il dénonce le fait que les politiques sociales demeurent séparées des politiques économiques. Dans ce rapport, l’Institut demande que la contribution active des politiques sociales soit reconnue comme un élément essentiel de la promotion du développement économique durable. Ce document conclut que la décennie écoulée à été marquée par une confiance bien trop grande dans la "main invisible" d’un marché non réglementé et une compréhension insuffisante de la relation nécessaire entre l’action gouvernementale et le développement. Le représentant de l’Institut a également évoqué les activités de suivi de Beijing + 5. Les activités de recherche de l’UNSRID ont conclu que dans un bon nombre de pays, la reconnaissance des droits des femmes ne s’est pas traduite par le renforcement de ces droits.
M. ASITH KUMARBHATTACHARJEE (Inde) a regretté que le rapport de l’Institut ne soit pas mieux diffusé. Il a par ailleurs déploré que les données figurant dans le rapport sont communiquées soit par des organes des Nations Unies soit par des ONG, et que des données provenant de sources officielles soient rarement utilisées, occasionnant des erreurs. M. Langmore a répondu que l'absence de ressources explique la faible diffusion des rapports de l’Institut. En ce qui concerne les statistiques, il a indiqué que les rapports de pays se fondent sur des données officielles, précisant que les statisticiens souhaitent utiliser d'autres sources pour établir des comparaisons internationales.
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