SOC/4562

LES AVANTAGES ECONOMIQUES ET LES VERTUS CIVIQUES DU VOLONTARIAT LOUES PAR DE NOMBREUSES DELEGATIONS

15/02/2001
Communiqué de presse
SOC/4562


Commission du développement social

6ème séance - après-midi


LES AVANTAGES ECONOMIQUES ET LES VERTUS CIVIQUES DU VOLONTARIAT

LOUES PAR DE NOMBREUSES DELEGATIONS


Le concept de volontariat s’est affranchi de la simple notion de charité et contribue aujourd’hui à sensibiliser les citoyens à contribuer de façon collective au développement, a déclaré le représentant du Mexique, devant la Commission du développement social qui a, cet après-midi, terminé son débat général sur le rôle du volontariat dans la promotion du développement social.  Le volontariat a été salué comme un puissant levier de démocratisation et de constitution d’une société civile avertie, voire comme un contre-pouvoir à l’intervention de l’Etat.  Faciliter l’action des volontaires et du volontariat est une façon efficace de promouvoir la bonne gouvernance, a expliqué le représentant de la Corée.  Cela responsabilise les citoyens et rend les politiques gouvernementales, surtout les politiques locales, plus transparentes et plus susceptibles de faire l’objet de critiques de la part des citoyens.


Dans plusieurs pays, le volontariat a véritablement été intégré dans la politique gouvernementale, son intérêt économique ne devant pas être occulté puisque le travail réalisé par les volontaires est de 2 à 8 fois plus rentable que le travail rémunéré.  Ainsi, au Royaume-uni, le Gouvernement vise à accroître d’un million le nombre de volontaires d’ici 2004 et souhaite impliquer les communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale.  En France, la loi de mars 2000 permet d’affecter les coopérants du service national à des tâches civiles de coopération, à la suite de la suppression du service militaire obligatoire pour tous.  Dans les pays en développement également, il a été souligné à plusieurs reprises que le volontariat pouvait avoir un rôle déterminant quand les gouvernements ne sont pas en mesure de fournir des services sociaux adéquats et ou quand la protection sociale formelle ne couvre pas l’ensemble de la population.  En Zambie, le volontariat a permis de combler une lacune dans la mesure où la croissance économique peut difficilement apporter une réponse à toutes les questions, et notamment à celle de l’inclusion sociale, a déclaré la représentante.


Cependant, un certain nombre de voix se sont élevées contre l’importance excessive accordée au volontariat.  Ainsi, le représentant de la République de Corée a déploré que les actions des volontaires, caractérisées par le libre arbitre, l’irrégularité et l’absence de ressources et de gratifications matérielles, n’aient jamais été organisées de façon efficace ni réellement reconnues comme un atout social.  De l'avis de la délégation de l’Inde, personne ne peut sérieusement croire que la protection sociale et le volontariat suffiraient d’eux-mêmes à faire disparaître la pauvreté.  Par ailleurs, la pérennité et la stabilité des actions des volontaires ont été soulevée. 


Faisant observer que la grande majorité des travailleurs volontaires sont des femmes, le représentant de l’Indonésie a constaté avec inquiétude de constater que la crise financière récente en Asie avait réduit l’engagement des femmes dans des activités volontaires parce qu’il devient plus urgent encore de gagner un salaire.  Cette question se pose de façon générale dans de nombreux pays en développement où une proportion plus grande de femmes entre dans la population active rémunérée.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Suède (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Allemagne, Croatie, République de Corée, Japon, Italie, République tchèque, Royaume-Uni, Indonésie, Pays-Bas, Algérie, Irlande, Philippines, Inde, Jamaïque, Mexique, France, Brésil, Zambie, El Salvador et Espagne.  Les représentants des organisations suivantes: Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Conseil de l’Europe, Fédération internationale des sociétés du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge et Organisation mondiale météorologique (OMM).  La Directrice exécutive pour le Programme des Nations Unies des Volontaires est intervenue.


La Commission, avait en début de séance, procédé à l’élection des deux Vice-Présidents suivants: Mme Nicole J. Elisha (Bénin) et M. Muhammed Enayet Mowla (Bangladesh).  Le 13 février dernier, elle avait élu, outre sa Présidente,

M. Henrik Hahn (Danemark) à un des quatre postes de Vice-Président.


La Commission reprendra ses travaux demain matin à 10 heures.  Elle examinera son programme de travail pluriannuel pour la période 2002-2006.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Sous thème: rôle du volontariat dans la promotion du développement social


Débat général


M. LARS PETTERSSON (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a déclaré que l’Année international des Volontaires offre une occasion unique pour encourager la prise de conscience des importantes contributions des volontaires au développement social.  Le volontariat a un rôle essentiel dans le renforcement de la confiance et de la solidarité et constitue une source irremplaçable de réconciliation et de reconstruction, a ajouté le représentant, tout en faisant observer que la participation active des citoyens et des organisations civiles est une condition nécessaire au bon fonctionnement d’une démocratie.  L’Union européenne encourage le renforcement de la coopération avec les organisations de la société civile et apporte un soutien entier à l’action volontaire.  La stratégie devant être mise en oeuvre sera un sujet de discussion, lors de la septième conférence européenne sur l’économie sociale.  A cette occasion, la Commission européenne recommandera que l’accès à l’information sur les politiques et programmes gouvernementaux soit amélioré, et qu’une politique gouvernementale coordonnée et globale de soutien au volontariat soit élaborée.  Enfin, le représentant a souhaité que des recherches soient entreprises sur le volontariat, afin de produire des statistiques détaillées sur l'importance de son rôle et d’être à l’écoute de ses besoins.


M. WOLFANG LINCKELMANN (Allemagne) a d’abord donné le de participation au volontariat dans son pays en indiquant qu’une moyenne de 34% des personnes âgées de 14 ans et plus sont impliquées d’une façon ou d’une autre dans des activités de volontariat.  Affirmant que quelque 20 millions de personnes seraient prêtes à s’engager dans le volontariat si on leur offrait des opportunités conformes à leurs intérêts personnels, le représentant a mis l’accent sur les politiques de son pays en la matière.  Ainsi, a-t-il indiqué, le Parlement a mis en place un Comité de parlementaires et d’experts du terrain chargé d’analyser la situation du volontariat en Allemagne.  A partir de ses conclusions, le Comité devrait proposer un cadre juridique et fiscal favorable au volontariat.  De son côté, le Chancelier, M. Gerhard Schroder, a appelé à un plus grand engagement du secteur privé qui devrait, par exemple, encourager ses employés à s’impliquer davantage dans le volontariat.  Enfin, le Ministre fédéral pour les affaires familiales, les personnes âgées, les femmes et les jeunes, a lancé une campagne sur le thème "Personne ne peut s’offrir ce que je peux faire" visant à sensibiliser l’opinion publique à l’importance du volontariat dans la société.


L’Allemagne est l’hôte du siège des Volontaires des Nations Unies, a rappelé le représentant avant de s’attarder sur le lancement, le 5 décembre dernier dans son pays, de l’Année internationale des Volontaires.  Dans ce cadre, un Comité national de coordination a été créé incluant les acteurs pertinents des ONG et d’autres acteurs du secteur privé.  Des initiatives ont été prises pour élaborer des directives qui devraient permettre aux autorités locales d’améliorer les infrastructures nécessaires au volontariat.  Ce Comité, en coopération avec les gouvernements régionaux, les autorités locales et un nombre assez important d’ONG


nationales et régionales, prépare diverses manifestations pour montrer les différents aspects du travail volontaire.  Pour l’Allemagne, l’Année internationale des Volontaires est l’occasion unique de célébrer la place du volontariat dans la société et de trouver un moyen de promouvoir davantage un échange international sur les pratiques et les politiques les plus appropriées.  Dans ce cadre, les Volontaires des Nations Unies, en leur qualité de point focal, sont un instrument indispensable.


M. NINO ZGANEC, Ministre délégué au travail et aux affaires sociales de Croatie, a indiqué que le constat qu'une personne sur vingt-cinq était en 1999 engagée dans des activités de volontariat en Croatie a obligé les autorités à ne plus ignorer leur influence et à élaborer des contrats sociaux entre le gouvernement et les ONG.  Il a également expliqué que des efforts sont déployés pour établir un cadre juridique permettant de faire participer les acteurs économiques, y compris les citoyens eux-mêmes en tant que contribuables, au financement de ces associations de citoyens.  La Croatie a connu une véritable explosion de l'engagement social depuis dix ans.  Pendant cette période, une nouvelle loi sur les associations de citoyens a été adoptée mais la Cour constitutionnelle de Croatie ayant prononcé en l'an 2000 un arrêt annulant certaines de ses dispositions, une nouvelle loi est actuellement examinée par le Parlement.  Dans le cadre de la politique de décentralisation menée par le gouvernement, a-t-il expliqué, tous les intermédiaires se doivent d'inclure les volontaires dans les domaines où l'aide professionnelle et la solidarité humaine ont le plus de valeur, en particulier dans le domaine de l'aide sociale.  Les modifications apportées à la législation et l'adoption de nouvelles lois participent d'une tentative vise à anticiper et institutionnaliser les obligations des organes du gouvernement de consulter et de prendre en compte les opinions et l'aide des ONG et des citoyens.  Ceci est destiné à promouvoir la synergie entre toutes les ressources humaines dans communautés locales, de même qu'à éliminer certains doubles emplois constatés en matière de fourniture de services sociaux.  Cette approche est fondée sur l'hypothèse de l'égale légitimité de toutes les initiatives visant le développement durable au niveau local.  Pendant l'Année internationale des Volontaires, a poursuivi M. Zganec, la Croatie prendra de nombreuses mesures aux niveaux local et national pour promouvoir le volontariat.  Il est notamment prévu de célébrer le 5 décembre la Journée de l'Année internationale des Volontaires et d'y décerner un prix annuel à des individus qui se sont distingués par leur engagement dans le volontariat.  Des réunions publiques, des tables rondes et des séminaires seront également organisés tout au long de l'année. 


M. LIM JAE-HONG (République de Corée), faisant observer que les activités des volontaires sont caractérisées par le libre arbitre, l’irrégularité et le manque de ressources et de gratifications matérielles, a regretté que les volontaires n’aient jamais été organisés de façon efficace ni réellement reconnus comme atout social.  Faciliter l’action des volontaires et du volontariat est cependant une façon active de promouvoir la bonne gouvernance, a ajouté le représentant.  En effet, cela responsabilise les citoyens et rend les politiques gouvernementales, surtout les politiques locales, plus transparentes et plus susceptibles de faire l’objet de critiques de la part des citoyens.  M. Jae-Hong a par ailleurs déclaré que les technologies de l’information peuvent aider et faciliter les activités des volontaires.  Il a enfin fait observer que l’encouragement des activités volontaires des jeunes est socialement très positif car cela permet de promouvoir les valeurs de respect, de tolérance, tout en participant à la protection des plus vulnérables.


Mme ATSUKO NISHIMURA (Japon) a estimé qu'avec la mondialisation et la complexité des relations économiques et sociales qui en résulte, il faut prendre en compte les besoins des individus de manière efficace.  Les volontaires apportent leur aide à d'autres individus ainsi qu'aux personnes vulnérables.  Le Japon croit en outre que la participation aux activités de volontariat suscite la progression de chaque personne, à travers le partage d'intérêts sociaux communs.  Le Japon estime également que le volontariat encourage l'intégration sociale de groupes qui risquent d'être marginalisés.


Les initiatives actives de promotion du volontariat doivent être prises dans chaque pays ainsi qu'au niveau international.  Au Japon, de nombreuses mesures, notamment législatives, ont été prises pour créer un climat propice aux activités de volontariat.  Il est particulièrement important que les jeunes s'intéressent à ces activités.  Afin de donner une nouvelle impulsion au volontariat dans la communauté internationale, le Japon et les Pays-Bas présenteront un projet de résolution sur cet important sous-thème.  Enfin, le Japon considère que le rôle des volontaires dans l'intégration sociale des personnes âgées doit recevoir une attention particulière. 


Mme MARIANGELA ZAPPIA (Italie) a souligné la dimension sociale du volontariat qui exerce une fonction subsidiaire à celle du gouvernement sans s’y substituer.  Le volontariat est source d’avantages pour les sociétés mais également pour les personnes qui le pratiquent.  Le volontariat implique le partage et l’échange ainsi qu'un esprit civique à un moment où nos sociétés connaissent la désagrégation de la cellule familiale.  En Italie, des lois prévoient des conditions favorables aux activités des associations de bénévoles tout en garantissant leur indépendance.  Le volontariat dans les pays en développement est également encouragé par le Gouvernement italien qui, par ailleurs, contribue au Programme des Volontaires des Nations Unies.  L’Année internationale des Volontaires est opportune dans la mesure où elle est permet de reconnaître les efforts de tous les volontaires du monde.


Mme DAGMAR RATAJOVA (République tchèque) a rappelé que la longue tradition de volontariat et d’action caritative de son pays a été brutalement mise entre parenthèses pendant les années du régime communiste où la vie associative était considérée comme un danger.  Restaurer, réhabiliter et redynamiser le volontariat a donc été une tâche très difficile depuis la fin de cette période en 1989.  Néanmoins, tout au long des années 90, le secteur à but non lucratif n’a cessé de croître.  Les organisations non gouvernementales se sont avérées des acteurs très importants et utiles, en particulier dans le domaine de la protection sociale.  Elles agissent pour combler des lacunes dans certains domaines ou pour faire face à des problèmes nouveaux, comme par exemple ceux des réfugiés, des sans-abris, ou encore des toxicomanes.  Depuis 1997, et la première phase de transition politique et économique achevée, la coopération entre le Gouvernement tchèque et le secteur associatif a franchi une nouvelle étape, avec notamment la création du Conseil pour les organisations non gouvernementales et les organisations à but non lucratif.  Cet organe, qui fait partie intégrante du Gouvernement, gère les moyens financiers qui sont mis à disposition du secteur associatif et oeuvre en faveur d’une plus grande transparence des politiques de subventions. 


Même si les ONG et associations jouissent désormais de la liberté qu’apporte un environnement pleinement démocratique, il a été nécessaire d’établir un cadre juridique et des normes de fonctionnement, a également expliqué la représentante.  Deux textes de lois, adoptés en 1995 et 1997 et portant notamment sur le financement de ces associations, ont pour cela été nécessaires.  D’autres textes et lois en préparation, comme celle sur l’enfance et la jeunesse ou celle sur les services sociaux, abordent également la question du volontariat.  L’autre élément qui a influencé le secteur associatif tchèque est la croissance du PNB que le pays a connu ces dernières années.  Désormais classé par le PNUD parmi les pays donateurs émergents, la République tchèque a dû mettre en place les structures adaptées à une aide plus systématique aux pays moins développés.  L’expérience des associations ayant envoyé des individus sur le terrain à l’étranger a alors été très utile, a reconnu Mme Ratajova, avant de préciser qu’un nombre croissant de ressortissants tchèques participent désormais activement aux projets de développement des Volontaires des Nations Unies ou du PNUD.  A l’heure où le climat social, libéré du matérialisme rampant du début des années 90, est favorable au volontariat, il faut garantir aux personnes qui souhaitent s’engager dans cette voie une bonne formation et des conditions sociales et de sécurité satisfaisantes, a également fait remarquer la représentante, précisant que cette tâche revient aux autorités de chaque pays. 


M. NIGEL LAWRENCE (Royaume-Uni) a indiqué que son pays reconnaît pleinement la contribution des volontaires à la société.  L’initiative du gouvernement en faveur d’un réseau communautaire vise à promouvoir et encourager les activités communautaires et fournit une aide à la formation des individus pour qu’ils puissent prendre la place qui leur revient au coeur de ce processus.  Cette initiative fait partie de la stratégie du gouvernement visant à accroître d’un million le nombre de volontaires d’ici 2004.  Le Royaume-Uni estime que l’implication des individus au sein des communautés contribue à éliminer l’exclusion sociale.  En mars 2000, le Premier Ministre Tony Blair a mis au défi les médias de soutenir les initiatives en faveur des communautés et du volontariat.  Il a également demandé au secteur public de tisser des liens de partenariat avec le secteur bénévole, aux personnes âgées de prendre part de manière plus active au sein de leur communauté, aux entreprises d’accorder des congés payés aux employés pour leur permettre de mener des activités bénévoles et au secteur du volontariat lui même d’accroître sa diversité.  Le représentant a également présenté les autres initiatives de son gouvernement visant à promouvoir l'action bénévole comme par exemple le document "Compact on Relations Between Government and the Voluntary and Community sector" qui définit les principes qui doivent régir les relations dans les domaines clés que sont l’évaluation des politiques, le volontariat de la communauté noire et des minorités ethniques, ainsi que le volontariat et les groupes communautaires.  Il a également indiqué que le Royaume-Uni est pleinement conscient de la nécessité de mettre en oeuvre une coopération véritable avec le secteur du volontariat pour la mise en oeuvre de ses politiques sans pour autant que celui-ci perde son indépendance


M. ADE PADMO SARWONO (Indonésie) a déclaré que la contribution des volontaires peut être stratégique dans des domaines tels que la santé et l’éducation, mais que la réflexion doit être poursuivie afin que les volontaires soient considérés comme une ressource de développement à part entière.  En effet, les volontaires ne doivent pas être considérés comme une réserve de travailleurs bon marché ou constituer une excuse pour réduire les effectifs du secteur public.  Afin de promouvoir le volontariat, il est nécessaire de prendre conscience non seulement de l’utilité sociale des volontaires mais également des bénéfices et avantages que les volontaires retirent de leur engagement.  Le représentant a déclaré qu’en Indonésie, les travailleurs volontaires constituent environ 80% des femmes, actives essentiellement dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la planification familiale.  Ces contributions sont précieuses, notamment en période d’urgence nationale, a souligné M. Sarwono, constatant avec inquiétude que la crise financière récente a réduit la capacité des femmes à s’engager dans des activités volontaires.  Elles sont contraintes maintenant de travailler plus dur encore pour gagner leur vie, et cette situation est assez générale dans les pays en développement, où un nombre croissant de femmes entre dans la population active rémunérée.


M. D.J. VAN DEN BERG (Pays-Bas) s'associant à l'Union européenne, a fait observer que le volontariat est fermement ancré dans le document final du Sommet social et, de cette façon, fait partie de l'agenda de politique sociale internationale.  Il a rappelé que l'un des objectifs de Copenhague, repris à Genève l'année dernière, était "d'encourager les activités sociales volontaires et d'élargir la conception même du travail productif" et d'encourager également la pleine participation de la société "en assurant un cadre juridique et une structure de soutien propres à encourager la formation et la participation des organisations communautaires et des associations de volontaires".  Bien que son gouvernement soutienne vivement le volontariat dans tous les secteurs de la société -et non pas seulement le secteur social- il n'existe pas de loi générale sur le volontariat, a-t-il expliqué.  La question de la place des volontaires dans la politique gouvernementale et la législation, implique que tous les secteurs de décisions publiques prennent en considération les besoins et les fonctions des volontaires.  M. Van den Berg a ajouté que selon les dernières évaluations de son gouvernement, cette politique d'intégration n'est pas une panacée compte tenu des tendances démographiques, culturelles et sociales qui pourraient entraîner dans un avenir proche une réduction de volontaires.  Indiquant que dans son pays une personne sur cinq est engagée dans des activités de volontariat et y consacre environ 15 heures par mois, il a expliqué que certains facteurs, tels que la croissance, la prospérité et la recherche d'engagements flexibles et personnalisés, pourraient en effet avoir un impact sur la disponibilité et le nombre des volontaires.  Dans ce contexte, le Gouvernement néerlandais développe une approche ciblée et œuvre pour renforcer et promouvoir les organisations de volontaires aux niveaux national et local pour les aider à maintenir le nombre de volontaires, à améliorer l'image et la visibilité du volontariat, à fournir l'information appropriée ainsi qu'à développer des stratégies créatives de levée de fonds.  S'agissant de l'Année internationale des Volontaires, M. Van den Berg a


déclaré que son Gouvernement a l'intention de galvaniser les débats entre les pays et au sein des pays, en coopération avec le monde des affaires, les partenaires sociaux et la société civile, en gardant à l'esprit les objectifs de l'Année, à savoir la reconnaissance, la promotion, la mise en réseau des organisations de volontaires.  A cet égard, il a indiqué que la Conférence internationale sur le volontariat qui s'est tenue, à Amsterdam en janvier dernier, illustre bien ces débats.  Les Pays-Bas et le Japon ont pris l'initiative de préparer une résolution sur le volontariat et le développement social qui prendra en compte les commentaires exprimés lors de la présente session, a-t-il conclu.


Mme DALILA SAMAH, au nom de M. Abdallah Baali (Algérie), a indiqué que le volontariat, qui prend des formes diverses et se manifeste de façon variée, s’est ancré progressivement dans les moeurs et les pratiques sociales.  Il constitue aujourd’hui  un outil d’une utilité avérée pour pallier les défaillances, sinon l’impuissance de l’Etat face à des situations complexes et des défis d’un type nouveau.  Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à l’occasion du Sommet du millénaire se sont engagés à garantir un cadre juridique et une structure d’appui pour encourager la création d’organisations communautaires et d’associations de bénévoles.  Ils ont également encouragé tous les membres de la société à exercer leurs droits, s’acquitter de leurs responsabilités et participer pleinement à la vie de la société étant entendu que les gouvernements ne peuvent pas répondre seuls aux besoins de la société.  L’Année internationale des Volontaires permettra de mieux faire comprendre les réalisations et le potentiel supplémentaire du volontariat. 


Le bénévolat appelé en Algérie "la Touzia" est une pratique ancestrale solidement enracinée dans les traditions de la société.  Il s’est exercé de tout temps que ce soit pour le moissonnage, la cueillette des olives ou pour réaliser des projets de développement communautaire.  Cette forme d’action a engendré le besoin de mettre en place un cadre organisé pour une meilleure canalisation des énergies et leur optimisation.  On compte en Algérie 63 000 organisations de bénévoles.  La représentante a également indiqué que l’Année internationale des Volontaires fournit à son pays l’occasion de relancer la pratique du volontariat.  Un Comité national de préparation de l’Année a été créé.  Il est chargé d’élaborer un plan d’action et de mettre en oeuvre un programme d’activités, notamment l’organisation d’une campagne d’information et de sensibilisation, l’élaboration d’un guide pratique destiné à tout organisateur de projet de volontariat et l’organisation d’une exposition.  La tenue du 15ème festival mondial de la jeunesse, en août prochain, s’inscrira dans le cadre de la célébration de l’Année.


M. GERRY MANGAN, Chef de la Division des affaires internationales et de l'Union européenne du Département des affaires sociales, communautaires et familiales de l'Irlande, a déclaré que son pays apprécie à sa juste valeur la contribution du volontariat à l'amélioration de la qualité de la vie en Irlande.  Une solide démocratie, a estimé le représentant, améliore et protège la capacité des citoyens à participer directement à la vie sociale, et  les soutient dans la création de leurs propres mouvements sociaux dont elle facilite la naissance en vue de leur permettre de résoudre les questions qui les concernent et de s'exprimer directement sur ce qui les affecte.  L'Irlande, a dit M. Mangan, se félicite que l'Assemblée générale ait désigné l'année 2001 "Année internationale des Volontaires", et nous notons le rôle clef assigné au Programme des volontaires des Nations Unies comme étant le point focal de cette célébration au sein du


système de l'ONU.  Nous nous félicitons du travail important accompli par le Programme dont les volontaires, au nombre d'environ 4 500, ont joué un rôle crucial d'assistance et de développement de l'expertise dans plus de 150 pays à travers le monde.  Récemment, les volontaires irlandais ont été très actifs, à travers le Programme, au Timor oriental et au Kosovo, a dit le représentant, qui a ajouté que le Programme des volontaires de l'ONU entretient de très bonnes relations avec l'APSO, qui est l'organisation nationale irlandaise chargée de placer des prestations personnelles temporaires dans les pays en développement.  En reconnaissance de l'Année internationale des Volontaires de 2001, et du travail important du Programme, l'Irlande versera environ 762 000 euros aux ressources de base du Programme, ce qui représentera une augmentera de 100% par rapport à son versement de l'année dernière.


Une des priorités du Gouvernement de l'Irlande, qui a publié en septembre dernier un livre blanc sur la création d'un cadre de soutien aux activités de volontariat, est de s'assurer que celles-ci se développent dans l'avenir.  Le programme pour la prospérité et l'équité du gouvernement irlandais prévoit qu'un Comité sur le volontariat, chargé de concevoir des stratégies et de lancer des actions de soutien au volontariat soit créé.  Ce Comité a été établi le 5 décembre dernier, a précisé M. Mangan.  Ses fonctions essentielles visent, entre autres, à créer un point d'intérêt national dans le contexte de l'Année internationale des Volontaires; à sensibiliser l'opinion sur le rôle que les volontaires jouent dans la société irlandaise; à superviser les principaux évènements célébrant le rôle des volontaires en Irlande; de contribuer, au niveau international, aux travaux liés à la célébration de l'Année, et au niveau national, à sa gestion; et à fournir un soutien aux organisations communautaires de volontaires aux niveaux local et national.  Un budget de 1,27 million d'euros a été alloué au Comité par notre Département, a précisé le représentant, et un sous-comité a été créé au sein du Comité pour rédiger un plan d'action qui devrait bientôt être finalisé pour l'Année internationale.


Mme CORAZON ALMA DE LEON (Philippines) a souligné le lien complémentaire qui existe entre l’action communautaire et les politiques nationales  L’objectif du développement social est plus facilement atteint quand les volontaires travaillent en tant que partenaires du gouvernement.  Les services bénévoles sont inscrits dans les mentalités des Philippins, a précisé la représentante.  Ce concept a évolué avec le temps pour constituer maintenant un outil de développement et d’édification de la nation.  Il se manifeste lors des catastrophes naturelles, dans le cadre de la fourniture de services sociaux ou encore de la coopération technique.  Les programmes de l’Agence nationale philippine pour l’action bénévole a permis aux volontaires de fournir des services cruciaux dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la création d’activités génératrices de revenus.  Le rôle des volontaires va bien au-delà de la simple fourniture de services et  d’outils de formation.  Les activités des volontaires jouent un rôle catalytique dans la mesure où elles permettent aux individus de prendre conscience de leur potentiel et de leurs capacités.  Ces activités encouragent également les communautés à mieux gérer leurs ressources en fonction de leurs besoins.  Les bénéfices qui peuvent être tirés du volontariat dans l’optique du développement social sont évidents.


M. A.K. BHATTACHARJEE (Inde) a déclaré que le mouvement mené par Gandhi reposait en essence sur le travail volontaire.  Cherchant à établir une relation entre volontariat et protection sociale, le représentant a déclaré que deux conceptions de la protection sociale s’affrontent: la protection "de soutien" utilise l’intervention publique pour élever le niveau de vie des plus démunis, sans attendre que la croissance économique permette à ces groupes de s’insérer ou d’augmenter leurs salaires.  La seconde renvoie à la protection "par la croissance" et caractérise les situations où le gouvernement cherche avant tout à favoriser la croissance et ensuite, par une politique fiscale appropriée, redistribue la richesse.  Dans les deux cas, la question de la sécurité sociale ne se limite pas aux droits de l’homme mais englobe de nombreuses questions politiques et sociales, a indiqué le représentant.  Des voeux pieux en faveur d’une plus grande efficacité dans l’utilisation des ressources et dans leur allocation sont secondaires face à l’ampleur des inégalités.  Personne ne peut croire que la communauté internationale n’a aucune responsabilité dans l’allègement des obstacles qui empêchent les progrès économiques des pays en développement, et personne ne peut croire que seulement la protection sociale et les actions volontaires font faire disparaître la pauvreté, a fait observer le représentant.  A cet égard, un seul exemple suffit: si le fait de se rendre disponibles des médicaments de lutte contre le VIH/sida à un prix abordable suffit à protéger les plus vulnérables, les lois qui protègent les brevets des compagnies pharmaceutiques ne peuvent-elles pas alors être considérées comme une violation des droits de l’homme?


M. O’NEIL FRANCIS (Jamaïque) a déclaré que le partenariat entre les gouvernements et les associations de volontaires peut se renforcer mutuellement, particulièrement dans des pays où les gouvernements ne sont pas en mesure de fournir des services sociaux adéquats et où la protection sociale formelle ne couvre pas l’ensemble de la population.  Dans ce contexte, l’action des associations de volontaires est significative en Jamaïque; de plus, ce pays compte avec une longue tradition de petites associations informelles de crédit rotatif qui ont joué un rôle important de soutien économique et social, notamment dans les communautés rurales.  Par ailleurs, de nombreuses associations de protection sociale offrent leur soutien aux enfants, aux personnes âgées et aux handicapés.  C’est pourquoi, l’Année internationale des Volontaires est particulièrement bienvenue, a ajouté le représentant, et au cours de cette année, nous chercherons à établir un mécanisme afin de mettre les volontaires en poste là où les besoins sont les plus importants.  Pour cela, nous dresserons une liste, un inventaire des volontaires disponibles à temps partiel et à plein temps afin d’assurer que les services de ces volontaires sont accessibles à tous.


Mme BLANCA LILIA GARCIA (Mexique) a fait observer que le concept de volontariat s’était affranchi de la simple notion de charité et contribue aujourd’hui à sensibiliser les citoyens à participer de façon collective au développement.  En effet, aucune action de l’Etat en matière de développement social ne peut réussir sans la collaboration active et bénévole de la société civile.  La représentante s’est félicitée de ce que l’Année internationale des Volontaires permette de réaliser une campagne de promotion et de diffusion, par le biais des médias, afin de faire reconnaître les activités des associations bénévoles.  Elle sera également l’occasion de promouvoir les actions de développement de long terme, a ajouté Mme Garcia, et de reconnaître le travail des


femmes, actrices de premier plan dans l’identification et la mise en oeuvre de projets communautaires, tant dans des situations normales comme dans des situations d’urgence.  Ceci est notable au moment où l’on recommande que les stratégies de lutte contre la pauvreté comprennent des aspects sexospécifiques, a fait remarquer Mme Garcia.  Le Gouvernement mexicain encourage la participation de tous les acteurs de la société civile en faveur de l’effort de développement national.


M. CHRISTOPHE PHILIBERT (France) a convenu que le volontariat est en mesure de contribuer au progrès de nos sociétés, d’accroître le développement social et de contribuer au rétablissement ou au renforcement de la paix internationale.  En France, l’Année internationale des Volontaires marquera également le centenaire de la loi sur les associations de 1901.  Le fait que cette loi ait traversé le siècle sans modifications majeures montre à quel point elle a atteint un équilibre entre les droits de la nation et ceux des individus.  Par ailleurs, la loi de mars 2000 permet désormais d’affecter les coopérants du service national à des tâches civiles de coopération à la suite de la suppression du service militaire obligatoire pour tous.  Cette loi garantit une protection juridique et matérielle aux jeunes qui souhaiteront séjourner plusieurs mois à l’étranger pour apporter leur concours bénévole à autrui.  Un volontariat axé sur la solidarité sociale doit également être créé prochainement à l’intérieur des frontières de notre pays.  Il ne faut pas non plus ignorer les problèmes que peut soulever le volontariat, a relevé le représentant.  Il existe des rapports parfois difficiles avec le secteur salarié et les contours du bénévolat ne sont pas toujours clairs selon les Etats ou les sexes.  L’ajustement entre le travail rémunéré et le bénévolat est la question la plus complexe.


M. FERNANDO COIMBRA (Brésil) a déclaré que le volontariat constitue un élément essentiel qui vient en appui des activités de développement social des gouvernements.  Promouvoir le volontariat revient à renforcer la société civile.  Au Brésil, le processus social traditionnel qui permet à la solidarité de s’exercer a été, au cours des trente dernières années, de plus en plus associé à des processus participatifs plus structurés qui impliquent le secteur privé et qui ont mené à la diversification et à la démocratisation de la société.  Afin de renforcer la société civile et de promouvoir l’exercice plus actif de la citoyenneté, le Gouvernement brésilien a créé en 1996 le Programme des volontaires afin de redynamiser, de revaloriser et de donner une vision nouvelle de l’action bénévole.  Il existe actuellement 27 centres de promotion de l’action bénévole dans 13 Etats fédérés.  Le gouvernement, le secteur privé, les ONG et la société civile mènent également de nombreuses activités spécifiques.  Le Comité national brésilien pour l’Année internationale des Volontaires s’est lancé dans l’organisation d’évènements  et d’activités.  Des partenariats ont été établis avec les universités en vue de débattre du rôle du volontariat.  Le Brésil a mis en œuvre un bon nombre de recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général reprenant les conclusions du groupe d’experts sur le volontariat.  La délégation brésilienne aurait cependant souhaité que ce document fournisse une analyse plus importante des mécanismes à disposition pour évaluer la contribution économique du volontariat à la société.  Il serait également opportun, à l’approche du Sommet mondial sur les enfants et de la Session spéciale de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, de mener des études sur le rôle du volontariat.


Mme G. NKOLE (Zambie) a expliqué que dans les systèmes traditionnels, le volontariat constitue un mode de vie.  Dans les sociétés modernes où des ressources limitées sont consacrées à la protection sociale des pauvres et des plus vulnérables, le volontariat est venu combler une lacune dans la mesure où la croissance économique n’apporte pas une réponse à toutes les questions, et en particulier à celle de l’inclusion sociale.  Le volontariat a donc contribué au développement social.  En Zambie, a expliqué la représentante, il existe un volontariat traditionnel au niveau des villages et un volontariat moderne organisé.  Le pays bénéficie également de la présence d’organisations internationales de volontaires.  Les Zambiens eux-mêmes ont acquis une expérience du volontariat à l’étranger et notamment dans des pays qui connaissent des conflits ou ont subi des catastrophes naturelles. 


Le Gouvernement de la Zambie a décidé de reconnaître de manière officielle le volontariat.  Un comité directeur national, composé de représentants de plusieurs ministères, du secteur privé et des ONG, a été institué.  Ce Comité a pour rôle de planifier des activités à l’occasion de l’Année internationale des Volontaires et au-delà, d'accroître une prise de conscience générale sur le rôle du volontariat en tant que composante du développement social, et d'apporter une reconnaissance à certains individus dont les activités ont eu un impact significatif.  Le Gouvernement a également mis en place un programme de formation des citoyens en cas de catastrophes naturelles, ainsi que des groupes de travail chargés d’évaluer son propre rôle dans le volontariat.


M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALEZ (El Salvador) a déclaré que depuis l’époque coloniale, le volontariat contribue au développement du pays, à l’établissement d’infrastructures et à l’aide sociale en faveur des plus démunis.  Le représentant a indiqué que son pays avait élaboré un programme d’action pour l’Année internationale des Volontaires, qui comprend notamment une stratégie de communication dont l’objectif est de rendre plus visible le travail réalisé par les bénévoles.  Evoquant les tremblements de terre qui ont frappé El Salvador ces deux derniers mois, le représentant a déclaré que son pays a une dette morale envers les volontaires qui ont, à cette occasion, donné le meilleur d’eux-mêmes pour remettre El Salvador sur pied.  Le défi consiste à trouver des formes novatrices afin de favoriser et de renforcer le rôle des volontaires, a conclu

M. Gonzalez.


M. JOSE ANTONIO IBANEZ (Espagne) a estimé que l’Année internationale des Volontaires sera l’occasion de donner un nouvel élan au secteur du bénévolat.  A cette occasion, l’Espagne a pris de nombreuses initiatives comme la création d’un Conseil d’Etat pour les ONG, la publication d’un manuel sur l'évaluation de l’impact du volontariat et d'un bulletin d’information tous les deux mois portant sur les activités des bénévoles dans le pays, la distribution d’un timbre commémoratif de l’Année internationale des Volontaires et l’approbation d’un deuxième plan national pour les volontaires.  L’administration de l’Etat développera un plan d’action interministériel sur le travail bénévole.  Ces activités exigent une participation active du secteur privé, des ONG et du monde des affaires.  Une série d’initiatives avec les médias seront mises en oeuvre afin de signaler l’importance des activités de solidarité. D’autres mesures en faveur des personnes âgées ainsi que la promotion de la coopération internationale seront au rang des priorités.


Mme ZOFIA OLSZOWSKA, représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a mis l’accent sur les jeunes, faisant remarquer que le volontariat est un moyen d’éducation très puissant et permet aux jeunes de participer à des activités clés de la vie sociale.  Il est important que tous les partenaires, gouvernements, autorités locales et organisations non gouvernementales conjuguent leurs efforts pour permettre aux jeunes de se livrer à des activités volontaires extrascolaires, a ajouté la représentante.  Soulignant que les attentes des jeunes sont en général différentes de celles des adultes, car ils veulent être partenaires pendant tout le processus de conception et de mise en oeuvre des programmes, Mme Olszowski a noté qu’une approche participative est nécessaire pour stimuler le sens de responsabilité des jeunes.  Les services des volontaires se bornaient autrefois à des activités sociales ou à des camps de construction, alors qu’ils se développent maintenant dans les domaines de l’art et de la culture, domaines qui mobilisent plus facilement les jeunes, a indiqué la représentante, avant de conclure que le travail bénévole des jeunes peut contribuer à rétablir la confiance entre les générations.


M. JOS LEMMERS, Directeur exécutif du Centre européen pour l’interdépendance et la solidarité du Conseil de l’Europe, a rappelé que l’action bénévole bénéficie d’une longue tradition dans les pays européens.  Elle représente une proportion importante du produit intérieur brut des Etats d’Europe et est également source d’emplois.  Le Conseil de l’Europe a toujours insisté sur la nécessité de faire émerger les forces de la société civile pour encourager la cohésion sociale ainsi que pour consolider les démocraties nouvelles. Il est nécessaire de développer une culture du service bénévole, a souligné M. Lemmers  .L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a plaidé en faveur de mesures pratiques comme le lancement de campagne de sensibilisation à l’action bénévole, la commémoration d’une journée européenne du volontariat, l’élimination des obstacles à l’action bénévole et l’adoption de politiques nationales favorables à l’action volontaire.  Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe devrait demander aux Etats membres de ratifier la convention sur le bénévolat des jeunes, et encourage l’Union européenne à ratifier cette convention, accélérer  le code d’éthique des jeunes volontaires en Europe, encourager l’organisation d’un concours télévisé européen récompensant des groupes et individus méritants et créer un observatoire européen du bénévolat. 


M. ENCHO GOSPODINOV (Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge) s’est félicité de ce que les questions relatives aux bénévoles au niveau international reçoivent une attention accrue grâce à l’Année internationale des Volontaires.  Précisant que le volontaire est en général un individu très motivé et travaillant à temps partiel, ce qui lui permet de combiner le volontariat avec une autre activité, le représentant a souligné que les volontaires jouent un rôle essentiel pour renforcer les capacités d’auto-organisation des communautés confrontées à des crises.  Le représentant a déclaré que le travail réalisé par les volontaires est de 2 à 8 fois plus rentable que le travail rémunéré et qu’il ne faut donc pas nier les avantages et la valeur économique que représentent les volontaires.  En ce qui concerne la relation entre les volontaires et les gouvernements, M. Gospodinov a demandé que les gouvernements créent un cadre propice au développement du volontariat et aux organisations de bénévoles, avec des dispositions fiscales appropriées et une protection juridique des bénévoles.


M. DON NANJIRA, représentant de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a observé que le volontariat n’est pas uniquement une question de philanthropie.  Le volontariat peut également s’exercer dans des domaines techniques comme ceux dont s’occupe l’OMM.  L’incidence des activités bénévoles est très clairement perçue au sein de l'Organisation, notamment lorsque se produisent des évènements météorologiques importants.  Les volontaires permettent de sauver des vies humaines et d’atténuer les dégâts causés par les catastrophes naturelles.  Les bénévoles contribuent également à la protection de l’environnement et à renforcer les capacités nationales permettant de soutenir le développement durable.  L'OMM a décidé cette année de consacrer la Journée météorologique mondiale aux volontaires, a ajouté le représentant.


Mme SHARON CAPELING-ALAKIJA, Directrice exécutive du Programme des volontaires des Nations Unies, a noté la contribution du Gouvernement du Japon à la célébration de l’Année internationale des volontaires.  Le Japon a été le premier à présenter un projet de résolution à l’Assemblée nationale en vue de cet évènement.  Le Japon nous a également aidé à organiser de nombreuses manifestations dans le monde et, notamment, en Asie.  Mme Capeling-Alakija a également remercié le Gouvernement des Pays-Bas pour avoir soulevé le premier la question des volontaires au sein de cette Commission.  Le volontariat est présent dans tous les secteurs de la société.  Il apparaît de façon spontanée et informelle, en particulier, lors de catastrophes naturelles.  C’est en vertu de cette spontanéité que le bénévolat pourra faire de grands pas en avant.  Elle a appelé les gouvernements à se pencher sur le rôle que les Volontaires des Nations Unies pourront jouer au-delà de l’ année 2001.  Elle a évoqué la nécessité de créer un environnement favorable au volontariat et de parvenir à une meilleure compréhension du lien qui existe entre le volontarisme actif et les politiques nationales.  Il faut également aller au-delà de la simple reconnaissance des volontaires pour intégrer leur travail en tant que ressource stratégique de lutte contre la pauvreté. 


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