SOC/4560

LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE REMISES EN CAUSE PAR LA MONDIALISATION, AFFIRMENT DE NOMBREUX PAYS PAUVRES

14/02/2001
Communiqué de presse
SOC/4560


Commission du développement social

4ème séance - après-midi


LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE REMISES EN CAUSE PAR LA MONDIALISATION, AFFIRMENT DE NOMBREUX PAYS PAUVRES


La Commission du développement social a clos cet après-midi son débat général sur l’amélioration de la protection sociale et la réduction de la vulnérabilité dans le contexte de la mondialisation.  Dans le cadre de cette dernière séance, elle a essentiellement entendu des pays en développement et en transition pour lesquels les questions de protection sociale se posent de façon bien différente que pour les pays développés, tant au niveau des risques couverts et des institutions chargées de la protection sociale que de l’impact de la mondialisation.  Comme l’a fait remarquer le représentant de la République-Unie de Tanzanie, les systèmes de sécurité sociale institutionnalisés dans les pays en développement n’aident pas nécessairement les groupes les plus vulnérables de la population.  Ces systèmes institutionnalisés protègent en priorité les salariés et la population urbaine, alors que dans les pays pauvres, la majorité de la population est rurale, vit avec un revenu de subsistance ou travaille dans le secteur informel.


Le rôle pernicieux de la mondialisation a été évoqué, à plusieurs reprises, et les pays en développement ont déclaré subir de plein fouet ses effets négatifs.  En effet, la mondialisation et le libre-échange, parfois imposé de l’extérieur, privent les Etats d’une ressource budgétaire essentielle -les droits de douanes- et rendent les Etats pauvres plus vulnérables aux fluctuations internationales.  Ceci est d’autant plus préoccupant que, comme l’ont souligné les représentants de l’Argentine et de l’Ukraine, la mondialisation accroît le besoin de protection sociale, du fait du désengagement des entreprises de leurs fonctions sociales et de la flexibilité des marchés du travail.  Ainsi, il est inquiétant que la mondialisation fragilise les assises financières des Etats, alors c’est sur ces derniers que repose en premier lieu la responsabilité de la mise en oeuvre de la protection sociale, se sont accordées à reconnaître plusieurs délégations.


La répartition des responsabilités entre les différentes institutions chargées de la protection sociale est radicalement différente selon le niveau de richesses du pays.  La mondialisation affectant la capacité des Etats à mettre en oeuvre la protection sociale, le rôle essentiel des familles dans les pays en développement a été réaffirmé.  Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a déclaré que dans son pays, la définition de la protection sociale, la lutte contre la pauvreté et le VIH/sida, ainsi que la promotion de la femme, passent par la valorisation des familles.  Si, toutefois, la famille est centrale dans certaines situations, elle doit rester une institution subsidiaire de la mise en oeuvre de la protection sociale, au risque de voir les inégalités se creuser, ont mis en garde quelques délégations.


La Commission a entendu, dans ce cadre, les représentants des pays suivants: Indonésie, Ghana, Egypte, Chine, Burkina Faso, République-Unie de Tanzanie, Bélarus, Argentine, Thaïlande, Ukraine, Kirghizistan, République arabe syrienne, Kazakhstan, Maroc, Cameroun et El Salvador.  Les représentants de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), ainsi que de "Child Welfare League of America" et "Fondation pour les droits de la famille" ont pris la parole.


La prochaine réunion aura lieu, demain 15 février à 10 heures, et sera consacrée à l'examen du rôle du bénévolat dans le développement social.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Thème prioritaire: amélioration de la protection sociale et réduction de la vulnérabilité dans le contexte de la mondialisation


Débat général


M. SAMIDJO (Ministère de la santé de l'Indonésie) a expliqué que pour un pays comme le sien, la préoccupation principale porte sur la nécessité de fournir des normes minimales de santé et de sécurité humaine aux groupes vulnérables comme les personnes âgées et les chômeurs ou encore les victimes des catastrophes naturelles ou de la crise économique.  La protection sociale n’est pas un acte de charité mais un engagement en faveur du capital humain, qui favorise la cohésion sociale et contribue donc à développer la productivité du marché du travail.  Les programmes formels de protection sociale devraient être élaborés par les gouvernements en coopération avec la société civile, les ONG et d’autres acteurs pertinents.  Pour sa part, la communauté internationale, a un rôle à jouer, en particulier pour assister les pays en développement à relever les défis posés par la mondialisation et la libéralisation des échanges.  De manière plus spécifique, la communauté internationale doit amoindrir l’impact négatif des flux de capitaux à court terme et stabiliser les marchés financiers internationaux dont la volatilité a une incidence négative sur la protection sociale des pays en développement.  Un autre domaine d’action prioritaire exigeant un engagement de l'ensemble de la communauté internationale vise à lutter contre la pandémie du VIH/sida qui inflige un fardeau énorme sur les capacités de protection sociale de nombreux pays en développement.  Pour faire face aux conséquences des crises financières sur son pays, le représentant a expliqué qu'au cours des trois dernières années, le Gouvernement a renforcé son filet de protection sociale.  L’Indonésie a décentralisé ses programmes, amélioré ses programmes de santé, alimentaires, éducatifs au sein des communautés et développé l’allocation de micro-crédits.  Le Gouvernement indonésien a en outre stabilisé ses devises, ce qui a permis de préserver le pouvoir d’achat des groupes vulnérables.


Mme BEATRICE R. BROBBEY (Ghana) a rappelé que dans la Déclaration du millénaire, les Etats s’étaient engagés à adopter des mesures de protection sociale appropriées pour permettre aux plus pauvres de mener une existence décente et indépendante.  Au Ghana, comme dans de nombreux pays en développement, un grand nombre de personnes qui travaillent dans le secteur informel dépendent des liens de la famille étendue pour leur protection sociale.  Or, la pauvreté et la migration rurale ont affaibli ces systèmes et il importe aujourd’hui de les renforcer, a affirmé la représentante.  Mme Brobbey, reconnaissant que la responsabilité de la mise en oeuvre de programmes de protection sociale incombe aux Etats, a cependant demandé aux pays développés de coopérer et d’assister les pays en développement pour les aider à mettre en oeuvre des programmes de protection sociales durables.  En effet, sans croissance économique soutenue et durable, les gouvernements de ces pays ne peuvent pas, par le biais des impôts, générer les ressources qui sont nécessaires.  La base fiscale ainsi que la capacité à collecter des impôts sont limités dans les pays pauvres.  La politique consistant à faire contribuer les usagers au coût des services éducatifs et sociaux n’a pas, à ce jour, porté les fruits escomptés, a ajouté la représentante.  Au contraire, une telle politique a entraîné une baisse sensible de la fréquentation des hôpitaux par les plus vulnérables.  Plutôt que de faire payer les services, il importe d’élargir la couverture, a estimé Mme Brobbey, soulignant que cela ne peut être accompli qu’avec l’aide technique et financière des pays développés.

M. REDA BEBARS (Egypte) a déclaré que la promotion du développement social est un objectif nécessaire, compte tenu du lien étroit qui existe entre le développement social, le développement économique et la stabilité politique.  La protection sociale est un des principaux piliers de l’intégration et du développement social.  Le représentant a souligné qu'il est toutefois impératif de tenir compte des différences culturelles des pays lors des débats de la Commission du développement durable sur la protection sociale.  Le succès des efforts nationaux, a ajouté le représentant, dépend également de l’existence d’un climat mondial propice à la justice sociale.  Il est également nécessaire de déployer des efforts concertés aux niveaux national et international pour que les recommandations du Sommet mondial sur le développement social soient mises en oeuvre, en particulier pour ce qui est de l’allocation de ressources en faveur des pays en développement.  La stratégie de l’Egypte repose sur la sensibilisation de la population au potentiel humain en évitant qu’un secteur quelconque de la société ne soit marginalisé. 


M. SHEN GUOFANG (République populaire de Chine) a fait observer que la mondialisation économique s’accélère et que la permanence de l’ancien ordre économique et politique est de mauvaise augure.  En effet, ces facteurs, s'ajoutant à la baisse de l’aide publique au développement, ont pour conséquence d’élargir le fossé entre les pays du Nord et les pays du Sud.  Ceci est particulièrement inquiétant dans la mesure où les intérêts des groupes sociaux vulnérables ne sont pas pris en compte, a ajouté le représentant, soulignant qu'il faut garantir la protection des droits des plus vulnérables, notamment les personnes handicapées.  M. Guofang a exposé les efforts accomplis par la Chine en vue de mettre en place un système performant de sécurité sociale.  Le Gouvernement, qui attache une grande importance à la promotion du développement économique et social, vient d’adopter son dixième Plan quinquennal visant à assurer un niveau de vie décent à tous.  La mise en place de ces mesures a été facilitée par la croissance économique rapide de la Chine, qui a permis de dégager les ressources nécessaires à la mise en place d’une sécurité sociale étendue couvrant les risques de maladie et de chômage.  Par ailleurs, des prestations de base sont versées aux personnes licenciées et le Gouvernement a mis en place un régime d’allocations minimum de survie pour les citoyens vivant en zone urbaine.  Evoquant le vieillissement de la population, le représentant a indiqué que 126 millions de Chinois ont plus de 60 ans.


Mme SERAPHINE TOE (Burkina Faso) a estimé qu’il ne peut pas y avoir de définition figée de la protection sociale du fait des particularismes des pays, notamment des plus pauvres.  Le concept de la protection sociale a évolué sous l’effet des réformes structurelles de pays poussés par les mutations de l’économie.  La promotion de la protection sociale, qui est un droit de l’homme, doit désormais passer par l’annulation totale de la dette des pays pauvres, l’ouverture aux marchés internationaux, l’augmentation de l’aide publique au développement et du financement du développement.  Les politiques de protection sociale doivent impliquer en premier lieu les gouvernements, puis la société civile, le système des Nations Unies et les institutions financières internationales.  Le Burkina Faso a mis en oeuvre une stratégie qui donne une définition des performances économiques du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, définit la perception de la pauvreté par les pauvres eux-mêmes, et élabore des perspectives de développement à moyen et long terme .


M. DAUDI N. MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que les pays structurent leur système de protection sociale en fonction de facteurs qui leur sont propres, tels que le niveau de développement, les conditions matérielles qui prévalent dans le pays ainsi que les valeurs culturelles.  Pour beaucoup de pays en développement où la majorité de la population a un revenu de subsistance, des systèmes de sécurité sociale institutionnalisés n’aident pas nécessairement les groupes les plus vulnérables de la population, a ajouté le représentant, avant de préciser que pour ces pays, la priorité suprême est l’éradication de la pauvreté.  M. Mwakawago a déclaré que dans son pays, la famille est au centre de toutes les activités de développement et que la définition de la protection sociale, la lutte contre la pauvreté et le VIH/sida, ainsi que la promotion de la femme, passent par la valorisation des familles.  Evoquant les programmes nationaux, le représentant a déclaré que la stratégie nationale d’éradication de la pauvreté cible ses interventions essentiellement sur le monde rural.  Ainsi, le Gouvernement tanzanien estime que, dans le contexte de la mondialisation, un des moyens efficaces de protéger les groupes vulnérables est d’aider les producteurs agricoles à obtenir des prix justes pour leurs produits, à écouler leur production sur des marchés stabilisés, et à augmenter leur productivité.  Enfin, les opportunités que la mondialisation est censée apporter restent lettre morte tant que les individus n’ont pas développé les capacités qui leur permettent de saisir ces occasions, a fait valoir le représentant.


Mme OLGA DARGEL, Ministre de la protection sociale du Bélarus, a appuyé l'idée d'adapter les systèmes de protection sociale en fonction du niveau de développement des pays, tout en respectant le principe de l’égalité sociale pour tous.  La prise en compte du facteur social dans l’application des réformes économiques est également cruciale.  De même, le développement du système de protection sociale est étroitement lié au niveau de développement économique d’un pays.  La Ministre a évoqué les stratégies sociales de son pays qui visent un accès universel aux services sociaux de base de tout individu apte à travailler et l’allocation d’une aide d’urgence aux plus démunis.  A partir de 1998, a-t-elle expliqué, le Bélarus a établi une capacité d’analyse des politiques sociales.  Le Bélarus a également procédé à la réforme du système des retraites et oeuvre actuellement à la création de mécanismes permettant de réduire au minimum l'impact des catastrophes naturelles et technologiques, en particulier celles liées aux technologies nucléaires et dont le Bélarus en subit encore les effets.  Le Gouvernement du Bélarus a en outre lancé des programmes visant la lutte contre la propagation de la pandémie du VIH/sida.  La mise en oeuvre d’un système de protection sociale efficace ne pourra se faire que sur le long terme et l’ensemble des engagements pris à Copenhague ne pourront être concrétisés sans une coopération internationale solide, a précisé la Ministre.


M. DOMINGO CULLEN (Argentine) a déclaré que la protection sociale inclue des mesures publiques et privées en faveur des secteurs les plus vulnérables de la société, et que l’efficacité de telles mesures était intimement liée à la légitimité de l’Etat et à l’existence d’institutions démocratiques bien établies et transparentes.  Soulignant que les mesures particulières de la sécurité sociale dépendent des conditions propres à chaque pays, le représentant a déclaré qu’en Argentine, la priorité est donnée à la création d’emplois productifs, à l’accès universel à l’éducation et aux services sociaux de base.  Toutefois, le chômage, de plus en plus élevé, réduit les ressources des familles et rend plus nécessaire encore la protection sociale.  Le représentant a déclaré qu’une attention particulière est accordée à la dimension sexospécifique de la protection sociale,


et que la féminisation de la pauvreté ainsi que la précarité de l’emploi féminin constituent de véritables sources de préoccupation.  De plus, les nouveaux modes de fonctionnement du marché du travail, caractérisés par la flexibilité des marchés, supposent que les mécanismes de protection sociale soient plus efficaces encore.  A cet égard, il est essentiel de garantir des emplois dignes de ce nom, assortis de bonnes conditions de rémunération et de protection, a ajouté le représentant.


M. BOONYONG VECHAMANESRI, Secrétaire général adjoint au Conseil national du développement économique et social de la Thaïlande, a estimé que la mondialisation et ses aspects variés a transformé le monde en un territoire sans frontières, créant ainsi de nouveau défis et de nouvelles opportunités.  La mondialisation a également révélé les carences structurelles et les insuffisances du système international.  La crise économique et financière de 1997, qui a frappé la Thaïlande, a montré l’inadéquation des filets de sécurité sociale qui existaient et la nécessité d’élaborer des systèmes sociaux plus inclusifs.  Un certains nombre de programmes ont été mis en oeuvre pour amoindrir l'impact négatif de la crise et des réformes importantes ont été menées pour que les économies nationales puissent relever les défis de la croissance mondiale.  Compte tenu du vieillissement de sa population, la Thaïlande a élaboré un plan d’action qui vise à coordonner les efforts en faveur des personnes âgées. 


Le bénévolat sera toujours une force motrice visant à promouvoir l’intégration sociale, a ajouté le représentant.  C'est pourquoi, le Gouvernement thaïlandais a mis en place des centres de coordination de l’action bénévole et proclamé le 21 octobre pour marquer la célébration de la Journée des bénévoles.  Le neuvième plan de développement socioéconomique de la Thaïlande pour la période 2002-2006 sera lancé prochainement par le Gouvernement, engagé à poursuivre dans ce cadre la mise en place d’un concept axé sur l’individu.  Son objectif visera à alléger la pauvreté extrême, à augmenter les opportunités et à promouvoir l’autonomie de la société thaïlandaise.  Pour cela, le Gouvernement thaïlandais est conscient de la nécessité d’élargir le segment de sécurité sociale à toute la population et de renforcer le rôle des communauté locale et de la famille.  Le défi ultime sera de savoir comment intégrer les droits de la personnes dans le cadre de la mondialisation.


M. VOLODYMYR G. KROKHMAL (Ukraine), faisant siennes les préoccupations des autres délégations quant à l’impact de la mondialisation sur les systèmes de protection sociale, s'est déclaré convaincu que le développement des flux migratoires et des échanges de marchandises ne sera positif que si les Etats ont la volonté politique de les adapter aux objectifs de développement.  Il a indiqué qu’en Ukraine, après la libéralisation des marchés, les entreprises avaient vu leurs responsabilités vis-à-vis des employés décliner, ce qui a exigé le renforcement du rôle du Gouvernement.  Se déclarant en faveur d’un système mixte de sécurité sociale, le représentant a déclaré qu’il fallait inciter les entreprises et les employeurs à participer au développement humanitaire.  Un partenariat social entre les Etats et les organisations internationales et organisations non-gouvernementales doit également être recherché.  En outre, il importe que les citoyens soient informés de leurs droits et des procédures à leur disposition en matière de défense de ces droits.  En Ukraine, l’effort national


est axé sur la définition de domaines prioritaires, l’augmentation du niveau de vie et le développement de l’initiative individuelle, ainsi que l’intégration des groupes vulnérables dans la vie économique et sociale.  Pour stabiliser le marché du travail, des zones économiques spéciales ont été créées, a indiqué le représentant, et ce, en dépit de faibles ressources financières.  Soulignant que du fait de l’interdépendance des Etats, la faillite de quelques Etats peut être dramatique pour l’ensemble de la communauté internationale, le représentant a exhorté l’ensemble des Etats à prêter une oreille attentive aux demandes des pays en difficulté.


Mme ELMIRA IBRAIMOVA (Kirghizistan) évoquant la situation particulière des populations vivant dans les régions de montagne, a rappelé que le programme d’action de Rio adopté, il y a dix ans, avait réaffirmé l’interdépendance entre le développement socioéconomique et la protection de l’environnement.  Un des chapitres du Programme d’action était consacré aux écosystèmes de montagne, compte tenu de leur degré important de vulnérabilité.   D’un point de vue humain, a précisé la représentante, l’incidence de la pauvreté est importante chez les montagnards qui ne bénéficient pas d’une protection sociale suffisante.  Le développement socioéconomique se trouve restreint du fait de la configuration géographique des lieux.  La représentante a rappelé que 2002 marquera la célébration de l’Année internationale des montagnes et que des activités prioritaires sont prévues dans ce cadre.  Elles visent à garantir le bien-être des communautés de montagnes en assurant la promotion du développement durable des zones montagneuses, la promotion d’activités génératrices de revenus comme le tourisme, la pêche, les activités minières respectueuses de l’environnement et l’amélioration des services sociaux de base en faveur des communautés locales et autochtones.


Mme RANIA AL-HAJ ALI (République arabe syrienne) a assuré que la question de la protection sociale était une priorité pour son pays.  Elle a indiqué que la Constitution de la République arabe syrienne garantit les droits de l’homme fondamentaux et les droits des travailleurs et que tous les citoyens sont égaux devant la loi.  L’existence de syndicats représentatifs contribue à l’amélioration des niveaux de vie et à la lutte contre le chômage.  L’enseignement est gratuit et obligatoire et les soins de santé sont dispensés gratuitement.  La politique économique vise en priorité les secteurs productifs et favorise l’investissement, notamment dans les zones rurales afin d’éviter l’exode rural.  La représentante a évoqué les difficultés rencontrées par son pays dans la poursuite de cette politique, notamment à cause de l’occupation israélienne et de ses pratiques dévastatrices.  Elle a réaffirmé que le Gouvernement syrien reste engagé en faveur de la réalisation des objectifs de développement social définis à Copenhague.


Mme MADINA JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a souligné l’importance que son pays attache à la mise en oeuvre de ses politiques sociales.  Le Gouvernement est fermement engagé en faveur de la réalisation des objectifs fixés lors du Sommet mondial pour le développement social et la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée générale qui s’est tenue à Genève en juin 2000.  Le Président du Kazakhstan a, dans son message annuel , accordé une attention particulière au renforcement de la protection sociale et du système qui régit les relations entre employeurs et employés.  A l’heure actuelle, plus de 2,5 millions de personnes au Kazakhstan bénéficient d’une protection sociale, ce qui grève près de 40% du budget total du pays.  Nous avons également fourni une aide à 1,2 million de familles qui vivent dans la pauvreté.  Il a en outre décidé de procéder à la


réforme du système de protection sociale avec pour objectif de réduire la vulnérabilité des groupes marginalisés et de renforcer la structure familiale qui a un rôle clé à jouer dans le processus de développement social.  Le projet de loi sur l’aide sociale donnera lieu à une réforme profonde des régimes de prestations sociales.  La création d’emplois occupe une place importante dans les stratégies sociales du Gouvernement.  Par ailleurs, dès 1998, celui-ci a également lancé un processus de réforme des retraites, résultant dans la mise en place d’un système mixte, public et privé.


Mme AICHA AFIFI (Maroc) a souhaité que la mondialisation ait un visage humain et prenne en compte la dimension humaine.  Elle a également souhaité que la communauté internationale puisse établir des règles commerciales plus justes et plus équitables et mettre en place de nouvelles modalités de contrôle financier et monétaire en mesure d’atténuer les effets pervers des mouvements financiers à caractère spéculatif et de prévenir les crises économiques et financières internationales.  La représentante a déclaré que son pays déploie des efforts considérables en faveur d’une dynamique profonde de changement et de progrès social caractérisée par l’association de l’ensemble des composantes de la société, à savoir l’Etat, les collectivités territoriales, le secteur privé, les partenaires socioprofessionnels et les organisations non gouvernementales et ce, conformément au choix du Maroc de faire de la participation des citoyens le fondement d’une gestion partagée et solidaire.  Ainsi, la stratégie du Maroc vise non seulement les populations vivant au-dessous du seuil de pauvreté, mais aussi les populations à revenus limités ainsi que les populations exclues nécessitant une assistance sociale accrue, a indiqué la représentante.


Mme MARIE-MADELEINE FOUDA, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a indiqué que son pays observe la mondialisation avec inquiétude tant les défis à relever sont nombreux et complexes et les ressources disponibles faibles.  Toutefois, les perspectives de la mondialisation justifient des espoirs en de nouvelles opportunités.  A l’aube de la mondialisation , la sous-région a très vite perçu la nécessité de réviser son système de protection sociale.  En dépit des réformes importantes en cours, la question des minorités vivant dans les forêts, les montagnes, les zones enclavées, les zones frontalières et les criques est particulièrement préoccupante en raison notamment de l’accès difficile à ces populations, de l’absence d’infrastructures appropriées et de leur mode de vie autarcique et nomade qui limite la durabilité des actions sociales.  La situation du monde rural exige également une attention particulière.  Très peu d’agriculteurs et d’éleveurs bénéficient d’une couverture sociale acceptable et les principales victimes en sont les femmes et les enfants.  Le Cameroun, a ajouté la Ministre, a amorcé une réflexion visant la création de "l’Office national d’interventions et d’actions sociales" qui prendra en charge les besoins sociaux des plus démunis.  Le Gouvernement camerounais a également mis en oeuvre des actions en vue de restaurer la stabilité de la famille.  Il réserve par ailleurs une placer de choix aux personnes âgées et handicapées, leur protection étant garantie par la Constitution camerounaise.


La protection sociale équitable pour tous est la finalité que poursuit le Gouvernement camerounais, a ajouté la Ministre.  Soulignant l'importance de la question de l’habitat, Mme Fouda a indiqué que le Gouvernement oeuvrait avec les organisations publiques et privées internationales pour renforcer la sécurité urbaine, élaborer et mettre en oeuvre des stratégies de développement des villes, former les élus locaux et favoriser les alliances entre les villes. La Ministre a par ailleurs fait valoir les bénéfices qu’a tirés son pays de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés qui, conjuguée aux réformes nationales pour la période 2000-2003 a permis de mettre un place un cadre visant la consolidation des transformations économiques et d’amorcer une nouvelle approche du développement.  Les ressources de l’Initiative sont destinées à huit domaines prioritaires, à savoir l’éducation, la santé, le VIH/sida, la protection et l’assistance sociales, le développement durable, l’eau potable, l’assainissement urbain, et la gouvernance.


M. JOSE ROBERTO ANDINO SALAZAR (El Salvador) a déclaré que dans son pays, environ 20% de la population se trouve actuellement dans des conditions extrêmement précaires, du fait des tremblements de terre qui ont ravagé le pays les 13 janvier et 13 février derniers.  Ceci est d’autant plus déplorable que notre pays avait enregistré des progrès notables en matière de développement social, depuis la signature des Accords de paix en 1992, a indiqué le représentant.  La stabilité macroéconomique et une croissance soutenue du PNB avaient permis de maintenir le taux de chômage à 7%, ce qui est relativement faible par rapport aux pays de la région.  La pauvreté, même si elle continue d’affecter 47,3% de la population en 2001, est en baisse.  Malheureusement, les tremblements de terre ont détruit la zone de production du café et la région côtière du pays, affectant les groupes les plus pauvres et les plus vulnérables de la population.  De plus, a ajouté le représentant, la saison des pluies approche et risque de rendre plus difficile encore la situation des personnes vivant dans les décombres. 


Mme LIM KIM-LAN, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a souligné que le processus de mondialisation a créé de nouvelles opportunités pour la région mais a également causé la vulnérabilité de ses populations.  L’austérité budgétaire mise en oeuvre après la crise financière de 1997  a exercé une pression encore plus forte sur les pays de la région pour qu’ils assurent une protection sociale appropriée. Au rang des nouveaux défis, la représentante a évoqué les modifications du marché de l’emploi, l’apparition d’une société qui repose sur la connaissance et les nouvelles technologies de l’information et des communications, le taux alarmant de la pandémie du VIH/sida, l’abus des drogues, le trafic des êtres humains et la criminalité transnationale organisée.  Une autre forme de vulnérabilité est apparue en raison de conflits civils dans la région.  Face à ces difficultés, les gouvernements de la région sont convenus d’un programme global de politiques sociales afin d’élargir la couverture sociale aux travailleurs du secteur informel et aux groupes les plus vulnérables.  La CESAP s’est efforcée de mettre au point une approche multidimensionnelle de la protection sociale dans la région.  De nombreux projets sont en cours, formulant des recommandations pour améliorer la mise en oeuvre des filets de sécurité sociale existants.


M. ROTH (Child Welfare League of America), s’exprimant au nom de 14 ONG ayant le statut consultatif auprès du Conseil économique et social, a attiré l’attention de la Commission du développement durable sur les besoins spécifiques à la famille.  Le représentant a demandé à la Commission et aux Etats membres d’accélérer les efforts déjà déployés afin d’éradiquer la pauvreté, de renforcer leur action en faveur de l’éducation pour tous les membres de la famille -et en particulier pour les femmes et les petites filles-, d’aider les familles déplacées à cause de conflits armés, de reconnaître le rôle des personnes âgées et d’intensifier leurs efforts afin de pourvoir aux besoins des enfants qui n’ont pas de famille ou sont séparés de leurs familles.


Mme ROSINA SANTA OLALLA, représentante de la Fondation pour les droits de la famille, a regretté que l’Année internationale de la famille n’ait pas été suivie par l’adoption d’un plan d’action semblable à ceux élaboré pour les femmes, les jeunes ou les personnes âgées.  Il est pourtant nécessaire de prévoir une protection globale de la famille, qui est le premier maillon de société.  Constituée d’individus, la famille assume des rôles variés consistant à fournir à ses membres une alimentation, un logement et une éducation.  Compte tenu de son rôle, l’unité familiale devrait être intégrée dans toutes les questions relatives au développement social.


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