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SG/T/2295

ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN AFRIQUE DU SUD DU 28 AOUT AU 1ER SEPTEMBRE 2001

04/09/2001
Communiqué de presse
SG/T/2295


ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN AFRIQUE DU SUD DU 28 AOUT AU 1ER SEPTEMBRE 2001


Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, est arrivé à Durban en provenance d’Autriche le mercredi 28 août dans la matinée.  Au cours de la journée, il s’est entretenu avec Mme Mary Robinson, la Haut Commissaire aux droits de l’homme, qui a été désignée Secrétaire générale de la Conférence contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, à laquelle était venu assister M. Annan.


Le jeudi matin, le Secrétaire général a fait une déclaration devant le Forum des ONG, conférence d’associations non-gouvernementales se déroulant en parallèle à la Conférence mondiale contre le racisme.  “Les activistes de la société civile sont en effet bien souvent ceux qui donnent vie aux grandes conférences, a-t-il déclaré. Parfois, ce sont eux qui clarifient les choses, car ils peuvent discuter ouvertement des questions épineuses que les gouvernements doivent passer sous silence ou entourer de flou pour pouvoir parvenir à un consensus,” leur a-t-il dit, avant d’ajouter que “les textes adoptés dans les salles de conférence ne pourront amener des changements que si vous et vos homologues collaborez avec les pouvoirs publics pour leur donner suite et pour veiller à ce qu’ils soient appliqués”. 


M. Annan les a engagés à “montrer du doigt, dans toutes les sociétés, les situations dans lesquelles se manifeste un racisme rampant.  Car ce sont les attitudes et les relations mutuelles qui doivent changer, dans tous les pays.  Et c’est de vous, surtout, que ce changement dépendra.”


Il leur a aussi proposé d’établir collectivement un rapport annuel sur la lutte contre le racisme, qui mettrait en lumière non seulement les violations des droits, mais aussi les résultats positifs obtenus, “si bien que les pratiques ayant permis de combattre le racisme et l’intolérance dans certains pays pourraient être mises à profit dans d’autres” (cf.SG/SM/7926).  Une fois son discours prononcé, le Secrétaire général a répondu aux questions des participants. 


Le Secrétaire général a ensuite eu une série d’entretiens bilatéraux.  Il a tout d’abord rencontré le Président togolais, M. Gnassingbé Eyadema, avec lequel il a évoqué l’assistance électorale de l’ONU au Togo ainsi que les questions de sécurité en Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement les efforts de paix en Sierra Leone.


Puis M. Annan a rencontré M. Yasser Arafat, le Président de l’Autorité palestinienne pour passer en revue les derniers efforts déployés pour faire cesser la violence entre Israéliens et Palestiniens, et notamment l’initiative du Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, M. Joschka Fischer, en vue d’une rencontre entre le Président Arafat et le Ministre israélien des affaires étrangères, M. Shimon Peres.  Les deux hommes ont également évalué les chances de voir les deux parties reprendre les pourparlers en vue de parvenir à une paix durable.


Avec le Premier Ministre du Mozambique, M. Pascoal Manuel Mocumbi, le Secrétaire général a essentiellement abordé les questions de sécurité en Afrique australe, le conflit en Angola et les efforts de développement économique de la région conduits par la Communauté de développement de l’Afrique australe, actuellement présidée par le Mozambique.  Le processus de paix au Burundi a également été évoqué lors de cet entretien.


M. Annan a achevé sa série de rencontres bilatérales de la journée avec le Président de l’Algérie, M. Abdelaziz Bouteflika, avec lequel il a notamment envisagé les moyens de surmonter les divisions qui demeurent concernant la Conférence contre le racisme. 


Vendredi, le Secrétaire général a officiellement ouvert la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée en n’hésitant pas à aborder de front l’une des questions qui continuent de diviser les délégués comme les membres des organisations non gouvernementales.


“Il est particulièrement douloureux, pour un individu ou un groupe, d’être accusé de racisme, on le voit très bien aujourd’hui au Moyen-Orient”, a-t-il déclaré.  Il a aussi rappelé que “le peuple juif a été en butte à l’antisémitisme dans bien des régions du monde” et qu’en Europe, il a subi l’Holocauste, “l’abomination absolue”.  “Un fait qui ne doit jamais être oublié, ni minimisé”.  “Toutefois, nul ne peut demander aux Palestiniens d’accepter que les injustices dont eux sont victimes – déplacements, occupation, blocus et, maintenant exécutions extrajudiciaires, soient ignorées”.  M. Annan a souligné que l’objectif de la conférence n’est pas de donner lieu à des accusations et il a appelé les participants à “admettre que tous les pays ont des problèmes de racisme et de discrimination à régler”.   A ses yeux, la Conférence met la communauté internationale à l’épreuve et montrera si elle est “prête à s’unir pour défendre une cause qui touche profondément les gens dans leur vie quotidienne”.  “Nous devons passer le test”, a-t-il prévenu, avant de demander aux participants de laisser leurs désaccords derrière eux et de cesser là les querelles.  “Si nous avons en main, en partant, un appel à l’action soutenu par tous, nous donnerons espoir à tous les hommes et à toutes les femmes de courage qui combattent le racisme dans le monde entier”, a-t-il conclu. 


Auparavant, le Secrétaire général avait rendu hommage à Govan Mbeki, figure emblématique du Congrès national africain et père de l’actuel Président de l’Afrique du Sud, décédé la veille.


Avant de se rendre à un dîner offert par le Président Thabo Mbeki, le Secrétaire général a eu trois entretiens bilatéraux dont le premier était une rencontre en tête-à-tête avec le Président Yoweri Museveni de l'Ouganda.  Avec M. Fidel Castro, Président de Cuba, le Secrétaire général a ensuite discuté du lien entre racisme et pauvreté.  Enfin, il a eu un entretien privé avec un dirigeant du Congressional Black Caucus du Congrès américain, le Représentant démocrate de l'Etat du Michigan, M. John Conyers.


Dans l'après-midi, se joignant aux Chefs d'Etat qui y participaient, le Secrétaire général a ouvert une table ronde sur le racisme, présidée par le Président Thabo Mbeki, et a exhorté les dirigeants à prendre la tête de dialogues nationaux sur cette question (voir communiqué de presse SG/SM/7934).  Dans la soirée, le Secrétaire général a pris part à un dîner de travail offert par le Ministre des affaires étrangères de l'Afrique du Sud, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, qui venait d'être élue ce jour là par acclamation Présidente de la Conférence mondiale contre le racisme.


Le Secrétaire général a entamé la journée du samedi 1er septembre, la dernière qu'il a passée en Afrique du Sud, par un petit déjeuner de travail avec le Président Olesegun Obasanjo du Nigéria.  Il a ensuite rencontré le chef de la délégation américaine à la Conférence, le Sous-Secrétaire d'Etat adjoint Michael Southwick, qui a expliqué la position des Etats-Unis concernant les dernières négociations sur le projet de déclaration et de programme d'action de la Conférence.


Le Secrétaire général a ensuite reçu un appel de M. Amre Moussa, Secrétaire général de la Ligue arabe.  Ensemble ils ont évalué les perspectives de compromis sur les points de désaccord figurant dans le projet de texte.  Ils ont aussi discuté de la situation générale du Moyen-Orient, au moment où des efforts sont en cours pour arranger une rencontre entre le Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, et le Ministre israélien des affaires étrangères, M. Shimon Pérès.  Le Secrétaire général a alors rencontré en tête-à-tête le Ministre des affaires étrangères de l'Egypte, M. Ahmed Maher, avant de se rendre en séance plénière de la Conférence au débat général des Chefs d'Etat et de gouvernement.


Il a ensuite quitté la plénière pour une autre série de rencontres bilatérales, en commençant par celle qu'il a eue avec la délégation israélienne dirigée par le Directeur général adjoint du ministère des affaires étrangères, M. Mordechai Yedid.  Ils ont parlé de la dispute sur la formulation du projet de texte final et M. Yedid a présenté la position israélienne.


Le Ministre des affaires étrangères de l'Italie, M. Renato Ruggieri, et celui de l'Allemagne, M. Joschka Fischer ont rencontré le Secrétaire général, qui a demandé à Mme Mary Robinson, la Secrétaire générale de la Conférence, de se joindre à eux.  Ils ont alors discuté de la stratégie européenne de négociation du projet de texte.  Au cours de cet entretien, le Secrétaire général a aussi évoqué la question du processus de paix au Moyen-Orient à la lumière de la dernière initiative de M. Joschka Fischer.


A l'issue de cette rencontre, le Secrétaire général s'est entretenu en privé avec le Ministre italien des affaires étrangères.  Au cours d'une conférence de presse qui a suivi, le Secrétaire général a déclaré, en répondant à une question, qu'ils avaient discuté de la question de savoir si le Sommet mondial pour l'alimentation de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pourrait avoir lieu à Rome comme prévu.  A la suite des émeutes du Sommet du G-8 tenu à Gênes, le gouvernement italien a fait savoir qu'il préférait que le sommet sur l'alimentation ait lieu hors de la ville de Rome.


La dernière rencontre bilatérale du Secrétaire général a été celle qu'il a eue avec six membres du Black Caucus du Congrès américain, dont sa présidente,

Mme Eddie Bernice Johnson, Représentante démocrate de l'Etat du Texas.  Les Membres du Black Caucus ont demandé au Secrétaire général ce qu'ils pouvaient faire pour aider à mener la Conférence au succès, et ils en ont discuté les stratégies.


Le Secrétaire général a ensuite donné une conférence de presse d'une demi-heure, avant d'offrir un déjeuner en l'honneur des Chefs d'Etat et de gouvernement participant à la Conférence.  Après ce déjeuner, il a eu une brève rencontre avec la Présidente de la Conférence, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, Ministre des affaires étrangères de l'Afrique du Sud, avant de quitter Durban et s'envoler pour Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).


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