ACTIVITÉS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU MOYEN-ORIENT DU 12 AU 18 JUIN 2001
Communiqué de presse SG/T/2286 |
ACTIVITÉS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU MOYEN-ORIENT DU 12 AU 18 JUIN 2001
Lundi 11 juin, au matin, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a quitté New York entamant ainsi une visite au Moyen-Orient pour presser les Palestiniens et les Israéliens à mettre en oeuvre les recommandations de la Commission Mitchell et tracer ainsi la voie du retour à la table de négociations.
Le Secrétaire général s'est d'abord rendu en Egypte en passant par Londres où il est resté la nuit du lundi.
A son arrivée au Caire, tard dans la journée de jeudi, le Secrétaire général a déclaré à la presse "Je pense que nous sommes à un moment fragile et devant une occasion fragile que nous devons saisir et saisir rapidement. J'espère que les parties voient les choses de la manière sinon nous pourrions manquer cette occasion".
"Une coalition internationale en faveur de la paix s'est formée sur cette question", a-t-il ajouté. "Les Américains, l'Union européenne, la Fédération de Russie, les dirigeants arabes et les Nations Unies sont tous d'accord pour dire qu'il faut pousser à une pleine mise en oeuvre du plan Mitchell."
"Il y a beaucoup de trop de souffrances dans la région...", a-t-il ajouté. "Nous devons faire tout ce qui est possible pour mettre un terme à cette tragédie".
Mardi soir, le Secrétaire général a rencontré le Secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amré Moussa. Ensemble, ils ont passé en revue les derniers efforts déployés par les Nations Unies pour consolider les déclarations de cessez-le-feu faites par les deux parties avec un accord sur la sécurité et pour passer à l'établissement d'un calendrier de mise en oeuvre du plan Mitchell. M. Moussa a évoqué trois autres sujets de préoccupations pour la Ligue arabe, à savoir l'Iraq, le Soudan et l'Algérie.
Les deux hommes ont ensuite rencontré les journalistes. En réponse à une question, le Secrétaire général a indiqué que lui et les autres acteurs internationaux travaillent en équipe. "Nous n'avons de propositions différentes à mettre sur la table", a-t-il dit. "Il existe une seule proposition" --la mise en oeuvre de l'ensemble des recommandations de la Commission Mitchell.
C'est de l'intérêt des parties comme de leur peuple", a-t-il fait valoir en concluant par ces mots; "I'espère qu'ils prendront la bonne décision".
Le Secrétaire général de l'ONU et le Secrétaire général de la Ligue arabe ont ensuite eu un dîner privé.
Mercredi, le Secrétaire général a eu, tôt le matin, un entretien avec le Président égyptien, M. Hosni Mubarak. Les deux hommes ont discuté des perspectives d'un cessez-le-feu israélien à la lumière de l'accord sur la sécurité conclu, tard dans la nuit précédente, par le Chef de la CIA, M. George Tenet. Ils ont convenu que, pour durer, tout accord sur la sécurité doit faire partie intégrante d'un processus politique. Ils ont passé en revue les efforts déployés actuellement pour encourager les deux parties à mettre en oeuvre les recommandations de la Commission Mitchell et discuté également de questions régionales plus larges dont le volet syrien du processus de négociations, la situation à la frontière entre le Liban et Israël et l'Iraq.
Le Secrétaire général a ensuite rencontré la presse et à la question de savoir si les efforts déployés par les médiateurs pouvaient alléger les souffrances du peuple palestinien, il a répondu "J'espère voir s'améliorer la situation du peuple palestinien". Il a ajouté "Je sais qu'il souffre, je connais leur peine et je crois que c'est la raison pour laquelle nous sommes tous ici".
Vers midi, le Secrétaire général a rencontré le Ministre égyptien des affaires étrangères, M. Ahmed Maher qui était également présent lors de l'entretien avec le Président Mubarak. Les deux hommes ont discuté de l'accord sur la sécurité entre les Israéliens et les Palestiniens, de l'exercice d'examen de l'application des sanctions imposées à l'Iraq et de la situation au Soudan.
Le Ministre des affaires étrangères et le Secrétaire général se sont ensuite adressés à la presse. Un journaliste a demandé quel rôle pratique les Nations Unies peuvent jouer pour compléter celui des Etats-Unis qui sont traditionnellement les principaux acteurs du processus de paix.
Le Secrétaire général a répondu que les Nations Unies ont, depuis le début, été impliquées au Moyen-Orient par leurs forces de maintien de la paix, la fourniture de l'aide aux Palestiniens et les résolutions du Conseil de sécurité qui servent de cadre aux discussions. "Aujourd'hui", a-t-il dit, "Je travaille en étroite coopération avec les dirigeants de la région, l'Administration américaine, l'Union européenne et la Fédération de Russie. Je crois qu'une véritable coalition internationale en faveur de la paix est en train d'émerger", a-t-il ajouté avant de dire "et je crois que c'est une chose utile".
Le Ministre des affaires étrangères a ensuite offert un déjeuner au Secrétaire général au cours duquel ils ont poursuivi leurs discussions.
Après le déjeuner, le Secrétaire général et son équipe se sont envolés pour Damas en Syrie. Tôt dans la soirée, il a rencontré le Ministre syrien des affaires étrangères, M. Farouk Al-Shara pour une discussion sur l'évolution de la situation entre les Israéliens et les Palestiniens. Les deux hommes ont discuté de la mise en oeuvre des recommandations de la Commission Mitchell et des perspectives de retour des deux parties à la table de négociations. Leurs pourparlers ont également porté sur la révision proposée par le Conseil de sécurité du programme "pétrole contre nourriture" en Iraq et de la nécessité de faire prévaloir une situation calme à la frontière entre Israël et le Liban.
Mercredi soir, le Ministre des affaires étrangères a offert un dîner au Secrétaire général et à sa délégation.
Jeudi matin 14 juin, le Secrétaire général a rencontré le Président de la Syrie, M. Bashar Al-Assad pour passer en revu les efforts visant à ramener le calme au Moyen-Orient. Leurs discussions, qui ont duré plus d'une heure, dont une partie en tête-à-tête, ont également porté sur l'impasse dans lequel se trouve le volet syrien des négociations de paix avec Israël, de la tension le long de la frontière entre le Liban et Israël et des efforts du Conseil de sécurité pour remanier le régime de sanctions contre l'Iraq.
S'adressant à la presse, par la suite, le Secrétaire général a déclaré que lui et le Président syrien avaient également discuté du statut des prisonniers libanais et israéliens tout en ajoutant néanmoins qu'il n'avait aucune information particulière sur la question.
En réponse à une autre question, le Secrétaire général a indiqué qu’ils avaient également discuté du rapport de la Commission Mitchell. Le Président, a-t-il déclaré, a insisté pour que les résolutions 242 et 338 servent de cadre de référence aux négociations de paix au Moyen-Orient. Selon lui, le rapport Mitchell ne remplace pas ces résolutions mais “constitue une étape intermédiaire vers la reprise des négociations” a encore déclaré le Secrétaire général.
En ce qui concerne les discussions sur les sanctions contre l’Iraq, le Secrétaire général a déclaré que, d’après le Président, le Conseil de Sécurité devrait garder en tête les préoccupations des pays voisins. A un journaliste s’enquérant des ventes de pétrole de l’Iraq à la Syrie, le Secrétaire général a répondu que “cela faisait partie des questions à l’ordre du jour”.
En milieu d’après-midi, le Secrétaire général a quitté Damas pour se rendre à Aqaba, en Jordanie, où il a rencontré le roi Abdullah II Bin Al Hussein, le Premier Ministre Ali Abul Ragheb et le Ministre des affaires étrangères Abdul Ilah El-Khatib. Ils se sont entretenus sur le climat politique et les perspectives dans la région à la suite de l’accord sur la sécurité entre les Palestiniens et les Israéliens. Le Secrétaire général a réaffirmé l’importance de la mise en oeuvre intégrale des recommandations de la Commission Mitchell, y compris le soutien international au processus en cours.
En ce qui concerne l’Iraq, le Roi a donné au Secrétaire général une vue d’ensemble sur l’impact qu’aurait pour la Jordanie la révision du programme “pétrole contre nourriture”, actuellement objet de discussions au Conseil de sécurité.
A l’issue de ces réunions, M. Annan a pris l’avion pour la capitale de la Jordanie, Amman. Le Ministre des affaires étrangères est également rentré à Amman où il a eu un dîner privé pour le Secrétaire général.
Vendredi 15 juin au matin, le Secrétaire général est arrivé à Beyrouth, au Liban, où il a été accueilli par le Ministre des affaires étrangères, Mahmoud Hammoud.
A l’aéroport, il a rencontré quelques membres des familles des prisonniers libanais détenus en Israël. C’est la troisième fois que ces personnes rencontraient le Secrétaire général pour lui demander son soutien en faveur de la libération de 13 Libanais dont certains sont détenus depuis 25 ans. Ils lui ont remis un texte dans lequel on pouvait lire “pour rompre le mur du silence, nous demandons la libération de nos enfants”. Le Secrétaire général leur a déclaré, ainsi qu’à la presse, qu’il avait l’intention de soulever le sujet une fois de plus avec le Premier Ministre d’Israël.
A l’aéroport, le Secrétaire général a fait les commentaires suivants à l’intention de la presse. “Le Liban a, autant que les autres pays, intérêt à la stabilité et à une paix durable dans la région; et vos dirigeants ont un rôle important à jouer afin d’assurer que le calme règne” a-t-il déclaré.
Le Ministre des affaires étrangères a ensuite affirmé: “L’évaluation que fait le Secrétaire général de la situation dans la région est d’un grand intérêt, et nous l’écouterons attentivement. C’est un partenaire dans la recherche des voies les plus appropriées pour renforcer la paix et la sécurité internationale”.
A midi, le Secrétaire général a rencontré pendant environ trois quarts d’heures le Président Emile Lahoud. Plus tard, lors d’une conférence de presse, le Secrétaire général a indiqué qu’ils avaient examiné la situation au Sud-Liban et la nécessité de respecter la “ligne bleue” tracée par les Nations Unies en mai 2000 pour servir de référence au retrait israélien. Ils ont également évoqué les survols par Israël du territoire libanais, le programme de déminage des Nations Unies au Liban, la reconstruction suite au conflit et les perspectives économiques pour le pays. Ils ont ensuite discuté de la situation générale au Moyen-Orient suite à l’accord de cessez-le-feu israélo-palestinien.
Interrogé sur Shab’a Farms, le Secrétaire général a déclaré que, pour l’ONU, cette zone appartenait à la Syrie. “Israël sait que Shab’s Farms n’est pas israélien, a expliqué le Secrétaire général. Nous avons suffisamment de problèmes dans la région sans en ajouter un”.
Dans l’après-midi, il a rencontré le Président du Parlement, Nabih Berri. Il a ensuite déclaré à la presse qu’ils s’étaient entretenus sur la situation au Sud-Liban, la restructuration de la force des Nations Unies déployée dans cette zone, et les violations israéliennes de la Ligne Bleue, dont le Président du Parlement a exigé qu’elles cessent. Ils ont également discuté du processus de déminage entrepris par les Nations Unies grâce à l’aide généreuse de Sheikh Zayed des Emirats arabes unis, et évoqué la question de la crise israélo-palestinienne ainsi que l’avenir des négociations de paix globales dans la région.
Le Secrétaire général s’est ensuite rendu à la résidence du Premier Ministre M. Rafic Hariri. Après leur réunion, ils se sont adressés à la presse. Le Premier Ministre a qualifié la réunion de “fructueuse”, indiqué qu’ils s’étaient entretenus sur la question israélo-palestinienne, et affirmé que pour le Secrétaire général, les résolutions de l’ONU devaient être appliquées, et notamment les résolutions 242 et 338. “Nous sommes tous inquiets de la situation dans les territoires palestiniens, a déclaré le Premier Ministre, et nous collaborons étroitement avec les Nations Unies pour assurer la stabilité dans la région”.
Il a tenu sa dernière réunion de la journée avec le Ministre des affaires étrangères Mahmoud Hammoud. Lors d’une rencontre avec la presse à la suite de cette réunion, le Ministre des affaires étrangères a qualifié les discussions d’utiles, complètes et fécondes, ayant permis d’aborder tous les points d’actualité dans le Moyen-Orient. Elles ont commencé avec le processus de paix et ont ensuite porté sur des questions propres au Liban telles que le déminage et les prisonniers libanais détenus en Israël. En réponse à une question, le Secrétaire général a déclaré: “tous ceux à qui je me suis adressé pensent que nous devons instituer une paix juste et durable dans la région”.
Vendredi soir, le Secrétaire général s’est rendu à un dîner privé à la résidence du Premier Ministre.
Samedi matin, le Secrétaire général a quitté Beyrouth pour retourner à Amman, en Jordanie. De là il s’est rendu en hélicoptère à Ramallah, en Cisjordanie pour rencontrer le Président de l’autorité palestinienne, M. Yasser Arafat.
Le Président et le Secrétaire général se sont d’abord entretenus en compagnie de leurs délégations pendant environ une demi-heure, puis seuls pendant un quart d’heure.
Lors de la conférence de presse qui a suivi, le Président Arafat a chaleureusement accueilli le Secrétaire général et l'a remercié des efforts qu'il a déployés pour faire avancer et protéger le processus de paix. Il a indiqué que rien n'avait changé sur le terrain ajoutant qu'il regrettait que les soldats israéliens ne suivent pas les instructions de leurs dirigeants politiques. Il a appelé le Secrétaire Général à appuyer l'idée consistant à déployer des observateurs internationaux et a proposé une autre réunion du groupe de Char el-Cheik à un niveau approprié.
"Nous sommes disciplinés et nous sommes engagés à respecter tous les accords relatifs au cessez-le-feu" a-t-il dit. "Et nous espérons que l'autre partie prendra le même engagement".
Le Secrétaire général a répondu qu'il se félicitait de ce qu'aussi bien les Palestiniens que les Israéliens aient accepté le cessez-le-feu, " nous pouvons, par conséquent, passer aux autres aspects essentiels et importants du rapport Mitchell". Il s'est dit préoccupé par la situation dans les territoires occupés des autres pays de la région qu'il a visités. "Ils sont inquiets", a-t-il dit. Il a assuré le Président Arafat que les Nations Unies et les autres acteurs internationaux travailleront avec les deux parties pour maintenir la sécurité, les deux parties devant faire leur part. Il a lancé un appel urgent en faveur d'une mise en oeuvre rapide des recommandations de la Commission Mitchell.
Interrogé sur la question de savoir si le rapport Mitchell se substituait aux résolutions du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient, le Secrétaire Général a répondu sans ambiguïté que " les résolutions des Nations Unies étaient maintenues et qu'elles demeuraient pertinentes". Le rapport Mitchell, a-t-il expliqué, dessine une carte de route vers la table de négociation autour de laquelle des discussions auront lieu dans le cadre des résolutions 242 et 338 et fondées sur le principe de la "terre contre paix".
Dans un commentaire final, le Secrétaire Général a fait référence à la souffrance et au dénuement économique occasionnés par le conflit. Il a préconisé une mise en oeuvre rapide des recommandations de la Commission Mitchell afin que les peuples puissent commencer à reconstruire leurs vies. "J'en appelle donc à chacun pour qu'il travaille activement à la paix, a-t-il dit, "dans l'intérêt des peuples, des régions et des deux parties impliquées.
Le Président Arafat a ensuite offert un dîner en l'honneur du Secrétaire Général et de sa délégation.
Après déjeuner, le Secrétaire Général a tenu une réunion avec le Président du Conseil législatif palestinien, M. Abu Ala.
Il a ensuite visité une école de filles gérée par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l’institution qui assiste les réfugiés palestiniens. Les enfants qui souffrent de traumatismes psychologiques y reçoivent des soins spéciaux. Le Secrétaire Général a regardé des enfants peindre, jouer des pièces de théâtre et s'adonner à des exercices sportifs, toutes occupations faisant partie du traitement.
Le Secrétaire général a ensuite visité une des neuf cliniques de la Cisjordanie dans lesquelles les patients suivent un programme de rééducation à la suite de graves blessures - principalement des traumatismes nerveux et des fractures multiples- Quelque 20 000 Palestiniens ont été blessés dans les territoires occupés depuis la reprise des hostilités. De nombreuses personnes prises en charge dans ces unités ont été victimes de tirs de mortier et de balles de caoutchouc. Le Secrétaire général s'est arrêté devant quelques patients et s'enquérir des progrès dans leur rétablissement.
Le Secrétaire général a ensuite eu l'occasion d'avoir un entretien privé avec l'Ambassadeur des Etats-Unis en Israël, M. Martin Indyk, et avec le Consul général auprès de l'Autorité palestinienne. M.Ronald Schlicher.
Au coucher du soleil, le Secrétaire général s'est rendu par hélicoptère à Jérusalem où il a eu un dîner privé à la résidence du Premier Ministre israélien, M. Ariel Sharon.
Dimanche, le Secrétaire général a rencontré plusieurs de dirigeants israéliens de différents courants de la classe politique, en commençant par une visite impromptue de l'ancien Premier Ministre, M. Benyamin Netanyahou. Il a ensuite rencontré l'ancien Ministre de la justice, M. Yossi Beilin, puis l'actuel Président de la Commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, M. Dan Meridor.
Il s'est ensuite rendu à la présidence pour rencontrer le Président israélien, M. Moshe Katsav. De retour a son hôtel, il a, à nouveau rencontré M. Indyk avant de s'entretenir, en privé, avec le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d'Israël, M. Shimon Peres.
Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères a ensuite offert un déjeuner en l'honneur du Secrétaire général durant lequel les discussions, outre la situation dans la région, ont porté entre autres, sur l'ordre du jour des Nations Unies pour le nouveau millénaire, la prochaine Conférence des Nations Unies sur le racisme et d'autres sujets.
Le Secrétaire général et M. Pérès ont ensuite rencontré la presse. Le Ministre des affaires étrangères a accueilli chaleureusement le Secrétaire général en déclarant que dans les situations de conflit, il réussissait à ne pas être controversé. "C'est très difficile à faire", a-t-il déclaré, "d'offrir des compromis sans se compromettre soi-même."
Il a déclaré que la présente mission du Secrétaire général au Moyen-Orient "était d'une grande importance" car il est peut être porteur d'un message "d'objectivité, d'espoir, et de promesses".
Sur la situation actuelle, il a déclaré que "le Rapport Mitchell est, selon lui, le seul document important et de valeur qui puisse faire passer les parties du désespoir à un nouveau départ dans les négociations".
Dans sa déclaration d'ouverture, le Secrétaire général a déclaré que son but en venant dans la région était "de saisir l'occasion offerte par le cessez-le-feu actuel et de l'utiliser pour contribuer au rétablissement du mouvement vers une paix durable, négociée dans le cadre des résolutions des Nations Unies".
Il s'est déclaré encouragé par le fait qu'aussi bien le Président de l'Autorité palestinienne que le Premier Ministre israélien ont réitéré leur engagement à mettre pleinement en oeuvre les recommandations de la Commission Mitchell.
"Je les ai poussés à se mettre d'accord sur un calendrier", a-t-il déclaré, "et à accepter l'aide de parties tiers dans lesquels tous les deux ont confiance."
S'agissant du Liban, le Secrétaire général a dit avoir discuté des violations de la Ligne Bleue avec le Premier Ministre. "Soyons clairs", a-t-il souligné, "les Nations Unies s'opposent, de manière irrévocable, à toutes violations quelles qu'elles soient, et quelle qu'en soit l'origine. Le calme sur ce front est indispensable à la stabilité dans la région".
En réponse à une question, le Secrétaire général a nié avoir quelque désaccord que ce soit avec le Gouvernement israélien sur l'application du Rapport Mitchell. "Mais ce que je souhaiterais voir c'est une vision plus claire du chemin à parcourir et du temps qu'il faudra ", a-t-il déclaré, "de manière à ce que les populations ne pensent pas que la seule chose dont il est question est le cessez-le-feu." Il a ajouté que les populations doivent voir que de bonnes et positives sont à venir afin de leur donner de l'espoir et de les encourager à œuvrer pour la paix.
Les deux hommes ont été interrogés sur la proposition visant à ce que M. Pérès, M.Yasser Arafat et le Secrétaire général se rencontrent à Ramallah, proposé à laquelle, dit-on, le Premier Ministre israélien a opposé son refus. Le Secrétaire général a invoqué son expérience dans le domaine du maintien de la paix en déclarant que le moyen de résoudre les conflits au niveau militaire est d'avoir des personnes au niveau politique qui peuvent les résoudre. C'est un moyen de renforcer le cessez-le-feu, a-t-il argué. "Ce n'est pas le début de négociations politiques, comme cela a été dit", a-t-il déclaré.
Après la conférence de presse, le Secrétaire général a visité un lycée en dehors de Tel Aviv qui a perdu sept de ses étudiants dans un attentat suicide à la bombe près de Tel Aviv qui a entraîné la mort de 21 jeunes personnes. Le Secrétaire général a déposé une gerbe de fleurs devant les photos des sept étudiants tués. Il a ensuite rejoint le Proviseur du Lycée et le Maire de Tel Aviv pour s'adresser aux étudiants. "Du fin fond de la tragédie que nous avons vécue", a déclaré le Principal, " nous ne lançons pas un appel à la revanche, nous lançons un appel à l'espoir."
"Les Nations Unies ont la mission d'instaurer la paix dans notre notre monde", a-t-il poursuivi. "Nous vous lançons un appel, à vous, Secrétaire général des Nations Unies, pour que vous nous aidiez à nous rapprocher nous et nos voisins. S'il vous plait, s'il vous plait, aidez-nous à apprendre aux jeunes des deux côtés à communiquer et à ne pas se haïr."
"Mes chers jeunes amis, a commencé le Secrétaire général, "il est difficile de rentrer dans une pièce remplie de jeunes visages qui ont eu à passer par le choc que vous avez subi."
Mais, a-t-il poursuivi, "si vous êtes capables de le surmonter en vous soutenant les uns les autres, en restant forts, vous allez-vous en trouver mieux":
"Je suis venu ici au nom de la paix", a-t-il déclaré. "Vous avez beaucoup d'amis en dehors d'Israël qui travaillent ensemble au nom de la paix."
Le Secrétaire général a présenté ses condoléances et l'expression de sa compassion aux étudiants, et aux amis et familles des victimes.
Le Secrétaire général s'est envolé pour Londres dimanche soir. Lundi 18 juin, il s'est entretenu avec M. Terje Roed-Larsen, son Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient.
* *** *