En cours au Siège de l'ONU

SG/T/2272

ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN JORDANIE, 24-28 MARS 2001

28/03/2001
Communiqué de presse
SG/T/2272


ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN JORDANIE

24-28 MARS 2001


Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a quitté New York samedi 24 mars et est arrivé à Amman (Jordanie) dimanche soir.  Il devait participer au Sommet de la Ligue des Etats arabes prévu pour mardi 27 mars.


En arrivant à l’aéroport international de Queen Alia, le Secrétaire général a déclaré aux journalistes qu’il était “très heureux d’avoir été invité par Sa Majesté [le roi Abdullah II] à participer à ce sommet qui se tient à un moment critique pour la région et le monde arabe en général”.


Le Secrétaire général a consacré sa journée de lundi à des entretiens bilatéraux avant l'ouverture du sommet.  Il a rencontré dans un premier temps Javier Solana, Secrétaire général du Conseil de l’Union européenne et Haut représentant pour sa politique étrangère et de sécurité commune.  Le Haut représentant et le Secrétaire général se sont entretenus de la crise actuelle sur la frontière entre le Kosovo et l’ex-République fédérale yougoslave de Macédoine, M. Solana devant se rendre le soir même à Skopje.  Ils ont ensuite abordé la situation dans les Territoires palestiniens et en Israël.  Javier Solana, qui est membre de la Commission d'établissement des faits, mise en place à Charm el-Cheikh et conduite par George Mitchell, était à Amman au terme d'un séjour en Israël et dans les Territoires palestiniens avec les autres membres de la Commission.  Il a informé le Secrétaire général de la teneur des rencontres qu'il a eues avec des hauts fonctionnaires palestiniens et israéliens, ainsi qu'avec des représentants de la société civile.  Ils ont échangé leurs points de vue sur la situation économique critique de l'Autorité palestinienne ainsi que sur la situation sécuritaire en général.


Lundi dans l'après-midi, le Secrétaire général a rencontré Sa Majesté le Roi Abdullah II pour un échange de vues sur la situation dans les Territoires palestiniens et en Iraq.  Au cours de cette rencontre, le Secrétaire général a remercié Sa Majesté pour le soutien apporté par les Jordaniens aux travaux de l'UNRWA dans ce pays.


Le Secrétaire général a également rencontré les responsables de l'ONU dans la région, au nombre desquels figuraient Terje Roed Larsen, Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient; Staffa de Mitsura, Représentant spécial au Liban-Sud; Peter Hansen, Commissaire général de l'UNRWA; Kieran Prendergast, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques; l'Ambassadeur Lakhdar Brahimi, Sous-Secrétaire général chargé du renforcement des capacités de maintien de la paix; le général-major Bo Wranke, Commandant de l'UNDOF; le général-major Franco Ganguzza, Chef du personnel de l'UNTSO et le général de brigade Ganesan Athmanathan, Commandant par interim de la FINUL.  Cette réunion a permis au Secrétaire général d'être mieux au fait de la situation dans la région. 


Dans la soirée, le Secrétaire général a rencontré, à sa demande, le Président libyen Muhammar Kadhafi au Palais royal d'Amman.  Au cours d'un entretien de trente minutes, les deux hommes ont abordé un certain nombre de questions internationales, telles que la situation en République démocratique du Congo, en Sierra Leone ainsi que les suites de l'affaire de Lockerbie.


Après cette rencontre, le Secrétaire général a regagné son hôtel pour y recevoir le Ministre d'Etat marocain pour les affaires étrangères, M. Mohammed Benaissa.


En fin de journée, le Secrétaire général s'est entretenu pendant une heure avec le Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat.  A l'issue de la rencontre, à laquelle ont assisté leurs conseillers spéciaux, le Secrétaire général a déclaré aux journalistes qu'il avait eu "une très bonne discussion avec le Président Arafat sur la nécessité pour toutes les parties d'oeuvrer à la fin de la violence et de faire avancer le processus".  Le Secrétaire général a ajouté que "toute action susceptible d'accroître la violence devrait être évitée.  Il n'est point besoin de provoquer une escalade de la violence et je pense que nous allons tous travailler à ramener le calme dans la région" a-t-il déclaré. 


La situation dans les Territoires palestiniens et en Israël, de même qu'en Iraq ont été au coeur de la déclaration faite par le Secrétaire général au Sommet de la Ligue des Etats arabes, mardi 27 mars. 


"Le cycle de violence en cours entre Palestiniens et Israéliens a causé la mort de centaines de personnes et des milliers d'autres ont été blessées, pour la plupart dans les rangs des Palestiniens" a déclaré le Secrétaire général. 


Il a souligné les effets néfastes du blocus sur les conditions de vie des Palestiniens.  "La sanction collective, a-t-il dit, a aggravé le sentiment de haine et de désespoir dans des territoires déjà très tendus d'ordinaire" avant d'ajouter que "les Israéliens ont aussi vu leurs sentiments passer de l'espoir à la peur". 


Il s'est inquiété du fait que, avec la tension et la rhétorique, un élément essentiel avait été perdu.  Il a reconnu devant les leaders arabes que ces derniers avaient toute latitude de critiquer Israël pour la poursuite de l'occupation des terres palestiniennes et syriennes ainsi que pour la réaction démesurée dont ils font preuve face à l'Intifada mais il a ajouté que "ces critiques seraient plus efficaces si les Israéliens n'avaient pas le sentiment que leur existence est en danger".  Il a ainsi déclaré : "Israël a le droit, reconnu dans de nombreuses résolutions des Nations Unies, d'exister en toute sécurité et dans le respect de ses frontières reconnues internationalement". 


Le Secrétaire général a conclu son propos en pressant toutes les parties de regagner la table de négociations.  "Maintenant plus que jamais, a-t-il dit, nous devons nous diriger vers un accord qui réponde à la fois à l'aspiration légitime des Palestiniens à l'indépendance nationale et aux revendications légitimes des Israéliens concernant leur reconnaissance et leur sécurité". 


Il a abordé la question de l'Iraq, exprimant son profond regret face aux souffrances continues infligées au peuple iraqien et ajoutant qu'il partageait le voeu de tous les participants à ce Sommet de voir ces sanctions levées au plus vite.

Le Secrétaire général s'est dit convaincu que "les dirigeants iraqiens tireraient davantage profit de la coopération avec la communauté internationale plutôt que de la confrontation". 


En conclusion, il a rappelé aux dirigeants présents leur engagement du Sommet du Millénaire de "rendre ce monde pacifique, démocratique et juste".  Il a insisté en particulier sur le fait que la moitié de la population du monde arabe a moins de 18 ans.  "Ils ont besoin de formation et de travail" a dit le Secrétaire général avant d'ajouter : "ils veulent s'engager dans le monde et rencontrer d'autres peuples, garantir leur liberté et leurs droits et tout devrait être tenté pour les aider à libérer leurs énergies".


Avant de prononcer son discours, le Secrétaire général avait eu une série d'entretiens bilatéraux de haut niveau.


Il a rencontré le Président libanais Emile Lahoud.  A l'issue de cette rencontre, il a déclaré aux journalistes que ces entretiens avaient porté, entre autres, sur les questions de déminage dans le sud du pays ainsi que sur "les efforts déployer par les Nations Unies pour mobiliser l'assistance internationale nécessaire à la reconstruction du Sud".  Il s'est "réjoui de l'esprit de coopération des autorités libanaises". 


Le Secrétaire général a rencontré en outre la délégation iraqienne qui comprenait le Vice Président du Conseil de commandement révolutionnaire, Izzat Ibrahim, le Vice Premier Ministre, Tariq Aziz, et le Ministre des affaires étrangères, Mohammed Said Al-Sahaf.  Le Secrétaire général a déclaré à la presse qu'ils avaient passé en revue la question des sanctions contre l'Iraq.  Il a également assuré qu'il poursuivrait ses efforts en vue de mettre fin au blocage entre l'Iraq et le Conseil de sécurité et annoncé qu'un nouveau cycle de négociations avec les Iraqiens pourrait avoir lieu à New York en mai.


Juste avant de prononcer son discours, le Secrétaire général s'est entretenu pendant une vingtaine de minutes avec le Président égyptien Hosni Mubarak à qui il a fait part de sa préoccupation face au regain de violence entre Israéliens et Palestiniens.


Mardi dans l'après-midi, le Secrétaire général a eu un entretien de 45 minutes avec le Président syrien, Bashar Al-Assad, avec qui il a évoqué le Sommet de la Ligue des Etats arabes, le processus de paix au Moyen-Orient et en particulier la question syrienne, ainsi que la situation au Sud du Liban et en Iraq.


Mardi dans la soirée, il a assisté à un banquet donné par Sa Majesté le Roi Abdullah II.


Après le dîner, le Secrétaire général a eu un entretien en tête-à-tête avec Son Altesse princière le Sultan bin Abdulaziz al Saud, Deuxième Vice-Premier Ministre, Ministre de la défense et Inspecteur général de l'aviation.


Il a quitté Amman tôt mercredi matin pour la Suisse.


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