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SG/SM/8021

LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE INSTAMMENT LA MISE EN OEUVRE DES INSTRUMENTS JURIDIQUES RELATIFS AU TERRORISME ET RENOUVELLE SON APPEL EN FAVEUR D’UN ACCORD SUR UNE CONVENTION GLOBALE

13/11/2001
Communiqué de presse
SG/SM/8021


                                                            SC/7209


LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE INSTAMMENT LA MISE EN OEUVRE DES INSTRUMENTS JURIDIQUES RELATIFS AU TERRORISME ET RENOUVELLE SON APPEL EN FAVEUR D’UN ACCORD SUR UNE CONVENTION GLOBALE


Il dit au Conseil de sécurité que l’ONU est «exceptionnellement bien placée» pour inciter les gouvernements à coopérer en vue de prendre les mesures qui s’imposent


On trouvera ci-dessous le texte de la déclaration faite hier par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, au Conseil de sécurité, à propos des menaces que les actes de terrorisme font planer sur la paix et la sécurité internationales :


Dans mon allocution du 1er octobre à l’Assemblée générale, je remerciais le Conseil d’avoir si vite reconnu en droit les premières dispositions nécessaires pour aller de l’avant avec une vigueur et une résolution nouvelles dans la lutte contre le terrorisme. Je ne peux que me réjouir aujourd’hui de constater que cette résolution trouve son expression aux niveaux les plus élevés de vos gouvernements.


La résolution 1373 du Conseil de sécurité est une résolution très large qui prend pour cibles les terroristes et ceux qui leur donnent asile, les aident ou les soutiennent financièrement. Elle exige des États Membres qu’ils coopèrent dans toutes sortes de domaines – de la répression du financement du terrorisme à l’alerte rapide mutuelle, la coopération dans les enquêtes criminelles et l’échange de renseignements sur les actes de terrorisme possibles.


Le «Comité contre le terrorisme», présidé par M. Jeremy Greenstock (Royaume-Uni), a établi un programme de travail qui définit l’axe des travaux du Comité pour la période initiale de 90 jours et institue des mécanismes de présentation par les États de rapports sur les progrès de l’application de cette résolution.


Ces rapports joueront un rôle indispensable pour recenser et classer les politiques et instruments existants. Ils devraient servir de repère à la communauté internationale pour mesurer son aptitude à combattre le terrorisme international. À ce propos, je ne peux qu’encourager tous les États à assurer la pleine application de la résolution 1373 et à faire parvenir leurs réponses avant la fin de décembre.


J’ai récemment constitué un groupe de travail chargé de déterminer ce que la question du terrorisme implique comme conséquences et ses principales dimensions stratégiques pour l’ONU à plus longue échéance. Il formulera aussi des recommandations à mon intention sur les dispositions que le système des Nations Unies pourrait prendre. Il se compose de hauts fonctionnaires de l’ONU et d’experts de l’extérieur.


      L’ONU se trouve exceptionnellement bien placée pour faciliter la coopération entre les gouvernements dans la lutte contre le terrorisme. Elle est porteuse d’une légitimité qui fait qu’un maximum d’États peuvent et veulent prendre les mesures

– diplomatiques, juridiques et politiques – difficiles, mais nécessaires, qui s’imposent pour vaincre le terrorisme.


Combattre le terrorisme, ce doit être, pour commencer, faire en sorte que les 12 instruments juridiques relatifs au terrorisme international qui ont déjà été élaborés et adoptés sous les auspices des Nations Unies soient signés, ratifiés et mis en oeuvre sans retard par tous les États. Il importera aussi que ceux-ci parviennent à s’entendre sur une convention globale contre le terrorisme international.


Comme je le disais déjà le 1er octobre à l’Assemblée générale, je comprends et admets qu’il faille définir le terrorisme avec précision en droit – mais il faut aussi le faire avec clarté sur le plan moral. Il ne saurait y avoir de tolérance envers ceux qui cherchent à justifier le fait d’ôter délibérément la vie à des civils innocents, quels que soient la cause ou les griefs invoqués.


Outre les mesures prises par différents États Membres, il nous faut à présent renforcer les normes mondiales applicables contre l’utilisation ou la prolifération des armes de destruction massive. Nous devons renforcer aussi les mesures de limitation d’autres types d’armes dont l’usage par les terroristes engendre de graves dangers. En d’autres termes, il faut faire davantage pour prohiber effectivement la vente d’armes légères aux groupes non étatiques, progresser dans l’élimination des mines terrestres, améliorer la protection matérielle des installations industrielles sensibles, et notamment des centrales nucléaires et des usines chimiques, et faire preuve d’une plus grande vigilance face aux dangers du cyberterrorisme.


Si l’on ne peut que se féliciter de cette évolution, la volonté résolue de la communauté internationale de combattre le terrorisme risque cependant de l’amener à le traiter comme un phénomène unique. En réalité, le terrorisme, comme la guerre, est un phénomène d’une immense complexité, aux objectifs et causes multiples, qui fait appel à une multitude d’armes et d’agents et dont les manifestations sont pratiquement illimitées.


Le seul dénominateur commun des différentes variantes du terrorisme est le recours calculé à une violence mortelle contre des populations civiles à des fins politiques.


Or, c’est aussi ce dénominateur commun qui donne à l’ONU une cause commune à défendre et une tâche commune à accomplir. Je rends hommage au Conseil qui a si vite progressé sur cette question vitale. En fin de compte, c’est au nombre d’actes terroristes contrecarrés et de vies sauvées que se mesurera notre succès, mais je ne doute pas que l’unité née des événements du 11 septembre pourra être préservée dans les mois et années à venir.


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