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SG/SM/7998

LE SECRETAIRE GENERAL PRESENTE A LA CINQUIEME COMMISSION SON PROJET DE BUDGET POUR 2002-2003

16/10/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7998


                                                            GA/AB/3461


LE SECRETAIRE GENERAL PRESENTE A LA CINQUIEME COMMISSION

SON PROJET DE BUDGET POUR 2002-2003


On trouvera ci-dessous le texte du discours prononcé hier, devant la Cinquième Commission de l’Assemblée générale par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, lorsqu’il a présenté le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2002-2003 :


« Monsieur le Président, permettez-moi tout d’abord de vous remercier de vos aimables propos et de votre message de félicitation. Je pense que celui-ci s’adressait à nous tous. Nous en avons tous été touchés et je peux vous assurer que le Secrétariat peut faire mieux encore s’il peut compter sur la collaboration de la Cinquième Commission.


En ma qualité de Secrétaire général et de chef de l’administration de l’Organisation des Nations Unies, j’ai l’honneur de vous présenter mon projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2002-2003.


Je propose un budget de 2 519 millions de dollars au total, ce qui représente une réduction de 0,5 % des ressources; autrement dit, ce total reste pratiquement au même niveau, dollar pour dollar, que pour l’exercice biennal précédent. Comme le veut la tradition, les prévisions de dépenses seront de nouveau révisées avant que l’Assemblée générale ne les approuve, en décembre.


Mon projet prévoit des augmentations de faible montant mais de grande importance dans certains domaines prioritaires, comme la paix et la sécurité internationales, la promotion de la croissance économique et du développement durables, le développement de l’Afrique, la défense des droits de l’homme, la coordination de l’action humanitaire, la promotion de la justice et du droit international, le désarmement, la lutte contre l’abus des drogues, la prévention de la criminalité et la lutte contre le terrorisme international sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.


Les activités de contrôle interne bénéficient elles aussi d’une augmentation modeste. Nous avons également prévu certaines dépenses au titre des missions politiques spéciales qui seront soit prolongées soit entreprises au cours de l’exercice qui s’annonce.


Comme les budgets-programmes précédents, celui-ci prévoit des crédits pour les programmes de formation et d’enseignement qui doteront le personnel et les cadres de l’Organisation des compétences et des connaissances nécessaires à l’accomplissement de leurs fonctions. Nous continuerons d’investir largement dans l’amélioration de nos moyens matériels en matière de technologie de l’information, afin que notre efficacité progresse au rythme de l’évolution d’un monde de plus en plus interconnecté.


Des crédits ont également été prévus pour les manifestations qui se tiendront en 2002, notamment la Conférence des Nations Unies sur le financement du développement. Si elle est bien organisée, cette conférence, qui doit se tenir au mois de mars prochain à Monterrey (Mexique), sera un moment décisif dans la réalisation de nos objectifs de développement du millénaire.


Le projet de budget répond aussi à la réforme en cours et présente pour la première fois des indicateurs de résultats escomptés, ce qui devrait vous donner une meilleure idée de la manière dont nous accomplissons ce que nous promettons.


Alors que vous allez examiner mes propositions pour le prochain exercice biennal, je vous invite à considérer favorablement et sans attendre la demande de ressources que je vous présente pour la deuxième phase de la réforme des opérations de maintien de la paix. Je me félicite des mesures qui ont déjà été prises pour donner suite aux recommandations du Groupe d’étude sur les opérations des Nations Unies. Mais si nous voulons que l’Organisation soit plus efficace dans ce domaine primordial qu’est le maintien de la paix, il nous faut faire davantage.


Parmi les autres conditions fondamentales qui régissent l’efficacité de nos opérations, il y a la sécurité du personnel, question à laquelle j’attache personnellement la plus grande importance. Je vous présente toute une série de propositions. Nous nous sommes entendus sur une formule de partage des coûts et je vous ai donné les renseignements supplémentaires que vous aviez demandés. J’espère très sincèrement que vous pourrez prendre maintenant une décision définitive en ce qui concerne le système de gestion de la sécurité et les ressources qu’il réclame, notamment la nomination d’un coordonnateur à plein temps.


Je voudrais vous lancer aujourd’hui un deuxième appel et vous demander de veiller à ce que notre Organisation soit installée comme elle le mérite. Pour rénover le magnifique immeuble du Siège tout en nous conformant aux normes de sécurité contemporaines – dont les événements du 11 septembre sont venus souligner tragiquement l’urgente pertinence – nous devrons nous en remettre essentiellement au soutien des États Membres. Le parti architectural et le devis du Plan d’équipement devraient être arrêtés en février 2002, et j’ai l’intention de vous présenter au printemps un rapport complet à ce propos. Ce dossier permettra à votre Commission, j’en suis certain, de faire le bon choix pour doter l’Organisation d’un environnement de travail à la fois plus sûr et plus performant.


En septembre dernier, lors du Sommet du Millénaire, les dirigeants du monde nous ont fixé un ordre du jour sans ambiguïté : les priorités qu’ils ont indiquées ne sont pas moins importantes aujourd’hui qu’elles l’étaient avant les événements tragiques du 11 septembre.


Pendant les cinq années qui viennent de s’écouler, je me suis efforcé de faire de l’Organisation des Nations Unies un instrument mieux à même d’atteindre ces objectifs et de répondre aux demandes de plus en plus exigeantes qu’on lui adresse.


Nous avons simplifié les procédures administratives, amélioré l’organigramme, adopté une gestion d’état-major et largement amélioré la coordination entre les organismes des Nations Unies, notamment par la mise en place au niveau des pays du Plan-cadre pour l’aide au développement.


La création des comités exécutifs en matière de paix et de sécurité, de développement, d’affaires économiques et sociales et d’affaires humanitaires, avec les droits de l’homme brochant sur le tout, a également facilité la coordination interinstitutions à tous les niveaux.


Nous poursuivrons nos efforts pour donner à l’Organisation les moyens d’agir de façon plus concrète et plus efficace. La réforme de la gestion des ressources humaines, la modernisation des procédures et des procédés et l’utilisation mieux pensée des technologies de l’information resteront nos priorités.


Nous avons fait beaucoup, mais je tiens absolument à faire davantage. Mais il nous faut aussi être réalistes.


Depuis six ans, le budget de l’Organisation n’a pas connu la moindre croissance. Même en valeur absolue, son total est plus faible aujourd’hui qu’il ne l’était en 1994-1995.


Jusqu’à présent, nous avons pu amortir les effets de l’inflation et les frais liés à un certain nombre de missions engagées sans financement spécial, grâce à une gestion attentive des ressources et des priorités.


Grâce à diverses réformes, à l’adoption de mesures d’efficacité et à l’introduction de nouvelles technologies, nous avons réussi dans une large mesure à faire davantage avec beaucoup moins. Malgré les difficultés que représentent pour nous des budgets inchangés et les retards de règlement des quotes-parts, nous avons réussi à rester à votre service, vous les États Membres, et vous les peuples du monde.


Certes, on peut faire davantage avec moins, mais il y a des limites. Tôt ou tard, la qualité du travail s’en ressent.


Si les contraintes budgétaires devaient être plus strictes encore, notre capacité de fournir les services que l’on attend de nous, notamment quand les États Membres nous confient de nouvelles tâches sans nous donner les ressources qu’elles appellent, cette capacité sera gravement compromise.


L’heure est venue de vous réunir pour examiner attentivement, en détail, notre programme de travail :


–     Toutes les séances que vous tenez sont-elles réellement indispensables?


–     Certains rapports que vous demandez ne sont-ils pas la répétition d’autres documents?


–     La répartition des ressources est-elle la plus productive possible?


–     Ces ressources ne pourraient-elles être consacrées plus utilement aux priorités annoncées dans ma Déclaration du Millénaire?


Interrogez-vous, je vous prie, sur l’importance réelle de tous les mandats que vous nous confiez.


Et par dessus tout, assurez-vous de l’existence des ressources nécessaires aux domaines qui vous paraissent absolument prioritaires.


Pour faciliter le redéploiement stratégique des ressources, j’ai proposé des délais précis, c’est-à-dire des dates butoirs, pour toute initiative comportant des modifications organisationnelles ou des engagements de fonds importants. L’Assemblée générale n’a pas encore accepté cette proposition. Je vous invite instamment à l’examiner sérieusement.


Notre Organisation doit être capable de jouer le rôle que les peuples du monde attendent qu’elle joue. Elle doit devenir un instrument plus efficace dans la réalisation des objectifs prioritaires définis par nos gouvernements. C’est exactement à cela que tendent les propositions que je vous présente.


Les fonctionnaires du Secrétariat et moi-même continuerons de tout faire pour servir vos intérêts et ceux des peuples que vous représentez avec efficacité et professionnalisme. En fin de compte pourtant, c’est la volonté de nos gouvernements de nous donner les moyens de faire ce qu’ils attendent de nous qui décidera de l’avenir de l’Organisation puissante dont nos peuples ont besoin. »


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