En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/7996

LE SECRETAIRE GENERAL DÉCLARE QUE DES MILLIONS DE PERSONNES SUPPLÉMENTAIRES DEVRONT FAIRE FACE À LA PAUVRETE EN RAISON DES ÉVÉNEMENTS DU 11 SEPTEMBRE

17/10/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7996


                                                            OBV/244


LE SECRETAIRE GENERAL DÉCLARE QUE DES MILLIONS DE PERSONNES SUPPLÉMENTAIRES DEVRONT FAIRE FACE À LA PAUVRETE EN RAISON DES ÉVÉNEMENTS DU 11 SEPTEMBRE


Dans son message à l’occasion de la Journée internationale pour

l’élimination de la pauvreté, il rappelle les objectifs de la Déclaration du Millénaire


Voici le message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, prononcé à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le 17 octobre :


Il y a un peu plus d’un an, les États Membres des Nations Unies se réunissaient à l’occasion du Sommet du Millénaire en vue de définir un programme d'action pour le XXIe siècle, afin de délivrer le monde de la peur, de le libérer du besoin, de préserver les ressources de la planète, et d’insuffler une vigueur nouvelle à l’Organisation. Ils se sont engagés à délivrer leurs peuples de la misère, « phénomène abject et déshumanisant qui touche actuellement plus d’un milliard de personnes », et ont décidé « de réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à 1 dollar par jour ».


Les événements tragiques, survenus il y a un peu plus d’un mois, sont venus nous rappeler combien il importe que la communauté internationale coopère plus étroitement encore pour relever les défis complexes de notre temps. La mission qui nous incombe de combattre la pauvreté, d’améliorer la vie des peuples partout dans le monde et de les rendre moins vulnérables, est devenue plus importante et plus urgente que jamais. L’impact du 11 septembre risque fort, en effet, de se faire sentir dans le monde entier, sous des formes qui mettront des millions et des millions de gens encore plus à la merci de la pauvreté.


Aujourd’hui, plus de 1,2 milliard d’êtres humains vivent dans un dénuement absolu. À la suite des attentats du 11 septembre, on s’attend à voir l’activité économique mondiale ralentir très sensiblement, ce qui mettra en péril les progrès si durement acquis en matière de développement. D’ores et déjà, la Banque mondiale estime qu’il pourrait y avoir 15 millions de pauvres de plus l’an prochain. La chute des cours des produits de base, les tensions politiques, la baisse des cours du pétrole, l’affaiblissement des investissements, les manques à gagner dans le secteur du tourisme, l’escalade des coûts commerciaux et l’amplification des mouvements de réfugiés auront des effets désastreux pour beaucoup de ceux qui sont les moins à même d’y faire face.


                                        - 2 -                 SG/SM/7996

                                                              OBV/244

                                                              17 octobre 2001


Il est évident que des efforts supplémentaires vont s’imposer d’urgence si nous voulons atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire. Il faut que les pays définissent des stratégies plus efficaces de réduction de la pauvreté, centrées sur les objectifs de développement du millénaire et soutenues par l’ensemble de la communauté internationale. Il faut favoriser la croissance, mais il faut aussi en répartir plus largement les fruits. Les gouvernements doivent faire en sorte que les pauvres bénéficient des investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé. L’accès au microcrédit doit être amélioré. Les stratégies de développement doivent viser en priorité les zones rurales, où vivent les trois quarts des pauvres du monde.


Il faut, en outre, qu’au sein de la communauté internationale, les partenaires de développement créent un environnement propice au développement. Nous devons assurer le lancement, le mois prochain, d’un nouveau cycle de négociations commerciales, axé sur le développement. Les apports de capitaux publics doivent augmenter pour compenser la diminution des apports du secteur privé. Un allégement de la dette plus étendu, plus rapide et plus important s’impose également. Et nous avons le devoir de mobiliser la volonté politique nécessaire pour que la Conférence internationale sur le financement du développement, l’an prochain, soit un succès.


En cette Journée internationale qui est celle du refus de la misère, nous devons prendre la résolution de garder fermement le cap sur les objectifs que les dirigeants du monde ont retenus pour le nouveau millénaire. Les gouvernements ont travaillé ensemble pour nous donner la Déclaration du Millénaire, il faut qu’ils travaillent ensemble, dans l'intérêt des personnes les plus vulnérables de la planète, pour faire de ce grand dessein une réalité.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.