SG/SM/7992

CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. KOFI ANNAN AU SIÈGE, LE 12 OCTOBRE, À LA SUITE DE L’ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX 2001 À L’ONU ET À SON SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

12/10/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7992


CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. KOFI ANNAN AU SIÈGE, LE 12 OCTOBRE, À LA SUITE DE L’ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX 2001 À L’ONU ET À SON SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Ce prix est un véritable honneur pour l’ensemble des Nations Unies, ses États Membres, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité et surtout pour son personnel dévoué qui travaille assidûment tous les jours de par le monde pour faire de ce monde un monde plus juste, plus pacifique et plus heureux. Ils sont nombreux à risquer leurs vies et ils méritent amplement cette récompense.


Il y a un an, les dirigeants mondiaux ont réaffirmé lors du Sommet du Millénaire le rôle indispensable que jouent les Nations Unies en tant que demeure commune pour l’ensemble de la famille humaine. Dans un monde de plus en plus interconnecté où les distances ne cessent de diminuer mais qui demeure déchiré par des conflits violents et des injustices cruelles, ce rôle est toujours plus important.


Nous tous qui travaillons pour les Nations Unies devrions être fiers aujourd’hui, mais également ressentir une certaine humilité – parce qu’à l’avenir on attendra encore plus de nous. Ce prix rend hommage avant tout à tous nos collègues qui ont fait le sacrifice suprême au service de l’humanité. Le seul prix réel pour eux et pour nous sera la paix elle-même.


Question (interprétation de l’anglais) : C’est un véritable plaisir que de vous accueillir aujourd’hui parce que vous avez toujours été en bons termes avec la presse et nous avons beaucoup d’amis aux Nations Unies.


Vous disposez maintenant d’un outil très puissant pour aller de l’avant et rechercher la paix. Avez-vous une intention en ce qui concerne l’Afghanistan et le Moyen-Orient?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Comme vous le savez, les Nations Unies jouent un rôle dans les deux conflits et nous continuerons nos efforts.


En Afghanistan, je viens de nommer M. Brahimi, qui sera ici vers la fin de la semaine. Je suis certain que la presse pourra s’entretenir avec lui la semaine prochaine. Depuis quelque temps déjà nous essayons de collaborer avec les parties afghanes pour promouvoir un gouvernement à large base. Aujourd’hui, notre engagement humanitaire est ferme, comme c’est le cas depuis près de 20 ans, en particulier en Iran et au Pakistan. Cet effort se poursuivra et, bien sûr, au fil du temps, les Nations Unies devront sans doute s’atteler à d’autres tâches, celle du redressement par exemple. Nous établissons des plans d’urgence et nous espérons travailler avec le peuple afghan pour instaurer la paix dans leur pays.


Au Moyen-Orient, nous poursuivrons nos efforts et nous travaillerons avec d’autres dirigeants dans le monde pour essayer avant tout de mettre fin à la violence et aux massacres dans la région et pour amener les parties autour de la table des négociations. Cela a toujours été notre objectif et nous poursuivrons nos efforts dans ce sens.


Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur le Secrétaire général, tout d’abord je vous félicite, et au nom de mes collègues, je félicite également Fred et son personnel, sans lesquels nous serions complètement perdus tout comme tous ceux qui travaillent ici.


Je voudrais revenir à la dernière question. Vous allez maintenant avoir encore plus d’envergure et de crédibilité. S’agissant du Moyen-Orient, jusqu’à présent vous avez été très discret. Malgré cela très peu de choses émanent de Washington, du moins ouvertement, du point de vue des nouvelles initiatives visant à instaurer la paix au Moyen-Orient, à s’attaquer aux dictatures et aux régimes oppressifs qui appuient dans une certaine mesure Ben Laden.


Le moment n’est-il pas venu pour vous de parler haut et fort? Hier le maire de New York a refusé un chèque du prince saoudien parce que ce dernier avait dit que le moment était venu d’adopter une démarche plus équilibrée au Moyen-Orient. Cette déclaration ne m’a pas paru particulièrement controversée mais le Maire de New York l’a rejetée. Ne pensez-vous pas que vous êtes habilité maintenant à vous prononcer sur cette question?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je n’ai jamais hésité à prendre la parole et, en ce qui concerne cette question, je travaille avec d’autres dirigeants, notamment d’Europe, de Washington, de la Fédération de Russie et de la région, en particulier le Président Moubarak, le Roi Abdallah et le Prince héritier d’Arabie saoudite. Nous allons poursuivre ces efforts.


Récemment j’ai manifesté clairement que j’estime que le moment est venu pour la communauté internationale de faire un effort commun pour essayer de sortir de l’impasse, de mettre fin au massacre et amener les parties à se réunir autour de la table de négociations. J’ai assez bon espoir de voir quelque chose se passer dans ce contexte.


Question (interprétation de l’anglais) : Dans combien de temps?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je ne veux pas vous donner d’échéance, mais j’espère que nous n’aurons pas à attendre longtemps.


Question (interprétation de l’anglais) : Depuis plus d’un an, vous essayez de faire accepter par les Membres des mesures de réforme des opérations de maintien de la paix. Comment ce prix va-t-il vous permettre d’obtenir ce que vous attendez des Membres des Nations Unies?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Les discussions sont en cours. L’atmosphère est bonne. Je pense que d’ici à décembre ces mesures seront approuvées. Les Membres comprennent également que nous devons renforcer le maintien de la paix si nous souhaitons assumer toutes ces responsabilités additionnelles. Aujourd’hui, nous sommes engagés dans plusieurs parties du monde, dans la région des Grands Lacs, la région des Balkans, et bien sûr, nous avons joué un très grand rôle en Afghanistan et nous pourrions avoir à y jouer un rôle encore plus grand. Pour ce faire, il faut avoir les moyens, la capacité et l’organisation nécessaires. Je pense qu’on fera approuver ces mesures d’ici à décembre.


Question (interprétation de l’anglais) : Je vous félicite. Est-ce que l’ONU dispose actuellement des ressources, du personnel et d’un consensus parmi les États Membres pour faire un travail complet d’édification d’une nation, car le Président Bush a suggéré hier que l’ONU prenne une telle initiative?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je pense que nous en sommes encore loin. Tout d’abord, le peuple afghan a un rôle à jouer dans la reconstruction de son pays. Nous travaillons avec lui depuis longtemps déjà, et au fur et à mesure que nous progressons, ses vues et ses souhaits doivent être respectés. Je crois également que tout régime ou tout accord qui n’est pas considéré par les Afghans comme leur appartenant serait difficile. On ne peut pas imposer un gouvernement au peuple afghan. C’est pourquoi nous travaillons avec lui depuis longtemps, et nous continuerons de le faire. Le processus pourrait s’accélérer, à la lumière de ce qui se passe. Le peuple lui-même pourrait décider que le moment est venu de procéder à un changement. Je pense que nous devons travailler avec lui et l’aider durant la phase de la crise humanitaire, puis durant la période de transition, s’il se réunit pour constituer un gouvernement ayant une large base.


Bien sûr, je pense qu’il aura besoin de beaucoup d’assistance au niveau du redressement et de la reconstruction. À cet égard, je crois que l’ONU aurait également un rôle à jouer. J’ai le sentiment qu’à mesure que nous progresserons, les États Membres vont examiner cela avec un regard critique, et je ne serais pas surpris que le Conseil nous accorde un mandat élargi en Afghanistan.


Question (interprétation de l’anglais) : Je vous félicite. Même avant le 11 septembre, vous aviez déjà beaucoup de travail à accomplir, en particulier en ce qui concerne le Moyen-Orient et la mise en oeuvre du très ambitieux programme du Sommet du Millénaire. Comment une seule personne peut-elle faire tout cela et s’occuper en plus de la lutte contre le terrorisme? Cela semble vraiment beaucoup.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Heureusement, je ne suis pas seul. J’espère que les États Membres joueront le rôle qui leur revient. Je pense que vous avez parlé de la lutte contre le terrorisme. À mon avis, le Conseil de sécurité nous a fourni une très bonne base pour aller de l’avant, et il a établi les fondements de la coalition que nous tentons de constituer. Nous sommes conscients du fait que certains États Membres n’ont pas la capacité de traduire la résolution du Conseil en une loi, et nous leur avons dit que nous les aiderions et que nous allions leur offrir un appui technique pour leur permettre d’assumer leurs responsabilités. Nous pourrons gagner cette bataille, si nous, au sein du Secrétariat, travaillons avec ardeur et si les États Membres agissent et mettent en oeuvre les résolutions du Conseil, en plus de signer et de ratifier les conventions que l’Assemblée générale a élaborées. À ce niveau-là, la mise en oeuvre sera cruciale.


Pour ce qui est des autres questions, je dois encore une fois m’en remettre aux États Membres. Ils sont les partenaires des parties prenantes, des organisations non gouvernementales et du secteur privé, et les partenaires avec lesquels nous travaillons actuellement. Vous avez raison, notre programme est très chargé, mais nous devons aller de l’avant.


Question (interprétation de l’anglais) : Je vous félicite à mon tour. Je voudrais revenir sur deux questions déjà soulevées. Premièrement, pourriez-vous faire un commentaire sur la réaction du Maire face au Prince Waleed?


Je tiens à vous poser une question en particulier; vous semblez hésiter à parler du Moyen-Orient, hier, le Président Bush est allé plus loin que jamais, à ma connaissance, en disant que l’aboutissement des négociations entre les Palestiniens et les Israéliens sera un État palestinien; il a parlé des frontières. Vous êtes plus discret. Vous êtes maintenant plus libre en fait, car vous êtes orienté par les résolutions du Conseil de sécurité. Vous vous êtes contenté de dire qu’il fallait revenir à la table de négociation. Est-ce que vous pouvez aller plus loin maintenant que vous avez parlé des défis, et donner plus de détails sur ce que vous entendez faire, plutôt que de dire tout simplement : arrêtez la violence et revenez à la table de négociation?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : En ce qui concerne votre première question, j’ai été surpris par ce qui s’est passé car je pense que nous avons tous droit à notre liberté d’expression. Le Prince a exprimé son opinion. Je suis surpris que le Maire ait réagi aussi vigoureusement et ait renvoyé le chèque.


Pour ce qui est de votre deuxième question, je pense qu’il y a beaucoup de choses qui se passent en coulisse et qui ne se retrouvent pas dans les médias. Je pense que tout ce que je fais ne doit pas forcément être rendu public. Il y a beaucoup de discussions et d’efforts déployés dans les capitales et entre nous qui n’ont pas encore été divulgués à la presse. Au moment opportun, vous en serez informés. De plus, vous devez me permettre d’agir comme je l’entends.


Question (interprétation de l’anglais) : Sur un plan purement personnel, pourriez-vous nous décrire les sentiments que vous ressentiez juste avant de recevoir ce prix et lorsque vous l’avez reçu, et ce que vous ferez avec le chèque qui l’accompagne?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Bien sûr, il y a eu beaucoup de spéculations et de débats quant à ceux qui étaient sur la liste et ceux qui pourraient gagner. Mais, bien sûr, ces choses ne sont jamais rendues publiques avant. Nous nous sommes mis au lit hier soir sans savoir ce qui allait se passer. En fait, la première personne qui m’a téléphoné a été Fred, qui m’a réveillé en me disant « félicitations ». Puis, les choses se sont bousculées. Bien sûr, c’était une excellente façon d’être réveillé – une bonne nouvelle – compte tenu de ce que nous faisons. En général, lorsque l’on reçoit un appel aussi tôt le matin, c’est qu’il y a eu une catastrophe. Je le vois également comme un grand encouragement pour moi et aussi pour l’Organisation. D’une certaine façon, le Nobel a réaffirmé le rôle indispensable que cette Organisation doit jouer dans les affaires internationales. Sur le plan individuel, Nane et moi sommes très heureux.


Question (interprétation de l’anglais) : Est-ce que vous pensez qu’après les attaques du 11 septembre, les États-Unis ont changé leur attitude face à l’ONU en tant qu’organisation? Ils ont non seulement payé leurs contributions, mais ont également changé d’attitude. Pensez-vous que la coalition va continuer d’exister?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je pense que nous travaillons très bien avec le Gouvernement et l’administration des États-Unis. Je pense que certains d’entre-vous ont suivi la réunion d’hier, et vous avez sûrement entendu le commentaire du Secrétaire d’État Colin Powell sur la relation entre l’ONU et les États-Unis. Leur nouvel ambassadeur est ici, le paiement a été fait, et je pense qu’à l’avenir les contributions seront versées à temps, intégralement et régulièrement.


En ce qui concerne la coalition, je m’attends à ce que la coalition continue d’exister. Mais, bien sûr, lorsque l’on parle de coalition, il y a toutes sortes de formules possibles. Il y a une vaste coalition pour lutter contre le terrorisme qui, comme je l’ai indiqué plus tôt, devrait être basée sur les travaux du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.


Sur le plan militaire, il y a une coalition plus petite. Il y a aussi les échanges d’informations et de renseignements; un autre groupe de pays se formera à cet égard. À mon avis, le terrorisme constitue une menace pour tous les États Membres, et ils ont compris qu’ils devaient lutter ensemble contre ce fléau. J’espère qu’à long terme, nous aurons un groupe viable qui combattra le terrorisme et, qu’en fin de compte, nos efforts seront couronnés de succès.


Question (interprétation de l’anglais) : Toutes mes félicitations, Monsieur le Secrétaire général. Qu’est-ce que cela fait de recevoir un prix de la paix en temps de guerre, lorsque le Président des États-Unis a parlé d’une campagne de plusieurs années dans le monde entier, avec des interventions militaires dans différents États et différents endroits? Comment réconcilier tout cela?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Tout d’abord, c’est dans les moments difficiles qu’il faut travailler plus dur pour instaurer la paix. Je considère également que la guerre contre le terrorisme est un combat à long terme : un combat à long terme parce qu’il faut s’assurer que les terroristes ne peuvent trouver d’asile, que leurs mécanismes financiers sont démantelés, qu’ils n’ont pas de soutien logistique. Cela va prendre assez longtemps pour s’assurer que tous les gouvernements travaillent sur cette base.


L’aspect militaire qui retient notre attention pour le moment, ne sera, je pense qu’une infime partie de ce combat à long terme. Je sais que la phrase de la lettre adressée par les États-Unis au Conseil de sécurité disant qu’ils se réservent le droit de poursuivre d’autres organisations et d’autres États a provoqué quelques préoccupations ici. Mais d’après les discussions que j’ai eues, j’ai compris que cela ne signifie pas que la coalition ou le Gouvernement des États-Unis ait l’intention d’aller attaquer partout dans le monde les Gouvernements et les États. Il faut être ici très très méthodique et pragmatique.


Je ne voudrais donc pas qu’ici nous ayons l’impression qu’il s’agit d’une guerre qui va embraser le monde entier et qu’il va y avoir des interventions militaires un peu partout. Ce n’est pas mon interprétation et j’espère que le temps confirmera ce que je viens de dire.


Question (interprétation de l’anglais) : Tout d’abord, je vous félicite ainsi que votre Organisation. La guerre contre le terrorisme a été décrite comme un nouveau type de guerre. Est-ce que cela appelle un nouveau type de diplomatie, une nouvelle façon d’aborder les questions mondiales? Et comment allez-vous gérer les sensibilités et les alliances – cela implique-t-il de traiter avec ce que l’on considérait avant comme des « États parias »? Et comment concilier tout cela avec la formation d’un Gouvernement durable, stable en Afghanistan, alors que toute cette situation se développe?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Combien de questions avez-vous posées?


Évidemment, si nous voulons travailler ensemble pour vaincre le terrorisme, il faudra plus de coopération et davantage de contacts entre États Membres. Et cela se produit déjà. Et ce dont vous avez parlé, je crois, c’est d’une plus grande interaction et de contacts plus nombreux entre les États Membres pour tâcher d’endiguer et de vaincre le terrorisme. Je crois que cela se poursuivra.


Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de tensions et quelques difficultés au sein des nations, ou même de la coalition, à mesure que nous progresserons. Mais c’est naturel, là aussi, et je suis sûr que l’on trouvera un moyen de résoudre les tensions et divergences éventuelles pour aller de l’avant : car nous sommes tous d’accord sur l’objectif commun, qui est d’endiguer le terrorisme. Et j’espère que le type d’effort multilatéral que vous voyez à l’oeuvre se poursuivra.


Question (interprétation de l’anglais) : Toutes mes félicitations, Monsieur le Secrétaire général. L’actualité brûlante, maintenant, tourne autour de l’Afghanistan, de l’Asie centrale et du Moyen-Orient, en raison de cette question du terrorisme. Mais il y a ailleurs des conflits prolongés, dont l’Angola. Après plus de 20 ans, nous n’avons toujours pas la paix. S’agissant, particulièrement, de l’Angola, avez-vous de nouvelles idées sur la façon de réunir les parties afin de régler politiquement ce problème?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Nous y invitons les parties de façon pressante, et, d’ailleurs, M. Gambari – mon Envoyé pour le processus de paix dans la région – était ici récemment. Il va y retourner. Il y a peu, certaines indications portaient à croire que les parties étaient prêtes à se rencontrer. Certains signes se font jour, selon lesquels elles seraient prêtes à reprendre les discussions et la mise en oeuvre des accords de Lusaka. Mais il n’y a rien de précis et je vais envoyer M. Gambari sur place pour poursuivre cette tâche et consulter également les pays voisins, pour voir tout ce que nous pouvons encore faire là-bas. Jusqu’à présent, les deux parties ont refusé de se rencontrer; j’ai fait remarquer qu’il était difficile de faire la paix sans parler à l’ennemi : après tout, on fait la paix avec son ennemi et pas avec ses amis. Et si l’on veut faire la paix, il faut bien en venir, en fin de compte, à la table de négociation, au compromis. Tant que les parties refusent de se parler, c’est beaucoup plus difficile. Mais comme je l’ai dit, je pense que nous voyons quelques petites ouvertures et peut-être serons-nous en mesure de les exploiter et de reprendre les pourparlers.


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