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SG/SM/7962

RESPECT ET COMPASSION, LA FOI VERITABLE EST EXEMPTE DE HAINE, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL AU TEMPLE EMANU-EL DE NEW YORK

18/09/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7962


RESPECT ET COMPASSION, LA FOI VERITABLE EST EXEMPTE DE HAINE, DECLARE

LE SECRETAIRE GENERAL AU TEMPLE EMANU-EL DE NEW YORK


On trouvera ci-après le texte de l’allocution que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a prononcée à l’occasion de la cérémonie religieuse célébrée au Temple Emanu-el de New York, le 18 septembre :


Merci, rabbin Sobel, pour les très sages et très aimables paroles que vous venez de m’adresser. Merci aussi de nous avoir invités, Nane et moi, à nous joindre à vous et à l’assemblée réunie en ce sanctuaire.

La nuit dernière a marqué, en même temps que le premier jour du Nouvel An juif, le début d’une période de réflexion de 10 jours, que la religion juive désigne sous le nom de « jours redoutables ».

Cette année, c’est à nous tous que les jours redoutables ont échu en partage. Le 11 septembre, proclamée Journée internationale de la paix par l’Organisation des Nations Unies, une catastrophe épouvantable s’est abattue sur nous.

De formidables édifices sont tombés. Nous avons été atteints au plus profond de l’âme. Nous sommes stupéfaits de découvrir le mal parmi nous, abasourdis par l’ampleur de la tragédie, sidérés par le mépris de la vie humaine dont témoigne le désastre, accablés par la blessure infligée à cette ville, à ce pays, à nous tous.

Nous n’en sommes pas moins émerveillés par la noblesse de l’esprit humain que la calamité a mise en relief, le courage et l’esprit de sacrifice extraordinaires dont ont fait preuve les pompiers, les policiers, le personnel sanitaire et tous ceux qui ont donné ou risqué leur vie, les trésors de générosité et de bonne volonté déployés par la communauté tout entière, la solidarité exprimée par les peuples de toutes les nations et leurs gouvernements. Tant individuellement que collectivement, en le condamnant de façon unanime au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale, les États du monde ont reconnu en cet acte inqualifiable une menace générale contre leurs libertés et idéaux communs.

La tragédie nous a unis. Les suites qu’elle aura ne doivent pas nous diviser. Prenons garde de ne pas rejeter la responsabilité des agissements innommables de quelques individus sur l’ensemble d’un peuple, d’une région ou d’une religion. Face à ces attaques, nous nous devons d’agir ensemble, de lutter contre le fléau du terrorisme à l’échelon mondial, en veillant à ne pas susciter de nouveaux désaccords entre les nations.


C’est sur la planète tout entière que le terrorisme fait peser sa menace qui appelle une riposte solidaire et universelle. Afin de le vaincre, toutes les nations devront se consulter et agir de concert. Nous possédons pour cela l’Organisation des Nations Unies.

Au lendemain de pareille manifestation d’inhumanité, alors que nous sommes plongés dans l’affliction, cette cérémonie qui réunit dans la tolérance, la solidarité et la prière des personnes de confessions diverses, est plus que bienvenue. Elle est d’importance vitale. Respect et compassion, la foi véritable est exempte de haine.


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