DANS UN MESSAGE A L’UNION INTERPARLEMENTAIRE, LE SECRETAIRE GENERAL

INSISTE SUR LE ROLE DES PARLEMENTS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA

Vous trouverez ci-après le message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, a la 106^e conférence de l’Union interparlementaire tenue à Ouagadougou, du 9 au 15 septembre.  Le message a été lu par M. Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés.

C'est avec un très grand plaisir que je vous adresse à tous mes salutations chaleureuses. 

Je me réjouis que figurent à votre ordre du jour la protection des enfants et la lutte contre le VIH/sida.

Comme vous le savez, l'objectif de la session extraordinaire que l'Assemblée générale consacrera aux enfants, du 19 au 21 septembre, est de changer la manière dont le monde considère et traite les enfants.  Pour cela, les Etats Membres devront s'entendre sur un plan d'action et des mesures visant à assurer à tous les enfants le meilleur départ possible dans la vie, une éducation de base de bonne qualité, et la possibilité de participer pleinement à la vie de leur société. 

Plus de 70 chefs d'Etat et de gouvernement ont d'ores et déjà annoncé qu'ils viendraient à New York pour participer à la session extraordinaire.  Je me réjouis de l'intérêt manifesté par les pays pour cette réunion importante.  Mais il ne faudrait pas que ce bel élan retombe une fois la session extraordinaire terminée.  C'est pourquoi je vous demande instamment de jouer pleinement votre rôle de véritables représentants des peuples, en veillant à ce que les engagements qui seront pris soient effectivement suivis d'actions concrètes au niveau national.   

A cet égard, je me félicite de votre initiative d'organiser avec l'UNICEF, en marge de la session extraordinaire, un Forum des parlementaires sur les enfants, afin de réfléchir à des stratégies et à des mesures, au plan législatif, en vue de mettre en œuvre les objectifs qui seront fixés.

Le manuel sur les pires formes de travail des enfants que l'UIP est en train d'élaborer en partenariat avec l'Organisation internationale du travail est également une initiative importante.  Je suis convaincu qu'il contribuera à sensibiliser davantage les parlementaires aux effets néfastes de l'exploitation du travail des enfants sur le développement économique et social des pays, et à favoriser l'adoption de mesures juridiques et de programmes visant à éliminer partout dans le monde ces pratiques abominables.

                                         -2-                SG/SM/7947

                                                            10 septembre 2001

Le fléau du VIH/sida est un autre défi que nous ne pourrons surmonter qu'en unissant nos forces et nos efforts.  Pendant la seule année 2000 - et c'est un bien triste record - le sida a tué trois millions de personnes.  Et comme si cela ne suffisait pas, l'épidémie fauche de préférence ceux qui sont dans la fleur de l'âge et qui appartiennent aux couches les plus productives de la société.

L'épidémie a pris des proportions catastrophiques en Afrique, mais certaines parties de l'Asie et des Caraïbes sont frappées presque aussi durement, et la maladie se propage à une vitesse alarmante en Europe orientale.

Les parlements nationaux ont un rôle crucial à jouer pour faire en sorte que les engagements pris lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le VIH/sida en juin dernier ne restent pas de vaines promesses.  C'est à vous qu'il appartient de promouvoir des stratégies nationales de prévention et de lutte contre le VIH/sida, d'allouer les ressources nécessaires pour renforcer les systèmes nationaux de santé publique et les soins aux malades du sida, et de veiller à ce que les programmes de lutte contre le sida bénéficient d'une plus grande priorité dans les budgets nationaux.  Vous devez aussi tout faire, sur le plan législatif, pour mettre fin à la discrimination et à l'exclusion dont continuent de souffrir les personnes vivant avec le VIH/sida.

L'UIP est en outre mieux placée que quiconque pour encourager le public et le secteur privé à contribuer au Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le sida, et pour inciter les gouvernements donateurs et leurs parlements à augmenter l'aide publique au développement en faveur des pays pauvres qui consacrent des ressources accrues à la lutte contre le sida. 

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Je voudrais, pour terminer, vous encourager à poursuivre activement votre action en faveur de l'affermissement de la démocratie représentative partout dans le monde.  La légitimité démocratique a certes été établie ou rétablie dans de nombreux pays depuis 20 ans, mais la démocratie est une œuvre toujours en chantier, et pour maintenir les acquis, il nous faut rester vigilants.  En tant que représentants des peuples, vous êtes les principaux dépositaires de la légitimité démocratique.  Et si l'on veut que la démocratie triomphe dans le monde et que, faisant abstraction de leurs différends, les peuples de tous les pays s'unissent pour défendre les intérêts de l'humanité tout entière, il est indispensable que votre voix soit entendue. 

Dans cet esprit, je me réjouis de poursuivre la coopération étroite qui s'est établie entre l'ONU et l'UIP, et j'attends avec intérêt le résultat de votre conférence.

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