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SG/SM/7720

LA BAISSE DE L’ASSISTANCE AU PEUPLE PALESTINIEN EST PREOCCUPANTE, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

20/02/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7720


                                                            GA/PAL/853


LA BAISSE DE L’ASSISTANCE AU PEUPLE PALESTINIEN EST PREOCCUPANTE,

DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL


On trouvera ci-après le texte d’un message adressé par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l’occasion de l’ouverture ce jour, à Vienne, du Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, prononcé au nom du Secrétaire général par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Kieran Prendergast:


Alors que vous vous réunissez aujourd’hui pour débattre de la question hautement importante de l’assistance au peuple palestinien, je dois vous faire part de la profonde inquiétude que je ressens face à l’escalade de la violence en Israël et dans le territoire palestinien occupé depuis le mois de septembre dernier. J’en appelle avec force à toutes les parties concernées pour qu’elles fassent preuve de la plus grande retenue pour empêcher une aggravation de la situation, qui aurait des conséquences très sérieuses pour la région tout entière.


À la suite des premières flambées de violence, la communauté internationale a déployé des efforts pour mettre fin à la crise et protéger la vie des civils. Les accords conclus à Charm el-Cheikh en octobre représentaient un pas important dans cette direction. Si la situation sur le terrain demeurait grave, nous jugions tous encourageant de voir des négociateurs israéliens et palestiniens de haut niveau progresser sur certaines questions essentielles, telles que les réfugiés, Jérusalem, les frontières et la sécurité, au cours de leurs pourparlers à Taba. C’était là la dernière des étapes d’un processus long et ardu, amorcé à Madrid en 1991 et jalonné de tournants marquant, notamment, les Accords d’Oslo de 1993 et les arrangements et accords qui ont suivi, en particulier le Sommet de Camp David en juillet dernier. Les bouleversements catastrophiques de ces derniers mois et les pertes tragiques en vies humaines ont souligné l’urgence de parvenir à une solution d’ensemble, juste et durable de la question de Palestine sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité.


Année après année, la communauté internationale a offert son appui au peuple palestinien et lui a fourni une assistance économique importante, qui a permis d’améliorer quelque peu les conditions de vie et l’infrastructure physique et institutionnelle dans les zones palestiniennes. Toutefois, comme je l’ai indiqué dans mon rapport de juillet 2000 sur l’assistance au peuple palestinien, la baisse des nouveaux engagements et des décaissements qui s’est manifestée depuis quelques années, malgré la persistance des besoins spéciaux et des défis à relever, est une source de préoccupation.

Les événements qui se sont déroulés depuis le mois de septembre ont gravement compromis l’économie palestinienne et ont compromis les résultats acquis au cours de plusieurs années de relèvement et de progrès économique. En fait, les fermetures des frontières et les bouclages internes répétés ont entraîné une grave détérioration des conditions de vie des Palestiniens, dont l’économie dépend en grande partie de celle d’Israël.


J’ai été tout récemment informé par le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et mon représentant personnel auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne, M. Terje Røed Larsen, de l’impact du conflit, des bouclages et autres restrictions sur l’économie et la société palestiniennes. Ces contraintes privent l’Autorité palestinienne des ressources financières dont elle a besoin et aggravent encore la crise économique et sociale dans le territoire occupé.


Dans ces circonstances extrêmement difficiles, j’ai des doutes sérieux quant à la capacité de l’Autorité palestinienne de continuer à fonctionner. J’ai soulevé cette question avec le Premier Ministre désigné, M. Sharon, ainsi qu’avec d’autres dirigeants internationaux, y compris le Secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique, M. Powell, et le Président de la Commission européenne, M. Prodi. J’ai également chargé M. Røed Larsen d’entreprendre d’urgence de vastes consultations en vue d’empêcher que l’on en arrive à une telle situation de déstabilisation.


Il est regrettable qu’à l’heure actuelle, les besoins urgents d’assistance humanitaire et de secours doivent passer avant les besoins de développement à moyen et à long terme. C’est là un net recul du point de vue de l’économie, qui appelle l’attention urgente de la communauté internationale.


Les Nations Unies demeurent au premier plan des efforts déployés pour atténuer les difficultés auxquelles fait face le peuple palestinien. Des organismes tels que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de nombreux autres organismes continuent d’oeuvrer dans la région, orientant leurs activités en fonction des circonstances.


Depuis un demi-siècle, l’UNRWA fournit un large éventail de services essentiels à près de 3,7 millions de Palestiniens inscrits auprès de l’Office. J’aimerais à cette occasion faire de nouveau appel aux donateurs pour qu’ils appuient les activités de l’UNRWA en fournissant les ressources dont cet organisme a besoin pour faire face aux besoins croissants de la communauté des réfugiés. L’assistance des donateurs est particulièrement cruciale à ce stade de crise et d’extrêmes difficultés économiques.


Au cours des années, le système de développement des Nations Unies a rendu une assistance multilatérale et bilatérale considérable au peuple palestinien. Agissant souvent en coopération avec d’autres organismes des Nations Unies et les gouvernements donateurs, le PNUD a participé à de multiples projets et programmes de développement et de relèvement, en matière notamment d’atténuation de la pauvreté, de renforcement des capacités, de développement des institutions, de soins médicaux, d’agriculture et d’environnement.


Terje Røed Larsen et son bureau – le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient – travaillent en étroite collaboration avec les différentes parties pour appuyer le processus de paix, le suivi de la situation et la coordination de l’aide demeurant l’objectif fondamental. L’Équipe spéciale pour les besoins humanitaires d’urgence, sous la direction du Bureau du Coordonnateur spécial, a largement contribué à la satisfaction des besoins humanitaires d’urgence. La contribution des donateurs internationaux, toujours essentielle, revêt à l’heure actuelle une importance accrue.


Il est impératif que la communauté internationale continue d’aider les parties dans leur recherche de la paix et de la réconciliation. La communauté internationale doit, en outre, intensifier ses efforts pour fournir un appui et toutes les formes nécessaires d’assistance au peuple palestinien en attendant qu’un règlement d’ensemble juste et durable de la question de Palestine intervienne. La famille des Nations Unies demeurera aux côtés des parties tout au long des efforts déployés par celles-ci pour que la paix et la stabilité règnent dans la région.


Le Séminaire qui s’ouvre aujourd’hui représente un pas important sur cette voie et vient à point nommé. Je souhaite ici féliciter le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien de l’initiative qu’il a prise de le convoquer. Je regrette que les orateurs palestiniens invités, y compris des fonctionnaires de haut niveau de l’Autorité palestinienne, n’aient pu se rendre à Vienne, en raison du bouclage et des restrictions aux déplacements. Cette situation à elle seule illustre le besoin urgent de normaliser la situation. Une fois de plus, j’en appelle aux parties pour qu’elles fassent preuve du maximum de retenue et de prudence et qu’elles intensifient leur recherche d’une paix juste, durable et générale.


Je conclus en souhaitant que le Séminaire soit l’occasion d’un débat particulièrement productif.


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