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SG/SM/7708

LE SECRETAIRE GENERAL DRESSE LA LISTE DES PRINCIPAUX POINTS DES DISCUSSIONS ENTRE LES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS REGIONALES SUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX

07/02/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7708


LE SECRETAIRE GENERAL DRESSE LA LISTE DES PRINCIPAUX POINTS DES DISCUSSIONS ENTRE LES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS REGIONALES SUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX


On trouvera ci-dessous le texte d’une allocution prononcée aujourd’hui par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, lors de la séance de clôture de la quatrième Réunion à haut niveau entre les Nations Unies et les organisations régionales.


Je pense que vous conviendrez avec moi que nous avons eu un échange de vues particulièrement fécond sur ce sujet crucial qu’est la consolidation de la paix. Avant que nous ne nous séparions, j’aimerais attirer l’attention sur quelques-uns des principaux points du débat, qui semblent requérir un large consensus.


– La consolidation de la paix est un processus essentiellement interne dans lequel les Nations Unies et les organisations régionales doivent avoir pour rôle de faciliter les entreprises nationales;


– Pour être efficace, une stratégie de consolidation de la paix doit s’attaquer aux causes profondes du conflit;


– La consolidation de la paix présente un caractère fondamentalement politique. Les différentes composantes d’une stratégie dans ce domaine doivent donc contribuer à la réalisation de l’objectif global de prévention d’éclatement ou de reprise du conflit;


– La consolidation de la paix doit être considérée comme une stratégie globale impliquant des mesures intéressant le politique, le social, le développement et l’humanitaire. La combinaison précise de ces mesures doit être soigneusement adaptée à chaque situation et faire intervenir un large éventail d’acteurs nationaux et internationaux;


– La consolidation de la paix doit inclure des mesures favorisant une bonne gouvernance, la pérennité du droit, la démocratisation et les droits de l’homme, éléments clefs d’une paix durable;


– Les besoins spécifiques des femmes et des groupes vulnérables, tels que les enfants et les minorités, constituent un élément clef de toute stratégie de consolidation de la paix;


– Les projets ayant une incidence rapide peuvent jouer un rôle important durant les premières phases d’une opération de consolidation de la paix;


– La consolidation de la paix doit faire partie intégrante des opérations de maintien de la paix. Il conviendrait de s’efforcer de veiller à assurer un passage en douceur du maintien de la paix à une consolidation à long terme de celle-ci, en particulier sur le plan de la démobilisation, du désarmement et de la réintégration, de la formation d’une police civile et des mesures de prévention d’une dissémination des armes légères;


– Chaque organisation doit mener ses activités de consolidation de la paix conformément à son propre mandat, de manière à garantir la légitimité de ses actions;


– Les Nations Unies et les organisations régionales doivent coopérer plus étroitement sur le plan des échanges d’informations, afin de mieux analyser et comprendre les racines et les déterminants multiformes du conflit;


– De façon idéale, tous les secteurs concernés par la consolidation de la paix devraient se réunir dès la phase de négociation de l’accord de paix, de façon à s’assurer d’une mise en oeuvre effective de ce dernier et à éviter les doubles emplois;


– Si nous voulons que nos efforts soient complémentaires, chacun de nous doit mieux connaître les capacités des autres dans ce domaine.


Nos discussions ont également fait ressortir un certain nombre d’obstacles à une consolidation de la paix plus efficace. Fréquemment, par exemple, une fois l’accord de paix signé, on observe de la part de la communauté internationale un manque de persévérance dans le soutien politique à la consolidation à long terme de la paix. En outre, les mandats confiés aux Nations Unies et aux organisations régionales dépassent souvent leurs moyens et les ressources affectées à la consolidation de la paix sont limitées et fréquemment puisées sur des crédits accordés par les États Membres pour d’autres activités.


Il existe également un paradoxe fondamental inhérent à la consolidation de la paix. D’un côté, la consolidation de la paix exige pour être efficace un engagement à long terme de la communauté internationale. De l’autre, le risque de rendre une société dépendante en permanence d’une aide au développement est toujours présent. C’est pourquoi autant d’entre nous ont souligné que la consolidation de la paix devait être un processus interne, soutenu par la communauté internationale, mais visant finalement à promouvoir l’autonomie nationale.


Lors de notre dernière réunion, en 1998, nous avons défini un cadre concret de coopération dans le domaine de la prévention des conflits. La présente réunion a élargi ce cadre pour englober le domaine complémentaire de la consolidation de la paix. Nous avons également convenu d’associer ces deux préoccupations dans les futures activités de suivi.


J’espère que nous avons fait faire à la communauté internationale un nouveau pas dans sa démarche d’abandon de la culture de la réaction au profit d’une culture de la prévention. J’espère que le Conseil de sécurité sera en mesure d’apporter son soutien aux conclusions de notre réunion lorsqu’il se réunira la semaine prochaine.


Nos organisations viennent de se rencontrer pour la quatrième fois dans le but d’améliorer la coopération et le partenariat. J’ai le sentiment que nous faisons d’importants progrès. Souhaitons que la prochaine de ces réunions sera tout aussi productive et, dans l’intervalle, efforçons-nous d’assurer un suivi effectif de celle-ci. Je vous remercie de votre présence.


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