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SG/SM/7700

LE SECRETAIRE GENERAL VOIT DANS LA PERIODE ACTUELLE UNE OCCASION A NE PAS MANQUER POUR LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

02/02/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7700


                                                            AFR/300


LE SECRETAIRE GENERAL VOIT DANS LA PERIODE ACTUELLE UNE OCCASION A NE PAS MANQUER POUR LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, s’adressant le 2 février au Conseil de sécurité sur la question de la République démocratique du Congo, a fait la déclaration suivante:


Nous sommes réunis aujourd’hui pour discuter de l’un des plus grands défis auxquels l’Afrique et l’Organisation des Nations Unies sont confrontés, celui d’apporter la paix et la stabilité à la République démocratique du Congo et à l’ensemble de la région qui l’entoure.


Permettez-moi tout d’abord de souhaiter la bienvenue à l’ONU à S. E. le Président Joseph Kabila et de le féliciter pour son investiture en tant que chef de l’État de la République démocratique du Congo. J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer au Président Kabila mes sincères condoléances pour la perte de son père.


L’Accord de Lusaka, qui a été signé en juillet et août 1999 par six États et trois mouvements rebelles, n’a toujours pas été traduit dans les faits. Toutefois, depuis deux semaines, la Mission des Nations Unies (MONUC) n’a pratiquement pas signalé de violations du cessez-le-feu dans l’ensemble du pays. Il s’agit là, sans aucun doute, d’une occasion que le peuple de la République démocratique du Congo et ceux qui lui veulent du bien, ne doivent pas manquer. Il semble que le moment soit venu de s’attacher résolument à appliquer l’Accord de Lusaka et d’entamer un véritable dialogue entre tous les Congolais sur l’avenir de leur pays.


J’espère que tous les gouvernements concernés et tous leurs états-majors militaires prendront les mesures nécessaires pour faire en sorte que le cessez-le-feu soit maintenu. À cet égard, toute initiative régionale allant dans ce sens mérite d’être appuyée.


Une fois que le cessez-le-feu aura été définitivement établi, les parties pourront procéder au désengagement des forces auquel elles ont souscrit le 6 décembre à Harare. Dans la limite de ses ressources actuelles, la MONUC a déjà commencé à prendre les mesures nécessaires pour appuyer ce désengagement. Dans mon prochain rapport au Conseil de sécurité, je proposerai des éléments d’un concept d’opérations révisé qui permettra à la MONUC de se déployer plus largement pour appuyer le plan de désengagement. Je demande au Conseil d’examiner soigneusement ce concept et de l’adopter.

La paix et la stabilité ne seront rétablies en République démocratique du Congo et dans les pays voisins que lorsque toutes les parties congolaises auront entamé un véritable dialogue pour décider de la manière de gouverner leur pays. Pour cela, le nouveau Gouvernement doit faire la preuve de son attachement à la négociation pacifique, en prenant notamment des mesures pour libéraliser le climat politique du pays. Je suis persuadé que le nouveau Gouvernement est prêt à collaborer avec Sir Ketumile Masire, le médiateur neutre nommé en application de l’Accord de Lusaka. Tout autre appui de la part d’autres chefs d’État de la sous-région sera, bien entendu, le bienvenu.


Par sa résolution 1304 (2000) du 16 juin 2000, le Conseil de sécurité a exigé que les forces ougandaises et rwandaises se retirent de Kisangani et du territoire de la République démocratique du Congo, conformément au calendrier prévu dans l’Accord de cessez-le-feu et le Plan de désengagement de Kampala en date du 8 avril. J’espère que toutes les forces étrangères se retireront rapidement de la République démocratique du Congo, conformément aux dispositions de l’Accord de Lusaka. Durant les futures phases de ses opérations, sous réserve de l’accord du Conseil de sécurité, la MONUC sera prête à se déployer pour participer à la réalisation de cet important objectif.


L’engagement en faveur de la paix que nous avons constaté de la part du nouveau Gouvernement est positif à plus d’un titre. La cessation des hostilités permettra aux organismes humanitaires d’atteindre les populations dans le besoin. Une plus grande attention pourra être accordée aux droits de l’homme et aux droits des enfants, y compris les enfants soldats, lorsque les combats auront cessé.


Enfin, Monsieur le Président, il ne me reste plus qu’à souhaiter au Président Kabila plein succès dans sa tâche. Je suis convaincu d’exprimer la volonté de l’ensemble de la communauté internationale en l’assurant qu’il bénéficiera de notre appui total dans ses efforts pour rétablir la paix et garantir un avenir démocratique pour ce grand pays au coeur de l’Afrique.


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