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SG/SM/7679

LE SECRETAIRE GENERAL SALUE L’EFFICACITE DU GROUPE DES 77 DANS UN DISCOURS PRONONCE LORS D’UNE CEREMONIE A NEW YORK

16/01/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7679


LE SECRETAIRE GENERAL SALUE L’EFFICACITE DU GROUPE DES 77 DANS UN DISCOURS PRONONCE LORS D’UNE CEREMONIE A NEW YORK


On trouvera ci-après les remarques faites par le Secrétaire général, Kofi Annan, lors d’une cérémonie destinée à marquer le changement officiel de présidence du groupe composé de 77 pays en développement (Groupe des 77) et de la Chine, tenue à New York, le 12 janvier :


Je me réjouis d’être avec vous aujourd’hui pour cette réunion marquant le changement de présidence de la section de New York du Groupe des 77, qui passe du Nigéria à l’Iran. Je souhaite également remercier le Ministre nigérian des affaires étrangères, M. Alhaji Sule Lamido, pour sa présence parmi nous en ce jour, et, par son intermédiaire, le Président Obasanjo et le Gouvernement nigérian pour la façon remarquable dont ils se sont acquittés de leur rôle à la tête du Groupe au cours de l’année écoulée.


Je tiens en outre à dire qu’ici, à l’Organisation des Nations Unies, tout au long de cette année, sous la direction éclairée de l’Ambassadeur Arthur Mbanefo, le Groupe des 77 a, une fois de plus, montré qu’il savait avec efficacité maintenir les questions relatives au développement parmi les priorités des Nations Unies.


Vous avez fait des contributions très importantes aux deux sessions extraordinaires de l’Assemblée générale consacrées aux femmes et au développement social en juin. C’est également vous qui, à l’issue du Sommet de La Havane, avez permis la tenue du débat de haut niveau du Conseil économique et social sur le rôle de la technologie de l’information dans le développement.


Cela a conduit le Conseil à demander la création d’un Groupe d’étude sur les technologies de l’information et des communications – un nouveau départ pour l’Organisation des Nations Unies qui reconnaît ainsi que la technologie de l’information, loin d’impliquer un détournement des moyens consacrés à la lutte contre la pauvreté et au développement, peut nous permettre de progresser plus rapidement vers ces objectifs. Ce fait a également été reconnu par les principaux pays industrialisés réunis à Okinawa pour le Sommet du Groupe des 8 et ici même, à l’Organisation des Nations Unies, par les participants au Sommet du Millénaire qui ont repris à leur compte l’approche adoptée par le Conseil économique et social.


De fait, le Sommet du Millénaire dans son ensemble a constitué un triomphe pour le Groupe qui a toujours donné la priorité aux questions de justice économique et sociale. Les dirigeants du monde entier sont convenus qu’il n’épargneraient aucun effort pour sauver plus d’un milliard de personnes d’une pauvreté abjecte leur ôtant toute dignité. Ils sont convenus que le principal défi à relever était de faire en sorte que la mondialisation se transforme en phénomène positif pour l’ensemble des habitants de la planète.


Ils ont conclu que ce résultat ne serait obtenu qu’au prix d’efforts importants et soutenus, notamment, à l’échelle mondiale, de mesures correspondant aux besoins des pays en développement, formulées et mises en oeuvre avec leur participation. Je pense, Monsieur le Président, que vous avez également souligné ce point ce matin. Cela signifie que le Groupe doit jouer un rôle important permettant aux pays en développement d’apporter une participation collective.


Le succès du Sommet du Millénaire a également été le triomphe du consensus, modus operandi caractéristique de l’Organisation des Nations Unies et si je puis me permettre, Monsieur l’Ambassadeur Mbafeno, du Groupe sous votre présidence.


J’ai noté avec plaisir en septembre, lorsque l’Iran a été élu à la présidence pour 2001 que vous aviez promis, Monsieur le Ministre Kharrazi, de respecter cette tradition.


Comme je l’ai alors dit, la recherche d’un véritable consensus n’est pas synonyme de paralysie. Elle donne des obligations aussi bien à la majorité –d’écouter avec attention les minorités et de tenir compte de leurs vues – qu’aux minorités, qui doivent faire preuve de souplesse afin que leurs positions ne fassent pas obstacle au progrès. Je sais que l’Ambassadeur Hosseinian et les autres membres de la délégation iranienne s’efforceront de promouvoir cet esprit constructif au cours de l’année à venir.


Monsieur le Ministre Kharrazi, nous vous souhaitons de nouveau la bienvenue au Siège de l’Organisation des Nations Unies. Votre présence ici aujourd’hui prouve que l’Iran a l’intention de s’acquitter très sérieusement de ses responsabilités en tant que président et à juste titre. Si nous en croyons vos accomplissements, je pense que vous placerez votre présidence sous le signe du dynamisme au cours de l’année à venir.


Le calendrier de l’Organisation des Nations Unies pour 2001, comme nous l’avons vu, sera riche en possibilités de promotion de la cause du développement. Nombreux seront les événements auxquels le Groupe des 77 et son nouveau président participeront activement.


Laissez-moi mentionner en particulier la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui doit avoir lieu à Bruxelles en mai et qui sera la première Conférence des Nations Unies à être accueillie par l’Union européenne. Elle donnera à la communauté internationale l’occasion d’aborder de manière globale des questions qui s’avèrent déterminantes pour les pays les plus pauvres mais sont trop souvent traitées de façon fragmentaire : financement, dette extérieure, commerce, lutte contre la pauvreté et développement durable.


Un autre événement d’une importance toute particulière pour les pays en développement sera, en avril, la neuvième session de la Commission du développement durable qui doit être consacrée aux problèmes d’énergie. Il ne sera possible de parvenir à des accords généraux à ce sujet que si le Groupe des 77 permet de concilier les différents intérêts, notamment ceux des exportateurs et des importateurs de pétrole.


Le Groupe des 77 a par ailleurs un rôle indispensable à jouer dans le processus préparatoire de la réunion de haut niveau sur le financement du développement prévue pour le début de 2002, réunion dont l’idée a été l’une de vos principales réalisations au cours de l’année écoulée.


Cette réunion offre une occasion unique de trouver de nouvelles façons de s’assurer que les ressources nécessaires – tant publiques que privées, nationales qu’internationales – sont investies dans le développement. Elle doit constituer un véritable tournant pour les pays et les populations pauvres du monde entier.


Comme vous le savez, j’ai demandé à un groupe de haut niveau, présidé par l’ancien Président du Mexique, M. Zedillo, de recommander un certain nombre de mesures concrètes et réalisables, susceptibles d’être prises pour accroître le flux de ressources destinées au monde en développement. Je pense que ce groupe peut apporter une contribution très réelle et favoriser l’instauration d’une dynamique politique. Je vous demande instamment à tous de lui communiquer vos idées et de tirer pleinement parti de ses recommandations.


Cela étant, le message très clair du Sommet de La Havane sur l’importance du renforcement de la coopération Sud-Sud ne doit en aucun cas être oublié. En matière de commerce et de développement notamment, les avantages de ce type de coopération peuvent s’avérer exponentiels. Les pays dont la croissance est moins rapide ont beaucoup à gagner de l’étude des politiques qui ont fait le succès d’autres pays.


Enfin, le Groupe des 77 jouera un rôle de premier plan dans les préparatifs d’une autre grande réunion prévue pour l’année prochaine, le Sommet mondial du développement durable qui doit avoir lieu en Afrique du Sud et dont l’urgence est incontestable.


Comme je l’ai noté dans mon rapport sur le millénaire, les questions de développement durable ne bénéficient pas encore de l’attention qu’elles méritent. Le Groupe des 77 peut faire toute la différence et sous la présidence de l’Iran, qui a joué un rôle essentiel dans les négociations extrêmement complexes ayant débouché sur la création du Forum intergouvernemental sur les forêts et lui ayant valu la confiance et le respect tant des pays en développement que des pays développés, je suis persuadé qu’il en sera ainsi.


En bref, le Groupe des 77 sera en 2001 au coeur de tous les efforts que nous déploierons pour mobiliser la communauté internationale et lui permettre de relever de façon concertée les défis aussi bien de la mondialisation que d’une croissance écologiquement durable. Il va sans dire, je l’espère, que je serai à vos côtés et que vous pouvez compter sur mon plein appui.


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