En cours au Siège de l'ONU

SG/2071

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L’ACTIVITE DE L’ORGANISATION

20/09/2001
Communiqué de presse
SG/2071


                                                            GA/9911


RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L’ACTIVITE DE L’ORGANISATION


Le rapport annuel sur l’activité de l’Organisation*, qui est examiné lundi prochain en séance plénière de l’Assemblée générale, est l’occasion pour le Secrétaire général comme il le rappelle en introduction, de passer en revue les efforts que l’ONU accomplit en vue de trouver des solutions constructives aux problèmes fondamentaux du moment.  Se référant aux engagements pris par les 147 chefs d’Etat ou de gouvernement dans la Déclaration du Millénaire, le Secrétaire général indique tout d'abord qu’il présentera à l’Assemblée générale son «Plan de campagne pour la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire» qui définit les grandes orientations à suivre en vue d’atteindre les objectifs énoncés dans la Déclaration.


Instauration de la paix et de la sécurité


Au chapitre de la paix et de la sécurité internationales que le Secrétaire générale décrit comme deux des composantes essentielles incombant à l’ONU, il souligne que la plupart des missions de la paix qu’il est demandé à l’Organisation d’accomplir aujourd’hui, revêtent un caractère beaucoup plus complexe que celles menées dans le passé.  Comme le Groupe d’étude sur les opérations de paix des Nations Unies a très bien su le montrer, les structures actuelles ont été mises en place dans l’improvisation, indique-t-il.  Mettant à profit les travaux de ce groupe, la communauté internationale a commencé à jeter les bases d’une structure solide et efficace d’appui aux opérations de paix des Nations Unies.  J’ai également chargé mes collaborateurs d’établir un projet de plan d’action pour la consolidation de la paix auquel nous mettons actuellement la dernière main.


Le Secrétaire général fait également part de son intention de continuer de dépêcher dans les régions où la situation est très instable, des missions interdisciplinaires d’enquête et de renforcement de la confiance; de commencer à établir, à l’intention du Conseil de sécurité, des rapports régionaux ou sous-régionaux sur les différends qui pourraient être porteurs de menaces à la paix et à la sécurité internationales; d’élaborer des stratégies régionales de prévention avec le concours de partenaires régionaux et, le cas échéant, d’institutions et d’organismes des Nations Unies; de mettre en place un réseau informel de personnalités éminentes aux fins de la prévention des conflits; et d’améliorer au sein du Secrétariat, les capacités et la base de ressources destinées à la prévention des conflits.  Il récapitule par ailleurs l’ensemble des activités de l’ONU en matière de prévention des conflits, maintien et consolidation de la paix, assistance électorale, désarmement et d’imposition de sanctions pendant l’année écoulée, en Afrique, au Moyen-Orient, en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, au Timor oriental et dans l’ensemble des pays et régions où l’ONU intervient.


Suite donnée aux engagements humanitaires


En ce qui concerne l’assistance humanitaire apportée par l’ONU, le Secrétaire général déplore que le passage au nouveau millénaire ne se soit pas accompagné d’une réduction des souffrances causées par les catastrophes d’urgence complexes dans le monde entier.  Il attire notamment l’attention sur l’apparition de crises nouvelles au Burundi, en Indonésie, au Libéria et dans l’ex-République yougoslave de Macédoine et sur l’ampleur et le nombre des catastrophes naturelles : sécheresse dans la Corne de l’Afrique, en Amérique centrale, en Asie centrale et en Asie du Sud, inondations en Afrique australe et en Asie, froid intense en Asie du Nord-Est, séismes au Salvador et en Inde.  Il décrit les actions entreprises par l’ONU dans ce domaine et attire l’attention sur les difficultés rencontrées.  Il indique notamment que l’insuffisance du financement, les restrictions d’accès et les questions relatives à la sécurité du personnel ont fortement limité la capacité d’intervention des organisations dans les situations d’urgence au cours de l’année.  Le sous-financement demeure un grave obstacle à l’action humanitaire dans divers pays.  Les appels globaux pour 2001 avaient pour but de réunir un montant de 2,8 millions de dollars afin de desservir quelque 44 millions de personnes requérant une assistance humanitaire dans les pays affectés par des conflits.  En juin 2001, moins du tiers des sommes nécessaires avait été réuni.


Coopération pour le développement


La coopération pour le développement constitue le meilleur des gages de stabilité, fait valoir le Secrétaire général.  Il rappelle que la communauté internationale s’est engagée à lutter contre la misère en lançant une campagne soutenue pour faire que le droit au développement devienne une réalité pour tous.  Grâce à son action de coopération pour le développement, l’ONU apporte toujours un soutien substantiel aux gouvernements dans la poursuite de leurs objectifs et de leurs priorités au développement, notamment de ceux évoqués dans la Déclaration du Millénaire.  Les institutions des Nations Unies ont coopéré à l’élaboration de stratégies nationales de réduction de la misère dans 60 pays et à la rédaction de documents stratégiques dans d’autres encore.  L’ONU a procédé à des évaluations des effets sociaux et économiques de la libéralisation et de la mondialisation dans 17 pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  Les bilans communs de pays et les plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement qui sont à l’état de projet dans 81 pays et entièrement achevés dans 34 pays sont le principal moyen pour lequel l’Organisation concourt à la réalisation des objectifs de développement fixés dans la Déclaration du millénaire.  Le Groupe des Nations Unies pour le développement présidé par le PNUD et qui a été rejoint par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation des Nations pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), continue à gérer ces activités.


Dans le cadre des efforts de mobilisation des ressources pour le développement et l’élimination de la pauvreté, le Secrétaire général indique qu’il a demandé à un Groupe de haut niveau sur le financement du développement, présidé par l’ex-Président du Mexique Ernesto Zedillo, de rédiger un rapport qui aidera les gouvernements à préciser leurs propositions lors de la Conférence sur cette


question qui aura lieu à Monterrey du 18 au 22 mars 2002.  Il évoque par ailleurs les résultats de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui s'est tenue à Bruxelles du 14 au 20 mai 2001, ceux de la Session extraordinaire de juin 2001 sur le VIH/sida ainsi que les actions menées dans le domaine du développement social et du développement durable.


En ce qui concerne l’Afrique, le Secrétaire général se réfère à la Déclaration du millénaire dans laquelle les chefs d’Etat ont invité le système des Nations Unies à jouer un rôle de catalyseur dans la mobilisation de ressources en faveur du développement de ce continent. Il indique que, lors de la réunion du segment de haut niveau du Conseil économique et social, en juillet 2001, la Nouvelle Initiative africaine a été au centre des débats.  La Déclaration ministérielle, adoptée par le Conseil à l’issue de cette réunion, invite clairement le système des Nations Unies à unir ses forces à l’appui du cadre unifié proposé par les dirigeants africains.  Par cette déclaration, le Conseil économique et social s’est constitué en principale instance de mobilisation de l’appui du système des Nations Unies et de la communauté internationale en faveur de l’Initiative et de la nouvelle Union africaine.  Le Conseil économique et social a souligné la nécessité de poursuivre la marche en cours vers la démocratie et les réformes économiques et a appelé à une mobilisation effective en faveur de l’Afrique, notamment sous forme d’une aide dans la lutte contre le VIH/sida, d’une amélioration de l’accès aux marchés, d’un allégement plus accentué et plus général de la dette et d’une augmentation de l’aide publique au développement.  Tout en notant que l’appui international reste critique, le Secrétaire général indique que ce sont en dernier ressort les pays d’Afrique eux-mêmes qui sont les mieux placés pour régler les graves problèmes du continent et juge encourageante la volonté manifestée par les Africains d’agir dans ce sens, citant notamment le Pacte pour le redressement de l’Afrique présenté en mai 2001 par la Commission économique pour l’Afrique.


Ordre juridique international et droits de l’homme


L'édification d'un monde d'ordre et de justice à laquelle se consacre l'Organisation, passe par le respect de la primauté du droit dans les relations internationales, fait observer le Secrétaire général.  Il note par ailleurs que combler le fossé qui existe entre les principes des droits de l’homme et leur application continue de représenter un défi important pour l’ONU.  Le rapport passe en revue les activités menées dans le cadre de l'ONU dans ce domaine, notamment celles de la Commission des droits de l’homme et du Haut Commissaire aux droits de l’homme. 


Il indique par ailleurs que 139 Etats avaient signé le Statut de Rome sur la Cour pénale internationale au 31 décembre 2000 et que 37 Etats l’avaient ratifié à la date de la rédaction du rapport.  L’adoption du Statut de Rome ouvre un nouveau chapitre en droit international, fait-il observer.  Il existe désormais dans le domaine de la justice pénale internationale un régime juridique et institutionnel bien développé ce qui sans nul doute aura des répercussions sur le comportement des Etats et, plus important encore, sur celui des individus.  Que ceux qui nourrissent encore des réticences à l’encontre du projet de cour pénale internationale réfléchissent au principe qui se trouve au cœur de la philosophie de Nuremberg et de Tokyo, à savoir que ceux qui ont commis ou autorisé des crimes de guerre et d’autres violations graves du droit international humanitaire sont individuellement responsables de leurs crimes et la communauté des Etats peut et doit les traduire en justice.


Sont également mentionnés dans ce chapitre plusieurs changements majeurs survenus au sein du Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie et notamment le transfèrement au Tribunal de l’ex-Président de la République fédérale de Yougoslavie, Slobodan Milosevic.  Quant au Tribunal international pour le Rwanda, il est notamment indiqué que des modifications apportées au Règlement de procédure et de preuve contribueront à l’accélération des procédures. 


Renforcer la gestion


Le Secrétaire général indique à ce propos que la réforme administrative de l'ONU devrait toujours être considérée comme en chantier.  Il fait le point sur les actions menées dans trois secteurs prioritaires : la réforme de la gestion des ressources humaines, la politique des technologies de l’information et le plan d’équipement.


Partenariats


Le Secrétaire général note dans ce dernier chapitre que l’ONU a réussi à forger des partenariats mondiaux difficilement concevables il y a seulement dix ans.  Il décrit notamment les progrès réalisés dans le cadre du Pacte mondial qui continue à se concrétiser sous la forme d'un réseau se composant à présent de plusieurs centaines de sociétés, associations professionnelles, établissements universitaires et organisations non gouvernementales. 


* (A/56/1)


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