LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT RETIENT LE THEME "DROITS ET SANTÉ EN MATIERE DE PROCREATION" POUR SA PROCHAINE SESSION
Communiqué de presse POP/799 |
Commission de la population
et du développement
8ème séance - après-midi
LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT RETIENT LE THEME "DROITS ET SANTÉ EN MATIERE DE PROCREATION" POUR SA PROCHAINE SESSION
Plusieurs délégations insistent pour qu’un événement
international sur les questions de développement se tiennent en 2004
La trente-quatrième session de la Commission de la population et du développement, présidée par M. Makoto Atoh (Japon), a achevé ses travaux cet après-midi, par l’adoption de l’ordre du jour de sa trente-cinquième session, tel qu’oralement amendé, et notamment le thème de cette session : “Droits et santé en matière de procréation, eu égard en particulier au virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise (VIH/sida)”.
Intervenant au nom de l’Union européenne et des pays associés, le représentant de la Suède a souligné le rôle décisif joué par la Division de la population dans la compréhension des questions de population et de leurs interactions avec le développement. Il a engagé la Division à travailler encore plus étroitement avec les gouvernements, les centres de recherches et d’autres partenaires ainsi qu’avec les autres institutions pertinentes de l’ONU. Il a estimé que les travaux de la Commission avaient contribué à faire progresser l’application du Programme d’action et à maintenir une visibilité élevée des questions de population.
Plusieurs délégués se sont dits, à l’instar du représentant de l’Iran, déçus en raison du fait qu'aucune décision n’ait été prise sur la tenue d’un événement international en 2004, nécessaire, aux yeux du délégué du Bangladesh, pour maintenir la visibilité des questions de population que souhaite la Suède, fondamental, selon le délégué du Mexique, pour mobiliser le dialogue national, régional et mondial. Le délégué du Japon a souscrit à ce point de vue tout en insistant sur l’intérêt tout particulier qu’avaient revêtus les travaux de la Commission au cours de cette trente-quatrième session.
La Commission a adopté, sans vote, une résolution par laquelle elle prie la Division de la population de poursuivre, en étroite coopération avec tous les services concernés du Secrétariat ainsi qu’avec tous les organes, fonds et programmes concernés du système des Nations Unies, l’étude des liens qui existent entre population, consommation et production, environnement et ressources naturelles et santé, en accordant une attention particulière aux niveaux, tendances et écarts en matière de mortalité, de fécondité, de répartition et de mobilité de la population ainsi qu’au rôle des politiques en matière de population et de développement et à la prise en compte systématique des questions sexospécifiques. Elle a également adopté le rapport de sa trente-quatrième session présenté par son Vice-président et rapporteur, M. Gediminas Serksnys (Lituanie).
Au cours de sa déclaration de clôture, le Président de la Commission s’est dit satisfait d’être parvenu à un accord sur l’ordre du jour et le thème de la 35e session tout en regrettant que le projet de résolution sur le flux des ressources financières visant à concourir à l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, pas plus que celui portant sur un examen exhaustif et une évaluation des progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d’action de la CIPD n’aient pu être adoptés.
Pendant que la Commission tenait sa trente-quatrième session, a indiqué
M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population, 1 061 000 personnes sont venus s’ajouter à la population mondiale soit 222 000 Indiens supplémentaires, 128 000 Chinois, 53 000 Pakistanais, 44 000 Nigérians, 42 000 Bangladais et 37 000 Indonésiens.
Ainsi s'est achevée une session, commencée le 2 avril dernier sur le thème “population, environnement et développement” et au cours de laquelle la nécessité de prendre en compte les questions de population en relation avec le développement durable et l'environnement dans toute stratégie ou politique socioéconomique a été largement réaffirmée. Certains intervenants ont insisté sur l'importance de la donnée culturelle. Prise dans une acception qui inclut la technologie, les institutions, le droit, la politique et les valeurs, “la culture compte”, a insisté le professeur Cohen de l'université de Columbia rejoint en cela par la directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population. La Commission s'appuyait dans ses travaux sur les tendances démographiques mondiales les plus récentes telles qu'elles ont été évaluées par la Division de la population des Nations Unies et publiées dans la Révision 2000 des perspectives mondiales en matière de population. Selon ces projections présentées dans le rapport du Secrétaire général intitulé "Tendances démographiques à l'échelle mondiale",
en 2050, la planète devrait compter entre 7,9 et 10,9 milliards au lieu de
6,1 milliards d'habitants au milieu de l'année 2000, la moitié de cette croissance démographique étant imputable à six pays : l'Inde, la Chine, le Pakistan, le Nigéria, le Bangladesh et l'Indonésie. Ces données représentent un travail remarquable effectué par la Division de la population sans lequel nous marcherions à l’aveugle, a-t-il été fait remarquer.
L'accent a été mis sur la complexité des questions de population et de leurs effets sur le développement. Cette complexité a été illustrée par la description des effets de l'urbanisation qui peuvent être à la fois un facteur de dégradation et de dynamisation du milieu rural. Les problèmes que posent l'accroissement de la population dans le domaine de l'alimentation et de l'environnement ont été soulignés. Toutefois plusieurs intervenants ont refusé de présenter les questions de population sous un jour négatif. Notre population est notre richesse, a fait valoir un délégué. Les populations sont à l’origine des problèmes et de la solution à ces problèmes, a-t-on remarqué.
Les travaux de la Commission ont également mis en avant le fait que l'insuffisance des ressources disponibles constitue un des principaux obstacles à la mise en oeuvre des objectifs du Programme d'action adoptée à l'issue de la CIPD, un élément également identifié dans le rapport du Secrétaire général sur la question des flux financiers dans la mise en oeuvre de la conférence qui note que les 2,2 milliards d'aide internationale en 1999 sont très inférieurs à l'objectif convenu de 5,7 milliards de dollars en 2000. Des délégués ont déploré l'insuffisance de l’aide financière bilatérale et multilatérale au regard des efforts entrepris par les états.
La complexité des phénomènes liés à l’accroissement démographique a été rappelée à plusieurs reprises, les conséquences de cette augmentation de la population étant particulièrement préoccupantes dans le domaine de l’alimentation mais aussi de l'environnement.
Des délégations ont fait part de leur expérience en matière de population, d’environnement et de développement. Ont été exposés les problèmes liés à l’urbanisation croissante ou encore aux catastrophe naturelles. Les questions de santé liées à la pandémie du VIH/sida ont été définies comme faisant partie de grandes priorités, particulièrement en Afrique.
D’une façon générale, les intervenants ont souligné que les problèmes environnementaux requièrent une action internationale concertée, la coopération internationale étant aussi jugée indispensable. En outre, le partenariat entre les gouvernements et la société civile a été jugé essentielle.
Adoption d'une résolution
Par sa résolution intitulée «Population, environnement et développement» (E/CN.9/2001/L.4), la Commission de la population et du développement prie notamment la Division de la population de poursuivre, en étroite coopération avec tous les services concernés du Secrétariat ainsi qu’avec tous les organes, fonds et programmes concernés du système des Nations Unies, l’étude des liens qui existent entre population, consommation et production, environnement et ressources naturelles et santé, en accordant une attention particulière aux niveaux, tendances et écarts en matière de mortalité, de fécondité, de répartition et de mobilité de la population ainsi qu’au rôle des politiques en matière de population et de développement et à la prise en compte systématique des questions sexospécifiques. Elle demande qu’il soit tenu compte des résultats de ces recherches ainsi que d’autres travaux de recherche sur la population, l’environnement et le développement lors du prochain examen et évaluation de l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, prévue en 2004.
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