NOURRIR LA POPULATION DU MONDE EST PLUS QUE JAMAIS D’ACTUALITE, A DECLARE LA DELEGUEE DE LA FAO DEVANT LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse POP/797 |
Commission de la population
et du développement
6ème séance - matin
NOURRIR LA POPULATION DU MONDE EST PLUS QUE JAMAIS D’ACTUALITE, A DECLARE LA DELEGUEE DE LA FAO DEVANT LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT
Nourrir la population du monde est un problème éternel et plus que jamais d’actualité, a déclaré ce matin la représentante de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) devant la Commission de la population et du développement. Elle a rappelé qu'aujourd'hui 800 millions de personnes n’ont toujours pas de nourriture en suffisance pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Elle a fait ressortir la complexité des phénomènes liés à l’accroissement démographique qui se manifeste également dans le domaine de l’alimentation. L’urbanisation n’a pas des effets uniquement négatifs sur le monde rural dans la mesure où elle peut dynamiser les activités agricoles à la périphérie des villes et entraîner leur modernisation. Elle a attiré l’attention sur le fait que le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde a diminué d’environ 8 millions par an, mais a ajouté que les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation ne pourront pas être atteints si l'on ne tient pas compte des liens entre population, environnement et sécurité alimentaire.
La Commission de la population et du développement a ainsi achevé son examen du point de son ordre du jour consacré à l’exécution du Programme de travail du Secrétariat et de son futur programme de travail dans les domaines de la population. Sont également intervenus dans ce cadre des représentants de l’Organisation internationale du Travail (OIT), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), de la Commission économique pour l’Europe (CEE), de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO).
La Commission de la population et du développement a par ailleurs élu
M. Jacques Van Zuydam au poste de Vice-Président. Lors de l’ouverture de cette 34ème session, elle avait élu à sa présidence, M. Makoto Atoh (Japon) ainsi que trois de ses Vice-Présidents, M. José Roberto Andino Saazar (El Salvador),
M. Gediminas Serksnys (Lituanie) et M. Antonio Golini (Italie).
La Commission se réunira à nouveau demain matin à 10 heures.
EXÉCUTION DU PROGRAMME ET DU FUTUR PROGRAMME DE TRAVAIL DU SECRÉTARIAT DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION
Débat général
Mme MARCELA VILLAREAL, Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rappelé que la vieille préoccupation de pouvoir nourrir une population croissante demeure actuelle un peu partout dans le monde. Elle a noté que plus de 800 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique. La sécurité alimentaire est liée intrinsèquement à la croissance démographique, a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que lors du Sommet mondial de l'alimentation en 1996,
186 Etats s'étaient engagés à éradiquer la faim et à oeuvrer pour assurer la sécurité alimentaire pour tous. A cette occasion, les projections sur la population et sur la croissance des revenus ont été utilisées pour évaluer les besoins alimentaires futurs, a-t-elle expliqué. Elle a considéré que les questions de la migration et de l’urbanisation méritent une attention particulière. Du point de vue du développement rural, l’urbanisation peut encourager le développement de l’agriculture de rente et contribuer à la modernisation de la vie rurale.
La FAO s’inquiète aussi des implications du vieillissement de la population qui se manifestent plutôt dans les régions rurales que dans le secteur urbain, à cause de l’émigration de jeunes et d’adultes. La représentante expliqué que la FAO considère que la pandémie du sida est un problème de développement. La pandémie exacerbe les obstacles à la production agricole et donc est un facteur de l'augmentation de la malnutrition. Elle touche l’approvisionnement en main d’oeuvre. La représentante a estimé que les défis agricoles et ruraux exigent une compréhension et un anticipation des changements dans la structure de la population. Les aspects démographiques du développement sont reconnus, a-t-elle ajouté. La FAO a largement contribué à la Conférence du Caire en mettant à sa disposition ses compétences de communication rurale. Elle a indiqué que les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation ne pourront pas être atteints sans tenir compte des liens entre population, environnement et sécurité alimentaire.
M. JAGA SEHGAL, Organisation internationale du Travail (OIT) a indiqué que l’OIT travaillait en étroite collaboration avec la Division de la population et utilisait les données que celle-ci produit, pour ses propres projections. L’OIT a lancé un programme sur l’incidence du Sida dans le monde du travail visant tout particulièrement à protéger les droits au travail des séropositifs et à revoir les normes du travail afin de favoriser une prise de conscience dans le monde du travail. L’OIT a déjà préparé un certain nombre d’études sur cette question, a-t-il précisé. Au nombre des activités de l’OIT liées aux questions de population, il a par ailleurs mentionné la publication récente du Rapport sur l’emploi dans le monde 2001, qui est notamment consacré aux tendances de l'emploi et aux nouvelles technologies et est disponible sur Internet ainsi que celle de normes et indicateurs destinés au monde du travail.
M. AMADOU LAMINE GUEYE, Commission économique pour l’Afrique (CEA), a indiqué que la CEA sensibilise et tente de renforcer les capacités aux niveaux national et sous-régional, pour une meilleure compréhension et une meilleure gestion des interrelations entre la croissance rapide de la population, l’insécurité alimentaire et la dégradation de l’environnement. Il a expliqué que le modèle Population Environnement Développement et Agriculture (PEDA) a été amélioré avec l’assistance technique de l’Institut international pour les systèmes d’analyse appliquée (IIASA). Ce modèle quantitatif de simulation a été ajusté en 2000, pour devenir plus flexible grâce aux suggestions des spécialistes dans différents domaines. A la fin de l’année 2000, un manuel d’instruction a été préparé pour les utilisateurs du logiciel. Le Secrétariat a aussi commencé à faire connaître le modèle dans les sous régions, grâce notamment à des ateliers de formation. Il a souligné à cette occasion la nécessité de trouver des solutions aux problèmes urgents.
En ce qui concerne le suivi de la mise en oeuvre des plans d’action en matière de population et de développement, le représentant a indiqué qu’il occupait aussi une place prioritaire dans les activités de la CEA. La deuxième réunion du groupe de travail pour le suivi de la Conférence du Caire (CIPD) et de la Déclaration de Dakar/Ngor (DND) s’est tenue en juin 2000 à Dakar (Sénégal). Le représentant a indiqué que cette réunion a soutenu la proposition d’organiser l’évaluation décennale de la CIPD en Afrique, dans les domaines suivants : pauvreté, VIH/sida, jeunes, migration et genre. Il a expliqué ensuite la participation de la CEA dans les activités préparatoires du Sommet sur le développement durable prévu en Afrique du Sud en 2002. Ces activités ont démarré dès janvier 2000, avec la tenue du premier atelier sur le développement durable. Le 12 mars 2001, des responsables gouvernementaux, des membres de la société civile ainsi que des représentants des communautés économiques sous-régionales et du système des Nations Unies se sont retrouvés à Dakar pour lancer les activités préparatoires. Les résultats de l’évaluation aux niveaux national e sous-régional seront synthétisés dans un rapport régional qui constituera la base de la position commune que l’Afrique présentera au Sommet de Johannesburg. Il a précisé que cette position commune sera discutée à la Conférence régionale qui se tiendra du 28 au 31 août 2001 à Addis-Abeba (Ethiopie). Enfin, M. Gueye a expliqué que la CEA a continué à fournir des services de conseil et une assistance dans le domaine de la cartographie, du recensement et du traitement et de l’analyse des données, par le biais du Programme de Conseil technique du FNUAP.
M. MIROSLAV MACURA, Commission économique pour l’Europe, a indiqué que le Programme sur la population de la CEE, baptisé Programme sur les générations et les sexes, venait d’être lancé cette année et que par ailleurs la Commission s’occupait activement à préparer la Conférence ministérielle sur le vieillissement qui se tiendra du 11 au 13 septembre 2002 à Berlin avec pour objectif d’étudier et d’adopter une stratégie régionale de mise en oeuvre du plan d’action révisé sur le vieillissement qui sera adopté par la seconde Assemblée sur le vieillissement qui aura eu lieu en avril 2002 à Madrid. Dans le cadre du travail préparatoire de cette Conférence de Berlin, les experts ont identifié les thèmes suivants : sécurité économique et développement durable dans un monde qui vieillit, intégration du vieillissement, changement du cours de la vie et solidarité entre générations et enfin le bien-être pendant la vieillesse. Un Forum d’organisation gouvernementale organisé pendant ce processus préparatoire constituera l’événement majeur du processus visant à impliquer la société civile.
Le délégué a également présenté le Programme de la CEE sur les générations et les sexes qui a pour objectif premier, a-t-il expliqué, de surveiller et comprendre les changements en cours dans la région de la CEE. Il a indiqué qu’en juin 2000, avait été créé un consortium pour aider à développer le programme et à lever les fonds nécessaires à sa mise en oeuvre. Ce consortium regroupe, outre le Service sur les activités de la population de la CEE, deux bureaux nationaux de statistiques, trois instituts sur la population, et deux départements ou centres universitaires. Il a par ailleurs attiré l’attention sur le succès rencontré par le réseau mondial d’information sur la population (POPIN) avec lequel, a-t-il dit, la CEE a beaucoup collaboré. Il a insisté pour qu’on aide le réseau à résoudre ses problèmes institutionnels et financiers de façon à ce qu’il puisse poursuivre ses activités.
M. JERROLD HUGUET, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a expliqué que la Commission essaye d’aider les pays de cette région étendue par la formation, l’assistance technique, la diffusion des informations et l’échange des expériences. Des ateliers de formation sont organisés, tels que celui qui a eu lieu à Bangkok (Thaïlande) en décembre dernier, avec la coopération de la Division de la population des Nations Unies, sur l’utilisation d’Internet dans les recherches sur la population. Il s’est dit reconnaissant au FNUAP pour l’appui apporté à la CESAP dans les activités opérationnelles qui sont menées en matière de population. La CESAP a reçu de nombreuses demandes d’assistance technique de la part des pays, tels que le Cambodge, la Mongolie et le Viet Nam, et a apporté son aide à l’analyse des données des recensements de l’année 2000. Le représentant a ajouté que la CESAP diffuse très largement des informations démographiques dans la région et publie notamment une revue professionnelle qui vise les responsables politiques, ainsi qu’un bulletin bimensuel pour le grand public.
La CESAP a continué à aider de nombreux centres d’information et a organisé, l’année dernière, la conférence ministérielle sur l’environnement et le développement en Asie et dans le Pacifique à Kita-Kyushu (Japon). Enfin, le représentant a annoncé que les membres des gouvernements ont approuvé l’organisation de la cinquième conférence Asie/Pacifique sur la population, conjointement avec le FNUAP, qui se déroulera à Bangkok (Thaïlande) l’année prochaine et qui permettra de traiter certains problèmes émergents en matière de population, comme la migration internationale, la mondialisation, population et pauvreté, le vieillissement de la population et les disparités régionales dans le développement social.
Mme BATOOL SHAKOORI, Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a indiqué que la mission générale du Service de la population de la CESAO consistait à renforcer les capacités des Etats membres de la Commission à intégrer les questions de population dans les politiques, programmes et plans de développement aux niveaux régional et national ainsi qu'à promouvoir l’engagement des pays arabes à l'égard de la réalisation des objectifs fixés à l’issue des conférences mondiales et régionales y compris la seconde déclaration d’Amman, la CIPD du Caire et la réunion CIPD + 5 de Beyrouth. Les publications produites par le service, au nombre desquelles figurent les Fiches d’information sur les données démographiques et socioéconomiques afférentes ou encore le Bulletin sur la population, mettent en avant les capacités de la région en matière de méthodologies et de techniques démographiques mais aussi permettent d'améliorer généralement la compréhension des tendances les plus significatives dans le domaine de la population, a-t-elle expliqué.
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