POP/794

L'IDEE D'ORGANISER EN 2004 UN EVENEMENT CONSACRE AUX QUESTIONS DE POPULATION EST EVOQUEE A LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT

03/04/2001
Communiqué de presse
POP/794


Commission de la population

et du développement

3ème séance - matin


L'IDEE D'ORGANISER EN 2004 UN EVENEMENT CONSACRE AUX QUESTIONS DE POPULATION EST EVOQUEE A LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT


L’idée d'organiser en 2004 un événement international sur les questions de population a été évoquée ce matin dans le cadre de l’examen par la Commission de la population et du développement du suivi de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement (CIPD).  Des critiques ont été faites sur le principe de l’examen automatique de la mise en œuvre des décisions de 1994.  A l’inverse, l’importance des questions de population et la nécessité de les aborder en prenant en compte la protection de l’environnement et les questions liées au développement ont été réaffirmées.  Des délégations ont fait part de leur expérience en matière de population, d’environnement et de développement.  Le problème de la concentration urbaine et ses effets sur les conditions et le cadre de vie ont été abordés notamment par le délégué du Mexique qui a fait part des mesures prises par son gouvernement pour trouver des solutions adaptées à l’ampleur du phénomène.  Le cas des pays victimes de catastrophes naturelles a été décrit par le délégué du Salvador qui a rappelé que celles-ci avaient des conséquences dommageables à la fois pour la population, l’environnement et pour le développement.  “La richesse principale du Salvador est sa population », a-t-il déclaré, traduisant une idée partagée par d’autres intervenants qui ont également dit que les populations étaient à la fois à l’origine des problèmes et des solutions à ces problèmes.


Un nombre important d'intervenants ont également souligné le fait que les problèmes environnementaux ne concernaient pas seulement les pays où ils survenaient mais qu’ils requéraient une action internationale concertée.  Les délégations suivantes ont pris la parole dans le cadre de cet échange d’expériences :  Malaisie, Indonésie, Allemagne, Lituanie, Croatie, Algérie, Mexique, Philippines, Salvador, Bélarus, Niger, Chine, Portugal, Pays-Bas, Etats-Unis et Turquie.  Les représentants des Etats-Unis et du Brésil se sont exprimés dans le cadre de la fin du débat sur le suivi de la CIPD.  Un membre d’une organisation non gouvernementale, le CICRED, a également pris la parole dans ce cadre.


Le débat se poursuivra cet après-midi à 15 heures et sera suivi d’une table ronde.


SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT (CPID)


Fin du débat


M. PERRY MILLER (Etats-Unis) a défendu la proposition du Bureau de la Commission élaborée lors de sa réunion en septembre concernant la tenue d’une conférence en 2004 sur le thème «Population et développement: les défis du XXIe siècle».  Cela nous donnerait l’occasion de rompre avec le système d’examen automatique qui nous fait parfois examiner pour le plaisir d’examiner, a-t-il déclaré.  Notre décision devrait être guidée par un principe fondamental: quel est l’intérêt de l’examen?  Notre délégation n’est par exemple pas d’accord avec l’idée d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les questions de population.  Mon Gouvernement est par ailleurs convaincu que cette question devrait plutôt être débattue dans un contexte régional comme c’est le cas en ce moment en Amérique du Nord et du Centre, ces réunions donnant l’occasion d’un dialogue fécond.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est associée aux déclarations faites par le représentant de l’Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Elle a expliqué un projet brésilien qui prévoit d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres.  Il est aussi prévu de surveiller l’inscription des enfants en âge scolaire à l’école, a-t-elle précisé.  Sur le plan de la santé, non seulement les mesures de prévention sont poursuivies, mais aussi le traitement du VIH/sida qui est désormais délivré de façon universelle et gratuite.  La représentante a indiqué que les traitements sont accompagnés de la fourniture de formations et de conseils.  Cela a été rendu possible du fait de la commercialisation de médicaments à faible prix, a-t-elle expliqué.  Elle a ajouté que le taux de décès du fait du sida est tombé de 50% et que la transmission du virus a été fortement réduite.  En matière de dynamique démographique, elle a précisé que le taux moyen d’accroissement est tombé à 1,6% par an.  Quant à la distribution spatiale, les Brésiliens vivent surtout dans les zones urbaines, a-t-elle indiqué.  La migration en Amazonie ne provient pas des zones pauvres du Nordeste, mais plutôt des zones du Sud du Brésil, et a diminué au cours des dernières décennies.  En ce qui concerne la politique de lutte contre le déboisement, la représentante a expliqué qu’elle était fondée sur la promotion de l’utilisation durable des ressources forestières.  Enfin, sur la question du financement du développement, les ressources restent insuffisantes, a-t-elle conclu, émettant l’espoir de voir les pays donateurs honorer leurs engagements.


M. COLLUMB (CICRED, Comité international de coopération dans les recherches nationales en démographie) a attiré l’attention sur le fait que le Rapport du millénaire du Secrétaire traitait de la question de l'augmentation de la population et des initiatives environnementales en indiquant que les pays en développement devront augmenter leurs ressources humaines, agraires et en eau pour faire face à leur déficit alimentaire; cela comporte le risque de faire porter les efforts sur les individus et l’environnement, et d’entraîner des déplacements de populations qui peuvent mettre en danger les sociétés, a-t-il averti.  Compte tenu des prévisions démographiques des Nations Unies pour 2050, au niveau actuel de productivité en eau destinée à l’irrigation, les ressources en eau destinées à l’alimentation ne seront plus suffisantes et seuls des progrès substantiels et rapides en termes de productivité hydraulique peuvent fournir des solutions.  Le CICRED se consacre aux interrelations existant entre population, environnement et facteurs socioéconomiques et culturels sous l’angle du développement durable. 

M. Collumb a fait observer que les recherches dans ce domaine sont complexes et rendent nécessaire une approche interdisciplinaire et que ces corrélations n’avaient pas été suffisamment prises en considération.  Il a attiré l’attention de la Commission sur l’outil que constitue le CICRED avec son réseau constitué de 600 centres consacrés à la population localisés à la fois dans les pays développés et les pays en développement. 


L'EXPERIENCE DES PAYS EN MATIERE DE POPULATION: POPULATION, ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT


Débat général


Mme FATIMAH SAAD (Malaisie) s’est associée à la déclaration faite par l’Iran au nom du groupe des 77 et de la Chine.  Elle a expliqué que son pays lutte contre la dégradation de l’environnement notamment en intégrant cette préoccupation à la politique de développement.  La Malaisie est partie à de nombreux conventions et accords visant à protéger l'environnement.  Au niveau national, elle a mis en œuvre des mesures pour préserver ses ressources biologiques.  Cette politique projette par exemple d’avoir une forêt qui recouvre 50% du territoire.  Elle a indiqué que des considérations relatives à l’environnement ont été incluses dans le plan quinquennal de développement de la Malaisie.  Une étude est actuellement en cours sur la façon d’introduire l’impact du développement sur l’environnement.  Il faut éviter les dégâts sur l’environnement à tous les niveaux, a-t-elle ajouté.  Elle a aussi abordé les actions des organisations non gouvernementales et organismes privés qui ont mis en œuvre des programmes de sensibilisation et une approche multidisciplinaire de l’environnement.  Il y a des organismes qui s’occupent particulièrement de l’éducation sur ces thèmes, a-t-elle précisé.  La représentante a enfin exprimé la détermination de la Malaisie à mettre en œuvre les engagements qu’elle a pris à l’occasion de la Conférence du Caire et à soutenir pleinement les délibérations de la présente session.


M. PRIJONO TJIPTOHERIJANTO (Indonésie) a rappelé que le propos principal de la Conférence du Caire était de trouver un équilibre entre les questions de population et une croissance économique et un développement durables.  Nous pensons, a-t-il déclaré, que ces préoccupations sont essentielles à la réorientation des politiques et stratégies en matière de population dans un cadre élargi de la conférence.  Nous pensons également qu’au lieu de se concentrer sur des objectifs strictement démographiques, il faudrait insister sur l’importance du développement humain et familial ainsi que sur la nécessité de changer d’attitude vis-à-vis de la reproduction et de fournir de services de planification familiale de qualité.


Le représentant a particulièrement mis en avant les effets de la crise économique sur la vie de la majorité de la population en Indonésie depuis 1997, notamment celle vivant dans les zones urbaines et sur ses besoins urgents d’aide financière en provenance de donateurs internationaux ou privés.  Cette aide est nécessaire pour que l’Indonésie puisse continuer à mettre en oeuvre le Programme de la CIPD + 5, a-t-il conclu.


Mme CHARLOTTE HOEHN (Allemagne) s’est associée à la déclaration du représentant de la Suède qui a parlé au nom de l’Union européenne.  Selon elle, les questions relatives à la population, à l'environnement et au développement qui sont étroitement liées doivent être examinées dans le cadre de l'ordre du jour.  Elle a expliqué que l’Allemagne étant un des pays hautement industrialisés, elle s’attend à la diminution de sa population à long terme.  C’est aussi un pays développé qui contribue largement à la pollution, a-t-elle remarqué.  Elle a expliqué que son pays veut aider les pays récemment industrialisés à mettre en oeuvre les mesures recommandées su Caire pour résoudre leurs problèmes relatifs à la population, à l’éducation et à la santé.  L’Allemagne souhaite aussi contribuer à la mise en place d’une politique pour le développement économique et un mode de vie durable qui favorise la qualité de vie et permettre de multiplier les chances pour une population globale croissante tout en tenant compte du niveau des ressources écologiques.  Elle a aussi évoqué les innovations technologiques et les changements de mentalité des citoyens qui font partie intégrante de la stratégie.  L’acceptation et la participation sont en fait les composantes essentielles du processus de Rio et le dialogue avec les principaux groupes doit permettre de définir un concept de la durabilité incluant tous les aspects de la société.  En Allemagne, a expliqué la représentante, nous favorisons les formes d’énergie de remplacement, par exemple, et avons adopté un programme de protection climatique qui prévoit de réduire les émissions de monoxyde de carbone.  Mais, a-t-elle remarqué, les problèmes d’environnement ne s’arrêtent pas aux frontières et elle a souligné l’importance d’une collaboration internationale très active.  Il faut donner une importance plus grande au développement durable en tant qu’objectif des Nations Unies, a-t-elle ajouté.  Elle a conclu en souhaitant que les pays industrialisés contribuent réellement à améliorer l’environnement mondial et le niveau de vie des populations qui souffrent le plus de la pénurie de ressources.


Mme RITA ZEMAITYT (Lituanie) a mis en avant le problème de la baisse des naissances qui affecte son pays, entraînant le vieillissement de la population.  Un facteur essentiel du développement économique, a-t-elle fait valoir, est la protection de l’environnement.  Il n’y a pas suffisamment de recherches effectuées en Lituanie dans ce domaine.  La concentration d'oxyde de nitrogène et d'oxyde de soufre dans l’air a progressivement baissé dans les villes lituaniennes, un échantillon sur deux excédant actuellement les niveaux de sécurité.  5% des rivières sont lourdement polluées, 7% légèrement.  L’eau utilisée dans les foyers dans certaines villes contient encore une concentration excessive de fer. 


La représentante a indiqué que les objectifs de la CIPD avaient été intégrés dans la stratégie nationale de développement de la Lituanie mais que la coordination des actions déterminerait la mise en œuvre réussie du Programme d’action.


Mme FRANKA VOJNOVIC (Croatie) a insisté sur l’importance des facteurs écologiques dans les études sur l’environnement.  Elle a indiqué que la Croatie connaissait depuis une décennie une baisse de sa population avec un taux de fertilité de 1,3% en 1999, inférieur au taux de remplacement de la population, ce phénomène étant aggravé par l’émigration.  Ces éléments ont des effets significatifs sur le développement social et économique du pays ainsi que sur l’environnement, a-t-elle fait observer.  Toutefois, nous sommes satisfaits de pouvoir vous dire que la Croatie ne connaît pas de problème de pollution à grande échelle.  Le Plan d’action national en matière d’environnement a fait état de risques en matière de santé liés à la pollution de l’eau, de l’air et du sol, à une gestion inappropriée des déchets, aux nuisances sonores, à l’exposition aux radiations ionisantes et non ionisantes, à la qualité de la nourriture, à l’habitat et aux conséquences de la guerre.  Elle a également indiqué qu’un recensement de la population avait été lancé le 1er avril dernier. 


Mme RACHIDA BENKHELIL (Algérie) a expliqué l’évolution démographique dans son pays, qui a vu son taux d’accroissement naturel réduit de moitié au cours des 15 dernières années.  Le niveau de la fécondité a diminué considérablement et l'utilisation de la contraception a augmenté, a-t-elle précisé.  L’objectif est d’atteindre le niveau de remplacement dans la décennie à venir.  La représentante a indiqué que l’Algérie se concentre sur l’amélioration de l’accès à la santé reproductive, sujet qui est intégré au plan de développement.  Elle a évoqué les déséquilibres de la densité régionale.  Les ressources naturelles demeurent limitées au niveau national, a indiqué la représentante.  Elle a souligné que la forte croissance urbaine et l’industrialisation entraînent les risques inhérents à la pollution et que les maladies respiratoires sont en hausse.  Elle a insisté sur l'importance d’une politique environnementale incluant notamment des économies d’énergie et accompagnée de mesures administratives et fiscales pour dissuader le gaspillage.  Elle a précisé qu’un plan d’action a été adopté dans cinq domaines d’action prioritaire.  A son avis, la promotion d’une culture environnementale est aussi importante et des enseignements sont dispensés à cet égard.  Les associations restent essentielles dans cette action, a-t-elle précisé.  Elle a conclu en déclarant que la qualité de vie dépend des efforts faits aujourd’hui, ce qui exige que l'on accorde une place de choix à la politique dans ce domaine.


Mme ELENA ZUNIGA (Mexique) a indiqué que son pays menait des études et des programmes systématiques pour faire face à sa croissance démographique élevée ainsi qu’à l’inégale répartition de sa population ce qui, conjugué à d’autres facteurs, endommage les écosystèmes du pays tout en affectant ses ressources naturelles et mettant en danger la «durabilité» de son développement dans certaines régions.  Elle a mis en avant les problèmes environnementaux graves que provoque la concentration de la population dans un petit nombre de villes mexicaines.  Pour les résoudre, le Mexique a mené des actions visant à mieux répartir la population dans le système urbain national ce qui a favorisé une meilleure compétitivité des villes intermédiaires et leur revitalisation, a-t-elle indiqué.  Des tâches à priorité élevée sont encore en attente et devront être réalisées à moyen et long termes, a-t-elle fait valoir, et le Mexique redouble d’efforts pour intégrer les approches environnementales dans ses programmes de développement économique et social.


M. TOMAS OSIAS (Philippines) a expliqué que dans son approche pour garantir un équilibre entre population, environnement et développement durable, les Philippines mettent l’accent sur la contribution des organisations non gouvernementales et d’autres organismes privés aux initiatives du Gouvernement.  Il a indiqué que le programme de population a été renforcé par la politique sur la population menée par le Président Gloria Macapagal Arroyo elle-même.  Cette politique est ancrée dans la responsabilité des parents et de la famille.  Le représentant a évoqué une méthode d’approche sur la santé de la reproduction qui est axée sur l’information, l’éducation et le conseil.  Diverses politiques ont été adoptées, a-t-il indiqué, en particulier la Stratégie des Philippines pour un développement durable.  Il a précisé que le Conseil des Philippines pour le développement durable joue un rôle vital dans ce domaine.  Nous avons réussi à renforcer la politique en matière de population par des partenariats, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, les Philippines ont accueilli la Conférence Asie-Pacifiqe pour la santé de la reproduction.  Enfin, il a indiqué que son pays a achevé récemment le premier d'une série de rapports qui devraient permettre d'obtenir une vue d'ensemble des résultats des travaux empiriques réalisés dans le domaine de la population et du développement des Philippines ont également achevé le Programme de gestion de la population, qui établit un cadre grâce auquel l’information de la population et les activités de plaidoyer peuvent s’effectuer de manière plus efficace.


Mme JOSE ROBERTO ANDINO SALAZAR (El Salvador) a fait part des problèmes spécifiques des pays affectés par les conséquences des tremblements de terre. 

El Salvador est un des pays les plus affectés par les catastrophes naturelles auxquelles viennent se surajouter les problèmes sociaux, a-t-elle indiqué.  Dans ce contexte les questions de population prennent une importance extrême et le Salvador a réalisé des efforts importants dans ce domaine.  Il a cité en exemple le Programme national d’éducation à la vie destiné aux jeunes ou encore les brochures d’information réalisées pour lutter contre le VIH/sida et mettre un terme à la discrimination à l’égard des personnes séropositives.  Un processus du réforme du secteur de la santé a été engagé avec l’accent mis sur la santé génésique et sexuelle, a-t-il indiqué, et un Comité institutionnel auquel participe fortement la société civile a été créé.  Un plan national destiné à lutter contre les effets sur l’environnement des catastrophes naturelles a été élaboré et devrait être opérationnel d’ici à l’hiver prochain.


El Salvador reconnaît l’importance de tous les  domaines couverts par le Programme d’action de la CIPD et insiste sur la nécessité pressante d’accorder à ces questions toute l’attention qu’elles méritent, a-t-il déclaré. Les problèmes environnementaux ne connaissent pas de frontières et une action est nécessaire au niveau mondial.  Malgré les dommages subis, la vie continue dans mon pays et la nation est confiante dans sa force collective, a dit la représentante.  La richesse principale d'El Salvador est sa population et c’est elle que nous avons à l’esprit lorsque nous établissons les priorités du budget national. 


M. ANDREI POPOV (Bélarus) a expliqué que le Bélarus considère que la population est un facteur important lorsqu'on examine les questions de l'environnement et que ces dernières ont de leur côté des répercussions sur le processus démographique.  Ces interactions sont à la base de la politique du Bélarus, a-t-il précisé.  Il a indiqué que son pays se préoccupe particulièrement des effets de l’environnement sur la santé, qui sont exacerbés par les conséquences de l’accident de Tchernobyl.  Cette catastrophe a atteint environ 20% de la population, dont beaucoup de jeunes qui continuent à vivre dans les régions touchées, ainsi que des femmes en âge de procréer.  Le Bélarus aurait du mal à venir seul à bout de ce grave problème, a-t-il déclaré, et le besoin d’aide internationale reste important.


M. GARBA-BASSIROU (Niger) a attiré l’attention sur le fait que son pays figurait en avant-dernière position sur la liste publiée dans le dernier rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Il a expliqué que l’économie nationale étant fondée sur l’exploitation des ressources naturelles, celles-ci subissaient une dégradation inquiétante.  Il a cité les principaux facteurs de dégradation de ces ressources, notamment les sécheresses, la désertification, la coupe abusive de bois vert à des fins domestiques, les feux de brousse et enfin la pression démographique.  Les trois quarts des 10 millions d’habitants du Niger sont concentrés sur un quart du territoire national, dans le Sud du pays, a expliqué le délégué.  Le gouvernement a engagé une série de réflexions ayant pour objectif fondamental de jeter les bases d’un processus novateur de planification stratégique et de réforme politique en vue de préserver l’environnement.  Il a été créé dans ce cadre une Direction régionale de l’environnement, a-t-il précisé. 


Le délégué a souligné la croissance démographique extrêmement rapide du Niger, 3,2%, qui se conjugue à une croissance économique lente, moins de 3%,  ainsi que le fort taux d’analphabétisme particulièrement chez les femmes et les équipements insuffisants en matière d’éducation, de santé et d’emploi.  Il a présenté les principales étapes du Futur programme d’assistance du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour la période 2002-2006 et a remercié le Fonds de l’aide apportée à son pays pendant près de vingt ans ainsi que les autres partenaires du Niger dans le domaine du développement.


M. GUOQIANG WANG (Chine) a rappelé qu’au cours des années 80, son gouvernement avait promu la planification familiale et la protection de l’environnement en tant que les deux politiques nationales fondamentales.  Dans les années 90, a-t-il poursuivi, le gouvernement chinois a continué à considérer ces actions comme sa tâche principale et, depuis 1997, il a convoqué, chaque année, le forum sur la population et la protection environnementale.  En ce qui concerne la tendance à la pollution, la Chine est arrivée à la contrôler grâce aux grands progrès qui ont été faits entre 1996 et 2000: contrôle du déversement des polluants, renforcement de la protection de l’environnement écologique par l’adoption de plans et de programmes nationaux, révision de la législation sur la pollution et augmentation des ressources financières allouées à la protection de l’environnement.  Malgré toutes ces actions, le niveau de pollution en Chine demeure assez élevé, a déploré le représentant, situation à laquelle son pays doit faire face dans plusieurs domaines spécifiques.  Il s’agit du changement de la


composition des polluants, de la dégradation de la terre et de la végétation et de la pollution découlant de l’aquaculture.  Il est essentiel de protéger les zones où existent des problèmes dans les rapports entre la population et l’environnement, a-t-il souligné.  Il a indiqué qu’il fallait redresser certaines régions des zones humides et favoriser le développement de l’agriculture écologique.  Il a évoqué le Plan mer bleue, plan d’action pour la protection de la mer de Bohai.


Abordant la question de la population, le représentant a indiqué que le cinquième recensement effectué le 1er novembre 2000, faisait état de 1 295 000 de Chinois.  Le taux de croissance de la population correspond actuellement au taux de remplacement, a-t-il précisé, et la taille des ménages a diminué.  Tout cela prouve que la politique démographique de la Chine donne de bons résultats, même si la surpopulation reste un problème, car la population augmentera dans les prochaines années.  Il a indiqué que le gouvernement renforcera les mesures concernant la population.  La qualité de vie de la population devrait s’améliorer, ainsi que l’éducation.  La Chine est très consciente de sa responsabilité en la matière, puisqu’elle est le pays le plus peuplé du monde, et elle prend les mesures qui s’imposent, a-t-il conclu.


M. FRANCISCO SEIXAS DA COSTA (Portugal) a appuyé la déclaration faite hier par la Suède, au nom de l’Union européenne.  Il a indiqué que le taux de croissance démographique de son pays était bas et que le taux de fertilité s’établissait à 1,5 enfant par femme.  Il a fait part des études entreprises au Portugal sur les questions de population et des mesures prises par le gouvernement, en particulier le Plan stratégique pour la santé de 1998, la législation sur le revenu garanti de 1997, un Plan global pour l’égalité des chances de 1997, le concept du vieillissement actif et l’éducation en matière d’environnement.  Le vieillissement de la population est un sujet de préoccupation et nous comptons participer aux travaux en cours sur ce sujet.  Il est clair que si les facteurs démographiques ne sont pas correctement gérés, ils peuvent se traduire par une dégradation de l’environnement et de la qualité de la vie, a-t-il conclu. 


M. VAN NIMWEGEN (Pays-Bas) a constaté que la population mondiale continue d’augmenter et que des mesures sont à prendre en conséquence.  En ce qui concerne le rapport, il a souhaité donner plus d’importance à l’impact de l’environnement sur la population.  Il ne faut pas sous-estimer, a-t-il averti, les dimensions locales et les spécificités des liens entre les trois facteurs population, environnement et développement.  Il a indiqué qu’aux Pays-Bas, le facteur démographique est pris en considération, mais que des recherches doivent être faites sur les liens entre ces trois facteurs, étant donné que ceci est encore trop récent pour en tirer des conclusions.


M. PERRY MILLER (Etats-Unis) a souhaité que soit mieux ciblée la recherche, en particulier sur l’utilisation des sols.  A son avis, il faut collecter plus de données sur les questions géographiques et spatiales pour se faire une meilleure idée de ce qui est présenté dans le rapport.  La croissance économique mondiale a eu des conséquences variables dans le temps et l’espace, a-t-il noté.   Il a évoqué les changements climatiques, en particulier dans les villes côtières et celles situées à l'intérieur qui sont menacées par les tempêtes tropicales.  Les problèmes qui se posent au niveau des ressources en eau et des forêts nécessitent une coopération entres les Etats.  Il a regretté le manque de collaboration entre


les spécialistes de la population et ceux de l’environnement.  Nous avons un monde jeune, a-t-il remarqué, où la population n’est pas stabilisée, et un monde vieux qui est stabilisé mais qui coûte cher à la sécurité sociale.  Dès lors, il a suggéré de permettre à la population jeune de pénétrer dans les zones de population vieille, sans nier que cela poserait aussi des problèmes.  Il y a de nombreux facteurs relatifs à la transmission des maladies qui menacent différemment les personnes, selon l’endroit où elles habitent, par exemple.  Il a évoqué les bidonvilles et les migrations qui se produisent dans le monde entier.  Dans les centres urbains, il faut mieux gérer l’espace.  Il a souhaité voir développer le concept d’empreinte écologique.  On peut constater des tendances générales sur lesquelles on doit pouvoir s’entendre quant au rapport entre les trois domaines examinés, a-t-il conclu.  Il a invité la Commission à s’intéresser davantage à l’occupation de l’espace et à l’utilisation des sols.


M. KEMAL MADENOGLU (Turquie) a attiré l’attention sur le fait que son pays faisait partie des vingt les plus peuplés du monde et que la population turque s’urbanisait rapidement.  Cette urbanisation rapide expose en général une population qui augmente à une concentration de problèmes environnementaux et exerce une pression sur les ressources, a-t-il souligné.  Les migrations massives vers les zones urbaines ont entraîné aussi des changements profonds dans l’environnement rural avec notamment la conversion de terres agricoles en zones urbaines ou industrielles.


La protection de l’environnement faisant partie de la Constitution, la Turquie a fait des progrès significatifs dans les années 90 en créant le Ministère de l’environnement, en réformant sa législation en la matière ainsi que des instruments de protection, en créant un système d’évaluation d’impact sur l’environnement et en adoptant un plan national.  Toutefois, ces progrès ne sont pas à la mesure de la pression croissante liée aux activités économiques et à la croissance urbaine.  Nous manquons en outre de moyens de contrôle, a-t-il précisé.  Le Plan national d’action sur l’environnement répond aux besoins stratégiques et vient compléter le Plan pour le développement existant en prévoyant des actions concrètes visant à intégrer population, environnement et développement. 


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