LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT TIENDRA SA SESSION ANNUELLE AU SIEGE DU 2 AU 6 AVRIL SUR LE THEME “POPULATION, ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT”
Communiqué de presse POP/791 |
Commission de la population
et du développement
Communiqué de base
LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT TIENDRA SA SESSION ANNUELLE AU SIEGE DU 2 AU 6 AVRIL SUR LE THEME “POPULATION, ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT”
Combien serons-nous sur la Planète Terre au milieu du XXIe siècle? Environ 9, 3 milliards estiment les démographes de l’ONU qui ont revu à la hausse leurs projections de 1998. Lors du Sommet du millénaire en septembre 2000, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont engagés à mettre tous les hommes, femmes et enfants à l’abri du besoin et à n’épargner aucun effort pour éviter qu’ils n’aient à vivre sur une planète irrémédiablement dégradée par les activités humaines. C’est sur les liens réciproques entre la population, l’environnement et le développement économique que la Commission de la population et du développement concentrera les travaux de sa session.
Tous les pays admettent désormais que les questions de population sont au centre des stratégies de développement durable, c’est-à-dire d’un développement qui satisfait les besoins du moment sans compromettre la possibilité pour les générations futures de répondre à leurs propres besoins. La nouvelle conception de la population, de l’environnement et du développement insiste sur les droits de la génération présente, estimant que c’est en jouissant de nos droits aujourd’hui que nous nous acquitterons de nos responsabilités de demain. Ainsi la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) tenue au Caire en septembre 1994 et dont la Commission assure le suivi, a mis fin à la notion de contrôle de la population, reconnaissant que la diminution de la taille des familles ne dépendait pas d’un contrôle mais au contraire d’un choix libre. L’évaluation quinquennale du Programme d’action du Caire, en 1999, a permis de réaffirmer que le développement durable est en grande partie subordonné à la stabilisation rapide de la population mondiale.
Mais il est aussi reconnu que la croissance démographique n’a jamais été nulle part la cause unique des problèmes écologiques et qu’elle doit être considérée en même temps que les niveaux de consommation et la qualité des technologies. Forts des derniers chiffres relatifs au ralentissement de la croissance démographique en cours et aux variantes régionales, les pays présenteront leur expérience au cours d’un débat général et d’une réunion-débat. Ils se pencheront aussi sur la suite donnée à la Conférence du Caire dont l’ambitieux Programme d’action, sur vingt ans, s’appuie sur la promotion de la femme et l’égalité des sexes; sur les activités de la Division de la population du Secrétariat de l’ONU; ainsi que sur son projet de programme de travail pour 2002-2003. Pour ce faire, les délégations disposent d’une série de rapports du Secrétaire général.
6,1 milliards d’individus en 2000, entre 8 et 11 milliards en 2050
Le XXe siècle a été marqué par un accroissement extraordinaire de la population mondiale qui est alors passée de 1,6 milliard de personnes à 6,1 milliards, cette augmentation s’étant produite à raison de 80% depuis 1950. On estime que le taux d’accroissement actuel se situe à 1,2% par an, ce qui correspond à 77 millions de personnes. Cette augmentation est imputable pour moitié à six pays : l’Inde, la Chine, le Pakistan, le Nigéria, le Bangladesh et l’Indonésie. Les régions développées comptent à l’heure actuelle 1,2 milliard d’habitants et ce chiffre ne devrait guère changer au cours des cinquante prochaines années. Toutefois, vers le milieu du siècle, la population de 39 pays parmi lesquels la Fédération de Russie, l’Italie, le Japon et l’Allemagne pourrait être inférieure aux chiffres actuels. La population des régions en développement devrait passer de 4,9 milliards à 8,2 milliards de personnes, ceci représente la variante moyenne. Cette projection suppose que la fécondité continuera de baisser. La population du groupe des pays les moins avancés pourrait presque tripler, passant de 658 millions à 1,8 milliard de personnes et bien qu’on prévoie dans ces pays une fécondité en nette régression.
Trois fois plus de personnes âgées de 60 ans et 5 fois plus de personnes dépassant 80 ans
On prévoit qu’il y aura près de 2 milliards de personnes âgées de 60 ans ou plus en 2050 et que le nombre de celles dépassant 80 ans passera de 69 millions à 379 millions. On comptera en 2050 deux personnes âgées pour chaque enfant.
RAPPORTS
Rapport sur le suivi des questions de population à l’échelle mondiale : population, environnement et développement (E/CN9/2001/2)
Il est souligné dans ce rapport que le vingtième siècle a été un siècle de mutation sans précédent qu’il s’agisse de la croissance démographique, du développement économique ou de l’environnement physique. L’expansion spectaculaire de la production mondiale de biens et services a permis de répondre aux besoins d’une population toujours plus nombreuse et dont les niveaux de vie se sont améliorés, plus ou moins selon les pays il est vrai. A titre d’exemple, le vingtième siècle a consommé dix fois plus d’énergie que le précédent millénaire et il n’y a jamais eu dans l’histoire du monde autant de denrées alimentaires par habitant. Ces évolutions sont allées de pair avec la dégradation de certains aspects de l’environnement physique. Avec la détérioration croissante des ressources agricoles, on peut douter que le rythme de la production alimentaire puisse rester longtemps supérieur à celui de la croissance démographique. Déjà environ un tiers de la population mondiale vit dans des pays connaissant une pénurie d’eau plus ou moins grave. Les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter.
Le rapport appelle l’attention sur les diverses corrélations entre l’évolution démographique, les changements écologiques et le développement économique. Il est manifeste que la population influe sur l’environnement et le développement économique qui à leur tour influent sur la population. La difficulté consiste à identifier les effets réciproques. De façon générale, la croissance démographique est considérée comme le principal moteur de la hausse de la demande agricole. Il importe aussi de reconnaître que, pour faire face aux problèmes environnementaux, les facteurs socio-institutionnels peuvent être plus importants que les aspects technologiques. Les politiques concernant la taille, l’accroissement et la répartition de la population sont des composantes indispensables de l’ensemble des dispositions à prendre pour assurer un développement durable et protéger l’environnement au vint-et-unième siècle et au-delà.
Flux de ressources financières pour l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (E/CN9/2001/3)
Certains progrès, bien que modestes ont été réalisés. L’aide internationale en matière de population a augmenté pour atteindre environ 2,2 milliards de dollars en 1999. Il faut noter l’augmentation considérable du niveau des financements provenant du secteur privé, en particulier des fondations, par rapport à celui de 1998. De même les banques de développement ont augmenté leurs engagements de prêts en 1999. Les estimations des dépenses nationales sont également en progression par rapport à leur niveau de 1998. Mais ce niveau reste très inférieur à l’objectif convenu de 5,7 milliards de dollars que la communauté internationale devait apporter d’ici à l’an 2000 au titre de sa participation au financement des activités relatives à la population et à la santé en matière de reproduction prévues par le Programme d’action de la Conférence. Il est essentiel que tous les gouvernements, ceux des pays donateurs comme ceux des pays en développement, renouvellent l’engagement d’atteindre les objectifs convenus et mobilisent les ressources supplémentaires qui sont nécessaires.
Tendances démographiques à l’échelle mondiale (E/2001/4)
Ce rapport présente les estimations et projections démographiques officielles établies par l’ONU, World Population Prospects : The 2000 Revision.
Outre les chiffres déjà cités, il est précisé que d’ici à 2045-2050, l’espérance de vie dans les régions en développement devrait atteindre 75 ans alors que dans les régions développées, les projections la situent à 82 ans. L’écart entre les deux groupes devrait donc se réduire. L’espérance de vie la plus élevée- 83,5 ans- sera enregistrée en Europe occidentale.
L’impact de l’épidémie de VIH/sida s’aggravera et se traduira par une augmentation de la morbidité et des pertes en vies humaines. Selon les nouvelles projections on devrait enregistrer 15, 5 millions de décès supplémentaires pour les 45 pays les plus touchés. Toutefois en dépit de cette situation, la population de ces pays devrait être supérieure vers le milieu du siècle à ce qu’elle est aujourd’hui. Ce n’est qu’en Afrique du Sud que le taux d’accroissement de la population deviendra négatif au cours de la période 2010-2025, pour redevenir positif par la suite.
Le rapport traite également des migrations qui devraient continuer de se situer à un niveau élevé durant ce siècle. Les régions développées devraient toujours être les principales destinations des migrants internationaux dont le nombre s’accroîtra d’environ 2 millions par an au cours des 50 années.
A l’échelle mondiale, la baisse prévue de la fécondité entraînera une régression du taux d’accroissement annuel de la population qui sera ramené à 0,47% en 2045-2050. L’accroissement de la population devrait se ralentir à la fois dans les régions développées et les régions en développement. Toutefois, si le taux d’accroissement demeure positif pour les régions en développement jusqu’à l’horizon 2050, il devient négatif pour les régions développées après 2025.
Sont également expliquées dans le rapport les hypothèses sur lesquelles repose la Révision de 2000.
Exécution du programme et avancement des travaux dans le domaine de la population en 2000 : Division de la population (E//2001/5)
Le rapport fait le point de l’avancement, en 2000, des activités inscrites au programme de travail de cette Division du Département des affaires économiques et sociales et qui concernent l’analyse des variables démographiques au niveau mondial.; les estimations et projections démographiques mondiales; les politiques démographiques et le développement socioéconomique; le suivi, la coordination et la diffusion d’informations sur la population; et la coopération technique en matière de population.
L’ordre du jour et le calendrier de la session figurent respectivement aux documents E//2001/1 et É//2001/L1.
Le projet de programme de travail de la Division de la population pour l’exercice biennal 2002-2003 figure au document E//2001/6.
Membres de la Commission
La Commission comporte 47 membres, élus sur la base d’une répartition géographique équitable, qui ont un mandat de quatre ans. En 2001, les membres sont les suivants : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Autriche, Bangladesh, Bélarus, Belgique, Brésil, Burundi, Cameroun, Chili, Chine, Croatie, El Salvador, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Ghana, Guinée, Haïti, Inde, Indonésie, Iran, Italie, Jamaïque, Japon, Kenya, Lituanie, Malaisie, Malawi, Mexique, Niger, Nigéria, Ouganda, Pakistan, Pays-Bas, Pérou, Philippines, République de Corée, Royaume-Uni, Suède, Turquie, Ukraine et Yémen.
Le Conseil économique et social, à la reprise de sa session d’organisation pour 2000, a reporté l’élection d’un membre des Etats africains et de deux membres des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes pour un mandat de quatre ans commençant le 1er janvier 2001.
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