LA 54EME CONFERENCE ANNUELLE DPI/ONG, REUNIE EN SESSION EXTRAORDINAIRE POUR CONCLURE SES TRAVAUX, SOULIGNE LA CONTRIBUTION DU VOLONTARIAT DANS LES SITUATIONS D'URGENCE
Communiqué de presse ONG/426 |
LA 54EME CONFERENCE ANNUELLE DPI/ONG, REUNIE EN SESSION EXTRAORDINAIRE POUR CONCLURE SES TRAVAUX, SOULIGNE LA CONTRIBUTION DU VOLONTARIAT DANS LES SITUATIONS D'URGENCE
La 54ème Conférence annuelle du Département de l'information/organisations non gouvernementales (DPI/ONG) a tenu une session extraordinaire, le jeudi
13 septembre 2001. Initialement prévue du 10 au 12 septembre*, la Conférence a dû interrompre ses travaux du fait des événements tragiques survenus à New York mardi 11 septembre. L'objectif visé par cette session extraordinaire était non seulement de clôturer les travaux de la 54ème Conférence intitulée "Les ONG aujourd'hui: la riche expérience des volontaires", mais aussi de démontrer que l'esprit du volontariat et le précieux travail accompli par les Nations Unies et les ONG se poursuivra, même dans les circonstances les plus difficiles.
Seize orateurs dont Mme Nane Annan et M. Mechai Viravaidya, Président de Population and Community Development Association (Thaïlande), se sont adressés à plus de 200 représentants d'ONG, prononçant des discours importants et pleins d'émotion. Les participants ont observé une minute de silence en hommage aux victimes des actes terroristes. De nombreux intervenants ont souligné que les événements des jours précédents avaient montré les Volontaires en action et permis de mesurer l’importance du volontariat, thème au coeur de la Conférence. Les participants ont exprimé leur reconnaissance aux organisateurs pour la décision de tenir ces séances extraordinaires de la Conférence.
A la table ronde animée par M. Benon Sevan, Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité et Directeur exécutif du Bureau chargé du programme Iraq, participaient : M. Mark Bowden, Chef de la Division de la politique et de la recherche, Bureau de la coordination des affaires humanitaires; M. Inwon Choue, Doyen de l'Institut universitaire de recherche sur les ONG, Kyung Hee University, à Séoul, République de Corée; M. Marcos Kisil, Président de l'Institute for Development of Social Investment; et M. Francisco Lopez Bermudez, Secrétaire exécutif de l'Association équatorienne pour les Nations Unies.
A la table ronde animée par Mme Gillian Sorensen, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux relations extérieures, participaient : M. Luis Giay, Président de Rotary Foundation Trustees; Mme Kasia Malinowska-Sempruch, Directrice des programmes, Open Society Institute; M. Serafin Arviola, Coordonnateur, Philippine Youth Peace Advocates; Mme Katarina Nestorovic, organisatrice, Balkan Youth Union; M. Himanshu Singh Dhillon, étudiant; M. Thomas Tchetmi, Président de Presse jeune; et M. Juan Elías Uribe, fondateur de Children’s Movement for Peace.
A la table ronde animée par M.Shashi Tharoor, Chef par intérim du Département de l'information des Nations Unies, participaient : Mme Nane Annan, avocate, artiste, auteur et défenseur des causes de l'ONU et M. Mechai Viravaidya, Président de Population and Community Development Association.
Plus de 2000 représentants de quelque 600 ONG, provenant de 90 pays, étaient inscrits pour les trois jours de cette conférence qui constitue l’événement le plus important relatif aux ONG se tenant au Siège des Nations Unies chaque année. Le thème de cette année mettait en valeur l'Année internationale des Volontaires, en se penchant sur les questions urgentes et parfois controversées qui mettent au défi la communauté mondiale des ONG, dont la plupart sont animées par l'esprit de bénévolat. A l'ouverture de la Conférence, le 10 septembre, M. Kofi Annan, Secrétaire général, et M. Harri Holkeri, Président de la 55ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, se sont adressés aux participants, ainsi que M. Vincente Fox, Président du Mexique intervenant par vidéo-conférence depuis Mexico. Dans son discours liminaire, Mme Sharon Capeling-Alakija, Coordonnatrice exécutive des Volontaires des Nations Unies, a expliqué le cadre conceptuel du débat, portant sur les différentes façons dont les volontaires peuvent apporter leur soutien aux travaux des Nations Unies.
*le communiqué de base publié le 6 septembre 2001 portait la cote PI/1373.
Les ONG aujourd’hui : la riche expérience des volontaires
M. BENON SEVAN, Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité et Directeur exécutif du Bureau chargé du programme pour l’Iraq, a fait observer que le travail effectué par les organisations non gouvernementales (ONG) et des bénévoles n'est pas considéré comme entrant en compétition avec celui effectué par les Nations Unies. En fait, a-t-il fait observer, dans de nombreuses situations, les ONG sont mieux équipées que l'ONU pour agir. Il faut rappeler que bien souvent les activités des ONG ont été considérées comme suspectes, notamment en Iraq ou en Afghanistan, où les autorités n'ont pas compris que l'aide peut être fournie pour des motifs strictement humanitaires sans être influencée politiquement. En Iraq, a-t-il poursuivi, toutes les activités des ONG, y compris leurs activités sociales, étaient considérées comme suspectes. Le travail des ONG est mieux reconnu dans d'autres parties du monde. Le fait que ces personnes s'engagent pour aider leurs semblables, et non parce qu'elles n'ont rien de mieux à faire, a été reconnu et apprécié à sa juste valeur. Finalement, a déclaré
M. Sevan, le plus gratifiant est de voir combien certains ont aidé les autres, ce qui a plus de valeur que le montant de leurs comptes en banque. C'est l'esprit qui anime les volontaires et les ONG.
M. MARK BOWDEN, Chef de l’élaboration des politiques, Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a indiqué que ce Bureau a pour mission de coordonner les efforts visant à apporter une réponse aux catastrophes naturelles et aux crises humanitaires complexes, sachant que cette réponse provient le plus souvent du secteur bénévole. Il a fait remarquer que, dans les premières phases d'une catastrophe, ce sont les communautés et organisations locales qui fournissent la première assistance et le système des Nations Unies est là pour les soutenir, a-t-il ajouté. M. Bowden s'est ensuite demandé comment on peut améliorer les relations entre les Nations Unies et les ONG. Celles-ci constituent une des sources d'information les plus importantes dans les situations d'urgence et permettent d'arriver à de meilleures analyses. En outre, a-t-il noté, les situations d'urgence pendant les guerres, par exemple, sont devenues de plus en plus complexes. Selon lui, l'ONU est alors dans une meilleure position pour négocier un accès aux ONG. Toujours en ce qui concerne la coordination, il a relevé l'importance de celle-ci au niveau de l’élaboration des politiques. Enfin, M. Bowden a rappelé que les Etats Membres doivent honorer leurs responsabilités en ce qui concerne la protection et la formation du personnel humanitaire.
M. INWON CHOUE, Doyen de l'Institut universitaire de recherches sur les ONG, Université Kyung Hee, a déclaré qu’on se souvient surtout du XXe siècle pour ses horribles guerres et conflits armés, dont l'héritage semble perdurer. La culture politique actuelle a cependant subi des changements importants et les ONG ont joué un rôle de premier plan dans cette évolution. Au cours des récentes décennies, les ONG ont contribué à diversifier les questions structurelles abordées par les gouvernements. Celles-ci dépassent désormais largement les questions de survie et s'étendent à tous les aspects de la vie. Malgré cette tendance à la diversification, beaucoup reste à faire. Il faudrait d'ailleurs établir des normes et valeurs en ce domaine.
M. MARCOS KISIL, Président, Institute for Development of Social Investment, a expliqué que cet institut est un organisme qui aide les ONG et les donateurs à collaborer pour apporter une réponse plus efficace aux problèmes de société. Il a également souligné que l’idée de rassembler les ONG était aussi une façon de reconnaître la valeur de leur travail et a évoqué un exemple de mise en place d’un système local d’investissement social dans le cadre duquel les donateurs et les bénéficiaires de huit communautés travaillent ensemble. Des documents relatifs à cette expérience qui peut être utile à toutes les ONG présentes, sont distribuées dans la salle.
M. FRANCISCO LOPEZ BERMUDEZ, Secrétaire exécutif de l'Association équatorienne pour les Nations Unies, représentant la Fédération mondiale des associations pour les Nations Unies, a expliqué que les Associations pour les Nations Unies à travers le monde ont été constituées pour apporter un soutien à l'Organisation, informant les peuples sur son travail, et que ce rôle est particulièrement important à une époque où les questions internationales occupent le devant de la scène. Des volontaires de ces associations dans le monde entier font connaître le travail des Nations Unies et à cet effet coordonnent leurs efforts avec ceux de la société civile et des gouvernements. Un des principaux objectifs des Associations pour les Nations Unies est de promouvoir l’application des recommandations du Millénaire, a-t-il ajouté, de même que les idéaux de la Charte.
L'animateur, M. SEVAN, a mis en garde contre des efforts supplémentaires de coordination. Selon lui, cela n’est pas nécessaire et la coordination risque de devenir une fin en soi. Répondant à une question, il a indiqué que, dans les situations d'urgence, le personnel des ONG devrait bénéficier des mesures d'évacuation et de la sécurité offertes par les Nations Unies, tout en y participant financièrement.
Mme GILLIAN MARTIN SORENSEN, Sous-Secrétaire générale aux relations extérieures, a déclaré que si le volontariat était bénévole il n’était pas sans coût et que l’argent était indispensable pour soutenir le travail des volontaires. Elle a souligné que pour ceux qui souhaitent lancer un projet, le problème était de savoir où et comment on allait trouver l’argent nécessaire, ou plutôt “comment formuler la demande?” reprenant l’expression d’un de ses amis.
Elle a également insisté sur le fait que la question fondamentale portant sur les moyens d’obtenir les fonds pour ces projets sans compromettre les principes était toujours présente, et que dans une démarche de collecte d’argent, il fallait être clair et présenter de manière professionnelle les objectifs et un budget précis.
En conclusion, elle a cité en exemple le soutien déterminant du Rotary au Programme des Nations Unies contre la polio, en précisant qu’une réelle force résultait de la combinaison entre des fonds bien récoltés et des volontaires bien organisés.
M. LUIS GIAY, Président du Conseil d’administration de la Fondation Rotary, a déclaré qu’avec ses 200 branches, le Rotary était la plus ancienne et la plus grande organisation caritative du monde, et qu’elle avait déjà dépensé un milliard de dollars dans divers projets.
Il a également souligné que le Rotary avait collaboré avec l’UNICEF et le Centre de contrôle des maladies dans le cadre de la campagne d’éradication de la polio, et qu’à la surprise générale, deux fois plus d’argent que prévu avait été récolté, avec d’immenses résultats. Il a constaté qu’après 1,5 milliard de dollars et plusieurs années de lutte, la maladie était sur le point d’être éliminée.
Il a enfin attiré l’attention sur la nécessité, dans une démarche de collecte d’argent, de convaincre les gens qu’il s’agissait d’une bonne cause et d’un bon programme, et que le succès du Rotary reposait en grande partie sur sa capacité à convaincre les gens que leurs dons seront bien utilisés et bien dépensés à des fins humanitaires.
Mme KASIA MALINOWSKA-SEMPRUCH, Directrice des Programmes, Open Society Institute, a déclaré que son projet intitulé «The International Harm Reduction Development Program», concentre ses travaux sur des sujets controversés comme la propagation du VIH/sida dans le milieu des drogués par injection, et que son institut avait collaboré avec plus de 162 partenaires, notamment des ONG, en leur procurant des fonds ou une aide technique.
Elle a également constaté que, bien que la zone géographique d’activité sur laquelle se concentrent les travaux de son institution, l’Europe orientale, n’ait pas une tradition d’ONG, la croissance du nombre de ces organisations et le nombre des gens souhaitant apporter leur aide à ceux qui sont dans le besoin était encourageant. Elle a également insisté sur le fait que la collecte de fonds devait aller de pair avec la prise de conscience de l’obligation de rendre des comptes quant à l’utilisation de ces fonds.
Elle a également estimé que le niveau d’expérience des volontaires était très large et qu’il fallait être conscient que les volontaires étaient originaires de tous les milieux sociaux. Elle a aussi rappelé qu’en Europe centrale et orientale, comme en Afrique, des séropositifs et des utilisateurs de drogues avaient offert leur aide à des programmes concernant l’abus des drogues.
Répondant à une question sur les relations sexuelles entre les usagers de drogues intraveineuses, Mme MALINOWSKA-SEMPRUCH a indiqué que son organisation ne pouvait que s'assurer que les groupes avec qui elle travaille s'attaquent à la question de la transmission par voie sexuelle du virus HIV/sida par ces usagers.. Son organisation a tenté de faire en sorte que les groupes d'échange de seringues se préoccupent de cette question.
Répondant à une autre question, elle a dit que, grâce à l'Année internationale des Volontaires, les Nations Unies ont été en contact avec plusieurs organismes bénévoles. Cela a donné lieu à la mise en place d'un réseau solide et à un échange d'informations sur les meilleures pratiques. A son avis, la notion même du volontariat s'étend désormais au monde entier. Le travail bénévole devient aussi de plus en plus respecté. Abordant la question du financement, elle a mentionné qu’outre l'argent, d'autres formes de contributions étaient possibles, notamment sous la forme d'heures de bénévolat, d'oeuvres d'art ou autres objets. Dans tous les pays, il existe au moins quelques personnes riches susceptibles de fournir une contribution et animées de la volonté de changer les choses.
M. GIAY, Président de Rotary Foundation Trustees, a déclaré que dans le cadre de campagnes mondiales de financement comme celles entreprises par son organisme, il faut faire preuve de respect pour les différences culturelles prévalant dans diverses parties du monde.
M. SERAFIN ARVIOLA, Coordonnateur, Philippine Youth Peace Advocates, a fait observer que les enfants ont été les victimes de la violence dans les nombreux conflits survenus dans le monde en ce début de XXIème siècle. Les conflits armés ont fait quelque 2 millions de victimes parmi les enfants et laissé 12 millions d'entre eux sans abri. 40 000 enfants, dont 400 Philippins, meurent de faim chaque jour. La violence a déplacé quelque 91 000 personnes aux Philippines. Il y a 33 millions de personnes au chômage et le taux d'inflation est de 8,1% par an. La moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La dégradation des valeurs familiales aggrave la culture de la violence. Le défi est désormais de trouver les moyens de transformer la culture de la violence en une culture de la paix, a-t-il poursuivi. De nombreuses initiatives de l'UNESCO et des ONG, centrées sur l'éducation, ont tenté de répondre à ce défi ces dernières années.
L'éducation pour la paix doit inspirer les individus et les communautés à consacrer du temps à des activités désintéressées comme le volontariat. Plus de 6000 écoles de quelque 165 pays de par le monde jouent désormais un rôle de chef de file dans la mise en oeuvre d'approches éducatives rénovées incorporant les idéaux de l'UNESCO. Le réseau des écoles associées à l'UNESCO encourage et soutient plusieurs initiatives pour la paix dans le cadre de l'Année internationale de la culture de la paix et l'Année internationale des Volontaires.
Philippines Youth Peace Advocates est un réseau d'individus et d'organisations dont l'objectif principal est de promouvoir la paix et le développement durable. Ses activités viennent en complément du travail effectué par l'UNESCO dans le secteur informel. Parmi les projets entrepris dans ce cadre, on compte l'organisation de conférences et de forums, de rassemblements en faveur de la paix, de dialogues inter-religieux et de sessions de sensibilisation à la parité entre les sexes.
M. THOMAS TCHETMI, Président de la Presse jeune, qui s'exprimait au nom de la jeunesse africaine, a déclaré que dans son pays, la jeunesse était davantage une étape de la vie qu'une catégorie sociale. Bien que la situation économique et sociale sur le continent soit constamment fluctuante, bien que les jeunes aient été sévèrement touchés par l'épidémie de sida, ils restent, a-t-il souligné, enthousiastes et soudés pour combattre ces problèmes et surmonter leurs effets démoralisants. C'est particulièrement évident dans le domaine du volontariat, où la jeunesse est très active dans les projets communautaires et dans les organisations locales.
M. Tchetmi a précisé que bien que la plupart des jeunes volontaires en Afrique soient particulièrement concernés par les problèmes de santé, ils s'intéressent aussi beaucoup à l'environnement, à l'éducation, au développement rural et aux nouvelles technologies. L'objectif de Presse jeune, a-t-il dit, est de promouvoir la communication entre les jeunes et leur participation au développement. L'organisation a été lancée en 1998 dans les lycées puis dans les universités. Elle vient de lancer une campagne nationale visant à créer un forum national de la jeunesse, à réclamer une politique nationale vis-à-vis de la jeunesse ainsi que la mise sur pied de ministères de la jeunesse. Les choses ont commencé à bouger au Cameroun, grâce à des groupes de travail qui tentent d'obtenir que les autorités prennent en compte les préoccupations des jeunes dans leurs programmes politiques.
M. Tchetmi a conclu en espérant que d'ici à la fin de l'année, le rêve de voir au Cameroun la création d'un conseil national de la jeunesse deviendrait réalité.
Mme KATARINA NESTOROVIC, Coordonnatrice de Balkan Youth Union, a déclaré que son organisation avait été fondée il y a seulement sept mois dans le but de promouvoir des activités démocratiques, sociales et culturelles afin d'améliorer le niveau de vie dans sa région.
La population, dans les régions, et surtout les jeunes, n'ont pas encore oublié les peurs et l'isolement de l'ère Milosevic. S'en débarrasser prendra du temps, ce sera dur, a souligné Mme Nestorovic, l'étendue et la profondeur du problème rendront peut-être même nécessaire de changer les textes des livres scolaires. C'est l’une des priorités de Balkan Youth Union. Mme Nestorovic a dit espérer que les jeunes d'autres régions du monde, touchées ou non par la guerre, profitent du travail de son ONG en s'occupant des préoccupations de la jeunesse des Balkans.
Mme Nesterovic a par ailleurs affirmé que son ONG agirait également en faveur de la paix en Europe de l'Est et d'une meilleure compréhension entre les jeunes de sa génération qui ont subi dix ans de guerre continue. Balkan Youth Union a comme principaux objectifs d'établir des liens entre les jeunes de l'ex-Yougoslavie et de travailler à réduire les tensions ethniques et religieuses.
L'ONG a déjà noué des contacts avec des jeunes de Croatie, de Slovénie, de Roumanie et de Turquie entre autres. Beaucoup d'activités du groupe se font en liaison avec d'autres organisations non gouvernementales, régionales et internationales. Réussir à rétablir la communication entre les jeunes de la région a été très important et a permis de créer un forum pour que les jeunes discutent aussi bien de leurs problèmes passés que de leurs centres d'intérêt ou d'autres choses qu'ils pourraient avoir en commun et qui les rapprocheraient.
M. JUAN ELIAS URIBE, Fondateur du Children’s Movement for Peace de la Colombie, a indiqué que beaucoup de gens lui ont demandé ce qui pouvait motiver un jeune à vouloir devenir un volontaire. Il a répondu que c’était quelque chose que l’on avait en soi. Il a souligné la nécessité de leur inculquer les valeurs du volontariat et de l’engagement car, a-t-il estimé, ils ne seront autrement pas capables d’aider les autres demain. Il a enfin indiqué que son objectif était de sensibiliser les gens et d’ouvrir le coeur de tous ceux qu’il rencontre.
M. HIMANSHU SINGH DHILLON, un jeune volontaire de Jaipur, en Inde, a déclaré que ses multiples activités communautaires étaient axées sur l’éradication de la polio aux niveaux local et national. Il a ajouté que le volontariat a toujours été une part de son identité. Enseigner la paix, la compassion et l’amour dès le plus jeune âge, a-t-il poursuivi, permettrait de former des citoyens responsables, et, de cette façon, d’améliorer le sort de l’humanité. En même temps, il a aussi regretté qu’il y ait toujours eu, comme on a pu le voir en Asie occidentale, en Europe orientale et au Cachemire, ceux qui utilisent les vulnérabilités des jeunes idéalistes pour détruire la société plutôt que pour la renforcer .
Il a poursuivi son éloge du volontariat en donnant l’exemple de jeunes qui ont participé à une campagne de vaccination contre la polio et ont aidé les victimes d’attentats terroristes à retrouver le sens de leur propre valeur. Tous devraient oeuvrer, a-t-il ajouté, pour que ces jeunes activistes puissent poursuivre leurs activités volontaires sans entraves.
M. SHASHI THAROOR, Chef par intérim du Département de l’information (DPI) des Nations Unies, s’est dit désolé que la réunion ait lieu dans des circonstances aussi tragiques et a exprimé sa reconnaissance à ceux qui ont pu rester. Ces circonstances n’ont pas rendu le travail des participants futiles, mais au contraire ont permis de réaffirmer son importance, a-t-il ajouté. C'est l'esprit de volontariat qui, en ce moment même, permet à la ville de revivre, grâce aux efforts menés par les secouristes, les dons de sang et les millions d'actes de solidarité que l'on constate chaque jour.
M. Tharoor a ensuite présenté les orateurs.
Mme NANE ANNAN, avocate, artiste, auteur et championne des causes humanitaires, a affirmé que les hommes et les femmes ont besoin de se retrouver les uns les autres pour vivre cette tragédie, chacun puisant sa force dans les autres. Elle a assuré les victimes et leurs familles de son soutien et de ses prières. Dans cette tragédie, a-t-elle poursuivi, ceux qui donnent leur sang et les organisations collectant des dons ont fait la preuve de la diversité du volontariat. Mme Annan a indiqué qu’au cours de ses voyages avec le Secrétaire général, elle a acquis une meilleure connaissance des ONG.
Soulignant que les volontaires donnent de façon désintéressée, elle a fait valoir qu’ils sont aussi enrichis par cette expérience. Pour elle, les actions volontaires à l'égard des enfants sont essentielles, dans la mesure où elles déterminent leur futur. Toujours au cours de ses voyages à l'étranger, elle a pu écouter les espoirs et problèmes exprimés par les enfants. Il faut s'occuper de chaque enfant, a-t-elle insisté en regrettant que les statistiques démontrent que tel n'est pas le cas pour beaucoup qui sont victimes de la faim et de maladies.
En ce qui concerne le VIH/sida, il fait particulièrement des dégâts chez les enfants, a fait remarquer Mme Annan. Elle a aussi estimé que les enfants doivent être protégés de la guerre ainsi que d'autres formes de violence et de sévices. Il doit être mis un terme au trafic concernant les femmes et les enfants. Elle a enfin souligné l'importance de l'éducation pour la survie des enfants et a rappelé qu'il faut protéger la terre, pour leur bien-être.
M. MECHAI VIRAVAIDYA, Président de l’Association de développement communautaire et de la population, s’est fait l’écho de la sympathie qui a été exprimée envers les personnes affectées par les récentes tragédies. Il a ensuite évoqué ses efforts, entamés voilà 25 ans en Thaïlande, qui se sont appuyés sur des volontaires bénévoles, ainsi que sur la permission donnée par le gouvernement aux non-praticiens, de délivrer des ordonnances médicales simples. L’aide de bénévoles, tels que les moines bouddhistes ainsi que 320 000 instituteurs, a été le seul moyen, a-t-il poursuivi, d’atteindre la population.
Dans le combat contre le VIH/sida, a-t-il poursuivi, les volontaires étaient essentiels, du fait de la négation du problème par le gouvernement, la diversité dans ces efforts étant remarquable : assistance aux chauffeurs de taxi, aux hommes d’affaires, aux annonceurs de radio, aux prostituées. Le gouvernement s’est
finalement engagé sur ce qui était essentiellement un effort entrepris par les ONG. Travailler avec le gouvernement, ajoute-t-il, s’est avéré compliqué et m’a permis de beaucoup apprendre, notamment sur la manière d’éviter des positions partisanes, a-t-il ajouté.
Il a ensuite évoqué le besoin de fonds pour soutenir les efforts des volontaires, et a suggéré des stratégies variées de collecte de fonds, incluant l’instauration de liens entre le monde des affaires et les organisations à but non lucratif. Pour conclure, il a indiqué que le Prix Nobel de la paix devrait être décerné à la totalité du mouvement des ONG et que les Nations Unies devraient promouvoir les ONG au sein des Etats Membres.
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