ONG/379

LE COMITE DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPECIAL A GIRLS INCORPORATED ET MARIE STOPES INTERNATIONAL

17/01/01
Communiqué de presse
ONG/379


Comité chargé des organisations

non gouvernementales

773e séance - après-midi


LE COMITE DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPECIAL A GIRLS

INCORPORATED ET MARIE STOPES INTERNATIONAL


Le Comité des organisations non gouvernementales a poursuivi, cet après-midi, l’examen des demandes d’admission au statut consultatif auprès de l’ECOSOC reportées lors de la reprise de session en juin 2000.  Il a décidé d’accorder le statut consultatif spécial à Girls Incorporated, ONG dédiée à la promotion des filles et d’une société équitable ainsi qu’à Marie Stopes International, ONG qui mène des activités dans le domaine de la santé reproductive dans 31 pays. 

Il a, en outre, décidé de reporter l’examen des demandes présentées par Leadership for Environment and Development, Community of Sant’Egidio et In Honor of Mandela Fund.


Le Comité a par ailleurs décidé de clore sans préjudice l’examen de la demande présentée par Youth Federation for World Peace en lui laissant l’opportunité de présenter à l’avenir une nouvelle demande.


Le Comité des ONG se réunira à nouveau demain, jeudi 18 janvier à 10 heures.


Examen des demandes d’admission au statut consultatif reportées de la session de juin 2000


S’agissant de la demande de Youth Federation for World Peace, le Comité a décidé de clore le dossier en laissant à l’organisation l’opportunité de présenter une nouvelle demande.  Le représentant de l’Allemagne a fait observer que la lettre envoyée par l’organisation émane en fait d’un avocat.  Tout en indiquant que la demande de report temporaire que fait l’organisation ne représente aucun problème pour sa délégation, il a exprimé ses réserves quant au dernier paragraphe de cette lettre.  Répondant au représentant de l’Allemagne, le Président a fait remarquer que l’avocat agit comme si l’organisation était son client alors que l’organisation ne devrait pas en principe recourir à un intermédiaire.  Si la représentante de la Bolivie a fait observer que le ton de la lettre est insolent, le représentant de l’Inde a, quant à lui, indiqué que cet avocat aurait dû prouver sa capacité à représenter l’organisation.  Notant qu’il y a une restructuration au sein de l’organisation,  il a considéré que cette organisation n’a pas répondu aux questions posées et qu'il faut clore le dossier.  Le Président, estimant qu’il faut laisser le bénéfice du doute, a proposé de demander à une personne autorisée de répondre à nouveau aux questions.  Le représentant de la Chine a fait observer que la relation entre l’organisation et l’avocat n’est pas clairement établie.  Il estime que le Comité devrait clore le dossier et que l’ONG devrait présenter une nouvelle demande lorsque la restructuration en cours sera terminée.  Le Président a rappelé que le Secrétariat a envoyé deux lettres de rappel les 7 novembre 2000 et 12 janvier 2001 avant de recevoir celle de l’avocat. 


Le représentant de la France s’est associé à la Bolivie et à la Chine.  Il a indiqué que la lettre reçue est extrêmement cavalière et témoigne du mépris des règles qui régissent le Comité.  Il estime que cette demande doit être rejetée.  Le représentant du Pakistan a déclaré que l’organisation doit d’abord se familiariser avec les procédures du Comité et présenter ensuite sa demande.  Il ne faut pas lui accorder le bénéfice du doute, a-t-il déclaré en ajoutant qu’il convient de clore le dossier sans rejeter la demande.  La représentante de l’Algérie s’est interrogée sur l’existence ou non d’autorités agissant au nom de l’organisation.  Est-ce que Mme Elizabeth Hunter demande le statut en son nom propre ou au nom de l’organisation?  Le Président a estimé qu’il conviendrait de classer le dossier sans préjudice de ce que l’organisation pourrait entreprendre à l’avenir.  Le représentant de la Fédération de Russie a, quant à lui, estimé que la lettre conteste le droit du Comité de poser des questions à l’organisation, faisant ainsi naître des doutes quant à sa capacité de se conformer aux obligations de la résolution 1996/31.  Le dossier doit être clos.  Le Président a indiqué que le Secrétariat adressera un message très clair à l’organisation en lui laissant l’opportunité de présenter une nouvelle demande.  Le Comité a donc décidé de clore le dossier.


Le Comité a décidé de recommander l’octroi du statut consultatif spécial à l’organisation Girls Incorporated, sur recommandation de la représentante du Chili qui a estimé que cette organisation peut contribuer aux travaux de l’ECOSOC et que les réponses apportées sont positives.  Elle a été appuyée dans sa démarche par les représentants de l’Inde et du Pakistan.


Saisi de la demande d’admission de l’organisation Leadership for Environment and Development, le Comité a décidé du report de l’examen de cette demande.  A l'instar de la délégation du Pakistan, la représentante du Chili, estimant que les réponses de cette organisation étaient détaillées et satisfaisantes, a appuyé l’octroi du statut consultatif spécial à cette organisation.  Le représentant de l’Inde a souhaité, pour sa part, avoir des éclaircissements sur une subvention accordée sous forme de contrat à l’organisation par la Fondation Rockefeller.  Le représentant de la Chine, tout en estimant que les travaux de cette organisation sont utiles, a exprimé les mêmes réserves que l’Inde concernant la subvention accordée par la Fondation Rockefeller.  La représentante du Soudan a reconnu que cette organisation accomplit du bon travail dans le domaine de l’environnement, du développement et de la justice sociale avant de demander à l’ONG de fournir des exemples concrets de ses activités dans les pays en développement.  Le représentant des Etats-Unis a souhaité informer les délégués sur les procédures suivies par la Fondation Rockefeller qui procède par contrats afin de garantir un suivi des dépenses et des travaux pour lesquels la subvention est accordée.  Il a assuré que, selon lui, il s’agit davantage d’un malentendu sur la terminologie et a appuyé la demande de cette ONG.  Le représentant a suggéré que des questions soient posées rapidement afin que cette organisation puisse répondre avant la fin de l’examen des demandes reportées.  Cette position a été appuyée par la délégation du Chili tandis que le représentant de l’Inde, exprimant ses remerciements à la délégation des Etats-Unis pour les éclaircissements sur les subventions, a souhaité toutefois savoir si les programmes de cette organisation sont gratuits.  La représentante de la Bolivie a appuyé la position du Chili et le représentant de l’Ethiopie a proposé, quant à lui, que des questions supplémentaires soient envoyées à l’organisation.  La représentante de Cuba a rappelé que dans le cas où une délégation exprime des doutes, il faut les prendre en compte et retarder la procédure.  Le Président du Comité a décidé de reporter cet examen jusqu’à ce que les réponses de l’organisation parviennent au Secrétariat.


Entamant l’examen des demandes d’admission au statut consultatif reportées de la session de juin 2000 dont les représentants sont présents dans la salle de conférence, le Comité a décidé de reporter l’examen de la demande du Community of Sant’Egidio dans l’attente d’informations complémentaires.  En effet, le représentant du Pakistan a demandé des précisions sur les finances de l’ONG, notamment en ce qui concerne les sources non gouvernementales de financement.  La représentante de l’Algérie, rappelant que la résolution 1996/31 stipule que les ONG qui bénéficient du statut consultatif ne doivent pas exercer des activités politiques, a demandé un certain nombre de précision notamment en ce qui concerne le rôle politique que l’organisation joue et ses activités avec les prisonniers africains. 


Sur l’invitation du Président, le représentant du Community of Sant’Egidio a présenté ses excuses pour le manque de détails qu’il est en mesure d’apporter et a expliqué qu’il demanderait à son responsable à Rome d’apporter les précisions nécessaires.  Il a cependant confirmé que les intentions de son organisation dans toutes ses initiatives visent la paix.  Il a expliqué qu’elle déploie des efforts pour établir des relations avec des gouvernements de par le monde.  Toute entité qui intervient dans un conflit a un rôle délicat, a-t-il fait observé en précisant que son organisation n’intervient que sur la demande de sources variées telles que des entités religieuses, des gouvernements Il a expliqué que l’intervention de son organisation auprès de prisonniers africains répond à leur préoccupation d’égalité.  Concernant les finances de l’organisation, il a expliqué que beaucoup d’organisations non gouvernementales italiennes sont des fondations venant en aide à des organisations à but non lucratif.  Il a finalement suggéré à tous les représentants d’adresser leurs questions à son organisation afin qu’elle soit en mesure d’apporter une réponse détaillée.  Suite à cette intervention, le Président a suggéré que les délégations adressent leurs questions au Secrétariat qui les communiquera à l’ONG et a reporté l’examen de cette demande dans l’attente des réponses de l’ONG.


Le Comité a recommandé d’accorder le statut consultatif spécial à l’organisation Marie Stopes International, après avoir entendu sa représentante pour l’Amérique du Nord.  Au cours du débat, la représentante du Soudan a demandé à la représentante des informations sur le développement des activités de cette organisation en Afrique et, plus particulièrement, au Soudan.  Le représentant de l’Inde s’est prononcé en faveur de l’octroi du statut consultatif spécial rappelant qu’au cours des officieuses, il avait expliqué que l’organisation MSI développe de grands projets en Inde basés sur des structures locales et des démarches participatives.  La représentante de l’Algérie a souhaité quant à elle obtenir des publications émanant de cette organisation.  Prenant la parole à son tour, la représentante de la Bolivie a apporté son soutien à cette organisation qui assiste les familles à très faible revenus et a souhaité savoir si MSI comptait étendre ses activités sur le territoire bolivien.  La représentante du Chili a, assuré l’organisation que sa délégation appuie pleinement l’octroi du statut consultatif spécial pour le travail extraordinaire qu’elle accomplit.


La représentante de l’organisation MSI pour l’Amérique du Nord a précisé que le FNUAP et le gouvernement du Soudan ont demandé à MSI d’installer des unités cliniques de proximité dans ce pays dont le financement sera assuré par le FNUAP.  Elle a rappelé que le recrutement du personnel se fait localement et que MSI dépend essentiellement du conseil local.  Concernant la documentation, elle a ajouté, qu’elle avait remis quelques rapports au Secrétariat du Comité.  Pour ce qui est des activités en Bolivie, elle a indiqué que leur extension dépendait étroitement de nouvelles sources de financement.


La représentante du Soudan a remercié la représentante de l’ONG pour ses explications et souhaité obtenir davantage de détails sur les activités de commercialisation et de promotion.  Le représentant de l’Ethiopie s’est dit prêt à appuyer l’octroi du statut spécial consultatif spécial à cette ONG et a souhaité savoir si MSI compte étendre ses activités à d’autres pays d’Afrique.  La représentante de MSI a précisé que les activités de commercialisation se limitent au marketing social des préservatifs et des contraceptifs et que les activités africaines de MSI sont réduites pour l’instant au Soudan et à la Namibie en dépit des projets de montage en cours dans d’autres pays.


La représentante de l’Algérie a souhaité avoir des informations relatives au chapitre “fonds non limités” figurant dans le budget.  La représentante de MSI a répondu que ces fonds non limités sont versés sans restriction quant à leur utilisation.  Après avoir entendu les explications de sa représentante le Président du Comité a proposé au Comité d’accorder le statut consultatif spécial à l’organisation MSI.


Le Comité a décidé de reporter l’examen de la demande présentée par In Honor of Mandela Fund (IHMF) jusqu’à ce qu’elle ait obtenu l’autorisation d’utiliser le nom de l’ancien Président Mandela. 


Le représentant de l’Afrique du Sud, a exprimé ses préoccupations quant à l’utilisation du nom de l’ancien Président Mandela qui contrevient aux lois en vigueur en Afrique du Sud concernant la protection du nom.  Cette organisation, qui est immatriculée aux Etats-Unis, n’a aucun lien avec l’ancien Président, a-t-il fait observer.  La seconde préoccupation est liée à l’existence d’activités de l’organisation en Afrique du Sud alors qu’aucun des projets ne s’est traduit concrètement dans ce pays.  De l’avis de sa délégation, le Comité sera mieux placé pour évaluer la contribution de cette organisation à l’ECOSOC une fois que des projets auront été mis en oeuvre en Afrique du Sud et auront produit des résultats.  Le Président a souligné que si l’Afrique du Sud dispose d’une loi concernant l’utilisation du nom de Nelson Mandela et que cette organisation n’a pas été autorisée à l’utiliser, le Comité n’est pas en mesure de statuer sur cette demande.  Le représentant de l’Allemagne a estimé qu’il faut donner la possibilité au représentant de l’ONG de s’exprimer avant de voir si le Comité peut ou non de statuer.  La représentante de l’Algérie, faisant observer que l’organisation déclare n’être présente dans un seul pays, a demandé des précisions sur la raison d’être du statut international de l’organisation.  Reprenant la parole, le représentant de l’Allemagne a demandé un complément d’informations sur l’utilisation du nom de Mandela et sur le degré de mise en oeuvre des programmes.  Il a notamment demandé à l’ONG de fournir des exemples concrets de programmes mis en oeuvre.  Il a par ailleurs demandé des éclaircissements sur l’importance des relations entre l’organisation et les représentants de l’Etat.  Pour sa part, le de l’Ethiopie a, pour sa part, demandé des précisions sur les dépenses de l’organisation, étant donné qu’aucun programme n’a été mis en oeuvre en Afrique du Sud.


La représentante de l’In Honor of Mandela Fund a expliqué que l’avocat de l’organisation doit prendre contact avec celui de l’ancien Président Mandela pour régler la question de l’utilisation du nom de l’ancien Président.  La mission de l’organisation vise à aider les plus pauvres d’Afrique du Sud, a-t-elle rappelé.  Répondant à l’Algérie en ce qui concerne le statut international de l’organisation, elle a précisé que six autres pays d’Afrique, dont le Mozambique, ont pris contact avec l’organisation pour mettre en oeuvre des projets du type de ceux prévus en Afrique du Sud.  Elle a, en outre, expliqué que les membres de l’Organisation sont pour le moment Américains mais que l’origine des membres de l’organisation seradiversifiée.  Pour ce qui est de la mise en oeuvre des projets, elle a expliqué qu’ils attendent de régler la question du nom avant d’agir sur place.  Quant au financement, elle a expliqué que les dons consentis à l’organisation représentent déjà 10 millions de dollars, ce qui devrait suffire pour construire l’école.  Suite à cette intervention, le Président a expliqué que compte tenu du fait que la question de l’utilisation du nom de Mandela n’est pas résolue, le Comité doit reporter l’examen de la demande du nom de Mandela, sera à même d’agir. 


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