CES FEMMES QUI VEULENT CHANGER LE VISAGE DU MAINTIEN DE LA PAIX
Communiqué de presse OBV/194 |
PI/1327
WOM/1269
CES FEMMES QUI VEULENT CHANGER LE VISAGE DU MAINTIEN DE LA PAIX
Le Président du Conseil de sécurité appelle à jeter un regard critique
sur cette instance dominée par les hommes
Combien de femmes occupent des postes de Représentants permanents des Nations Unies ? Combien en avez-vous vu sur la photo du Sommet du millénaire ? a interrogé le Président du Conseil de sécurité, M. Volodymyr Yelchenko, qui intervenait dans le cadre de la commémoration annuelle de la Journée internationale de la femme, organisée par l’Equipe spéciale interorganisations sur les femmes et la parité entre les sexes et qui s’est déroulée aujourd’hui au siège de l’ONU à New York sur le thème «Les femmes et la paix: les femmes gérant les conflits ». Jetons donc un regard critique sur cette instance encore très dominée par les hommes et dont la responsabilité première est le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a poursuivi le Président qui a lancé un appel pour que la Journée internationale de la femme soit l’occasion de réaffirmer que les droits des femmes sont la responsabilité de tous et que combattre toutes formes de violence à leur égard est le devoir de l’humanité dans son ensemble. Il a indiqué que dans une déclaration faite aujourd’hui, le Conseil appelle à une mise en oeuvre rapide de sa résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité.
La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Louise Fréchette, a de son côté dénoncé le sort réservé aux femmes pendant les conflits, des femmes qui sont fréquemment les premières victimes des attaques armées et des violations des droits de l'homme, a-t-elle déclaré. Les femmes et les filles paient toujours le prix le plus fort dans les conflits armés et ceux-ci ont atteint une ampleur jamais atteinte depuis la dernière guerre mondiale, a soutenu le Président de l’Assemblée générale, M. Harri Holkeri.
La sous-représentation des femmes dans les niveaux élevés de prise de décisions en général et plus particulièrement dans les opérations de maintien de la paix, a été très généralement dénoncée; dans un même temps, a rappelé M. Holkeri, des études montrent que la participation des femmes aux opérations de prévention des conflits et de maintien de la paix améliorerait notablement l’efficacité de ces opérations. Pour Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, trois défis majeurs doivent maintenant être relevés afin de promouvoir dans le même temps la cause des femmes et la paix: accroître le nombre de femmes dans les ministères et les institutions de la défense, promouvoir la prise de conscience sur les avantages de l’intégration des femmes dans les opérations de maintien de la paix, et entreprendre des recherches sur ce thème.
Les intervenants ont généralement salué l’adoption, le 8 mars 2000, de la résolution du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, “une étape majeure dans la démarche visant à mettre fin à l’absence flagrante des femmes dans les processus de résolution des conflits”, de l’avis de M. Shashi Tharoor, Chef par interim du Département de l’information qui animait le débat, “et une première ébauche de ce que doit être la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décision et dans tous les aspects du maintien de la paix, y compris en tant que Représentantes spéciales et Envoyées spéciales du Secrétaire général”.
Une illustration de la spécificité de l’approche féminine du maintien de la paix a été fournie par Mme Asma Jahangir, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies et récipiendaire du Prix de la paix du millénaire de l'UNIFEM. Mme Jahangir a vigoureusement dénoncé «l’intoxication culturelle d’agressivité» que subissent les femmes. Elle a souligné la nécessité de lutter contre le syndrome de l’ennemi, la politique de la haine, la transmission des antagonismes. «Prendre les armes pour une femme, c’est le contraire de prendre le pouvoir. La tolérance des femmes au niveau de la militarisation est au niveau zéro. C’est pourquoi, nous voulons que la face du maintien de la paix soit changée.
La représentante de Leitana Nehan Women’s Development Agency de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Mme Helen Hakena, également récipiendaire du Prix de la paix du millénaire de l’UNIFEM, a remis à Mme King une pétition de 150 000 signatures appuyant pleinement les recommandations de la résolution du Conseil de sécurité.
Ont également pris part au débat : Mme Elizabeth Rehn, ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général en Bosnie-Herzégovine, Mme Felicity Hill, de la Ligue internationale de femmes pour la paix et la liberté et Mme Theresa Kambobe, du Programme des Volontaires des Nations Unies.
Journée internationale de la femme
Les femmes et la paix : les femmes gérant les conflits
Déclarations
Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a vigoureusement plaidé en faveur de la reconnaissance du rôle qui revient aux femmes en matière de maintien de la paix et de règlement des conflits. Il est tout à fait regrettable que les femmes soient fréquemment les premières victimes des attaques armées et des violations des droits de l'homme, a-t-elle fait remarquer, se félicitant toutefois du jugement historique du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie rendu récemment, qualifiant le viol de crime contre l'humanité. Soulignant que les femmes peuvent constituer un facteur de paix, elle s'est félicitée des progrès réalisés en vue de renforcer leur rôle dans la consolidation de la paix et a salué la résolution du Conseil du sécurité allant dans ce sens. Mme Fréchette a salué le rôle que jouent les femmes dans le règlement du conflit en Somalie, où elles ont créé un réseau pour coordonner une stratégie en vue d'établir la paix et au Guatemala, où les femmes ont activement contribué à mettre un terme à la guerre civile. Il est nécessaire de mettre à profit ces expériences afin d'intégrer les femmes dans toutes les négociations de paix de par le monde, a ajouté Mme Fréchette, et notamment à l'ONU où il faut augmenter le nombre de femmes dans les opérations de maintien de la paix et dans tous les domaines d'intervention de l'ONU. Soulignant que la prise de responsabilité des femmes est essentielle et qu'il s'agit là d'un investissement à long terme, elle a en conclusion déclaré qu'aucune stratégie de développement ne pourra réussir si elle n'accorde pas une place prépondérante aux femmes.
M. HARRI HOLKERI, Président de l’Assemblée générale, a jugé particulièrement approprié le thème retenu cette année pour la Journée internationale de la femme : « Les femmes et la paix : les femmes gérant les conflits » dans la mesure où il implique que les femmes ne sont pas et ne doivent pas être considérées comme de simples victimes ou des cibles désignées des conflits armés. Toutefois, lorsque cela se produit, a-t-il déclaré, il faut que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice et à cet égard, il salue la décision historique du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qui a jugé le mois dernier que le viol était un crime contre l’humanité.
Les femmes et les filles paient toujours le prix le plus fort dans les conflits armés et l’ampleur de ceux-ci n’a d’ailleurs jamais été aussi grande depuis la dernière guerre mondiale, a poursuivi M. Holkeri. Dans le même temps, des études montrent que la participation des femmes dans les opérations de prévention des conflits et de maintien de la paix améliorerait l’efficacité de ces opérations et de leurs résultats. Pour mieux gérer les conflits, il est crucial de mettre en oeuvre l’engagement, pris il y a plus de cinq ans, lors de la quatrième Conférence mondiale de Beijing sur les femmes. Des progrès ont été réalisés, par exemple, en matière de formation sur les questions liées à l’égalité des sexes ou encore par la création d’unités consacrées à ces questions dans quelques opérations de maintien de la paix de l’ONU. J’ai eu l’occasion de rendre visite à l’ATNUTO au Timor oriental, a indiqué M. Holkeri, et de me rendre compte par moi-même de l’importance de l’analyse et de l’expérience apportées par chaque sexe dans une opération complexe de maintien de la paix. L’égalité entre les sexes et le respect des droits humains des femmes et des filles d’une part et la paix d’autre part sont étroitement liés et il est essentiel pour parvenir à une paix durable, de comprendre parfaitement ces questions dans des périodes de transition et de reconstruction de la nation.
M. VOLOKYMYR YEL’CHENKO (Ukraine), Président du Conseil de sécurité, a fait observer que, cinquante ans après la rédaction de la Charte des Nations Unies, on ne donnait toujours pas à la sagesse et aux talents des femmes l’occasion d’exprimer leur pleine mesure. Les femmes sont toujours sous-représentées dans les domaines dont est saisi le Conseil de sécurité et dans les autres instances des Nations Unies au niveau de prise de décision que ce soit dans le cadre de la prévention et du règlement des conflits ou dans la phase de réconciliation d’après conflit. Combien de femmes occupent des postes de Représentants permanents auprès des Nations Unies ? a-t-il interrogé. Jetons donc un regard critique sur cette instance encore tellement dominée par les hommes et dont la responsabilité première est le maintien de la paix et de la sécurité internationales : le Conseil de sécurité. En excluant presque toutes les femmes des problèmes de sécurité, c’est la moitié de la population mondiale qui est exclue des décisions affectant directement leur vie, a fait valoir M. Yel’chenko.
Après avoir évoqué les conséquences des conflits sur les femmes : les atteintes à leurs droits, l’esclavage sexuel, les violences perpétrées contre elles, le Président du Conseil de sécurité a lancé un appel pour que la Journée internationale de la femme soit l’occasion de réaffirmer que les droits des femmes sont la responsabilité de tous et que combattre toutes formes de violence à leur égard est le devoir de l’humanité dans son ensemble. Le Conseil de sécurité doit porter une attention accrue à la question des femmes et de la paix, a-t-il déclaré. Je tiens à vous informer dans ce contexte du fait que, dans la déclaration faite aujourd’hui, le conseil de sécurité insiste sur la nécessité d’une mise en œuvre rapide de la résolution 1325 du Conseil de sécurité par tous les acteurs concernés et insiste auprès des institutions et agences pertinentes de l’ONU pour qu’elles prennent en compte cette résolution dans leurs domaines respectifs.
Par leur prise en compte active de la question des sexes et leur promotion des droits des femmes, les Nations Unies et les gouvernements enrichiront la liberté, la justice et le progrès social, la tolérance et la dignité, a conclu M. Yel’chenko, émettant l’espoir que tous les dirigeants du monde saisiront cette opportunité pour rendre le monde plus fort, un monde qui doit relever le défi de la mise en œuvre d’une conception de la sécurité pour le XXIème siècle.
MME ANGELA KING, Sous-Secrétaire générale, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, s'est félicitée de ce que le rôle des femmes dans la consolidation de la paix soit désormais reconnu et affirmé par la résolution 1325 du Conseil de sécurité. Regrettant cependant que les femmes restent à la périphérie des opérations de maintien de la paix, elle a déclaré qu'une perspective sexospécifique devait être mise en oeuvre à toutes les étapes de la gestion des conflits, insistant pour que les points de vue des femmes, au même titre que ceux des hommes, soient pris en considération. Les consensus historiques atteints lors de conférences ou sessions extraordinaires pour la promotion des femmes comme celle de Beijing sont louables, a ajouté la Sous-Secrétaire, en notant avec regret que les résolutions ne se traduisent pas toujours directement en mesures concrètes et que les changements sont parfois lents. Selon Mme King, trois défis majeurs doivent maintenant être relevés afin de promouvoir dans le même temps la cause des femmes et la paix: accroître le nombre de femmes dans les ministères et les institutions de la défense, promouvoir la prise de conscience sur les avantages qu'il y a à intégrer des femmes dans les opérations de maitien de la paix, et entreprendre des recherches sur ce thème. Mme King s'est en conclusion prononcée en faveur d'un suivi étroit de la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité et a demandé que l'on détermine les grandes lignes d'un plan visant à étudier la question des femmes dans les conflits armés, afin que la prise de conscience ne se limite pas à une journée, mais soit poursuivie par des efforts réels pour intégrer les femmes dans les processus de consolidation de la paix.
M. SHASHI THAROOR, Chef par interim du Département de l’information, s’est félicité de ce que ce Département ait pu travailler avec les membres de l’Equipe spéciale interorganisations sur les femmes et la parité entre les sexes, permettant ainsi à cet événement de voir le jour. Il a fait observer qu’au cours de ces dernières années et, grâce à l’effort concerté des Nations Unies, des gouvernements et des organisations non gouvernementales de par le monde, était née une nouvelle prise de conscience du rôle multiple que les femmes «peuvent et doivent jouer» dans l’effort complexe de maintien et de restauration de la paix dans les communautés en conflit.
En octobre dernier, la résolution du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité a montré que le rôle central des femmes dans les processus de paix commence à être reconnu aux plus hauts niveaux, a fait valoir M. Tharoor. Cette résolution 1325 du Conseil de sécurité constitue une étape majeure dans la démarche visant à mettre fin à l’absence flagrante des femmes dans les processus de règlement des conflits et de recherche de la paix alors qu’elles-mêmes souffrent de façon disproportionnée de la violence des conflits. Elle fournit une première ébauche de ce que doit être la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décision et dans tous les aspects du maintien de la paix, y compris en tant que Représentantes spéciales et Envoyées spéciales du Secrétaire général. Elle implique qu’une formation incluant la prise en compte des questions liées à la parité des sexes soit apportée non seulement au personnel des opérations de maintien de la paix, aux policiers et aux militaires, mais également au personnel civil. La résolution implique également que les négociations et la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix prennent en compte ces questions ainsi que l’ensemble des rapports soumis au Conseil de sécurité.
Nous allons entendre aujourd’hui, a indiqué M. Tharoor qui animait le débat, des femmes venues des quatre coins du monde. Elles vont nous dire comment leurs demandes peuvent devenir réalité. Ce sont des femmes qui ont oeuvré sans répit et en première ligne pour apporter à la gestion des conflits un point de vue lié à la parité des sexes. Elles ont été témoins de conflits et de violences sur le terrain et ont été personnellement engagées dans la lutte pour le rétablissement de la paix à l’intérieur de leurs propres communautés et entre des communautés différentes. Elles vont partager avec nous leurs expériences sur ce qui a fait de la campagne contre la violence à l’égard des femmes et en faveur de la participation des femmes aux processus de paix, une telle force de changement.
Mme Elizabeth REHN, ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général en Bosnie-Herzégovine, a rendu hommage aux onze femmes ambassadeurs auprès des Nations Unies. Elle a salué la Déclaration de Windhoek et la résolution 1325 du Conseil de sécurité, précisant que la participation des femmes à la diplomatie préventive est essentielle si l'on veut parvenir à une paix durable. Elle a demandé au Secrétaire général et aux Etats Membres de faciliter leur participation et leur représentation à des postes de responsabilité. Faisant valoir que la reconstruction matérielle est inutile quand les familles sont séparées et les êtres humains détruits psychologiquement, elle a regretté que la destruction des êtres humains continue et que, par exemple, les mines fassent encore des victimes. Mme Rehn a fait référence aux femmes de Finlande qui se sont constituées en organisations non-gouvernementales, apportent leurs services à toutes les victimes de catastrophes et aident à la gestion des traumatismes causés par des expériences tragiques. Mme Rehn a déclaré que la prise en compte des femmes victimes de guerre est essentielle à l'établissement d'une paix durable et, notant que les Accords de Dayton ne font pas mention des femmes, elle a indiqué que c'est sans doute là une des raisons pour lesquelles la mise en oeuvre de ces Accords se heurte à de grandes difficultés
MME FELICITY HILL, Représentante de la Ligue internationale de femmes pour la paix et la liberté, a insisté sur le rôle essentiel des femmes dans le processus de reconstruction des sociétés, après des conflits. Elle a demandé que le texte de la résolution 1325 du Conseil de sécurité soit lu et largement diffusé, et a exhorté les femmes à l'utiliser pour ouvrir de nouvelles portes. Il faut que cette résolution contribue à la nomination de femmes à tous les niveaux, notamment dans les tribunaux, a indiqué Mme Hill.
MME ASMA JAHANGIR, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, a dénoncé l’utilisation traditionnelle des femmes dans les conflits armés. Dans certains cas, a-t-elle expliqué, elles servent d’intermédiaires et parfois de monnaie d’échange dans les négociations, leur mariage à la partie adverse faisant partie de l’accord. Ce n’est pas ce rôle que doivent jouer les femmes dans les conflits, a tenu à rappeler Mme Jahangir.
Le Rapporteur spécial a évoqué le courage dont font preuve les femmes dans les situations de conflits et a rendu compte d’expériences personnelles dans le cadre de son travail au Timor oriental ou ailleurs dans le monde. Elle a vigoureusement dénoncé «l’intoxication culturelle d’agressivité» que subissent les femmes. On voit à la télévision des femmes déclarer en pleurant qu’elles sont fières d’avoir leurs fils qui ont donné leur vie pour leur pays; une mère dire qu’elle est heureuse d’avoir perdu la vie de son fils pour quelque chose que l’on appelle un pays, est injuste et inadmissible, a-t-elle déclaré. Cela ne doit plus se produire. Il faut lutter contre le syndrome de l’ennemi, la politique de la haine, la transmission des antagonismes. A ce sujet, elle a évoqué des rencontres entre femmes indiennes et pakistanaises auxquelles elle a participé, précisant que le discours sur la paix des femmes est différent. Pour une femme, prendre les armes c’est le contraire de prendre le pouvoir. La sécurité, c’est avoir des droits politiques, pouvoir sortir dans la rue et non comme beaucoup de femmes, devoir rester enfermées à la maison sous prétexte d’être à l’abri du danger. La
tolérance des femmes en matière de militarisation est au niveau zéro. Nous voulons donc que la face du maintien de la paix soit changée, a souligné Mme Jahangir.
Mme THERESA KAMBOBE, Responsable du Programme des Volontaires des Nations Unies, en poste au Timor oriental, a salué le travail des volontaires, secteur où les femmes font preuve d’un activisme remarquable. Elle s’est félicitée de ce que la résolution 1325 du Conseil de sécurité ait donné, au Timor oriental, plus de poids aux revendications des femmes au sein de l’administration des Nations Unies et ait conféré une nouvelle légitimité aux demandes et aux mesures liées à la parité des sexes. Mme Kambobe a évoqué les difficultés spécifiques au Timor où la population dans son ensemble a été violemment brutalisée, et où les femmes ont été violées. Les conséquences de la guerre ne sont pas les mêmes pour les hommes et pour les femmes, a-t-elle fait remarquer, précisant que les femmes qui ont mis au monde des enfants à la suite d’un viol ont été mises au ban de leurs familles et n’ont pas été réintégrées. Dans un pays totalement détruit, sans infrastructure et extrêmement patriarcal, les femmes sont devenues des cibles principales de violences et leur statut a connu une régression par rapport à ce qu’il était avant la guerre. Il est crucial que toutes les femmes vivant dans des sociétés patriarcales et dans des situations post-conflit s’unissent, a-t-elle conclu, afin de faire front et de ne pas perdre tous leurs acquis d’avant-guerre.
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