L’AFRIQUE DEMANDE LA RECONNAISSANCE DE L’ESCLAVAGE, DU COLONIALISME ET DE L’APARTHEID COMME VIOLATIONS “LES PLUS GRAVES ET LES PLUS MASSIVES” DES DROITS DE L’HOMME
Communiqué de presse HR/4512 |
L’AFRIQUE DEMANDE LA RECONNAISSANCE DE L’ESCLAVAGE, DU COLONIALISME ET DE L’APARTHEID COMME VIOLATIONS “LES PLUS GRAVES ET LES PLUS MASSIVES” DES DROITS DE L’HOMME
Dakar, 24 janvier 2001 - M. Moustapha Niasse, Premier Ministre du Sénégal, a clôturé aujourd’hui les travaux de la réunion préparatoire africaine à la Conférence mondiale contre le racisme, la xénophobie, la discrimination raciale et l’intolérance qui y est associée, qui s’est tenue pendant trois jours à Dakar, Sénégal. Dans son allocution de clôture, M. Niasse a trouvé fort « séduisante » l’idée de mettre sur pied des mécanismes visant à aider le continent africain à surmonter les nombreux handicaps qu’il traîne du fait, en grande partie, de l’esclavage et de la colonisation dont ses populations ont été victimes, pendant de trop longues années. » Plus de quarante délégations gouvernementales, dix institutions nationales, seize rapporteurs spéciaux de la Commission des Nations Unies aux droits de l’homme ainsi que des représentants des organes de supervision des traités, et des observateurs de l’Union européenne, des États-Unis, du groupe des Etats d’Asie, et du groupe des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes étaient présents à la réunion.
Dans la déclaration finale, les représentants des gouvernements africains demandent que la conférence contre le racisme invite « la communauté internationale dans son ensemble à reconnaître pleinement que les injustices historiques de la traite des esclaves, du colonialisme et de l’apartheid sont au nombre des formes institutionnalisées de violations des droits de l’homme les plus graves et les plus massives. » La déclaration demande également des «excuses explicites des anciennes puissances coloniales ou de leurs successeurs qui ont commis ces violations. » La réunion régionale africaine recommande la mise sur pied de mécanismes de suivi sur les questions relatives au racisme et à l’esclavage. Le texte final traite également, entre autres, de l’éducation aux droits de l’homme, de la question des conflits ethniques, des violations des droits de l’homme en particulier des femmes, et de la lutte pour la démocratie.
Mme Mary Robinson, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a plaidé, dans son discours de clôture, pour « un monde libéré de toute discrimination et de tout préjugé et véritablement solidaire dans son destin. »
En marge de la réunion régionale, Mme Robinson a rencontré les organisations non gouvernementales africaines pour discuter de la coopération mutuelle sur les travaux de préparation à la Conférence mondiale contre le racisme. Le forum des ONG, qui a précédé la conférence régionale, et à laquelle près de cent cinquante
représentants de la société civile ont participé, a adopté sa propre déclaration et son propre programme d’action et a recommandé que la Conférence de Durban reconnaisse l’esclavage, la traite négrière, et la colonisation, dont le continent africain et sa diaspora ont souffert, comme crimes contre l’humanité.
La Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée se tiendra à Durban (Afrique du Sud) du
31 août au 7 septembre 2001.
De plus amples informations sur la Conférence mondiale contre le racisme sont disponibles sur Internet à www.unhchr.ch.
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