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GA/SM/242

LA LUTTE CONTRE LES MALADIES INFECTIEUSES EXIGERA DE LA VOLONTE, DES RESSOURCES ET DES CAPACITES A DECLARE, LORS DU SOMMET DES DIRIGEANTS AFRICAINS, LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE

04/05/2001
Communiqué de presse
GA/SM/242


                                                            AIDS/6


LA LUTTE CONTRE LES MALADIES INFECTIEUSES EXIGERA DE LA VOLONTE, DES RESSOURCES ET DES CAPACITES A DECLARE, LORS DU SOMMET DES DIRIGEANTS AFRICAINS, LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE


Déclaration du Président de l’Assemblée générale, M. Harri Holkeri (Finlande) au Sommet africain sur le VIH/sida, la tuberculose et les autres maladies infectieuses, le 26 avril à Abuja (Nigéria) :


Le thème de ce Sommet des dirigeants africains – VIH/sida, tuberculose et autres maladies infectieuses – est au coeur de la Déclaration du millénaire, dans laquelle les chefs d’État et de gouvernement du monde entier ont déclaré non seulement qu’ils entendaient réduire de moitié la proportion de la population mondiale qui vit dans la pauvreté, mais également que, d’ici à 2015, ils auraient arrêté la propagation du VIH/sida, du paludisme et des autres grandes maladies, et commencé à inverser la tendance actuelle. Dans cette déclaration est mentionné le cas particulier de l’Afrique qui, aujourd’hui encore, comme elle le fut par le passé, est en proie à de nombreux problèmes, dont la lenteur de la croissance économique et la forte incidence de maladies dévastatrices.


La pauvreté, la santé et le développement économique et social sont étroitement liés. La perte de revenu entraînée par la tuberculose dans les communautés pauvres est à elle seule estimée à quelque 12 milliards de dollars. Quand, dans un pays, la proportion des malades du VIH/sida atteint 20 % ou plus, son produit intérieur brut annuel (PIB) peut chuter de 1 %. Dans certains pays africains, ces chiffres sont aujourd’hui une réalité.


La propagation de l’épidémie du VIH/sida a dépassé toutes les prévisions. En Afrique subsaharienne, l’espérance de vie diminue actuellement, en grande partie à cause de cette maladie : elle était de 59 ans au début de l’année 1990 et sera, d’après les prévisions, de 45 ans seulement en 2010. On prévoit qu’à cette date-là le nombre d’orphelins du sida atteindra 40 millions, en Afrique seulement. Ces chiffres illustrent clairement les effets dévastateurs du VIH/sida. L’épidémie ne détruit pas seulement des individus, elle détruit des sociétés entières.


Je suis convaincu que savoir c’est pouvoir, y compris dans la lutte contre la propagation des maladies infectieuses. Il faut redoubler d’efforts pour informer les jeunes et ceux qui n’ont pas encore contracté la tuberculose, le VIH/sida ou une autre maladie transmissible. Nous devons utiliser la technologie de l’information et de la communication. Les nouvelles méthodes d’échange de connaissances à l’échelle mondiale, associées aux radios communautaires et aux autres modes de communication traditionnels, permettent de diffuser efficacement l’information, de partager des expériences et d’apprendre les uns des autres.


Des millions de personnes sont mortes à la fleur de l’âge parce qu’elles ne savaient pas. Elles ne savaient pas comment la tuberculose et le VIH/sida se transmettent; elles ne savaient pas comment se protéger, même si elles en avaient peut-être la possibilité; et elles ne savaient pas qu’elles étaient porteuses de la maladie et qu’elles la propageaient. On peut se servir des écoles pour faire circuler l’information. Je pense que, si l’on introduit dans les programmes scolaires une éducation sanitaire relative à ces maladies mortelles, et si l’on prend des mesures visant à améliorer les services de base et les conditions dans lesquelles les gens vivent et s’alimentent, la situation peut évoluer positivement.


Il est incontestable que la seule manière d’améliorer notablement la santé des enfants, des familles et des nations dans leur ensemble est d’élever le niveau d’instruction des filles et des femmes. Toute stratégie visant à éliminer la pauvreté et à améliorer la santé des populations doit donc nécessairement inclure des objectifs à long terme concernant leur éducation. L’école est plus qu’un lieu où l’on apprend à lire et à écrire. Elle peut être le lieu où mettre en oeuvre des programmes d’éducation sanitaire, des campagnes de vaccination et des programmes nutritionnels. C’est à l’école que les enfants et les jeunes devraient acquérir des compétences pratiques.


Par ce Sommet, les dirigeants africains expriment clairement leur volonté de s’attaquer aux problèmes de la tuberculose, du VIH/sida et des autres maladies transmissibles. Certains pays africains font état d’expériences heureuses qui ont montré combien le dynamisme des dirigeants d’un pays détermine sa capacité à tirer le meilleur parti possible de ressources pourtant modestes, et à inciter sa population à lutter contre la maladie. Nous savons que la prévention porte ses fruits. Certaines communautés à faible revenu ont réussi à diviser par cinq le nombre des décès causés par la tuberculose, et à faire diminuer de 80% le taux de contamination par le VIH. Nous pouvons et devons faire connaître ces cas exemplaires afin qu’ils servent à d’autres.


À l’automne dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de tenir une session extraordinaire sur le VIH/sida. Les conclusions de ce Sommet d’Abuja constitueront un apport essentiel et précieux au document final de cette session en cours d’élaboration dans le cadre d’un processus intergouvernemental, avec l’aide de deux distingués et compétents ambassadeurs; je veux parler de l’Ambassadeur Ka, Représentant permanent du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations Unies, parmi nous au Sommet, et de l’Ambassadeur Wensley, Représentant permanent de l’Australie auprès de l’Organisation des Nations Unies.


Les préparatifs de cette session extraordinaire sont organisés selon des modalités inhabituelles qui reflètent l’urgence du problème de l’épidémie du VIH/sida. On s’emploie, en ayant recours aux dernières technologies de l’information et de la communication, à faire en sorte que des gens du monde entier puissent y participer.


Dans le cadre de la session extraordinaire, se tiendront des tables rondes interactives au cours desquelles on débattra des questions suivantes : prévention; soins et accès aux médicaments; volet droits de l’homme du problème; développement économique et social; et moyens. Ces thèmes reflètent les valeurs fondamentales en lesquelles nous croyons tous, telles qu’elles sont clairement énoncées dans la Déclaration du millénaire : liberté, égalité, solidarité, tolérance et partage des responsabilités.


La session extraordinaire sur le VIH/sida sera la manifestation d’un partenariat entre les gouvernements, les organisations multilatérales et internationales, les acteurs non gouvernementaux et le secteur privé. Le document final qui en émanera traduira l’engagement de tous de lutter contre le VIH/sida.


La lutte contre la tuberculose, le VIH/sida et les autres maladies infectieuses graves exige plus qu’une simple volonté. Elle fait appel à des ressources et des capacités. Ce Sommet et la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le VIH/sida contribueront considérablement à la préparation de la Conférence sur le financement du développement, qui devrait se tenir au cours du premier trimestre de l’année prochaine.


Je conclurai en mentionnant une autre session extraordinaire de l’Assemblée générale, consacrée à l’examen quinquennal d’Habitat, la Conférence sur les établissements humains, qui aura lieu, au début du mois de juin, avant la session sur le VIH/sida. Dans la Déclaration du Millénaire, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé d’améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis. Ce faisant, nous diminuerons également le risque de propagation des maladies infectieuses, dont la tuberculose et le VIH/sida. La Déclaration du Millénaire reflète la volonté politique des nations du monde. Il leur appartient maintenant de la mettre en oeuvre.


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