En cours au Siège de l'ONU

DH/287

LE DOCUMENT DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LES ENFANTS DEVRA ETRE INNOVATEUR, PRAGMATIQUE, ET REFLETER UN CONSENSUS

31/01/2001
Communiqué de presse
DH/287


Comité préparatoire de la session

extraordinaire de l'Assemblée générale

consacrée aux enfants

Deuxième session de fond

5e séance - matin


LE DOCUMENT DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LES ENFANTS DEVRA ETRE INNOVATEUR, PRAGMATIQUE, ET REFLETER UN CONSENSUS


Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui, en septembre, sera consacrée aux enfants, a poursuivi ce matin, ses travaux, concluant ses discussions sur les modalités générales d'organisation de la session extraordinaire.  Les délégations ont ensuite commencé à présenter leurs vues sur les conclusions qui devraient être adoptées par la session spéciale, commentant l'avant-projet de ces conclusions, élaboré par le bureau et intitulé «un monde fait pour l'enfant».


Après la brève présentation de ce document par la Présidente du Comité,

Mme Patricia Durrant (Jamaïque), une majorité de délégations ont déclaré que la session extraordinaire sur les enfants devait se tenir autour de thèmes faisant l'objet de consensus clairs.  Le représentant de l'Algérie a relevé à ce propos que des concepts qui ne font pas l'unanimité ne devaient pas être inclus ou mentionnés dans le projet de document de la session extraordinaire.  Le concept de sécurité humaine par exemple, a dit le représentant, n'est pas encore clairement défini, reconnu ou accepté sous une forme claire par tous les Etats Membres.  Le consensus existant sur les droits des enfants, que toutes les sociétés humaines et Etats reconnaissent  et travaillent à améliorer, ne devrait pas être prétexte à l'introduction dissimulée de sujets faisant encore l'objet d'un débat sur la scène internationale.  Pour sa part, le représentant du Japon a déclaré que son pays fondait sa politique en faveur de la protection et du développement de l'enfance sur le concept de sécurité humaine qui, pour lui, est l'expression de l'ensemble des politiques visant à assurer aux enfants, aux adolescents, aux hommes et aux femmes, la jouissance d'une existence dans la paix, la sécurité et le respect des droits humains.   Le Japon, a poursuivi le représentant, estime d'autre part que le projet de document de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux enfants, doit être revu et remanié de manière à le rendre plus innovateur et plus opérationnel et pragmatique.


Pour donner toutes les chances de réussites au processus préparatoire et à la tenue de la session extraordinaire, la délégation du Canada a annoncé le versement par son gouvernement d'une donation d'un demi-million de dollars au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).  Plusieurs délégations ont mis en relief l'importance de réaffirmer les engagements pris par la communauté internationale en faveur du développement social et humain. 


En fin de séance, le Comité a entendu la déclaration du Vice-Ministre de la santé de l'Autorité palestinienne qui a dénoncé les violences dont sont victimes les enfants palestiniens, dont plusieurs centaines ont perdu la vie ou seront handicapés à vie du fait des conséquences d'affrontements avec les forces israéliennes dans le territoire occupé.  Le représentant d'Israël a répondu que ce sont les milices palestiniennes armées qui ont pris la responsabilité de recruter des enfants pour les mettre au premier plan des affrontements.


Les délégations dont la liste suit ont pris la parole au cours de la réunion de ce matin: Inde, Zimbabwe, Mali, République-Unie de Tanzanie, Belgique, Bangladesh, Pérou, Brésil, Philippines, Iraq, Sri-Lanka, Indonésie, République dominicaine.  Les représentants du Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), du Rotary International, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des ONG "Child Rights Caucus", et "Caucus on Children and Armed Conflicts" se sont aussi exprimés.


Le Comité préparatoire poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.


Débat


MME VEENA S. RAO, Secrétaire conjointe du Département du développement de la femme et de l'enfant du Gouvernement de l'Inde, a expliqué que son pays a élaboré un rapport national sur les droits des enfants qui met en exergue le régime juridique spécial mis en place par le Gouvernement.  L'Inde déploie depuis un certain nombre d'années des efforts pour que ces droits ne restent pas simplement virtuels au niveau constitutionnel, mais pour qu'ils soient traduits effectivement dans la vie de tous les jours des enfants indiens.  Les problèmes que rencontrent l'enfance en Inde sont essentielle ceux liés à la malnutrition, qui entraîne un taux de mortalité assez élevé dans certaines parties du pays et a des répercussions sur leurs scolarisation.  L'Inde demande à l'UNICEF un soutien spécial à cet égard pour éliminer la malnutrition comme elle a pu éliminer la poliomyélite.  Le Gouvernement indien a mis en place, d'autre part, un programme spécial pour l'amélioration de la vie des petites filles et des adolescentes.  Ce programme touche aux secteurs de l'éducation, de la santé, de la prévention du travail des mineurs et de l'âge du mariage.  Complexe, pluraliste et multiculturelle, l'Inde travaille à mettre en place des stratégies respectant son fédéralisme et ses politiques de décentralisation.


M. PAULINUS SIKOSANA, Secrétaire permanent du Département de la santé et du bien-être des enfants du Zimbabwe, a fait référence au rapport de son pays qui a déjà été remis au Secrétariat des Nations Unies.  Malgré les progrès réalisés, a-t-il indiqué, l'aggravation de la pauvreté et de l'endettement, la mondialisation et la pandémie de VIH/sida freinent beaucoup les avancées dont les enfants sont bénéficiaires.  Il a précisé que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a classé le Zimbabwe comme une nation inégalitaire où la richesse est mal répartie.  Des mesures ont été prises pour améliorer cette situation de fait, mais l'endettement du pays rend les choses plus difficiles.  Le Gouvernement est donc très limité dans ses actions.  Le représentant a relevé que la question de la promotion des enfants est de nature humanitaire et la responsabilité en incombe aux Etats et la communauté internationale.  En conséquence, il faut déployer des efforts concertés pour identifier les moyens d'agir en faveur des enfants du Zimbabwe, a-t-il conclu.


MME MADINA LY TALL, Représentante personnelle du Président du Mali, a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine fait par l'Iran.  Le Mali, a rappelé Mme Ly Tall, a coprésidé le Sommet mondial pour les enfants en 1990.   Le pays a, à la suite de ce Sommet, a élaboré un Plan d'action national en faveur des enfants et créé une Commission interministérielle pour la mise en œuvre de son plan.  Les grands axes des actions menées au Mali en faveur de l'enfance ont trait essentiellement à la survie de l'enfant, qui inclut la lutte contre le VIH/sida et le paludisme, le renforcement des programmes de vaccination, l'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement.  Ces actions se poursuivent par des politiques visant à augmenter le taux de scolarisation, et en particulier celui des fillettes; la protection de l'enfant, dont fait partie la réforme du droit de la famille; un plan de lutte contre le trafic d'enfants, et le renforcement du secteur de la justice.  Le Mali tient d'autre part à faire état du lien qui existe entre la prolifération des armes légères et la situation des enfants, et notamment de ceux affectés par les conflits ou enrôlés dans les forces en présence.


M. DAUDI MWAKAWAGO, République-Unie de Tanzanie, s'est associé à la déclaration du groupe des 77 et de la Chine et a précisé avoir organisé, en 1991, un sommet national pour les enfants dans son pays, qui a donné lieu à une série d'engagements en leur faveur.  Les nombreuses difficultés que la Tanzanie rencontre, comme la qualité de l'eau et la pandémie de VIH/sida, sont des obstacles que le Gouvernement tente de surmonter avec l'aide de l'UNICEF.  Le public est sensibilisé et des campagnes sont réalisées pour accroître la couverture vaccinale, a-t-il indiqué.  Il a précisé que, pour 2025, le Gouvernement s'est notamment engagé à établir un système scolaire primaire gratuit et universel.  Les ressources humaines et financières ont manqué jusqu'à présent pour avancer plus avant dans les objectifs qui avaient été fixés pour les années 90, a-t-il déploré.  Le gouvernement a donc décidé de se concentrer sur la lutte conte la pauvreté, ce qui devrait bénéficier aux enfants.  Enfin, le représentant a estimé qu'il fallait que les enfants puissent profiter de leur enfance.


M. EDDY BOUTMANS, Secrétaire d'Etat à la coopération au développement de la Belgique, a relevé que la communauté internationale a le devoir d'agir en faveur des enfants touchés par les conflits et, de façon générale, qu'il faut agir dans l'intérêt supérieur de l'enfant.  Il a indiqué qu'en Belgique, cet intérêt de l'enfant était pris en compte dans la politique, la législation et les programmes.  En ce qui concerne les pays en développement, il a estimé qu'il fallait les appuyer dans la réalisation du rapport relatif à l'application de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant, notamment en prévoyant des budgets et en mettant à leur disposition des experts internationaux et locaux. 

M. Boutmans a insisté sur l'importance du droit à l'éducation primaire, car, a-t-il dit un enfant alphabétisé comprend mieux le monde qui l'entoure, prend mieux conscience de ses droits et sait mieux se défendre et évoluer dans la société.


Enfin, le représentant a fait référence au rapport de la Belgique préparé en vue de cette réunion, précisant que des progrès ont été réalisés sur le plan institutionnel et législatif dans l'application de la Convention, en ce qui concerne la protection de l'enfance et de la jeunesse.  En revanche, a-t-il poursuivi, beaucoup reste à faire concernant les enfants non accompagnés demandeurs d'asile et les enfants victimes de la précarité économique.  Il a conclu en réaffirmant le devoir de créer un monde respectueux, devoir de solidarité internationale.


Le représentant du Rotary International a estimé que des évolutions dangereuses pour la vie des enfants s'étaient produites ces dernières années sur la scène internationale, notamment en matière économique.  Le Rotary participe à des campagnes de vaccination dans de nombreuses nations du monde, comme en Inde, où il travaille avec des organes du système de l'ONU comme le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).  On estime que la polio pourrait disparaître de la surface du globe en ce début de nouveau millénaire, et le Rotary est heureux de faire partie des efforts qui sont déployés en ce sens.  Le volontariat semble être la voie à suivre pour fournir aux enfants du monde les services dont ils ont besoin pour être protégés de la maladie et des impacts négatifs de la pauvreté, et le Rotary est d'avis que les ONG ont un rôle de plus en plus important à jouer sur la scène mondiale.


Débat sur les conclusions qui seront adoptées par la session extraordinaire


M. EHSANUL HAQ, Bangladesh, Secrétaire du Ministère des affaires des femmes et des enfants, a estimé que le Comité doit examiner sous une perspective nouvelle les défis qui se posent à l'amélioration de la vie des enfants en ce nouveau siècle.  Un consensus se dégage déjà sur les questions touchant à l'éducation des enfants, à leur droit à la protection et à une nationalité.  Mais des lacunes persistent et il y a un décalage entre les droits accordés aux enfants par les textes et leur application par les Etats et les sociétés dans la réalité quotidienne.  Trop d'enfants sont encore victimes de violences et de conflits.  Les enfants doivent, dès leur plus jeune âge, être bénéficiaires de tous les droits et avantages qui leur permettront de devenir des adultes responsables et bien portants.  La dernière décennie que le monde a traversée a pêché par le manque d'engagement de la communauté internationale envers le bien-être des enfants.  Cela doit être corrigé.


M. ABDALLAH BAALI, Algérie, a rappelé que les conférences organisées sous l'égide de l'ONU dans les années 90 ont abouti à de nouvelles mesures et initiatives concrètes.  La délégation de l'Algérie considère que le Sommet mondial de septembre prochain devrait emprunter le même cheminement, en intégrant les stratégies arrêtées à Beijing +5 et Copenhague +5.  En ce qui concerne le document préparé par le Bureau, il constitue à son avis une bonne base pour les négociations futures.  Cependant, l'Algérie aurait aimé que l'évaluation de la situation des enfants dans le monde prenne également dûment compte des rapports nationaux sur l'application du Plan d'action de 1990.  Le représentant s'est ensuite préoccupé de la situation des enfants dans les pays en développement et particulièrement en Afrique, que le document n'a malheureusement pas pris en compte.  Beaucoup reste à faire, a-t-il indiqué, particulièrement en matière de santé et d'éducation.  Par ailleurs il a estimé que la Convention sur les droits de l'enfant doit être reflétée dans les législations nationales de tous les Etats parties.


S'agissant des nouvelles perspectives, il faudrait selon lui éviter l'introduction de concepts controversés, tels que celui de la "sécurité humaine" dont les contours sont encore flous.  Sur la création d'un mécanisme de suivi indépendant au niveau international, le représentant pense qu'il ferait double emploi avec les sessions de suivi au niveau de l'Assemblée générale, alors qu'on plaide aux Nations Unies pour la rationalisation des méthodes de travail.  Le représentant a indiqué qu'il préfèrerait que des informations soient fournies sur une base volontaire, lors de la présentation des rapports périodiques.  S'agissant de l'établissement d'indicateurs, ils doivent être discutés et élaborés par les Etats membres selon lui.  Enfin, il a estimé que tous les objectifs ne pourront voir le jour que s'il existe une mobilisation nationale et internationale, notamment sur le plan des ressources.


M. JORGE VALDEZ CARRILLO, Pérou, a, au nom des Etats membres du Groupe de Rio, déclaré que ces pays souhaitaient que des consensus se dégagent sur le document examiné, qui doit porter sur les droits universellement reconnus aux enfants.  Le lien entre droits civils et politiques et droits économiques doit être clairement souligné.  Nous devons orienter les engagements que nous prenons vers la santé, et une éducation de qualité, qui relèvent de l'esprit de la Convention relative aux droits de l'enfant et reflètent aussi les engagements pris lors du Sommet pour le développement social de Copenhague.  Le texte qui va être discuté doit clairement refléter les engagements internationaux des grandes conférences des années 90.  L'intégralité des droits doit être réaffirmée; la sexospécificité et la santé génésique doivent être reconnues comme droits fondamentaux des adolescents.  Concernant l'éducation des enfants, nous estimons qu'il faut affirmer le droit à l'éducation qui doit être obligatoire et gratuite. Les enfants doivent aussi jouir de la liberté d'expression et de choix et être protégés de toute forme d'exploitation et de violence.  Le rôle de l'Etat comme promoteur et protecteur des droits de l'enfance doit être énoncé et clairement reconnu, et sur le plan économique, le Groupe de Rio estime que la question du poids de la dette extérieure, qui obère les finances des pays en développement et porte atteinte aux investissements en faveur de l'enfance, doit être réglée.


MME LANDON PEARSON, Représentante personnelle du Premier Ministre du Canada, a félicité le Bureau et l'UNICEF pour le travail accompli depuis la première session de fond du Comité préparatoire en juin dernier.  Elle a toutefois remarqué que le projet de conclusions ne remplit pas les conditions posées initialement (texte court, succinct et axé sur l'action).  Elle a donc proposé d'alléger la structure du texte et d'étayer le contenu.  Il faudrait tout d'abord renforcer la partie qui traite de notre ambition, a-t-elle suggéré.  Pour la deuxième partie sur "le défi à relever", elle aimerait qu'elle traite directement des objectifs fixés lors du Sommet mondial et comprenne les trois éléments qui ont été si bien étayés durant les débats du mois de juin: faire l'inventaire des progrès accomplis, tirer des enseignements de nos succès et de nos échecs et faire le point sur les problèmes les plus importants qui surgissent.


La troisième partie devrait réaffirmer les principes envers lesquels nous nous sommes déjà engagés dans le cadre des traités et protocoles internationaux relatifs aux enfants.  Mme Pearson a indiqué qu'une des priorités du Canada est de s'assurer que les filles et garçons puissent exercer leurs droits à une participation active aux décisions qui concernent leur vie.  Sur la dernière partie, elle a suggéré un plan d'action réalisable, en reprenant tous les objectifs fixés lors du Sommet mondial.  A son avis, il est essentiel de disposer de stratégies clairement définies pour atteindre ces buts.  Le Canada fournira plus tard d'autres suggestions pour le projet de conclusions.  Mme Pearson a enfin annoncé le versement par le Canada d'une contribution de 500 000 dollars à l'UNICEF au titre de la réalisation de la session extraordinaire, par l'intermédiaire de l'Agence canadienne de développement international.


MME MARIA LUZIA RIBEIRO VIOTTI, Brésil, a souligné que les gouvernements en coopération avec la société civile et le monde des affaires, doivent, par le biais de processus démocratiques et participatifs, développer plus avant les stratégies d'amélioration du bien-être des enfants.  Il est toutefois impératif, a-t-elle déclaré, d'établir un système économique international favorable et de diminuer les disparités en son sein.  A cette fin, les pays développés devraient renouveler leurs efforts pour accroître les flux d'aide officielle au développement et l'accès aux marchés, en particulier agricoles.  La session extraordinaire en faveur des enfants devra se concentrer sur la réduction de la pauvreté et la prise d'engagements concrets pour répondre aux besoins des enfants.  Les stratégies qui seront définies devront s'inspirer de la Convention relative aux droits de l'enfant et de ses Protocoles facultatifs.  Une attention particulière devra être accordée aux questions relatives à l'adoption et à la restitution des mineurs de même qu'au trafic des enfants qui doit être éradiquée.  Au Brésil, une grande partie des objectifs du Sommet mondial des enfants ont été atteints.  Les taux de mortalité infantile et maternelle ont été significativement réduits, l'éducation de base est pratiquement universelle, les disparités en termes de représentation des deux sexes à l'école ont été éliminées, les campagnes de vaccination ont produit de bons résultats, en particulier l'élimination de la poliomyélite et un cadre légal a été mis en place pour favoriser la participation des enfants et des adolescents.  La phase finale du processus de consultations qui permettra au Brésil de soumettre son rapport national au Secrétariat est actuellement en cours et le représentant spécial du Président devrait être nommé dans les semaines à venir. 


L'anniversaire du Sommet mondial en faveur des enfants doit être l'occasion d'analyser les raisons pour lesquelles les objectifs définis en 1990 ne sont pas encore tous atteints, de renouveler les engagements ainsi que de formuler de nouveaux objectifs prenant notamment en compte le phénomène de la mondialisation.  A cet égard, il conviendra d'accorder une attention particulière à la révolution en cours des technologies de l'information et la prévention de leur usage pour diffuser des violences contre l'enfant et l'adolescent.  La délégation du Brésil estime que les conclusions de la session extraordinaire devront être aussi concises que possible et orientées sur les actions à prendre.  Elles devront formuler un ordre du jour ambitieux mais réaliste et mettre en place de nouvelles normes de coopération internationale.  Le Brésil,  qui estime que l'avant-projet de conclusions est une bonne base de discussions, se félicite qu'y soit reconnu le besoin de briser le cycle de la pauvreté en une seule génération ainsi que les effets négatifs de l'exclusion sociale et économique sur les droits des enfants.  Il inclut des questions préoccupant particulièrement le Brésil, notamment l'éducation de base et les questions relatives aux adolescents, l'éducation des filles, l'épidémie de HIV/Sida, l'usage des stupéfiants et les besoins spécifiques des enfants handicapés.  La délégation du Brésil encourage vivement la participation du secteur privé et de la société civile dans les stratégies de promotion et de respect des droits de l'enfant.  Elle estime, en outre, que les conclusions de la session extraordinaire devront prendre particulièrement en compte les questions de parité et de race, de xénophobie et autres formes de discrimination et créer un lien avec les résultats de la Conférence mondiale contre le racisme qui se tiendra à Durban.  Les conclusions devront également encourager les politiques d'élimination de la prostitution et de la pornographie mettant en scène des enfants ainsi que la justice pour les mineurs.  La session extraordinaire sera avant tout l'occasion d'améliorer la coopération internationale et les normes reconnues, de mettre à disposition de nouvelles ressources pour consolider les programmes existants, notamment ceux de l'UNICEF, ainsi que de développer des approches innovantes et orientées sur les résultats à atteindre pour promouvoir et défendre les droits fondamentaux des enfants et des adolescents.


MME DEYANIRA RAMIREZ, Costa Rica, a déclaré que le gouvernement de son pays prépare un plan national en faveur des enfants.  Ce programme est rédigé sur la base d'un vaste processus de consultation nationale à laquelle ont participé les universitaires, les églises, le patronat et les partis politiques.  Notre pays, a dit la représentante, estime que le document de la session extraordinaire doit comprendre, entre autres, les priorités suivantes: un engagement national de chaque pays à éliminer le travail des enfants; un engagement de la communauté internationale à éliminer une partie de la dette extérieure pour que les ressources ainsi dégagées soient investies en faveur des enfants; une réforme du système de commerce international pour le rendre sûr, équitable  et prévisible.  Le Costa Rica tient aussi à ce que des conditions de représentativité des jeunes soient mises en place au niveau multilatéral pour assurer que leurs vues soient connues.

M. KIYOTAKA AKASAKA, Japon, a déclaré que son pays tient à ce que le document final de la session extraordinaire réaffirme les engagements de la Déclaration du millénaire.  Le document doit aussi énoncer avec clarté des actions précises à entreprendre en faveur de l'enfance.  La délégation du Japon estime que le projet de document examiné ce matin n'est pas assez concis.  Il comprend 21 pages, alors que, par exemple, la Déclaration du millénaire tient en 9.  Il faudra donc mieux synthétiser la version finale.  Le Japon estime aussi, d'autre part, que le concept de sécurité humaine, sur lequel l'on veut baser les actions en faveur de l'enfance, doit être clairement défini dans le document.  Ce concept et celui de la protection des enfants en général, fondent la politique sociale et de coopération internationale du Japon dans le domaine du développement de l'enfance.


Certains des objectifs à atteindre énoncés dans le projet de document semblent y avoir été inclus sans que l'on se soit soucié de la disponibilité des ressources nécessaires pour les atteindre, a dit le représentant. Ne faudrait-il pas être plus réaliste et pragmatique?  Le document manque de chiffres et de données, et les régions où des actions seraient nécessaires pour améliorer la situation de l'enfance ne sont pas clairement citées.  Si l'on parle de réduire la pauvreté en termes simplement généraux, les actions ne suivront certainement pas.  Il faudrait donc être plus précis et plus concis.  Le document semble d'autre part, n'être basé sur aucune stratégie claire.  Nous pensons qu'il aurait fallu faire un travail plus complet et plus innovateur.  Le document ne cite aucun exemple des pays qui ont fait des efforts qui peuvent servir d'exemple sur des problèmes clefs comme ceux du paludisme et du VIH/sida, et ce ne sont là que quelques exemples.  Le Japon est d'avis qu'une démarche nouvelle doit s'imposer en termes de débats et d'actions multilatérales, basée sur la participation, l'efficacité et l'innovation.


MME LOURDES BALANON, Secrétaire adjointe du Département des affaires sociales des Philippines, a mis en avant les efforts de son gouvernement, aux cours des dix années écoulées, pour améliorer le bien-être des enfants.  Elle a fait état de résultats positifs dans les domaines de la mortalité maternelle et infantile, de la malnutrition, de l'accès à l'eau, de l'hygiène, de l'alphabétisation, de la scolarisation élémentaire et de l'espérance de vie.  Elle a attiré l'attention sur le fait que la crise financière qui a balayé la région asiatique en 1997, a porté atteinte à la capacité de son pays à satisfaire tous les besoins de la population.  L'aggravation du déficit fiscal due à la baisse des rentrées fiscales couplée à l'accroissement du service de la dette, a rendu nécessaire la diminution des dépenses publiques, a-t-elle indiqué.


La représentante a déclaré que son gouvernement partageait la vision décrite dans l'avant-projet de conclusions "Un monde fait pour l'enfant" mais qu'il souhaitait que soit reconnu le rôle crucial des familles en tant qu'environnement naturel pour le bien-être et l'épanouissement de ses membres et en particulier les enfants.  Le gouvernement philippin reconnaît les défis décrits dans l'avant-projet, a-t-elle indiqué, mais il est cependant confronté à des problèmes supplémentaires tels que ceux des enfants autochtones, des enfants des travailleurs migrants philippins, des enfants privés d'un environnement familial ainsi que les effets des évolutions technologiques et de la mondialisation.  Ces défis supplémentaires que rencontrent probablement d'autres pays, devraient être


incorporés à l'avant-projet.  Mon gouvernement s'engage à participer à la réduction des disparités mais estime que ces objectifs ne peuvent être atteints que si les ressources nécessaires sont dégagées et réellement utilisées.  Nous insistons auprès de chaque pays pour qu'il définisse ses propres objectifs en s'appuyant sur ses capacités et ses besoins.


M. F. AL-RUBAIL, Iraq, a rappelé les conséquences désastreuses, pour la population iraquienne, des sanctions économiques imposées à l'Iraq depuis plus de dix ans.  Les besoins fondamentaux ne peuvent plus être satisfaits et le pays a vu de ce fait la mort de plus d'un million d'Iraquiens en dix ans.  Tous les domaines de l'économie sont touchés et la situation humanitaire reflète particulièrement ce désastre, a-t-il dit.  L'Iraq avait consacré de grandes ressources à la prestation des services sociaux, mais le système s'est écroulé rapidement après l'imposition des sanctions.  Beaucoup d'enfants (32%) souffrent de la malnutrition, sans compter la répercussion des maladies infantiles sur leur bien-être général.  Le manque de produits pharmaceutiques et alimentaires détruit physiquement notre pays, a-t-il déploré.  Le représentant a enfin appelé à la levée des sanctions pour sauver les enfants iraquiens.


M. JOHN DE SARAM, Sri Lanka, a déclaré soutenir les efforts internationaux en vue de l'amélioration du sort des enfants.  Il a rappelé toutefois que les cultures varient d'un pays à l'autre et que les mesures prises dans cet objectif, dans chaque pays, peuvent être différentes.  Au Sri Lanka, les difficultés en matière de développement constituent des obstacles à l'amélioration de la situation des enfants.  Il y a des limites à ce que les ressources et les infrastructures d'un pays peuvent faire, a remarqué le représentant.  Il a précisé qu'au Sri Lanka une Charte des enfants a été adoptée.  Le Sri Lanka bénéficie de la collaboration avec l'UNICEF.  Les problèmes particuliers des enfants touchés par les conflits armés préoccupent beaucoup mon pays, a dit le représentant, car nos enfants sont recrutés de force par un groupe terroriste.  Il a affirmé que le Gouvernement du Sri Lanka n'a jamais engagé d'enfants dans ses forces.


M. BALI MONIAGA, Indonésie, a estimé que l'avant projet de conclusions est un bon point de départ pour les délibérations.  L'Indonésie, qui attache notamment beaucoup d'importance aux questions d'éducation, de la petite enfance et du HIV/Sida, souhaiterait que le document final contienne des descriptions plus précises des objectifs à atteindre.  Pour ce qui est de la vision du futur, il conviendrait de traiter plus précisément les questions de développement telles que les soins de santé, l'éducation, la pauvreté, la négligence et l'impact de la mondialisation.  Concernant la deuxième partie du document, la  délégation indonésienne accueille favorablement l'importance accordée aux questions de la pauvreté, du service de la dette et des services sociaux.  Il serait bon d'y mentionner les programmes spécifiques devant être  soutenus et adoptés, notamment l'initiative pour les pays pauvres les plus endettés (HIPC), les engagements pris au Sommet du millénaire, le besoin de renforcer et de stabiliser les marchés financiers internationaux ainsi que l'objectif de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim.  Les défis les plus sérieux auxquels est confrontée la communauté internationale sont la globalisation et comment faire bénéficier au mieux les pays en développement des progrès rapides des technologies de l'information. 


Enfin, pour ce qui est de la partie du document consacrée aux objectifs et à la réduction des disparités, la délégation indonésienne se félicite de la présentation d'objectifs accompagnés de dates boutoir.  Elle appuie les efforts déployés en vue d'une ratification universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant et un examen en 2005 de la conformité des législations nationales avec la Convention et le protocole facultatif.  L'Indonésie procède actuellement à un tel examen de la conformité de sa législation avec la dite Convention mais aussi avec les conventions de l'Organisation internationale du travail avec pour objectif de ratifier divers instruments relatifs aux droits de l'homme et d'améliorer l'environnement général dans lequel les enfants vivent.  L'Indonésie atteindra l'objectif d'élimination de la poliomyélite en 20o5 et s'attend à des progrès similaires en matière de réduction du déficit d'iode et de vitamine A d'ici à 2010.  Convaincue que les conclusions de la session extraordinaire devront être orientées sur les actions à prendre, l'Indonésie espère qu'elles prendront en compte la crise financière que connaissent de nombreux pays d'Asie tant elle porte préjudice au développement social, en particulier à l'application du Plan d'action du Sommet mondial des enfants et tant elle pourrait faire obstacle à la session extraordinaire elle-même.


MME MIMOZA HAFIZI, Représentante spéciale du Président de la République d'Albanie, a déclaré que son pays soutenait les objectifs énoncés dans le projet de document de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux enfants.  L'Albanie se réjouit que le droit des enfants à la participation soit reconnu et contenu dans ce texte.  L'Albanie souhaiterait que l'Initiative 20/20 énoncée lors du Sommet social de Copenhague soit citée dans le document final et que les conditions de sa mise en œuvre soient réénoncées et soutenues par l'ensemble de la communauté internationale.  Les intérêts des enfants doivent être au centre de toutes les politiques nationales, a dit la représentante en se félicitant de la coopération entre son pays et l'UNICEF, qui a permis d'aboutir, en Albanie, à la création d'un Parlement et d'un Conseil national des enfants basés sur les termes et principes de la Convention sur les droits de l'enfant.  Notre pays, a-t-elle dit, encourage la contribution de tous les acteurs sociaux, des ONG, et des organisations internationales à la mise en œuvre de sa Stratégie nationale en faveur des enfants.


MME SIULLIN JOA, Vice-Ministre de l'éducation de la République dominicaine, a estimé que le projet de conclusions, doit insister davantage sur les adolescents et les liens avec les conclusions d'autres conférences, en particulier celle de Beijing.  La République dominicaine a fait de grands progrès à la suite de son adhésion à la Convention relative aux droits de l'enfant, a-t-elle affirmé, en créant par exemple un Code des enfants.  Cependant, concernant la mortalité infantile et maternelle, la situation est alarmante, de même que la mauvaise qualité de l'éducation.  Elle a expliqué que les autorités gouvernementales sont déterminées à mettre en œuvre les stratégies nécessaires pour améliorer la situation.  De nouvelles mesures ont été prises récemment, a-t-elle précisé.  La lutte contre la pauvreté est évidemment une priorité.  En matière d'éducation, il faut encore régler de nombreux problèmes, comme l'abandon scolaire ou la formation des enseignants. 


La Vice-Ministre a aussi abordé les difficultés qui concernent la santé, particulièrement le fléau du VIH/sida et les grossesses non désirées chez les adolescentes.  Le Secrétariat d'Etat sur le statut de la femme joue aussi un rôle très important dans les efforts pour améliorer la situation des enfants, a-t-elle expliqué.  Elle a aussi cité une association de lutte contre la pauvreté qui est très active et a souligné la forte participation des Eglises et des ONG.  Nous souhaitons avoir une société participative fondée sur une culture de paix et un visage humain, a-t-elle conclu.


M. MUNTHER AL-SHARIF, Vice-Ministre de la santé de l'Autorité palestinienne, a déclaré que les enfants de Palestine vivent dans des conditions extrêmement difficiles du fait de la brutale occupation israélienne.  Les derniers évènements ont fait des centaines de morts parmi les enfants palestiniens, abattus par les forces israéliennes dans le territoire palestinien occupé, a-t-il poursuivi.  Des milliers d'enfants palestiniens, blessés par les armes israéliennes, vivront une vie de handicapés.  Les conditions de santé sont au plus bas, les formations sanitaires ne pouvant être approvisionnées en médicaments du fait d'un blocus économique de facto.  M. AL-SHARIF a proposé que le document de la session extraordinaire fasse clairement référence à la situation des enfants en Palestine.  Ce texte devrait reprendre les termes du Sommet mondial pour les enfants de 1990, qui reconnaissaient clairement les conséquences de l'occupation, dont certaines  sont clairement des violations flagrantes du droit international, du droit humanitaire, et des Conventions de Genève.  Nous regrettons que le document proposé ne relève pas clairement la situation des enfants palestiniens et le rôle que l'UNICEF doit jouer en leur faveur.  L'omission des enfants palestiniens dans le rapport de l'UNICEF est choquante et regrettable.  La situation des enfants en Palestine doit continuer de recevoir l'attention de la communauté internationale, et nous ne comprenons pas que l'UNICEF, qui a pourtant mis en place un programme spécial d'assistance en leur faveur,  ait oublié les enfants et femmes en danger de Palestine dans ce document, a dit le représentant.


M. DAVID LAWSON, ONUSIDA, a recensé les désastres causés par le VIH/sida, notamment en matière de mortalité infantile.  L'épidémie du sida est un des plus grands défis de notre temps, a-t-il déclaré, notamment parce qu'elle fait un grand nombre d'orphelins, la plupart étant des enfants africains.  Les familles ont alors souvent à leur tête un enfant de moins de quinze ans, qui ne va pas à l'école et est souvent recruté dans des forces armées. 


M. Lawson s'est réjoui de trouver, dans le projet de document final, des propositions qui traduisent la volonté de réagir.  Il a souhaité cependant qu'on puisse le compléter en précisant les mesures à prendre pour les fillettes et les femmes, notamment dans l'information à leur donner sur le Sida.  Il faut aussi améliorer les services sociaux et de santé, a-t-il ajouté, et il faut que les orphelins deviennent une priorité.  Il s'est dit convaincu que l'objectif novateur de traiter les femmes infectées est d'une importance vitale.


M. ENCHO GOSPODINOV, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a rappelé que la Fédération a aidé 233 millions de personnes l'année dernière, dont beaucoup d'enfants parmi elles.  Citant les différents maux qui affectent les enfants dans les pays en développement, il a ajouté les victimes des conflits armés qui reçoivent aussi l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).  Un plan d'action été adopté à la 27ème Conférence internationale du Mouvement, a-t-il expliqué.  Il a été heureux de constater qu'un grand nombre de ses conclusions ont été reprises dans le projet de document final proposé pour la session extraordinaire consacrée aux enfants.  Il a ensuite abordé la question de la propagation du VIH/sida, une des priorités à traiter, et toutes les conséquences qu'elle entraîne pour les enfants.  A propos des orphelins, il a estimé qu'ils doivent pouvoir participer à la conception des programmes répondant à leurs besoins.  Il a espéré que la session prévue au mois de juin apportera de l'espoir aux enfants du monde.  En conclusion, il a parlé des événements tragiques qui ont eu lieu récemment en Inde, son grand souci étant de donner une assistance plus rapide aux enfants qui ont souffert du séisme, notamment aux orphelins.


Droits de réponse


Le représentant d'Israël a estimé que la déclaration de l'Observateur de la Palestine appelait une mise au point. Les Tanzim, qui sont des milices palestiniennes armées, a déclaré le représentant d'Israël, ont pris la responsabilité de recruter des enfants pour les mettre au premier plan des affrontements que l'Autorité palestinienne a déclenchés contre les forces israéliennes.  Le Président de l'Autorité palestinienne lui-même, a  qualifié des enfants de 14 ou 15 ans de "généraux" ou de "combattants" de la liberté.  Israël dénonce vigoureusement l'usage des enfants dans les manipulations médiatiques par l'Autorité palestinienne.  Israël s'oppose à ce que l'on se serve de forums économiques ou sociaux pour évoquer des problèmes politiques.  L'Etat d'Israël est, depuis sa création, pour la promotion d'une culture de la paix au Moyen-Orient et regrette que le système éducatif en vigueur dans les écoles palestiniennes ne reconnaisse pas l'Etat d'Israël et décrive les Juifs comme les ennemis des Palestiniens et du monde arabe. Israël regrette que la notion de martyr soit utilisée dans les programmes scolaires pour inciter les enfants palestiniens à la violence contre les Israéliens. 


L'Observateur de la Palestine a déclaré que les jeunes palestiniens ne s'exprimaient que dans les limites du territoire palestinien.  Israël a-t-il vu les enfants de Palestine jeter des pierres dans les rues de la ville de Tel-Aviv?  D'autre part, le peuple palestinien tout entier défend son territoire occupé.  Ce n'est pas seulement une histoire d'enfants outrés qui descendent dans la rue, et les violences et les mesures illégales du Gouvernement israélien et de ses forces militaires contre les civils et enfants palestiniens méritent d'être vigoureusement dénoncées aux yeux du monde.


Le représentant du Caucus des ONG sur les droits de l'enfant s'est félicité des thèmes qui ont déjà été traités dans le projet de conclusions, mais a estimé que celui-ci devrait être davantage basé sur les principes et normes de la Convention relative aux droits de l'enfant.  De plus, il ne faut pas revenir en arrière par rapport aux objectifs des années 90.  Il a aussi estimé que le document devrait présenter l'enfant comme un véritable acteur.


Le représentant du Caucus des ONG sur les enfants touchés par les conflits a relevé les nombreuses mesures recommandées sur la question, mais a souligné que ces normes étaient souvent traitées avec mépris sur le terrain.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, que la session extraordinaire parvienne à assurer l'application des normes en élaborant des stratégies et en instituant des contrôles.  En ce qui concerne les priorités, il a mis l'accent sur l'éducation, la participation aux activités de maintien de la paix, l'adoption de normes et de règles et le renforcement des systèmes d'alerte des violations des règles.

DOCUMENTATION


Rapport du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale qui sera consacrée en 2001 au suivi du Sommet mondial pour les enfants sur les travaux de sa première session de fond (A/55/43 (Part II))


En annexe I, se trouve un résumé établi par le Président du débat consacré par le Comité préparatoire aux nouveaux problèmes des enfants au XXIe siècle.  L’annexe II est consacrée à la première table ronde qui portait sur l’examen et l’évaluation des progrès accomplis et des obstacles rencontrés dans la réalisation des objectifs du Sommet monial pour les enfants.  Les annexes III et IV résument les tables rondes II(a) sur les nouveaux problèmes et II(b) sur les mesures à prendre en faveur des enfants.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Etat des préparatifs de la session extraordinaire de l’Assemblée générale qui sera consacrée en 2001 au suivi du Sommet mondial pour les enfants » (A/55/429)


Ce rapport montre qu’un grand dynamisme se développe autour de la session extraordinaire. Les préparatifs de fond sont en cours aux niveaux national, régional et mondial. Les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les institutions internationales participent activement à un ensemble d’activités préparatoires, portés par le suivi du Sommet mondial pour les enfants, la ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l’enfant et la convocation de la session extraordinaire.


Avant-projet de conclusions du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux enfants intitulé « Un monde fait pour l’enfant » (A/AC.256/CRP.6)


Ce document a été élaboré par le bureau du Comité, avec l’appui de son secrétariat de fond, en tenant compte des vues exprimées pendant la première session de fond du Comité. L’avant-projet annonce tout d’abord l’ambition de la session extraordinaire, qui est de bâtir un monde dans lequel tous les enfants auront une enfance heureuse, avec la promesse de rompre le cercle vicieux de la pauvreté en une seule génération.  Après le rappel des énormes progrès accomplis pendant les années 90, les défis à relever sont expliqués, par rapport aux problèmes qui demeurent. 


Les responsabilités des Etats sont classées en trois catégories. En premier lieu, il faut agir dans l’intérêt supérieur de l’enfant.  Ainsi, l’enfant doit être protégé contre toute forme de discrimination et pouvoir se développer dans un cadre de vie exempt de danger.  C’est à la famille qu’incombe d’ailleurs la responsabilité première de l’épanouissement et de la protection des enfants.  Des efforts doivent aussi être déployés pour garantir une vigoureuse participation de la société civile.  Comme seconde responsabilité, il est proposé de protéger les enfants contre la violence et l’exploitation, notamment par des programmes et politiques appropriés visant les enfants des rues.  Les enfants réfugiés et les enfants handicapés ou malades sont aussi l’objet d’une attention particulière.  Les droits de l’enfant doivent occuper une place centrale dans l’action en faveur de la paix et de la sécurité internationales, ce qui nécessite la ratification rapide du Statut de Rome du Tribunal pénal international, de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert de mines antipersonnel, ainsi que du Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant, sur les conflits armés.  La protection doit aussi s’exercer contre l’esclavage, le travail forcé, le trafic de stupéfiants et autres fléaux.  En troisième lieu, il faut privilégier des domaines d’intervention fondamentaux qui sont au nombre de trois.  Il s’agit d’abord du développement de la petite enfance, dans les domaines de l’enseignement, la famille, la santé, la nutrition.  Les deux autres sont l’éducation de base et la participation des adolescents qui doivent devenir des citoyens responsables.


Cinq grandes stratégies sont finalement proposées aux Etats.  La première consiste à miser sur la vitalité et l’énergie de jeunes eux-mêmes. La deuxième consiste à appliquer une démarche centrée sur l’enfant dans l’élaboration des politiques nationales et la troisième à mieux utiliser les crédits pour l’enfance.  La quatrième stratégie est celle de l’encouragement de la participation des familles et des collectivités, tandis que la cinquième concerne le renforcement des partenariats pour et avec les enfants.  Un suivi de la réalisation effective des droits et de la situation des enfants est ensuite suggéré, pour pouvoir s’engager à réaliser d’immenses progrès en l’espace d’une seule génération.


Les engagements porteront sur divers points tels que les suivants: la conformité des politiques et pratiques nationales à la Convention relative aux droits de l’enfant et à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ; la mise en œuvre de la formule « 20/20 », qui prévoit que 20% au moins du budget national des pays en développement et 20% au moins de l’aide financière en provenance des pays donateurs soient alloués aux services sociaux de base ; Le renforcement de la coopération internationale avec notamment une aide spécifique aux pays sans littoral, aux petits Etats insulaires en développement et aux pays en transition ; la réduction du taux d’infection par le VIH.  En résumé, les Etats s’engageraient à bâtir un monde accueillant pour tous les enfants.


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