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DEV/2295

P0UR LA CNUCED, COHESION DES POLITIQUES ET BONNE GOUVERNANCE, AU NIVEAU MONDIAL, DOIVENT ETRE LES MOTS D’ORDRE DE LA CONFERENCE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

18/10/01
Communiqué de presse
DEV/2295


Comité préparatoire de la Conférence

internationale sur le financement

du développement

Reprise de la 3e session

6e séance – matin


P0UR LA CNUCED, COHESION DES POLITIQUES ET BONNE GOUVERNANCE, AU NIVEAU MONDIAL, DOIVENT ETRE LES MOTS D’ORDRE DE LA CONFERENCE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT


Ce matin, le Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement a tenu brièvement une autre réunion formelle pour entendre la déclaration du Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. Rubens Ricupero.  Ce dernier a axé son intervention sur les lacunes du système de gouvernance au niveau mondial.  Citant plusieurs exemples, il a notamment invoqué le cas de l'Afrique qui, une nouvelle fois, va être la plus touchée par une récession dont elle n'est pas responsable.  Parce qu’ils n’arrivent pas à faire entendre leurs voix, les "petits pays" restent les enfants pauvres du système international, a souligné M. Ricupero en appelant à une amélioration, à tout prix, de la cohésion et de la gouvernance au niveau mondial. 


L’interdépendance, a-t-il dit, doit être reconnue et traduite dans les faits.  Les problèmes de chacun doivent pouvoir être résolus, de manière équitable, par des mécanismes internationalement agréés.  Ce Comité préparatoire, a-t-il plaidé, devrait pouvoir énoncer des propositions favorables à la mise en place de mécanismes favorisant la cohésion et la cohérence au niveau mondial, qui renforceraient le caractère d’interdépendance des économies.  Arguant que ce serait une décision à caractère politique et non technique, M. Ricupero a souhaité que l'après-Monterrey voie la naissance d’un mécanisme qui permette à tous les pays et tous les secteurs de l’économie mondiale de se faire entendre. 


Le Secrétaire général de la CNUCED intervenait dans le cadre des réunions formelles que le Comité préparatoire a prévu pour entendre des personnalités telles que la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, l’Administrateur adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Président du Fonds international du développement agricole (FIDA) et la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), attendue cet après-midi.


En effet, après deux jours d’un débat public sur le projet de conclusions et de décisions* à soumettre à la Conférence internationale sur le financement du développement, qui doit se dérouler du 18 au 22 mars 2002 à Monterrey au Mexique, le Comité a commencé dès mardi 16 octobre, en séances officieuses, les négociations sur ce projet de texte.  Négocié pour la première fois, le projet établi par le Facilitateur, M. Mauricio Escanero du Mexique, comprend trois chapitres intitulés “Vers une mondialisation véritablement ouverte et équitable”, “Affronter les défis du financement du développement: principaux axes d’action”, et “Rester engagés”.  Le deuxième chapitre traite des moyens de mobiliser les ressources financières aux niveaux national et international, d’améliorer le système commercial international et de renforcer la coopération financière internationale.  Ce dernier point porte notamment sur les questions de l’aide publique au développement (APD), des sources novatrices de financement multilatéral, de la dette, de l’amélioration de la gouvernance mondiale et du renforcement de l’ONU.


Le Comité préparatoire se réunira, cet après-midi à 15 heures, pour entendre la déclaration de la Directrice exécutive du FNUAP avant de reprendre ses négociations officieuses.


*A/AC.257/25

Déclaration du Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement


M. RUBENS RICUPERO, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a déclaré qu’à plusieurs reprises la CNUCED a eu des contacts avec le processus de dialogue qui a cours au sein du Secrétariat de coordination du Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement.  La CNUCED a, à cet égard, transmis au Comité préparatoire un document de travail contenant ses vues sur cette question importante.  Nous apprécions, a dit M. Ricupero, la méthode basée sur la recherche de consensus qui a été adoptée pour le processus préparatoire de la Conférence.  Nous avons récemment participé, à Paris, au "Forum sur la concurrence" organisé par l’OCDE.  Après les évènements du 11 septembre, on assiste à une prise de conscience de certains Etats, qui, réalisant les difficultés de l’économie mondiale après les attentats, ont décidé de verser des aides à leurs secteurs nationaux de production, notamment dans le domaine de la construction et du transport aérien.  L’Europe est en ce moment inquiète du montant des sommes qui ont été allouées par le Gouvernement des Etats-Unis aux transporteurs américains, et l'Union européenne a décidé à son tour de soutenir les compagnies de ses pays membres. 


Ailleurs, les décideurs politiques et économiques se demandent si ces sommes sont complètement justifiées.  Les montants versés répondent-ils vraiment aux seules pertes occasionnées à ces compagnies par les évènements du 11 septembre?  C’est là le genre de questions que l'on se pose à l’heure actuelle.  Les compagnies asiatiques, qui font une grande part de leurs bénéfices grâce aux activités qu’elles mènent sur la zone Pacifique avec les Etats-Unis, ont été elles aussi touchées par les attentats survenus le 11 septembre.  Mais leurs gouvernements n’ont pas les moyens de verser le genre d’aide financière que l’Union européenne et les Etats-Unis sont en train de donner à leurs opérateurs de transport aérien.  Les règles de la concurrence sont donc visiblement violées, aux dépens des pays les moins nantis.  Il se pose donc un problème majeur de gouvernance au niveau mondial. 


Qui doit décider de la légitimité des mesures prises?  Et comment trouver les moyens d’aider les entreprises des pays du Sud qui sont elles aussi touchées par les évènements du 11 septembre?  D'autre part, qui doit faire la part des choses, entre les difficultés que les entreprises connaissaient avant le 11 septembre, et les pertes qu'elles ont véritablement subies après les attentats?  Pour les pays pauvres, concernant la question de la dette, des mesures avaient commencé à être prises au niveau international, mais le ralentissement actuel de l’économie fait planer des doutes sur leur suivi ou leur continuation.  Le monde en développement est lourdement affecté par des problèmes de trésorerie.  Si dans les pays industrialisés cette question est facilement solvable grâce à la disponibilité de liquidités importantes, que des Etats ont dans leurs réserves centrales, il n’en est pas de même pour les pays en développement. 


La solution qui pourrait leur être proposée par les institutions compétentes serait de leur ouvrir un plus grand accès à des Droits de tirage spéciaux (DTS).  Mais la procédure est longue, et d'ici à ce qu'elle soit décidée et mise en oeuvre, les problèmes de ces pays se seront aggravés.  Le cas de l’Afrique semble aujourd’hui encore plus dramatique qu’il ne l’était il y a quelques mois.  Les pays de ce continent vont, une nouvelle fois, être les plus touchés par une récession dont ils ne sont pas responsables.  La dégradation des termes de l’échange est en train de s'accélérer, la demande en produits de base chutant.  Bien que certains la critiquent à tout moment, la gouvernance économique de ces pays n’est cependant pas en faute.  Il est de plus en plus reconnu que parce qu’ils n’arrivent pas à faire entendre leurs voix, les petits pays restent les enfants pauvres du système international. 


Il faut donc à tout prix améliorer la cohésion et la gouvernance au niveau mondial.  L’interdépendance doit être reconnue et traduite dans les faits, et il faudrait que les problèmes de chacun puissent être résolus, de manière équitable, par des mécanismes internationalement agréés.  Je reviens à cet égard, a dit M. Ricupero, à l’exemple que j’ai précédemment évoqué: celui du transport aérien international.  Le monde devrait être capable de réagir de manière urgente et équitable, au bénéfice de tous les pays et de toutes les entreprises.  Ce Comité préparatoire devrait pouvoir énoncer des propositions favorables à la mise en place de mécanismes favorisant la cohésion et la cohérence au niveau mondial, qui renforceraient le caractère d’interdépendance des économies.  C’est une décision à caractère politique.  Nous ne prétendons pas critiquer certaines institutions, ni vouloir empiéter sur leurs mandats. 


Lors du Forum sur la concurrence de l’OCDE, les participants sont arrivés à la conclusion que la Conférence sur le financement du développement devrait mettre ces thèmes de la cohésion et de la cohérence au centre de son programme de travail comme dénominateur commun.  L’après-Monterrey doit voir la naissance d’un mécanisme qui permette à tous les pays et tous les secteurs de l’économie mondiale de se faire entendre.  Un nouvel effort doit être déployé pour aider les institutions multilatérales responsables de la gouvernance économique mondiale à améliorer leur propre fonctionnement.


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