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DEV/2294

LE FIDA, LA FAO ET LE PAM LANCENT UN APPEL POUR QUE LA CONFERENCE SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT METTE FIN AU DECLIN DES RESSOURCES POUR LA LUTTE CONTRE LA FAIM

17/10/01
Communiqué de presse
DEV/2294


Comité préparatoire de la Conférence

internationale sur le financement

du développement

Reprise de la 3e session

5e séance – matin


LE FIDA, LA FAO ET LE PAM LANCENT UN APPEL POUR QUE LA CONFERENCE SUR LE FINANCEMENT

DU DEVELOPPEMENT METTE FIN AU DECLIN DES RESSOURCES POUR LA LUTTE CONTRE LA FAIM


En même temps qu’ils prenaient, lors du Sommet du millénaire, l’engagement de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans des conditions extrêmes de pauvreté, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient aussi réaffirmé la promesse qu’ils avaient faite au Sommet alimentaire mondial de réduire d’ici à 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde.  C'est ce qu'a rappelé, ce matin, le Président du Fonds international du développement agricole (FIDA),

M. Lennart Bage qui s'exprimait aussi au nom de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM).  Il s’adressait au Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement qui tient les travaux de sa troisième session depuis le 15 octobre jusqu'au 19 octobre.


Soulignant que les trois quarts des 1,2 milliard d'êtres humains vivant dans la pauvreté absolue, soit 900 millions de personnes, vivent en milieu rural, il a estimé qu'en raison du ralentissement du taux de réduction de la pauvreté, au cours des années 90, les objectifs fixés par le Sommet du millénaire ne seront pas atteints.  Ce Comité préparatoire, a-t-il ajouté, a donc la responsabilité de promouvoir un consensus qui pourrait permettre, lors de la Conférence de Monterrey, de faciliter la mobilisation de ressources au niveau indispensable pour atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire de septembre 2000.  Elevons notre voix, a-t-il encore dit, pour exhorter la Conférence sur le financement du développement à mettre fin au déclin des ressources consacrées à la réduction de la faim et de la pauvreté, notamment en milieu rural.


Après deux jours de débat sur le projet de conclusions et de décisions* à soumettre à la Conférence internationale sur le financement du développement, qui doit se dérouler du 18 au 22 octobre à Monterrey au Mexique, le Comité a commencé hier, en séances officieuses, les négociations sur ce projet de texte.  Il a néanmoins prévu de tenir de brèves réunions formelles pour entendre des personnalités telles que M. Lennart Bage.  Ayant déjà donné la parole à la

Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, à la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme et à l’Administrateur adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Comité doit encore entendre la déclaration du Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


Négocié pour la première fois, le projet de conclusions et de décisions établi par le Facilitateur, M. Mauricio Escanero du Mexique, comprend trois chapitres intitulés “Vers une mondialisation véritablement ouverte et équitable”, “Affronter les défis du financement du développement: principaux axes d’action”, et “Rester engagés”.  Le deuxième chapitre, plus substantiel, traite des moyens de mobiliser les ressources financières aux niveaux national et international, d’améliorer le système commercial international et de renforcer la coopération financière internationale.  Ce dernier point porte notamment sur les questions de l’aide publique au développement (APD), des sources novatrices de financement multilatéral, de l’amélioration de la gouvernance mondiale et du renforcement de l’ONU.


La prochaine réunion formelle du Comité préparatoire sera annoncée dans le Journal.


*  A/AC.257/25


Déclaration du Président du Fonds international de développement agricole


M. LENNART BÄGE, Président du Fond international de développement agricole (FIDA), a déclaré, en s’exprimant aussi au nom de l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et au nom du Programme alimentaire mondial (PAM), qu’il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de créer les conditions dans lesquelles chaque être humain pourrait mener une vie digne, libérée de la pauvreté, de la faim et du besoin.  En même temps qu’ils prenaient, lors du Sommet du Millénaire, l’engagement de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans des conditions extrêmes de pauvreté, les chefs d’Etat et de gouvernement, a rappelé M. Bäge, avaient aussi réaffirmé la promesse qu’ils avaient faite au Sommet alimentaire mondial de réduire d’ici à 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde.  Au début de cette année, a poursuivi le représentant, le Fonds international de développement agricole (FIDA) a publié son Rapport sur la pauvreté en milieu rural.  Ce document indique que les trois quarts des 1,2 milliard d'êtres humains vivant dans la pauvreté absolue, soit 900 millions de personnes, vivent en milieu rural, leur survie dépendant des travaux agricoles et des autres activités artisanales, commerciales et de petits services qui existent dans cet environnement. 


Le rapport indique aussi que  le taux de réduction de la pauvreté s’est ralenti au cours des années 90.  Après lecture de ce rapport, il apparaît aussi que les objectifs de réduction du niveau de pauvreté fixés par le Sommet du Millénaire ne seront certainement pas atteints.  En Afrique, le taux de réduction de la pauvreté atteint à peine le sixième de ce qui était prévu, les indicateurs de pauvreté s’aggravant du fait des impacts négatifs de la pandémie du VIH/sida.  La FAO et le PAM s’inquiètent beaucoup de la dégradation de la situation.  L’impact potentiel de chacune de nos trois agences dans la lutte pour un monde libre de pauvreté et de faim est lourdement handicapé par un manque chronique de ressources, non seulement pour le fonctionnement de nos propres activités, mais aussi pour le soutien et les actions que nous pourrions mener dans les pays en développement, a dit l'orateur.


Ce Comité préparatoire a la responsabilité de promouvoir un consensus qui pourrait permettre, lors de la Conférence de Monterrey, de faciliter la mobilisation de ressources au niveau qui est indispensable si l'on veut espérer atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Ces objectifs, pour parler concrètement, s’ils étaient atteints, permettraient de sauver ou d’améliorer l’existence de millions de gens.  Paradoxalement, c’est au moment où on prend conscience des effets dévastateurs de la pauvreté, que l’aide publique au développement (APD) décline.  Les experts estiment que l’APD a chuté de 40% au cours de la décennie écoulée.  Atteindre les objectifs du Sommet du millénaire suppose une croissance économique de 7% par an sur le continent africain.  Les activités agricoles étant la principale source d’emplois et de revenus sur ce contient, et son essor économique ne pouvant de manière réaliste se baser que sur les exportations de ce secteur, il est indispensable que les investissements y soient accrus.  Nous sommes conscients que seuls des investissements substantiels dans l’agriculture, l’éducation, la santé, les infrastructures et le renforcement des institutions permettront d'améliorer la situation.  La création de nouvelles opportunités dans les zones rurales réduirait les migrations vers les villes et le nombre de pauvres en milieu urbain. 


Le projet de déclaration présenté à ce Comité par son Facilitateur couvre bien les différents aspects des questions qui seront examinées par la Conférence de Monterrey, a estimé M. Bäge.  Nos trois agences partagent l'aspiration à une mondialisation plus inclusive et plus équitable, qui est mentionnée dans le document, a-t-il poursuivi.  Mais nous ne sommes pas convaincus de la force et du bon ciblage des mesures proposées pour atteindre cet objectif.  Nous aimerions que des solutions plus spécifiques soient proposées pour parvenir à mobiliser les ressources nécessaires à l'établissement de la sécurité alimentaire, d'un cadre efficace de réduction de la pauvreté, et au lancement d'un développement durable.  Nous nous félicitons des propositions ayant trait à la mobilisation des ressources et investissements privés internationaux, et à la libéralisation du commerce pour qu'il devienne un moteur efficace de la croissance et du développement.  Nous reconnaissons aussi que l'APD joue un rôle crucial et que la notion de "biens publics mondiaux" doit être établie et examinée.


Les agences des Nations Unies basées à Rome, et qui sont la FAO, le PAM et le FIDA, ont des mandats qui sont complémentaires et leur permettent de faire face aux différents aspects des questions du développement rural, de la pauvreté et de la faim.  Ces trois agences sont très inquiètes de la dégradation des conditions de vie des pauvres dans la plupart des régions du monde, et de la marginalisation à laquelle ces groupes de personnes font de plus en plus face.  Aussi, en leurs noms, élevons-nous notre voix pour exhorter la Conférence sur le financement du développement à mettre fin au déclin des ressources consacrées à la réduction de la faim et de la pauvreté, notamment en milieu rural.


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