LE COMITE PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE SUR LE DEVELOPPEMENT VOUDRAIT S'ASSURER DE L'ISSUE POSITIVE DE LA CONFERENCE DE MONTERREY
Communiqué de presse DEV/2288 |
Comité préparatoire de la Conférence
internationale sur le financement
du développement - 3e session
3e et 4e séances - matin et après-midi
LE COMITE PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE SUR LE DEVELOPPEMENT VOUDRAIT S'ASSURER DE L'ISSUE POSITIVE DE LA CONFERENCE DE MONTERREY
Il adopte un projet de résolution à cette fin
Le Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement a terminé aujourd'hui ses travaux qui ont porté, entre autres, sur les préparatifs de la Conférence de Monterrey (Mexique) qui aura lieu du 18 au 22 mars 2002. Ce faisant, le Comité a adopté un projet de résolution relatif aux "préparatifs du processus préparatoire de fond de la Conférence", qui sera soumis à l’examen de l’Assemblée générale à sa 56ème session. Proposé par le facilitateur des travaux du Comité, M. Mauricio Escañero (Mexique), ce texte recommande à l’Assemblée générale de souligner l’importance que la Conférence de Monterrey aboutisse à un résultat positif, conformément au souhait des chefs d’Etat et de gouvernement contenu dans la Déclaration du millénaire.
Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale encouragerait les Gouvernements et autres parties prenantes, dont la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les Banques régionales de développement et tous les autres organismes pertinents, à continuer de chercher des initiatives concrètes de soutien au processus préparatoire du financement du développement et à la Conférence internationale. L’Assemblée déciderait d’inviter le secteur des affaires à participer: les entités de ce secteur bénéficiant du statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) participeraient, selon le règlement en vigueur, tandis que les autres, qui ne jouissent pas de ce statut, seraient accréditées sur une base semblable à celle des ONG. L’Assemblée déciderait d’inclure une réunion officielle de haut niveau, à la date du 18 mars 2002, dans le déroulement de la Conférence. Elle organiserait, les 19 et 20 mars 2002, un segment au niveau ministériel auquel prendraient part des représentants de tous les départements ministériels nationaux concernés par la question du financement du développement, et déciderait de l’organisation d’un segment au sommet avec la participation des chefs d’Etat et de gouvernement aux dates des 21 et 22 mars 2002.
Le Comité préparatoire a adopté le projet de rapport présenté par son
Bureau et a accepté la liste de “notes techniques” préparées par le Secrétariat de coordination du financement du développement sur un certain nombre de sujets relatifs aux thèmes de la Conférence. En fin de réunion, les membres du Comité ont accepté la démission de l’Ambassadeur Jorgen Bojer (Danemark) en raison de
son départ de New York et ont élu Mme Ruth Jacoby, de la Suède au poste de
co-Président du Comité. Le Comité a élu de nouveaux Vice-Présidents:
M. Ivan Simonovic (Croatie) d'Europe orientale; et M. Yoshiyuki Motomura (Japon) pour le Groupe d'Asie; Mme Ellen Loj (Danemark) pour le Groupe des Etats d’Europe occidentale et autres Etats; Mme Sonia Leonce Carilde (Sainte-Lucie) pour les Etats d’Amérique latine et des Caraïbes.
RÉSULTATS ESCOMPTÉS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT
Présentation et débat général
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé qu’il fallait reconnaître que les marges de négociation au sein d’un processus préparatoire sont toujours limitées. Il faudrait que les délégations s’efforcent de trouver le maximum de consensus sur le maximum de questions avant la tenue de la Conférence de Monterrey, a-t-il dit. Un consensus existe déjà en ce qui concerne la restructuration des efforts et des réflexions sur la question du développement. Mais il semble que le consensus sur la problématique conceptuelle soit totalement absente en ce qui concerne la mise en oeuvre des politiques de développement et notamment ses mécanismes de financement. Le monde attend que le processus du financement du développement soit l’objet d’un large consensus universel. Et la force de ce consensus doit venir des engagements que prendront sur cette question les gouvernements. Après les débats d’experts, il est impératif que les décideurs politiques prennent un engagement ferme en faveur des actions qui leur seront suggérées par le processus préparatoire et par les travaux de la Conférence. Il faudrait, par exemple, adopter des mesures en faveur du renforcement des capacités des pays en développement, cet objectif ne peut être atteint qu’avec des mesures politiques fermes et soutenues. Des questions cruciales restent en discussion, et nous avons pu constater que par rapport à d’autres processus, celui concernant le financement du développement devrait être, de par la nature du domaine qu’il aborde, plus pragmatique et moins procédurier. La structure du document final doit être abordée comme un tout et non comme un document qui serait le résultat de négociations parcellaires sur des thèmes et des sous-thèmes auxquels on consacrerait de longs efforts de conciliation. Des discussions officieuses devraient se tenir non seulement sur la structure du document final, mais aussi sur les éléments qui, concrètement, en feront partie. Il faudrait donc que le Comité aille, avant la tenue de la Conférence de Monterrey, plus loin que son ordre du jour actuel.
M. MOHAMMAD ALI ZARIE ZARE (République islamique d’Iran) a déclaré que les préparatifs de cette Conférence durent depuis longtemps et a insisté sur la nécessité de parvenir, à terme, à un partenariat solide. Il s’est félicité de l’ordre du jour qui est complet, et a salué le programme multidimensionnel qui fait appel à différents niveaux d’intervention et d’action nécessaires, aux plan national et international, pour la réalisation des objectifs. Le représentant a souhaité pouvoir compter sur une participation générale, estimant que la Conférence de Monterrey devrait être le début d’un large partenariat mondial. Il a ajouté que le Groupe des 77 et la Chine recommandent que des mesures soient prises afin de déterminer les actions et les modalités de suivi, souhaitant que les mesures soient assorties d’un échéancier précis. Il a déclaré qu’il fallait atteindre les objectifs dans les délais prévus, proposant un mécanisme de suivi de la conférence qui passe par un dialogue de haut niveau entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods ou les Etats Membres. Le représentant a considéré que les Nations Unies auront un rôle central à jouer dans la mise en oeuvre des recommandations et dans le suivi du processus.
Mme RUTH JACOBY (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a souhaité que les résultats de la Conférence reflètent le caractère innovant du processus et traduisent une approche collective du financement du développement conforme à l’agenda substantiel et aux besoins des différents pays à divers stades de leur développement. Elle a souhaité qu’une des priorités pour la Conférence soit la reconnaissance par les acteurs clés, nationaux et internationaux, publics et privés, financiers et commerciaux, de leur soutien et de leur contribution au financement du développement, répondant ainsi aux objectifs contenus dans la Déclaration du millénaire. Elle a recommandé que la Conférence adopte une déclaration politique claire qui définisse les objectifs stratégiques concernant l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale en tenant compte du rôle que devra jouer le secteur privé dans ce processus. Elle a souhaité que le suivi des conclusions de la Conférence soit assuré par les organes existants tels que l’ECOSOC, l’Assemblée générale ou par les réunions des institutions de Bretton Woods.
M. JOHN W. DAVISON (Etats-Unis) a estimé que le Comité devait adopter une approche holistique, de façon que ses réflexions puissent aborder des questions qui ne soient pas purement économiques ou financières. Le Comité et la Conférence pourraient examiner les questions telles que le virus du VIH/sida et les autres pandémies qui détruisent des vies humaines et les efforts de développement des pays en développement. Les Etats-Unis partagent dans leurs grandes lignes les positions prises par le Groupe des 77 et la Chine et par l’Union européenne.
Mais nous estimons que la Conférence devrait aboutir à autre chose qu’à un simple programme d’action. Il faudrait trouver une formule plus dynamique, qui laisse une certaine souplesse d’expression aux participants potentiels. Il ne faut pas limiter leurs réflexions ou leurs méthodes d’action. Les Etats-Unis pensent que toutes les propositions allant dans le sens de la création d’un esprit dynamique en faveur du développement devraient faire partie du processus. La Conférence ne doit pas devenir un lieu de négociations, mais une occasion unique de partage d’idées. Nous ne sommes pas pour l’instauration d’un système d’examen quinquennal des résultats de la Conférence de Monterrey, ce genre de démarche ayant étalé ses lacunes.
M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a déclaré que la Conférence de Monterrey sera un événement important et l’occasion de trouver des moyens nouveaux et novateurs pour financer le développement de même que de réaffirmer la volonté politique d’atteindre des objectifs concrets en matière de développement. Il a estimé qu’une meilleure répartition du “gâteau” entre pays pauvres et pays développés doit être encouragée et qu’elle ne serait pas de nature à déstabiliser les équilibres actuels. Il a assuré que sa délégation apporterait son soutien au facilitateur, se félicitant du travail accompli à ce jour qui constitue une excellente base pour le projet de document de la Conférence. Il a rappelé, concernant la Conférence internationale sur le financement du développement, que le Pakistan souhaite qu’elle soit le début d’un processus global de recherche de solutions et de combinaison de sources d’investissement publiques et privées en faveur du développement. Il a souligné que la complexité du phénomène de mondialisation exige des efforts soutenus pour que le développement reste au coeur des préoccupations de la communauté internationale. Il a recommandé à tous les interlocuteurs de coordonner leurs politiques afin de favoriser une approche cohérente du développement.
Le représentant a appelé les Nations Unies à jouer le rôle de catalyseur pour libérer toutes les énergies et faire en sorte que la Conférence de Monterrey soit un tournant historique. Il a considéré que la Conférence devra aboutir à une déclaration politique traduisant la volonté collective d’agir pour résoudre le problème du financement du développement. Il a souhaité que le document final soit concret et consistant et qu'il soit conforme à l’ordre du jour de la Conférence. Il a recommandé un mécanisme de suivi assorti d’un échéancier afin d’assurer l’examen et l’évaluation périodique de la mise en oeuvre de ces mesures.
M. ALYAKSEI MAZHOUKHOU (Bélarus) a déclaré que le temps qui reste pour préparer une réunion aussi importante que celle de Monterrey, consacrée au financement du développement, étant limité, le Comité préparatoire devrait s’attacher à résoudre les questions les plus urgentes et les plus importantes pour les pays en développement. Concernant le document final, le Bélarus est d’avis que ce doit être une déclaration politique qui reprendrait les éléments fondamentaux de l’ordre du jour provisoire qui avait été adopté par l’Assemblée générale. Il faudrait que le processus de Monterrey respecte l’esprit de la Déclaration du millénaire, et qu’il bénéficie de l’apport de tous les forums internationaux qui se tiendront d’ici la Conférence internationale sur le financement du développement. Le document final devra définir un programme à moyen ou à long terme sur le financement du développement. La majorité des Etats ne sont pas satisfaits du fonctionnement actuel des mécanismes financiers internationaux, et le désir de démocratisation des relations internationales, y compris dans le domaine économique, devrait être franchement discuté dans le cadre du processus de Monterrey. Sachant que nous ne pouvons initier de changements révolutionnaires dont ne veulent pas certains Etats, il faudrait prévoir un mécanisme de suivi des résultats de Monterrey. On ne peut laisser l’évolution de la question du financement du développement au hasard.
M. RON ADAM (Israël) a appuyé le principe d’une brève Déclaration politique à l’issue de la Conférence de Monterrey et a proposé que des Groupes de travail préparent, en amont de la Conférence, des propositions concrètes à soumettre aux participants. Concernant le suivi, il a suggéré la création d’un Forum sur le financement du développement qui se réunirait régulièrement afin d’évaluer les avancées sur les questions de financement du développement et regrouperait les Nations Unies, les institutions financières internationales, les Etats Membres, le secteur privé, les ONG et la société civile.
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