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DEV/2286

LA CAPACITE DU SECTEUR PRIVE A FINANCER LE DEVELOPPEMENT EN FAIT UN PARTENAIRE INDISPENSABLE DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE, RECONNAISSENT DES DELEGATIONS

02/05/2001
Communiqué de presse
DEV/2286


Comité préparatoire de la

Conférence internationale sur le

financement du développement

1ère séance - matin


LA CAPACITE DU SECTEUR PRIVE A FINANCER LE DEVELOPPEMENT EN FAIT UN PARTENAIRE INDISPENSABLE DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE, RECONNAISSENT DES DELEGATIONS


La Conférence internationale sur le financement du

développement se tiendra du 18 au 22 mars 2002 à Monterrey (Mexique)


Le Comité préparatoire de la Conférence internationale chargée d’examiner la question du financement du développement a ouvert sa troisième session ce matin et a entendu le représentant du Mexique, pays hôte, annoncer que la Conférence se tiendra à Monterrey du 18 au 22 mars 2002.  L’histoire devra retenir qu’après les Consensus de Washington et de Montréal, la communauté internationale passera à un nouveau Consensus, celui de Monterrey a dit le représentant.  La session de ce matin a été l’occasion pour les délégations d’expliquer les différentes perspectives suivant lesquelles les six thèmes de la Conférence devront être envisagés, à savoir la mobilisation des ressources financières nationales; celle des ressources internationales; le commerce; le renforcement de la coopération financière internationale et l’aide publique au développement (APD); la dette; et le règlement des problèmes systémiques.  Plusieurs interventions ont porté sur le rôle essentiel de l’investissement étranger direct (IED) et des autres capitaux privés ainsi que celui du commerce international.


L’Observateur de la Suisse n'a vu en l’APD qu'un moyen essentiel de mobiliser des ressources privées, en observant que dans la pratique, le secteur privé est déjà devenu un partenaire essentiel dans tous les domaines du développement, en particulier, l’IED, la mobilisation des ressources internes des pays en développement, la problématique de la dette et les questions liées au commerce.  Le représentant du Fonds monétaire international (FMI), a souligné que le ralentissement économique en cours est une raison de plus pour mener à terme les réformes engagées dans les pays en développement, ouvrir davantage les marchés et assurer ainsi une relance de l’économie, garante du financement du développement.  Dans cet ordre d’idées, la représentante de la Suède, au nom de l’Union européenne, a plaidé pour une implication réelle des représentants du secteur privé aux travaux préparatoires de la Conférence et à la Conférence elle-même.  Abondant dans ce sens, le représentant d’Israël a suggéré qu’en prévision de la Conférence, l’Assemblée générale confie à une société de sous-traitance, plus à même de consulter les représentants du secteur privé, une partie des travaux préparatoires.


Si aucune délégation n’a remis en question la place croissante du secteur privé dans la mobilisation des ressources aux fins du développement, le Ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie a toutefois suggéré la revitalisation du Bureau des sociétés transnationales de l’ONU pour déterminer les sociétés privées susceptibles de contribuer au financement du développement.  Le représentant de la Chine s’est opposé quant à lui aux propos tenus par le représentant de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) selon lesquels l’APD ne doit pas être perçue comme un aspect majeur du financement du développement.  Le représentant de la Chine a insisté sur l’importance de l’APD, en particulier, dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de la protection de l’environnement et de la construction des infrastructures. 


Outre le Président du Conseil économique et social qui a fait rapport de la quatrième Réunion spéciale de haut niveau d’hier entre le Conseil et les institutions de Bretton Woods, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Iran (au nom du Groupe des 77), Chili (au nom du Groupe de Rio), Japon; Bélarus; Norvège; République dominicaine; Nauru(au nom des petits Etats insulaires en développement membres du Forum du Pacifique et de l’ONU), Philippines (au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE)) et Bangladesh.  La représentante de la Banque mondiale est intervenue.  Le Comité préparatoire a, pris note de la compilation, des initiatives et des thèmes soumis par les Gouvernements* ainsi que d’un document de travail fondé sur des consultations avec les gouvernements et les institutions financières internationales**.  Ces deux documents ont été présentés respectivement par le Coordonnateur exécutif du Secrétariat du financement du développement, M. Oscar de Rojas et par le Facilitateur des consultations informelles sur le processus préparatoire de fond et la Conférence internationale du financement du développement, M. Mauricio Escanero.  Le Comité a en outre approuvé une liste supplémentaire de 13 ONG qui ont souhaité participer au processus préparatoire et à la Conférence internationale ***.  Le Comité a pris note du troisième rapport de son Bureau sur les modalités de participation des principales parties****.


            Le Comité préparatoire poursuivra ses travaux cet après-midi à 16 heures.


Les documents cités sont parus sous les cotes :


*         A/AC.257/23/Add.1

**       A/AC.257/10/Add.3

***     A/AC.257/24

****   A/AC.257/22


Présentation liminaire


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU, Président du Conseil économique et social(ECOSOC), a fait au Comité rapport de la Réunion de haut niveau tenu hier l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods.  Il a observé que la réunion a examiné entre deux thèmes dont le premier porte sur le financement du développement, l’aide publique au développement (APD) et à la dette.  Le deuxième thème porte sur la création d’un système financier propice au développement, et à la responsabilité des secteurs public et privé dans la prévention et la gestion des crises financières.  Ces délibérations peuvent avoir un effet positif sur les travaux du Comité préparatoire, a estimé le Président.  Les deux tables rondes d’hier ont permis de dégager un certain nombre d’idées directrices.  La première est que la réalisation des objectifs de la Déclaration du millénaire et notamment celui de la réduction de la pauvreté, dépendra d’une croissance économique soutenue et durable.  La deuxième est que la collaboration qui s’est manifestée entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods est de bon augure pour le bon déroulement de la Conférence sur le financement du développement.  Les délégués ont été unanimes à reconnaître qu’il fallait aller au-delà du “consensus de Washington” et consacrer davantage d’efforts à l’esprit et aux termes du “consensus de Montréal”.  Il est indispensable que les pays en développement formuleront eux-mêmes, leurs propres politiques, contrairement aux pratiques en cours


L’accès aux marchés et la réduction des barrières tarifaires ont été évoqués comme des mesures qui pourraient aider à faire reculer la pauvreté.  La question du financement des initiatives de type PPTE et celle du financement pour le développement devraient trouver de rapides solutions.  L’accroissement du financement et la disponibilité de fonds publics prévisibles d’aide ont été jugées comme une des clefs du succès de la lutte contre la pauvreté.  Le rôle des institutions de Bretton Woods dans la préparation de la Conférence prévue au Mexique, notamment en matière systémique est cruciale.  La Conférence devrait compter sur une participation active de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), au vu de l’importance des questions d’accès aux marchés, et nous comptons lancer une action en direction de l’OMC en vertu du mandat que la Charte accorde à l’ECOSOC. Nous avons déploré la réduction de l’APD et avons lancé un appel pour que l’APD prenne davantage la forme de dons.  La prévention des crises financières a été un des autres grands soucis des participants à la Réunion de haut niveau, et la transparence et la réglementation des flux de capitaux spéculatifs ont été évoquées au cours des tables rondes.  


Débat général


M. MOHAMMAD ALI ZARIE ZARE (Iran) a déclaré, au nom des pays membres du Groupe des 77 et de la Chine, qu’il espérait que la concertation et la collaboration prévaudraient lors du processus de rédaction des textes et propositions que le Comité transmettra à la Conférence de Monterrey.


Mme RUTH JACOBY (Suède) a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays associés, que les Etats de ce Groupe remercient le Mexique pour son invitation.  L’Union européenne remercie en outre les participants institutionnels (Banque mondiale, FMI et autres) de leur participation active au processus préparatoire.  Les discussions d’hier dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’ECOSOC ont été fort enrichissantes.  Nous devons mettre en oeuvre les mesures favorables au financement d’un développement durable, et l’Union européenne estime que les banques régionales et le secteur des affaires doivent, dès maintenant, être beaucoup plus impliqués dans le processus préparatoire.  Les résultats de la Conférence de Monterrey devront rapidement se refléter dans les mécanismes de financement internationaux, et les organismes financiers et de développement nationaux et internationaux doivent être parties prenantes à cette démarche.  Nous pensons que la déclaration finale de la Conférence devra prendre des engagements politiques fermes sur la question.  La Conférence devra s’efforcer d’adopter des mesures opérationnelles sur le financement du développement.  Nous pensons que l’ECOSOC, le FMI, la Banque mondiale et l’OMC doivent y être invités.  S’il était prématuré d’envisager des réunions de suivi de la Conférence de Monterrey, nous pensons toutefois que ses résultats devront efficacement être mis en oeuvre.


M. SHEN GUOFANG (Chine) a estimé que la Conférence doit examiner en priorité la question de la coopération internationale dans le contexte du domaine du financement du développement.  Il a estimé qu’il est temps pour les pays industrialisés de reconnaître l’importance d’un développement durable des économies des pays en développement pour promouvoir un développement mondial.  Toujours dans le cadre de la coopération internationale, le représentant a voulu que les stratégies de développement et les politiques macroéconomiques élaborées part chaque pays soient dûment respectées.  A cet égard, il a estimé que la mise en oeuvre des normes et de codes doit se faire en pleine consultation avec les pays et sur une base volontaire.  Le représentant a en outre souhaité qu’une attention particulière soit accordée aux questions de l’application des accords du Cycle de l’Uruguay et de l’élargissement de l’accès aux marchés pour les pays en développement, et de la participation des pays en développement aux nouvelles négociations commerciales.  Tout en reconnaissant le potentiel du secteur privé dans le financement du développement, le représentant a réitéré l’importance de l’APD, en particulier, dans le domaine de l’élimination de la pauvreté, de la protection de l’environnement et de la construction des infrastructures.  Il a donc regretté que l’APD soit devenue une aide de plus en plus conditionnelle en jugeant important que la Conférence prenne des mesures déterminantes pour amener les pays développés à atteindre l’objectif de 0,7% du PNB pour l’APD.


M. MINORU KOBOTA (Japon) a déclaré que l’ordre du jour de la Conférence de Monterrey devra faire l’objet d’une attention particulière.  La pauvreté qui sévit dans de nombreuses parties du monde est une atteinte grave à la dignité et à la sécurité de la vie humaine.  Réduire la pauvreté et promouvoir le développement durable, c’est bâtir la sécurité du monde, a estimé le représentant.  Nous devons donc mettre en place des structures de financement durable, et cette démarche commence par la sécurisation des investissements.  La réforme des cadres juridiques et légaux qui protègeront les investissements est indispensable, et le Japon a aidé de nombreux pays dans ce domaine.  Le Japon pense que l’Afrique peut beaucoup apprendre de l’expérience asiatique.  Un certain nombre de pays donateurs accueilleront, en moyenne, 2000 stagiaires africains au cours des prochaines années sur les questions de développement.  La contribution japonaise à cet égard a été de plus de 2 milliards de dollars depuis le début de l’an 2000.  Nous souhaitons que d’autres donateurs nous suivent dans cette voie.  La Conférence de Bruxelles sur les PMA semble traiter de sujets parallèles aux nôtres.  Il faudra faciliter les échanges entre les différentes instances et autres réunions.


M. MIGUEL HAKIM (Mexique) a déclaré que son pays, en tant que pays hôte de la Conférence internationale, entend apporter une contribution déterminante aux travaux préparatoires comme il le fera de même pour la Conférence elle-même.  Il a espéré que la Conférence aboutira à la formulation d’un nouveau consensus qui sera à même de répondre aux défis du développement et qui comportera, comme élément stratégique, son financement.  L’histoire se souviendra que la communauté internationale est passée du Consensus de Washington au Consensus de Montréal et que ce dernier aura donné lieu au Consensus de Monterrey a observé M. Hakim.  Le succès de la Conférence dépendra de la participation active des ministres des finances, du commerce et des relations extérieures ainsi que de celle des banques centrales.


M. RON ADAM (Israël) a jugé important que la Conférence ne donne pas lieu à des documents inutilement longs, à des jours de rédaction interminables ni aux discours traditionnels de Chefs d’Etat.  Il a estimé que la participation du secteur privé est la clé du succès de la Conférence.  La Conférence, doit donner lieu à une réflexion approfondie sur la manière d’attirer les investissements privés dans les pays en développement.  A ce titre, il a suggéré que l’Assemblée générale confie une partie des travaux préparatoires à une société de sous-traitance qui compilerait les vues des représentants du secteur privé et de la société civile.  Toujours dans un souci d’efficacité, le représentant a jugé pertinent de trouver des éléments novateurs afin d’intéresser l’opinion publique à la Conférence.  Il faut à tout prix éviter un autre Plan d’action  qui plutôt que d’articuler une vision du développement servira au mieux de livre de références pour le suivi de la Conférence.


M. ALYAKSEI MAZMUKHOU (Bélarus) a remercié le Mexique pour son offre d’accueillir la Conférence à Monterrey et a estimé que les discussions d’hier à l’ECOSOC étaient importantes parce qu’elles visent l’amélioration des chances de succès de la Conférence sur le financement du développement et permettent de lui donner un mandat plus clair.  Des propositions ont été avancées du coté européen en vue d’enrichir les débats du processus préparatoire.  Les compromis proposés sur la participation du secteur privé sont raisonnables et peuvent permettre de tenir les engagements du Sommet du millénaire, dont la Déclaration reste la balise qui doit guider nos travaux, a estimé le représentant.  Le Bélarus aimerait que les discussions de cette session du Comité préparatoire abordent des sujets précis.


Mme SIGRUN MOGEDAL (Norvège) a estimé qu’en matière de financement du développement, le succès dépend de la capacité de la communauté internationale à renforcer la cohérence politique entre Gouvernements, au sein des gouvernements, au-delà des groupes géographiques, des divisions économiques, des barrières institutionnelles et des groupes d’intérêt.  Le noeud du problème reste le même, le financement du développement exige des ressources supplémentaires, a insisté la représentante avant d’expliquer que c’est conscient de cela que la Norvège a décidé d’annuler la dette d’un certain nombre de pays en développement et d’ouvrir son marché aux produits des PMA.  Insistant sur la nécessité d’inclure toutes les parties prenantes aux préparatifs de la Conférence et à la Conférence elle-même, la représentante a cité énuméré les banques régionales de développement et les commissions économiques de l’ONU.


M. PEDRO PADILLA TONOS (République dominicaine) a soutenu la déclaration du Chili, faite au nom du Groupe de Rio.  La Conférence de Monterrey permettra de ne pas laisser le monde glisser vers plus de division entre nantis et démunis.  Les grands pays développés doivent, comme l’a dit le Pape Jean-Paul II, respecter leurs obligations et devoirs de solidarité.  Le devoir de solidarité est suivi de celui de la justice sociale et de charité humaine, le progrès des uns ne devant pas se faire aux dépens de la misère des autres.  Notre pays est pour que la Conférence de Monterrey se déroule dans l’harmonie et non pas dans une atmosphère d’affrontements.  Le progrès économique et social des peuples relève non seulement de leurs structures nationales, mais aussi de la communauté internationale.  Les questions relatives à la baisse de l’APD, à l’accès aux marchés, et à la dette extérieure devront trouver des réponses lors de cette rencontre.  La dette, qui écrase nos pays, semble ne point avoir de fin.  Quand en serons-nous soulagés?  Combien de fois faudra-t-il la payer et la repayer?  Il est temps de donner aux nations sous-développées les encouragements dont elles ont besoin pour intégrer le monde moderne.  Notre pays remercie à cet égard le Gouvernement de l’Italie pour les propositions qu’il a faites sur la question de la dette lors du Sommet de Gènes.  Nous ne laisserons pas passer cette occasion sans exprimer notre révolte face à la situation que vit la République d’Haïti, si pauvre dans un hémisphère aussi prospère que le nôtre.


M. SHEN GUOFANG (Chine) a estimé que la Conférence devra examiner en priorité la question de la coopération internationale dans le contexte du financement du développement.  Il est temps pour les pays industrialisés de reconnaître l’importance d’un développement durable des économies des pays en développement pour promouvoir un développement mondial.  Le représentant a voulu que les stratégies de développement et les politiques macroéconomiques nationales soient dûment respectées.  La mise en oeuvre des normes et de codes doit se faire en pleine consultation avec les pays et sur une base volontaire.  M. Guofang a en outre souhaité qu’une attention particulière soit accordée aux questions de l’application des accords du Cycle de l’Uruguay et de l’élargissement de l’accès aux marchés pour les pays en développement, et de la participation des pays en développement, aux nouvelles négociations commerciales.  Tout en reconnaissant le potentiel du secteur privé dans le financement du développement, il a réitéré l’importance de l’APD, en particulier, dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de la protection de l’environnement et de la construction des infrastructures.  Il a regretté que l’APD soit devenue une aide de plus en plus conditionnelle en jugeant important que la Conférence prenne des mesures déterminantes pour amener les pays développés à atteindre l’objectif de 0,7% du PNB pour l’APD.


M. JENOE C.A. STAEHLIN (Observateur de la Suisse) a reconnu le rôle essentiel de l’APD dans l’encouragement et la mobilisation de ressources privées.  Il a estimé que le processus préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement se déroulait bien, et s’est félicité du rôle actif joué dans ce cadre par les institutions de Bretton Woods.  La Suisse espère que cette question sera enfin traitée de manière convaincante, et elle trouve des raisons d’intensifier sa contribution au processus bien au-delà de son appui financier au Fonds fiduciaire du Secrétariat et au Panel de haut niveau dirigé par


M. Ernesto Zedillo, dont le rapport est fort attendu.  Nous estimons que la participation du secteur privé à l’effort auquel nous sommes attelés est essentielle.  Le secteur privé est, il faut le reconnaître, devenu un acteur et un partenaire majeur des questions de développement, que ce soit en ce qui concerne la mobilisation des ressources internationales, et notamment l’IED, celle des ressources des pays en développement, ou en ce qui touche aux questions commerciales et à la problématique de la dette.


Notre pays souhaite, a dit le représentant, que le Comité préparatoire puisse définir des modalités de participation pour des institutions comme le “World Economic Forum- WEF”, dont un représentant est aujourd’hui présent dans la salle.  Le WEF a des avantages comparatifs indéniables en ce qui concerne sa légitimité auprès du secteur privé et ses capacités de rassembleur, comme le prouve l’évènement qu’il organise chaque année à Davos.  Nous espérons que la session de Davos 2002 pourra éventuellement consacrer une partie de son ordre du jour au financement du développement.  Concernant l’ordre du jour de la Conférence de Monterrey, la Suisse portera un intérêt particulier aux partenariats entre les secteurs public et privé, au désendettement et au financement des biens publics à l’échelle mondiale.


M. VINCI CLODUMAR (Nauru), au nom des petits Etats insulaires en développement membres du Forum du Pacifique et de l’ONU, a appuyé les six sujets thématiques envisagés pour la Conférence.  Il s’est particulièrement attardé sur le thème de la mobilisation des ressources pour souligner la dépendance des petits Etats insulaires aux courants de capitaux internationaux.  Il a espéré, que les règles et procédures d’aide publique au développement seront harmonisées, étant donné le caractère exorbitant des frais de transactions.  Venant au commerce, le représentant a souligné la dépendance des petits Etats insulaires à une gamme très limitée de produits d’exportation et aux marchés préférentiels.  Il a souhaité que cette question soit dûment examinée lors de la Conférence.  Il s’est attardé sur la question systémique pour réclamer une participation accrue des petits Etats insulaires dans les forums internationaux pertinents afin, a-t-il dit, d’y renforcer la transparence et la cohérence.


M. CLARO S. CRISTOBAL (Philippines) a déclaré, au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE),.que la Conférence internationale sur le financement du développement devra permettre de réaliser de manière concrète les engagements pris par l’ONU en faveur des peuples lors du Sommet du millénaire.  L’ANASE, a-t-il dit, est d’avis que l’occasion qui est offerte soit complètement mise à profit pour trouver une fois pour toutes de véritables solutions à la question du financement du développement et au problème de la lutte contre la pauvreté. Le financement du développement fait partie de la problématique de l’évolution de l’économie et de la stabilité mondiale au cours des années à venir.  Le plus tôt on se mettra d’accord sur les modalités de participation des secteurs privé et public, mieux on pourra discerner l’aboutissement probable de la Conférence.  Les pays de l’ANASE sont en faveur d’engagements politiques fermes dans le document final de la Conférence.  Nous souhaitons que règne un esprit de concertation et de consensus et que soient mis de coté les intérêts particuliers et égoïstes.


M. JULIAN HUNTE, Ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie a mis en garde contre l’imposition de conditions au financement du développement et plaidé pour une plus grande convergence des mesures et pour un dialogue entre toutes les parties dont l’ONU, les institutions financières et l’OMC.  Ces deux dernières ayant des mandats spécifiques qui empêcheraient toute démarche holistique, le représentant a estimé que l’Assemblée générale, par sa nature, est seule à même de promouvoir une telle approche et de permettre un financement du développement intégré.  Pour le représentant, la Conférence doit se garder d’examiner une par une les questions du développement.  Il faut les faire coïncider, a-t-il dit, en souhaitant, en particulier, que soit reconnu le rôle du commerce comme “premier financier du développement” aux côtés de l’assistance économique.  Emettant des doutes sur la volonté du secteur privé de poursuivre les objectifs de développement, le représentant a plaidé pour la revitalisation du bureau des sociétés transnationales de l’ONU afin de déterminer quels groupes du secteur privé est à même d’apporter un financement sûr au développement.  En attendant, a-t-il conseillé, il faudra entamer un processus de consultations à deux étages qui consisterait, en matière de financement du développement, à consulter toutes les parties et pas uniquement les gouvernements.  Le représentant a conclu en souhaitant la création d’un forum mondial de discussions sur les questions fiscales, jugeant injuste de subir les conséquences de décisions prises dans le cadre d’un processus dont on est exclu.


M. MICHAEL ROESKAU (Observateur de l’Organisation pour la Coopération et le développement économiques -OCDE) a dit que l’OCDE mettait un accent particulier sur l’efficacité de l’assistance apportée aux pays en développement et travaille en vue d’atteindre les objectifs fixés par l’ONU pour réduire de moitié le nombre de pauvres d’ici à l’année 2015.  L’OCDE travaille à cet égard avec les institutions de Bretton Woods.  L’APD et les autres formes d’aide au développement sont une part minime de la question du financement du développement.  Quant aux négociations commerciales et l’accès aux marchés, l’OCDE n’a pas été partie prenante aux consultations menées sur ces questions.  La donnée de base est cependant que le commerce multilatéral doit se développer sans obstacle, et nous soutenons cet avis.  L’OCDE a encouragé une réforme de la gouvernance en matière de mécanismes financiers internationaux.  Nous sommes en faveur du renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent et nous sommes engagés dans toutes les grandes initiatives concernant la lutte contre la corruption.  Ce sont là des questions de gouvernance qui doivent trouver des réponses non seulement au niveau international mais aussi au niveau national.  L’OCDE est, d’autre part, pour l’élimination de certains textes et accords touchant la double imposition de certaines transactions financières ou commerciales et nous sommes en train de préparer une série de réunions sur l’imposition qui pourraient être ouvertes à des pays non membres de l’OCDE.  Les prochaines réunions qui se tiendront à Paris verront, nous l’espérons, la participation d’Etats non membres.


Mme MONIQUE GARRITY, Représentante de la Banque mondiale, a mis l’accent sur la détermination de la Banque mondiale à appuyer le processus préparatoire de la Conférence et les travaux de la Conférence elle-même conformément à son mandat qui est de lutter contre la pauvreté.  ´La représentante s’est dite optimiste quant au succès de la Conférence.  Elle a rendu compte de la dernière réunion du Comité du développement de la Banque mondiale et indiqué que les questions relatives à l’harmonisation des procédures de prêts, aux progrès à réaliser pour lutter contre les maladies contagieuses, à la répartition équitable des bénéfices de la mondialisation et au renforcement de l’architecture financière internationale ont été dûment examinées.


M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a souligné que le financement du développement qui implique tous les types de ressources, exige d’être traité à partir d’une approche holistique qui doit avoir en son centre la question du renforcement des capacités dans les pays en développement.  Il a souhaité que les travaux préparatoires et la Conférence elle-même tiennent compte des préoccupations particulières des pays les moins avancés (PMA) qui ont besoin d’un engagement ferme en ce qui concerne l’APD, l’annulation de la dette, l’accès aux marchés et la création d’un mécanisme efficace de suivi.  Le représentant a souligné la nécessité d’une réforme complète du système financier international et souhaité qu’au niveau des pays, le rôle primordial des gouvernements nationaux soit reconnu.  Il a souligné la place importante des institutions régionales et sous-régionales dans le développement et plaidé pour une aide au renforcement de ces dernières.


M. MOHAMAD CHATAH (Fonds monétaire international-FMI) a réaffirmé l’attachement du FMI au processus préparatoire et à la tenue de la Conférence internationale chargée de la question du financement du développement.  La présence de M. Eduardo Aninat, Directeur général adjoint du FMI, hier à la Réunion de haut niveau de l’ECOSOC et des institutions de Bretton Woods, est une marque de l’importance que le FMI attache à sa coopération avec l’ONU et à la Conférence de Monterrey, a dit M. Chabat.  La réunion de printemps FMI-Banque mondiale, qui a eu lieu la semaine dernière à Washington, a permis de faire le point sur la situation économique mondiale essentiellement caractérisée par un ralentissement des activités.  Le contexte mondial actuel milite pour une libéralisation accrue des économies et une ouverture plus poussée des marchés.  La stabilité financière reste le leitmotiv du FMI qui continuera à aider les pays dans l’assainissement de leurs secteurs financiers.  A cet égard, nous sommes d’accord avec les opinions qui mettent en relief la nécessité de respecter des différences nationales dans l’application des codes de gestion et autres normes financières que nous voulons proposer à l’ensemble du système financier international.  Concernant l’Afrique, la situation y est aggravée par la persistance de conflits, et des consignes ont été données au FMI pour qu’il collabore avec l’ONU dans les politiques de reconstruction des zones en conflit qu’elle proposera.  Quant à la question de la corruption, nous l’estimons importante, car elle est une des causes principales du manque de confiance des investisseurs.


Aperçu du processus préparatoire


La 3ème session du Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement se déroulera en deux sessions d'une semaine chacune, la première se tenant du 2 au 8 mai, et la deuxième au mois d'octobre ou de novembre au cours des travaux de la Deuxième Commission de l'Assemblée générale.  Une session préparatoire finale aura lieu, avant la Conférence elle-même, du 14 au 25 janvier 2002.


Au cours de la présente session du Comité préparatoire, les délégations examineront les différentes contributions au processus préparatoire de fond et aux préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Au nombre de ces contributions figurent un projet de document établi par le facilitateur sur les six thèmes proposés à l'ordre du jour de la Conférence et qui sont: la mobilisation des ressources financières intérieures; la mobilisation des


ressources internationales en faveur du développement, dont l'IED et les autres apports privés; le commerce; le renforcement de la coopération financière internationale aux fins du développement, notamment au moyen de l'APD; la dette; les questions systémiques, notamment l'harmonisation et la cohérence des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux aux fins du développement. 


Le Comité examinera une compilation d’initiatives et de thèmes soumis, selon les termes de la résolution 55/245 de l'Assemblée générale, par des gouvernements en vue d'enrichir le processus préparatoire et l'aider à définir la forme la plus efficiente que pourrait prendre la Conférence internationale.  Les gouvernements de Fidji (au nom des petits Etats insulaires en développement membres du Groupe des pays du Pacifique Sud), de l'Iran (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), des Samoa (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement), de la Suède (au nom de l'Union européenne), de l'Australie, du Bhoutan, du Burundi, du Canada, des Etats-Unis, d'Israël, du Japon, de l'ex-République yougoslave de Macédoine, du Bhoutan, du Kirghizistan, de la Suisse, de la République tchèque et de Sainte-Lucie ont fait des propositions. 


Panel d'experts de haut niveau.


Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a nommé, le 15 décembre 2000, un

Panel de haut niveau sur le financement du développement chargé de le conseiller sur les actions concrètes qu'il pourrait recommander pour apporter une réponse aux besoins de l'ensemble des pays en développement.  Ce Panel de 11 personnalités est présidé par M. Ernesto Zedillo, ancien Président du Mexique.  Sont membres du Panel: M. Abdulatif Y. Al-Hamad (Directeur Général du Fonds arabe pour le développement économique et social, Koweït), M. David Bryer (Directeur d'Oxfam, Royaume-Uni), Mme Mary Chinery-Hesse (Ancien Directeur-général de l'Organisation international du travail, Ghana), M. Jacques Delors (Ancien Ministre des Finances de la France et l’ancien Président de la Commission européenne), Mme Rebecca Grynspan (Ancienne Vice-Présidente du Guatemala), M. Alexander Livshitz (Président de la Banque de crédit de la Fédération de Russie), M. Majid Osman (ancien Ministre des Finances du Mozambique et actuellement Chef d'une banque commerciale), M. Robert Rubin (ancien Secrétaire au Trésor des Etats-Unis),

M. Manmohan Singh (Ancien Ministre des Finances de l'Inde), et M. Masayoshi Son (Président-Directeur général de la Japan Softbank Corporation). 


Bureau du Comité préparatoire


Le Bureau du Comité préparatoire de la Conférence internationale chargée d'examiner la question du financement du développement est composé de deux co-Présidents: MM. Jorgen Böjer (Danemark) et Asda Jayanama (Thaïlande) et de 14 Vice-Présidents: Mmes Ruth Jacoby (Suède) et Jana Simonova (République tchèque), ainsi que MM. Naste Calovski (ex-République yougoslave de Macédoine), Hazem Fahmy (Egypte), Michael Gallagher (Etats-Unis), Julian Hunte (Sainte-Lucie), Hideaki Kobayashi (Japon), Daul Matute (Pérou), Ivan Nimac (Croatie), Kwabena Osei-Danquah (Ghana), Mubarak Hussein Rahmatalla (Soudan), Gert Rosenthal (Guatemala), et Shamshad Ahmad (Pakistan).


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