En cours au Siège de l'ONU

DEV/2282

LES MOYENS DE CREER UN CADRE FAVORABLE A L’INVESTISSEMENT PRIVE COMME MOTEUR DE DEVELOPPEMENT SONT EXAMINÉS

12/02/2001
Communiqué de presse
DEV/2282


Comité préparatoire de la réunion

internationale de haut niveau chargée

d'examiner la question du financement du

développement à l'échelon intergouvernemental

Deuxième session

2ème séance - matin


LES MOYENS DE CREER UN CADRE FAVORABLE A L’INVESTISSEMENT PRIVE

COMME MOTEUR DE DEVELOPPEMENT SONT EXAMINÉS


La Réunion internationale de haut niveau chargée d’examiner la question du financement du développement à l’échelon international est une occasion unique, voire stratégique à laquelle tous les organes des Nations Unies doivent contribuer, a déclaré, cet après-midi, le Président du Conseil économique et social.  Le Président du Conseil qui s'adressait à la Réunion a souligné que la participation des acteurs les plus influents du processus de mondialisation telles que les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est essentielle pour assurer le financement d’un développement large et durable.  Le processus de préparation de la Réunion internationale comme celui du suivi devrait tenir compte du rôle potentiel du Conseil dans la réalisation des objectifs définis, a encore dit le Président du Conseil.


Le Comité préparatoire a entendu une série de présentations faites par les Secrétariats exécutifs des Commissions économiques régionales des Nations Unies sur les consultations faites au niveau régional qui ont pour objectif de coordonner la participation des Etats Membres, de la société civile et des secteurs privés de chaque région concernée aux préparatifs de la Réunion internationale.  Plusieurs délégations ont commenté le rôle des ressources nationales, des flux privés internationaux, du commerce, de l’aide publique au développement (APD), et de l’allègement de la dette dans le financement du développement.  Des interventions ont porté sur la capacité des pays à mobiliser des ressources privées nationales et internationales.  Ainsi, la faculté à assurer l’investissement privé a suscité des commentaires dont ceux du Japon qui a voulu qu’elle devienne un des objectifs principaux du processus de financement du développement.  Seul l’investissement peut conduire à la croissance nécessaire au développement.  Dans ce cadre, au niveau national, l’importance de la stabilité macroéconomique, des réformes du secteur financier, de la bonne gouvernance et des institutions juridiques propres à assurer le respect des contrats et des accords a été soulignée tout comme la nécessité pour les pays en développement d’agrandir leur marché par la création de zones de libre échange ou l’intégration régionale et sous-régionale. 


Au niveau international, la question de la stabilité des flux financiers a été évoquée tout comme celle de la mise en place d’une nouvelle architecture financière internationale.  La finalité de l’investissement privé étant les débouchés commerciaux, plusieurs délégations ont plaidé pour l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires pour élargir l’accès des produits du Sud, en particulier du secteur textile et agroalimentaire, aux marchés du Nord.  Ces questions devraient être au centre de la Réunion de haut niveau qui, selon le Togo (au nom de l'Organisation de l'unité africaine), la Chine, les Philippines (au nom de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est), et le Guatemala, doit prendre la forme d’une grande Conférence de l'ONU, dans un pays en développement.  Le Mexique et le Kenya se sont portés candidats à l'organisation de l'évènement.


Outre les Secrétaires exécutifs des commissions régionales et le Président du Conseil économique et social, et les représentants des pays cités plus haut, les délégations suivantes sont intervenues: Brésil, Chine, République de Corée, Inde, Algérie et Pérou.


Le comité préparatoire poursuivra ses travaux demain mardi 13 février à

10 heures.

Déclarations


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU, Président du Conseil économique et social (Cameroun), a estimé que le Comité préparatoire est engagé dans l’un des processus les plus importants et les plus complexes de l’ONU.  Un processus, a expliqué le Président, dont l’impact sur le financement du développement sera déterminant dans les années à venir.  Il a jugé souhaitable que le Comité garde à l’esprit l’engagement pris par les chefs d’Etat et de gouvernement au Sommet du millénaire.  Ces derniers, a-t-il rappelé, ont décidé de tout faire pour assurer le succès de la Réunion internationale de haut niveau.  Les Nations Unies, grâce à leur universalité et à leur vocation démocratique, se doivent d’assurer le pilotage des travaux visant à définir les orientations et les priorités de la communauté internationale en comptant sur la participation de tous les acteurs publics et privés impliqués dans le financement du développement, a ajouté le Président.  La Réunion internationale est une occasion unique, voire stratégique à laquelle tous les organes des Nations Unies doivent contribuer. 


Le Conseil économique et social a, au cours de ces dernières années, tisser des relations avec un grand nombre d’acteurs clefs du développement, a dit le Président en attirant l’attention sur les liens étroits que le Conseil a tissés avec les institutions financières, commerciales et d’aide au développement et ce, grâce au dialogue politique à haut niveau par lequel débute, chaque année, la session de fond du Conseil et aux réunions spéciales de haut niveau qu’il tient avec les institutions de Bretton Woods, au printemps.  Le Conseil a également procédé à des échanges de vue réguliers avec les conseils d’administration de ces institutions sur des questions essentielles au développement comme la lutte contre la pauvreté, la mise en place d’une architecture financière internationale et la facilitation de la cohérence dans l’action sur le terrain par le Cadre de développement global, les documents stratégiques de réduction de la pauvreté et au Plan-cadre des Nations Unies pour le développement.


Le Président du Conseil économique et social a indiqué que le Conseil a également pris des initiatives nouvelles, voire révolutionnaires en impliquant les ONG et le secteur privé dans ses travaux.  Ainsi, il y a deux ans, le Conseil a traité de la pauvreté, de l’emploi, de la parité des sexes.  L’année dernière, il a traité de l’impact des technologies de l’information et des communications sur le développement et ce, avec la participation des principaux acteurs nationaux et internationaux.  Pour le Président du Conseil économique et social, le Conseil a donc créé un cadre au sein duquel les Nations Unies et les acteurs les plus influents du processus de mondialisation peuvent poursuivre leur engagement à travailler ensemble.  La participation de ces derniers est essentielle pour assurer le financement d’un développement large et durable à l’heure de la mondialisation, a insisté le Président du Conseil. 


Cette année, a-t-il dit, l’Assemblée générale a prié le Conseil, dans le cadre de la réunion spéciale avec la Banque mondiale et le FMI, de traiter des modalités permettant de renforcer l’agenda mondial en faveur d’un système financier plus stable et plus solide qui puisse faire face aux priorités de la croissance, du développement et de la promotion de l’équité dans l’économie mondiale.  La réunion rassemblera, au mois de mai, des représentants du Comité financier et monétaire du FMI, du Comité du développement de la Banque mondiale ainsi que les décideurs des ministères des finances, de la coopération et des affaires étrangères.  Ces personnalités constitueront une opportunité unique de porter les questions du financement du développement à l’attention des responsables politiques au plus haut niveau.  Partant, au cours de ces dernières années, le Conseil est clairement apparu comme le forum central du système des Nations Unies au sein duquel tous les partenaires stratégiques du développement peuvent se réunir et débattre des questions inscrites à l’ordre du jour international.


A cet égard, a estimé le Président du Conseil économique et social, le processus de préparation de la Réunion internationale comme celui du suivi devrait tenir compte du rôle potentiel du Conseil dans la réalisation des objectifs définis.  Dans son rapport sur le financement du développement, le Secrétaire général a précisément énoncé des recommandations importantes à ce sujet, a rappelé le Président avant d’assurer le Comité préparatoire de sa confiance, de son soutien et de son engagement à mettre le Conseil économique et social à la disposition du processus préparatoire, de façon à tirer le meilleur parti du potentiel de cet organe qui a la charge principale pour ce qui est de la coopération internationale en faveur du développement.


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), a précisé que la réunion de consultation de la CEPAL, en vue de l'organisation de la Réunion internationale de haut niveau sur la question du financement du développement, a eu lieu à Bogota du 9 au 10 novembre 2000 sous les auspices du gouvernement de la Colombie et de la Banque interaméricaine de développement et avec la collaboration de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).  Le FMI et des institutions financières régionales et sous-régionales étaient également présentes. Dans leurs déclarations d'ouverture, Mme Clemencia Forero Ucros, Ministre des affaires étrangères et M. Juan Manuel Santos Ministre des finances et du crédit, tous les deux représentants de la Colombie, ont souligné que deux questions doivent être résolues au niveau international: le coût élevé de l'instabilité financière, et le besoin de promouvoir une coopération internationale à grande échelle pour transformer le système financier international en moteur du développement.  C'est pour cela qu'une nouvelle architecture financière est nécessaire.


Comme contribution à cette rencontre, le Secrétaire général a préparé un document sur "la croissance accompagnée de stabilité: le financement du développement dans un nouveau contexte international".  Ce document souligne qu'au cours des années 90, des accès nouveaux aux financements internationaux ont permis d'améliorer la gestion macroéconomique, de faire baisser les taux d'inflation, et d'assurer une croissance économique, même minimum dans notre région.  Mais ce document relève aussi qu'à part l'IED, les flux extérieurs de capitaux restent fortement volatiles et qu'ils n'atteignent pas les pays les moins développés.  L'allocation de ressources financières requiert la création et le développement d'institutions financières et de politiques macroéconomiques qui réduisent les risques associés aux cycles de financement extérieur.  La CEPALC a estimé que la communauté internationale doit travailler avec le secteur privé pour promouvoir les flux financiers à long terme, notamment ceux destinés aux pays en développement.  Nous avons estimé aussi  que les banques multilatérales de développement devront continuer à jouer un rôle important dans la mobilisation des ressources, en particulier pour la promotion de projets sociaux et le financement à long terme pendant les crises.  Sur la question  de l'APD, la CEPAL appelle les pays riches à consacrer 0,7% de leur PNB, à l'Aide au développement.  L'APD est importante dans le financement de biens publics liés à la promotion de la paix, du développement durable ou de la lutte contre les maladies et les drogues.  Les institutions financières internationales doivent, selon nous, éviter de se mêler de politiques qui relèvent des autorités nationales et des consensus sociopolitiques nationaux.  La limitation des initiatives de développement a été évoquée, concernant en particulier la question de la dette des pays à revenus faible et intermédiaire, et les questions commerciales ont fait l'objet d'une attention soutenue de la part des Etats membres de la CEPAL et des autres participants.  Ils ont relevé l'injustice des barrières artificielles érigées devant les produits des pays en développement et qui empêchent leur entrée sur les marchés des pays riches.


M. K.Y.AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a rendu compte des travaux de la Conférence des Ministres africains des finances à laquelle ont également participé des partenaires de développement, ainsi que des représentants de la Banque africaine de développement et des institutions de Bretton Woods.  Il a ainsi indiqué que les participants à la table ronde sur la mobilisation des ressources internes ont souligné l’importance, en la matière, de la stabilité macroéconomique, des réformes du secteur financier et du développement des instruments financiers à l’intention des épargnants et des investisseurs.  Les participants ont également examiné les questions de la gestion des taux d’intérêt et des politiques des taux de change, de la mise en œuvre de mesures incitatives pour les épargnants et de l’adoption de mesures de lutte contre la fuite des capitaux. 


La table ronde sur la mobilisation des ressources internationales a été l’occasion pour les participants de se concentrer sur l’APD, les capitaux privés, l’allègement de la dette, et la réforme de l’architecture financière internationale.  Les débats ont exploré les modalités pour améliorer l’efficacité de l’aide, le lien entre la stabilité politique et une utilisation efficace de l’aide, la redéfinition des relations en matière d’aide, la dépendance à l’égard de l'aide et les relations entre un environnement politique stable et l’accroissement de l’aide, et l’appropriation des programmes d’assistance au développement par les pays africains.  Les participants ont aussi évalué les progrès dans la mise en œuvre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (HIPC/PPTE), le lien entre l’allègement de la dette et les documents stratégiques de réduction de la pauvreté, et les propositions pour une stratégie élargie de l’annulation de la dette des pays africains dont les pays non éligibles dans le cadre de l’Initiative.  Le rôle des capitaux privés a été souligné tout comme la manière de les attirer qui dépend de la stabilité politique, de la bonne gouvernance, de la transparence et de la responsabilité; de la cohérence des politiques publiques, et de la mise en place d’institutions juridiques et judiciaires pour assurer le respect des contrats et des accords.  Les experts ont souhaité que la communauté internationale appuie le Fonds mondial de solidarité et de réduction de la pauvreté établi par l’OUA en juin 2000 et proposé la mise en place d’un organisme indépendant pour analyser la viabilité de la dette africaine et élaborer les mesures appropriées. 


La table ronde sur le renforcement de la participation des économies africaines à l’économie mondiale a examiné la dépendance des économies concernées vis-à-vis de l’exportation des produits de base, le manque de diversification des économies, les obstacles à l’offre et les problèmes d’accès aux marchés, et les défis en matière de technologies de l’information.  Les participants ont recommandé trois mesures, notamment l’élimination en faveur des pays en développement des conditionnalités non liées au commerce; et la simplification des procédures d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour les pays les moins avancés (PMA).


MME DANUTA HUEBNER, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a indiqué que la réunion régionale qu’a tenue la Commission a rassemblé, des ministres, des banquiers, des représentants des milieux d'affaires et des personnalités de la société civile, soit des personnes au fait du processus du financement du développement dans la région.  Le débat a montré que le financement du développement, processus complexe et à long terme, exige la coopération de tous les acteurs.  Le débat a également montré que le processus de transition vers l’économie de marché, la démocratie et le développement, dans lequel se sont engagés dix pays de la région, a déjà permis de tirer les enseignements en matière de financement.  Il a été convenu que les pays à économie en transition, qui expérimentent un douloureux processus de changement social, nécessitent à la fois la mobilisation du potentiel national en matière de développement et un environnement international favorable à la croissance commerciale et à l’accès aux marchés financiers.


La complémentarité de toutes les formes de finances a été soulignée et tout en s’accordant sur l’importance de l’investissement étranger, les participants ont souligné la pertinence toujours réelle des fonds publics.  La nécessité de traiter du coût social de la transition a également été soulignée.  Les ressources qui avaient été dans le passé, allouées sous forme de subventions improductives à des entreprises non performantes, doivent être utilisées pour financer des dépenses sociales bien ciblées, ont également souhaité les participants.  Ils ont également voulu que la décentralisation de l’Etat serve de catalyseur pour une plus large participation de la communauté locale dans les projets régionaux de développement.  Une coopération régionale et sous-régionale étroite a par ailleurs été vue comme un moyen d’optimiser les ressources limitées.  La nécessité pour les donateurs et les récipiendaires de tenir un dialogue constructif menant à un véritable partenariat a été soulignée.  En matière de crises financières, il a été reconnu que les réformes internationales ne sauraient remplacer des politiques et des institutions saines, à l’échelon national.


M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) a déclaré que les concepts et politiques qui prétendent appliquer une seule recette pour résoudre les problèmes de développement de différents Etats et régions du monde sont irréalistes et dépassés.  Ceci est vérifiable dans la région de la CESAP.  La CESAP a tenu ses consultations régionales à Jakarta, en Indonésie, au mois d'août 2000, appuyée par la CNUCED et la Banque asiatique de développement.  36 membres et membres associés de la CESAP, 14 organisations intergouvernementales, et 8 ONG ont pris part aux travaux.  Il y a un besoin reconnu, au sein de la CESAP, de mettre au point des instruments financiers à long terme pour répondre aux questions qui se sont posées après la crise de 1997.  La diversification des secteurs financiers nationaux est indispensable et est une tâche prioritaire.  Nous considérons la création de marchés financiers et d'instruments financiers nationaux et de techniques de sécurisation monétaire.  Le degré de libéralisation devrait selon nous, se faire au rythme du niveau de développement de chacun, les pays ayant le choix de modifier les conditions d'entrée des capitaux grâce aux mesures fiscales et de contrôle.  Beaucoup peut être fait grâce à l'utilisation des nouvelles technologies de l'information dans le domaine des crédits financiers.  Des initiatives dans ce domaine pourraient aider à mobiliser les ressources au niveau des villages et des communautés qui ont jusqu'ici été ignorées par les systèmes financiers traditionnels.


M. MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Asie occidentale (CESAO), a rappelé que les Etats Membres de la CESAO s'étaient réunis à Beyrouth au Liban.  La réunion s'est concentrée sur la mobilisation des ressources nationales et internationales pour le développement et sur l'amélioration du système financier international.  La dette et l'APD ont été aussi examinés, et la réunion ne s'est pas contentée de concentrer ses débats sur les responsabilités des pays développés.  Il a été discuté de la manière de créer un environnement macroéconomique stable et prévisible et nous avons débattu de la manière dont les pays devraient demander la coopération de la communauté internationale une fois les problèmes clairement identifiés.  Les revenus de nombreux pays de la CESAO dépendant essentiellement des cours des produits pétroliers, il a été demandé que soient trouvés des mécanismes de stabilisation de ces prix.  La réunion a également parlé de la répartition des flux d'investissement au niveau international et les participants ont évoqué la question de la gouvernance et des prises de décision au niveau international.  La question de la manipulation par les pays développés du taux d'échanges de leur monnaie, qui crée des perturbations monétaires dans les pays en développement du fait de l'impact direct sur les cours des matières premières et sur la valeur des monnaies locales a été soulignée comme un problème que la Réunion internationale sur le financement du développement devrait prendre en considération.


M. HIDEAKI KOBAYASHI (Japon) a déclaré qu’en matière de développement, l’amélioration des services sociaux, d’enseignement et de santé ne suffit pas en citant comme élément essentiel une croissance robuste mue par l’investissement privé aux niveaux national et international.  Pour le représentant, l’augmentation de l’investissement privé national et de l’investissement étranger direct (IED) doit devenir un des objectifs stratégiques du processus de financement du développement.  Cette idée est d’autant plus valable, a-t-il dit, que l’investissement privé exige la participation de tous les acteurs du processus du financement du développement et la mobilisation de tous les instruments politiques en leur possession.  De plus, l’accroissement de l’investissement privé, en particulier l’IED, profite non seulement aux pays en développement mais aussi aux pays développés desquels part l’IED.


Pour attirer l’IED et stimuler l’investissement intérieur, il faut, a dit le représentant, améliorer l’environnement national par une politique macroéconomique saine, le renforcement des systèmes financiers et fiscaux, la lutte contre la pauvreté, et le développement de systèmes efficaces de gouvernance.  Le renforcement du système fiscal, a-t-il insisté, consiste à adopter des politiques qui mobilisent les ressources financières nationales.  Il faut aussi, a ajouté le représentant, améliorer l’environnement international.  Dans ce cadre, il faut analyser plus avant le système utilisé dans les pays développés en matière d’investissement et de commerce et trouver les moyens de faire en sorte que les milieux d’affaires soient pleinement impliqués dans le processus de financement du développement. 

L’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires dans les pays développés pourrait, de l’avis du représentant, faciliter le flux des investissements privés vers les pays en développement.  Il a, par ailleurs, conseillé à ces derniers, d’élargir leur marché en créant des zones de libre-échange entre pays voisins.  Il a évoqué l’APD.  Il a insisté sur l’importance de la coopération Sud-Sud et celle de l’intégration d’une perspective régionale dans les efforts visant à augmenter l’investissement privé.  Le représentant a évoqué la coordination entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l’OMC, a jugé utile d’en discuter dans le cadre de questions plus spécifiques telles que l’investissement privé plutôt que dans un contexte abstrait.  Le renforcement du Conseil économique et social serait aussi plus réussi si on plaçait des questions aussi importantes que l’investissement privé au centre des discussions.


M. ENRIQUE A. MANOLO (Philippines) a déclaré, au nom des Etats membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) que la question du financement du développement est importante pour deux raisons majeures:  La première est que la Réunion internationale envisagée donne à la communauté internationale une opportunité de traiter en profondeur de cette question de manière coordonnée et intégrée.  Les pays en développement seront une fois encore, prêts à faire montre de bonne volonté pour jouer le rôle qui leur revient, et ils attendront de leurs partenaires développés qu'ils respectent les engagements pris en vue de mettre fin à la grande pauvreté qui frappe la majorité du monde.  La faillite du processus dans lequel nous nous engageons serait préjudiciable à l'ensemble de la communauté internationale.  La deuxième raison de l'importance de la question du financement du développement concerne les Nations Unies, qui doivent à travers ce processus pleinement jouer le rôle qui leur est assigné par la Charte.  L'ANASE tient à dire clairement qu'elle estime que l'ONU a le mandat dont elle a besoin pour être le centre moral de l'élaboration d'un nouvel agenda du développement.  La Charte dit que l'Organisation doit promouvoir "de meilleures conditions de vie, le plein emploi et les conditions du développement économique et social…"


Les pays de l'ANASE attendent que soit adopté un plan d'action clair et détaillé pour chaque thème à discuter, les discussions devant avoir lieu sur des engagements politiques équilibrés des pays en développement et des pays développés.  Et si des engagements doivent être pris au plus haut niveau, il serait normal que la participation à l'évènement se fasse aussi au niveau le plus élevé.


MME ZHANG XIAO'AN (Chine) a salué la proposition du Mexique d'accueillir la Réunion internationale sur le financement du développement et déclaré que le maintien de la paix et de la sécurité internationales et la promotion du développement sont deux missions historiques qui constituent les objectifs prioritaires de l'Organisation des Nations Unies.  La Chine estime que l'évènement intergouvernemental sur la question du financement du développement est un effort majeur et louable de l'ONU en vue de s'acquitter de ses missions, et elle se réjouit de la volonté affichée par les autres institutions internationales, dont celles de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce de prendre part au processus engagé.  Nous accueillons aussi positivement le rôle actif que doivent jouer les ONG, la société civile et le secteur privé des affaires à ce processus dans le plein respect des règles et procédures de l'ONU.


Les questions financières sont au cœur même de la question du développement, a dit Mme Zhan Xiao'An.  Pendant trop longtemps, l'absence d'une finance spécifique au financement du développement a miné le développement des pays en développement, et cette absence est devenue aujourd'hui flagrante, la mondialisation créant des effets et un contexte plus difficiles pour les pays en développement.  Les solutions que nous devons trouver dépendront d'abord de notre niveau d'engagement et de volonté politique.  La réforme de l'architecture financière internationale et du système commercial multilatéral sont deux des questions les plus cruciales auxquelles des réponses urgentes doivent être trouvées, en vue de mettre en place un nouvel ordre économique mondial plus juste et plus équitable.  A cet égard, la communauté internationale a besoin d'améliorer les conditions et le cadre de la coopération économique internationale, et la Chine espère que les pays développés adopteront une attitude coopérative et active pour que la Réunion internationale sur le financement du développement atteigne les objectifs que nous allons nous fixer.  La Chine pense que cet évènement doit se dérouler sous la forme d'une Conférence autonome des Nations Unies, avec une participation au plus haut niveau des Etats et des autres partenaires.  Cette Conférence devrait, comme documents finaux, adopter une déclaration politique et un plan d'action fermes et orientés vers l'obtention de résultats.  Des engagements fermes devraient être pris au cours de l'évènement international de haut niveau et un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de ces engagements devrait être mis en place.


La Chine pense que les travaux du Comité préparatoire devraient être résumés dans un rapport des Vice-Présidents comprenant les points de vue de tous les participants.  Ce document devrait servir de base de discussion à la prochaine session du Comité prévue au mois de mai.  Concernant les propositions de l'ordre du jour de la Réunion, nous pensons que la mobilisation des ressources au niveau national devrait être soutenue par un meilleur environnement international.  La mise en œuvre des politiques macroéconomiques dans les pays en développement devrait d'abord répondre à leurs vrais besoins nationaux, conformément à leurs différents niveaux de développement.  Quant à la question de l'IED, nous pensons qu'il faudrait combattre les capitaux à caractère purement spéculatifs et mettre en place un cadre régulatoire de la circulation des capitaux privés à court terme.  Le commerce doit être reconnu comme une force motrice du développement économique et de son financement.  Malgré l'ouverture de leurs marchés et la libéralisation de leurs économies par les pays en développement, les pays du Nord n'ont toujours pas respecté les termes et les engagements du Cycle des négociations commerciales d'Uruguay et maintiennent des barrières tarifaires sur les produits textiles et agricoles où les pays du Sud ont un avantage comparatif indiscutable.  La Chine s'oppose  à tout lien entre l'environnement, les conditions de travail et le commerce, qui ne viserait qu'à créer de nouveaux obstacles aux produits et au commerce des pays en développement.  Concernant l'APD, elle a un rôle irremplaçable dans le financement du développement et, en particulier, la protection de l'environnement, la lutte contre la pauvreté et le développement social.  Nous soutenons le renforcement du rôle des fonds et programmes de l'ONU dans ce domaine et appelons les pays développés à respecter leurs engagements, tout en dénonçant toute politisation de l'usage des actions des organisations multilatérales.  Le poids de la dette pour les pays pauvres doit être réduit, sinon annulé.  La Chine demande que les institutions internationales simplifient les procédures d'admission aux initiatives telles que celles du PPTE et en accélèrent la mise en œuvre.  En ce qui le concerne, notre pays, a dit la représentante, a décidé d'annuler la dette de 10 milliards de Yuans que lui devaient des pays d'Afrique.  Cette mesure entre dans le cadre de l'amélioration de la coopération Sud-Sud.  Le dernier point que nous voulons évoquer est celui de l'architecture financière internationale et du système commercial multilatéral dont une réforme s'impose en vue d'en rendre le fonctionnement et les retombées plus justes pour tous.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a associé sa délégation aux déclarations du Groupe de Rio et du Groupe des 77 et la Chine.  Comme l'a dit le représentant du Groupe de Rio, la réunion sur le financement du développement sera la première opportunité pour donner une consistance à la Déclaration du millénaire.  Le Guatemala pense que si le Comité préparatoire peut à partir d'aujourd'hui se mettre à préparer une Conférence semblable à celles organisées par l'ONU au cours des années 90, ce serait une bonne chose.  Mais il serait aussi possible de choisir plutôt le modèle du Sommet du millénaire, de manière à donner encore plus de visibilité à l'importante question dont la Réunion débattra.


Le Guatemala pense qu'il faut tirer parti des avantages comparatifs du système de l'ONU quant il s'agit de parler du financement du développement.  L'ordre du jour doit être adapté aux points forts de l'ONU, qui sont ceux de sa crédibilité en matière de convocation de réunions.  L'ONU a une image d'impartialité qu'aucune autre instance internationale ne peut se vanter d'avoir.  L'Organisation est privilégiée lorsqu'il s'agit d'agir sur la conscience collective de l'humanité et elle est la seule capable de mobiliser certaines énergies et certains centres de pensées.  Le financement du développement ne se prête pas, selon nous, à une division des efforts déployés aux niveaux national et international.  Une occasion nous est offerte de sortir des affrontements traditionnels entre Nord et Sud.  Nous pensons que l'ordre du jour qui a été adopté et le rapport du Secrétaire général constituent des points de départ importants.  Nous pensons aussi que les aspects de procédures et de fond ne peuvent pas être dissociés.  Le Guatemala estime que l'importance de la Réunion mérite qu'on l'organise en dehors du Siège de l'ONU.


M. GELSON FENSECA (Brésil), a placé le concept d’intégration au centre des efforts visant à assurer le financement du développement.  Il a d’abord cité l’intégration des principaux acteurs en prônant le dialogue entre toutes les institutions qui travaillent dans le financement du développement et sans oublier la société civile et le secteur privé.  Il a ensuite cité l’intégration des questions, qui bien que proches sont souvent traitées de manière distincte.  Le représentant a évoqué les ressources nationales, le commerce, les questions systémiques, les flux de capitaux privés, l’APD et la dette.  Il aussi cité l’intégration de tous les efforts entrepris par les Nations Unies en faveur du développement, mentionnant dans ce cadre le suivi des conférences des années 90.  Le représentant a enfin cité l’intégration de tous les pays au processus de mondialisation. 


Le Brésil, a-t-il expliqué, a pour objectif de financer la croissance économique du pays par une politique économique promouvant la stabilité fiscale et celle des comptes courants, la lutte contre l’inflation, le contrôle bancaire, la mobilisation des ressources nationales et le développement d’une bourse dynamique.  Cette politique a permis d’attirer cette année quelque 30 milliards d’IED.  Mais ces résultats resteront aléatoires sans une bonne gouvernance aux niveaux national et international et la mise en place d’un système commercial juste et équilibré.  A ce titre, le représentant a dit ne pouvoir accepter les subventions au secteur agricole dans les pays développés et le recours inadéquat à des mesures antidumping qui cachent mal des mesures protectionnistes.  Le représentant s’est en revanche félicité de la création du G-20 dont le Brésil fait partie.  Le représentant a néanmoins continué de plaider pour une plus large participation des pays en développement et pour plus de stabilité du système financier international avant d’insister sur l’importance de l’allègement de la dette et de l’APD.


M. SIMBAWA AWESSO (Togo)a estimé que l’ordre du jour de la Réunion internationale de haut niveau implique la contribution constructive du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC.  La participation des institutions financières internationales sera déterminante, a insisté le représentant avant de déplorer qu’au moment où le processus relatif au financement du développement entre dans une phase cruciale, la situation économique et sociale reste des plus préoccupantes.  Le nombre de personnes vivant dans une pauvreté absolue ne cesse d’augmenter et les pays en développement continuent de ployer sous le fardeau de la dette extérieure.  Le représentant a aussi stigmatisé la tendance à la baisse de l’APD avant de dire l’importance qu’il y a à ce que la communauté internationale s’engage résolument dans une action salutaire pour délivrer des milliers de personnes de la misère abjecte.  Regrettant que le format de la Réunion de haut niveau n’ait pas encore été déterminé, le représentant a souhaité que cette Réunion ne consiste en rien d’autre qu’en une grande conférence des Nations Unies sur le financement du développement.


M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a déclaré que son pays partage les recommandations du Secrétaire général sur le financement international du développement.  La République de Corée pense cependant qu'il serait urgent que le Comité ait une idée claire du genre de document final auquel aboutira la Réunion internationale.  Nous favorisons une déclaration finale courte et concise qui exprimerait un clair engagement politique des Etats Membres en faveur d'un mécanisme de suivi des engagements qui pourront être pris lors de la Réunion.  Le format de la Déclaration du millénaire pourrait être pris comme modèle à cet égard.  Le succès de cet évènement dépendra en grande partie de la participation de la société civile, du secteur privé et d'autres acteurs majeurs du développement.  La tâche qui nous attend est donc aussi celle promouvoir une meilleure contribution de toutes les parties prenantes au processus.  Notre délégation pense que la mobilisation des ressources nationales est le premier outil du financement du développement, du renforcement des capacités, et de l'éradication de la pauvreté.  Cette certitude doit nous amener à établir un lien fort entre la création de mécanismes efficaces et des politiques équilibrées pour promouvoir l'épargne et l'investissement.  L'accès aux ressources extérieures reste cependant important pour promouvoir un développement solide et durable.  De bonnes politiques macroéconomiques, une bonne gouvernance et de bons arrangements institutionnels doivent soutenir ces efforts.  La République de Corée attache beaucoup d'importance à ce que les débats sur la nouvelle problématique du développement et sur son financement se tiennent dans le cadre des Nations Unies.


M. KAMALESH SHARMA (Inde) a jugé important de façonner le système économique international de manière à ce qu’il reflète les intérêts de tous et qu’il tienne compte des priorités et des préoccupations des économies en développement.  Il faut, au cours des mois à venir, a dit le représentant, œuvrer pour que la Réunion de haut niveau soit en mesure d’adopter une déclaration politique à la hauteur des espoirs placés en elle.  Le rôle de tous les acteurs est important dans la mise en place d’un environnement international stable, équitable et productif, a insisté le représentant avant de commenter les questions dont est saisi le Comité préparatoire.  Ainsi sur la question de la mobilisation des ressources nationales, il a souligné que même dotés des meilleures politiques, les pays en développement connaîtront toujours un décalage entre les ressources nécessaires au développement et la disponibilité des ressources nationales.  Le fossé doit être comblé par des ressources externes, a dit le représentant en rejetant l’idée consistant à séparer les ressources nationales du contexte international, en particulier dans une économie mondialisée. 


Tout en reconnaissant le rôle croissant du commerce et des capitaux privés dans le financement du développement, le représentant a évoqué l’APD, en particulier, en ce qui concerne le financement du renforcement des capacités et de l’ordre du jour social.  Venant à la question de la dette, le représentant a jugé utile d’appréhender l’Initiative HIPC/PPTE dans la perspective plus large des pays en développement.  Il a qualifié de limitée la méthodologie du Club de Paris et la portée de son programme  d’allègement de la dette.  Le fait que les dettes soient aujourd’hui dues à différents investisseurs privés compliquent davantage les données du problème, a argué le représentant.


Abordant la question du commerce,  le représentant a souhaité une discussion approfondie de l’ensemble des questions liées à l’accès aux marchés comme les mesures protectionnistes, les prix des produits de base et les obstacles à l’offre.  Les pays en développement, a-t-il insisté, continuent de se heurter à des obstacles du système commercial international, en particulier en ce qui concerne l’accès aux marchés des produits de base et des produits manufacturés pour lesquels ils ont un avantage comparatif.  Le représentant a cité le secteur des textiles, des vêtements et de l’agriculture ainsi que le secteur pharmaceutique.


Le représentant a terminé sur la question de la volatilité des flux de capitaux privés à court terme et sur la nécessité d’établir des mécanismes pour contenir la fuite soudaine des capitaux, responsables de crises.  Il est temps de passer à une culture de prévention, a dit le représentant qui a plaidé pour des mécanismes renforcés de surveillance des économies dont celles des pays développés.  Prônant la recherche de ressources additionnelles et novatrices pour financer les priorités de développement, le représentant a attiré l’attention sur le Fonds mondial pour la réduction de la pauvreté.


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a noté que le rapport du Secrétaire est le fruit d'une réflexion entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods. L'Algérie espère que cette réflexion ira en se renforçant et en se développant au profit de la coopération économique internationale et en faveur des intérêts légitimes des pays en développement et de la prise en charge de leurs préoccupations et aspirations.  En demandant depuis une décennie la tenue d'une réunion internationale sur le financement du développement, les pays du Sud n'ont jamais eu pour objectif ou ambition de brutalement remplacer les institutions de Bretton Woods par de nouvelles institutions, ni de substituer à l'architecture financière internationale actuelle un nouvel ordonnancement, même si le cadre actuel a visiblement besoin d'être sérieusement réformé.  Ce que les pays du Sud attendent de la Réunion prévue, c'est un consensus sur le fait que les institutions et mécanismes de financement du développement ont largement montré leurs limites.


L'Algérie est d'avis que la mobilisation des ressources nationales joue un rôle essentiel dans le financement de l'investissement pour assurer un environnement macroéconomique sain et rationnel et la prospérité économique.   Nous estimons que les pays en développement ont été les premiers à assumer leurs responsabilités au niveau national et international.  Ne sont-ils pas dès lors en droit d'attendre de la communauté internationale une action globale et concertée visant à corriger les dysfonctionnements du système commercial et financier international?  S'agissant de la mobilisation des ressources internationales, il est décevant de constater que malgré les efforts et les réformes politiques et les réformes économiques des pays en développement pour assainir leurs économies, les flux financiers d'investissements internationaux n'ont profité qu'à un nombre limité de pays.  L'ouverture des marchés des grands partenaires commerciaux aux produits des pays en développement, et le démantèlement des barrières tarifaires et douanières et des mesures protectionnistes de type phytosanitaire ou écologique, constitueraient un apport substantiel à la pénurie de financements.  Concernant la question de la dette, l'Algérie note avec satisfaction l'Initiative PPTE, et elle est convaincue que seule l'annulation de la dette extérieure des pays pauvres et l'allègement de celle ces pays à revenu intermédiaire sont de nature à libérer des ressources additionnelles nécessaires à la relance de leurs économies.


M. JORGE LUIS VALDEZ CARILLO (Pérou) a estimé que les Nations Unies représentent une instance pertinente pour assurer une répartition équitable des bienfaits de la mondialisation.  Le représentant a espéré un consensus sur la manière d’assurer un financement suffisant pour le développement durable.  Il a argué que pour ce faire, il convient d’approfondir les acquis et incorporer des éléments économiques, financiers, monétaires et commerciaux qui n’ont pas été pris en compte jusqu’ici.  Tout, selon le représentant, doit se fonder sur la nécessité de faire de la mondialisation un processus global.  Il faut lutter contre la marginalisation des pays pauvres et contre la réduction de la pauvreté.  Etant donné le lien entre la pauvreté et la stagnation économique, il faut offrir des conditions économiques permettant de résoudre les problèmes du chômage tout en augmentant les revenus nationaux.  Ceci n’est pas possible qu’à travers la croissance, a estimé le représentant. 


Les flux de capitaux est l’un des moyens d’obtenir un financement suffisant qui permet de définir le cadre entre l’épargne nationale et l’investissement externe.  Au Pérou, par exemple, le taux d’épargne est de 23% et pour arriver à une croissance de 7 à 8%, le pays nécessite un taux d’investissement de 28%.  Il faut donc se fonder sur une conjugaison de l’épargne, de l’IED et du financement externe. Le commerce international représente un mécanisme important de financer du développement, le représentant a plaidé pour l’élimination des obstacles tarifaires, en particulier dans les secteurs des textiles et de l’agro-alimentaire.


Le représentant a terminé sur les questions systémiques pour appeler à une révision des processus de prise de décisions et à l’incorporation d’éléments nouveaux comme la question des prêteurs de dernier recours en cas de crises, la mise à disposition de liquidités internationales, ou encore la gestion des biens publics globaux comme la stabilité du système financier international.


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