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CTPD/39

DEMONSTRATION DE L’EFFICACITE DE LA COOPERATION SUD-SUD DANS LE RENFORCEMENT DES CAPACITES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES DES PAYS EN DEVELOPPEMENT

30/05/2001
Communiqué de presse
CTPD/39


Comité de haut niveau pour l’examen

de la coopération technique

entre pays en développement

12e session, 4e séance - après-midi


DEMONSTRATION DE L’EFFICACITE DE LA COOPERATION SUD-SUD DANS LE RENFORCEMENT DES CAPACITES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES DES PAYS EN DEVELOPPEMENT


Le rôle de la coopération technique entre pays en développement dans la science et la technique au service du développement a fait l’objet d’un débat thématique organisé, cet après-midi, par le Comité de haut niveau pour l’examen de la coopération technique entre pays en développement (CTPD).  Le débat a donc porté sur les efforts déployés, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, pour renforcer la capacité scientifique et technique des pays en développement.  En la matière, les défis sont de trois ordres, a estimé le Secrétaire général du Réseau des organisations scientifiques du tiers monde, qui a présenté un plan d’action en douze points.  Au titre des défis, il a cité la nécessité de combler le fossé numérique entre le Nord et le Sud au niveau des connaissances; de développer une culture de perfectionnement scientifique; et de convaincre les autorités compétentes de l’importance de la science et de la technique pour le développement.


A cet égard, le Directeur de “Policy research international, Inc” a tenu à souligner que le problème des pays en développement n’est pas tant l’élargissement du fossé en matière de connaissance mais la faible productivité scientifique et technique due à un environnement indifférent.  Illustrant ces propos, il a ainsi invoqué une étude selon laquelle un scientifique indien serait plus productif aux Etats-Unis que dans son propre pays.  Cette situation est d’autant plus périlleuse, a-t-il prévenu, que les techniques occidentales tout en devenant de plus en plus coûteuses, sont de moins en moins adaptées aux besoins des pays en développement.  Pour lui, ces pays ont donc tout intérêt à développer ce dont ils ont besoin.  Ces propos ont été appuyés par le Directeur général de l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (WARDA) qui a démontré la manière dont la coopération Sud-Sud en matière de recherche et d’innovations techniques a mis en marche la révolution verte en Afrique.


C’est dans le même contexte que les propos du Président de la Fondation Rockefeller ont été accueillis, lui qui a donné les exemples des centres d’excellence régionaux que sa Fondation a créés dans les pays en développement.  La philosophie de la Fondation, a-t-il ajouté, est aussi de créer, toujours dans le cadre de la coopération Sud-Sud, des partenariats avec des acteurs plus formels comme les institutions des Nations Unies et des alliances avec les ONG les plus puissantes.  Pour le Président de la Fondation Rockefeller, en matière de coopération Sud-Sud, il est important de définir précisément l’objet de cette forme de coopération et de connaître les avantages des mécanismes que l’on entend mettre en place.


(à suivre - 1a)

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A ce propos, le Directeur du Département de la planification et de l’évaluation de la coordination de l’aide de l’Agence de la coopération internationale du Japon a, avant de rendre compte des projets de coopération triangulaire dans lesquels son pays s’est engagé, rappelé que pour son pays, la pertinence de cette forme de coopération se justifie par le fait que l’augmentation du nombre de donateurs entraîne automatiquement une augmentation des ressources aux fins du développement.  Il a, en outre, argué qu’une coopération est toujours plus efficace lorsqu’elle implique des pays aux cultures et aux structures industrielles similaires et qu’elle est d’autant plus utile lorsqu’au niveau régional, elle permet de réduire les disparités entre pays de la même région.


L’efficacité de la coopération régionale a également été mise en exergue par la Directrice du Département technique du Fonds arabe qui a expliqué le fonctionnement d’une organisation qui, à ce jour, a financé quelque 400 projets à hauteur de 8 millions de dollars.


A la fin de la réunion, le représentant de l’Iran a présenté, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, deux projets de résolution sur l’examen des progrès accomplis dans l’application de la stratégie des nouvelles orientations de la CTPD et sur le cadre général pour la promotion et l’application de la CTPD*.


Le Comité de haut niveau se réunira demain jeudi 31 mai à une heure qui sera annoncée dans le Journal.


* Les textes de négociation sont parus en anglais sous les cotes TCDC/12 L.4 et L.5

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Débat thématique sur “Le rôle de la coopération technique entre pays en développement dans la science et la technique au service du développement”


Ouvrant le débat, M. M.H.A. HASSAN, Secrétaire général du Réseau des organisations scientifiques du tiers monde, a estimé que les défis en matière de renforcement des capacités dans les domaines de la science et de la technique pour les pays en développement sont au nombre de trois, à savoir combler le fossé numérique entre le Nord et le Sud au niveau des connaissances; développer une culture de perfectionnement scientifique; et convaincre de l’importance de la science pour le développement.  M. Hassan a, dans ce contexte, souligné la contribution que peuvent apporter, en la matière, les nouvelles technologies de l’information et des communications qui permettent, entre autres, l’échange d’informations scientifiques.  Il a, par exemple, insisté sur la nécessité pour les pays en développement de participer aux programmes de formation disponibles sur l’Internet. 


M. Hassan a ensuite présenté un plan d’action en douze points visant la rénovation des systèmes scolaires; une utilisation plus systématique des technologies modernes dans l’éducation; la création de centres de perfectionnement; le lancement d'un programme de bourses d’études au niveau du doctorat pour créer une masse critique de scientifiques; la création de réseaux et d’institutions chargés de trouver des solutions aux problèmes critiques liés au développement; la mise en place d’académies scientifiques pouvant donner des conseils utiles aux organes dirigeants des pays; la mise sur pied de groupes interdisciplinaires d’experts; le renforcement de la participation du secteur privé dans le développement scientifique et technique; la mobilisation des institutions scientifiques du Nord; le renforcement du rôle d’organismes comme le PNUD dans la promotion de la science dans les programmes de développement économique et social; la mobilisation de la volonté politique pour encourager l’essor des sciences et de la technique dans le Sud; et enfin, l’implication des grands pays du Sud pour soutenir les initiatives en matière de renforcement des capacités.


Après cette présentation, le représentant de la Commission économique pour l’Afrique a encouragé le Réseau des organisations scientifiques du tiers-monde à poursuivre sur cette voie.  A sa suite, le représentant de la Banque islamique de développement a dit avoir eu l’occasion d’apprécier à sa juste valeur le travail effectué par le Réseau.  Soulignant la difficulté pour les pays du Sud d’avoir accès aux informations scientifiques et techniques, le représentant a lancé un appel au Réseau pour qu’il plaide auprès des chefs des publications hautement spécialisées en faveur d’un accès gratuit ou du moins abordable à leurs informations.  Une telle question devrait faire partie du Plan d’action, a estimé le représentant.


A son tour, le représentant de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) a souhaité connaître les résultats de la Conférence des ministres des sciences et des techniques, que le Réseau a organisé.  Il a aussi abordé la question des annuaires fournis par le Réseau en déclarant que non seulement ce genre d’initiatives coûte cher mais bien souvent au moment de leur parution, les informations contenues dans ces annuaires sont déjà obsolètes.  Pourquoi publier de tels annuaires, a demandé le représentant.


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Répondant d’abord à la question relative à la Conférence des ministres des sciences et des techniques, le Secrétaire général du Réseau a souligné que le but était d’évaluer les forces et les faiblesses de chaque pays afin de déterminer quel genre d’appui national ou international nécessitent les académies nationales.  La Conférence a montré que certains gouvernements comme celui du Nigéria peuvent s’engager à fournir une aide à leur académie.  S’agissant des annuaires, il a indiqué que les institutions figurant dans ces documents ont été prudemment sélectionnées.  Il s’agit, en fait, a-t-il expliqué, des centres de formation les plus actifs des pays en développement.  Par le biais de ces annuaires, l’occasion est donnée à ces centres de développer des partenariats.


Poursuivant le débat, M. AMITAV RATH (Policy Research International) a indiqué qu’il fallait identifier les menaces que les nouveaux développements de la science et de la technique place davant les pays du Sud ainsi que les atouts qu'ils leur offrent.  Dans le cadre de la coopération Sud-Sud, il est nécessaire de dégager les tendances actuelles et les possibilités de renforcer les échanges.  Le représentant a souligné que la question de la science et de la technologie avait pris toute son importance il y a 30 ou 40 ans et qu’elle doit être considérée comme un élément essentiel du développement.  Il a cependant regretté que de nombreux pays n’aient pas les moyens de s’engager plus avant dans cette voie.  Il a fait remarquer que la science et la technologie interviennent dans des domaines tels que la riziculture, l’élevage, l’agriculture, la pêche, la santé et pas seulement dans des domaines qui demandent des moyens énormes.  En outre, il a insisté sur le fait que le domaine de la science et de la technologie ne devait pas être appréhendé en tant que tel mais en fonction de sa contribution au développement.  Il a noté qu’en 50 ans s’étaient accumulées beaucoup de connaissances.  Il est nécessaire d’avoir des ressources humaines bien préparées, un système de travailleurs doués de compétences et de disposer de laboratoires de recherche. 


Le représentant a par la suite souligné que le domaine de la science et de la technologie était un domaine en mutation, surtout en ce qui concerne la biotechnologie et les nouvelles matières.  On ne peut en outre pas ignorer, a poursuivi le représentant, que le fonctionnement de la science a des incidences sur la technologie et que l’érosion des sources traditionnelles de production a exacerbé la nécessaire connexion entre ces deux domaines.  Le message clef à adresser au Sud est qu’il doit adapter les connaissances du Nord tout en renforçant ses capacités propres.  Les points clefs de la coopération résident dans les technologies de l’information et de la communication qui ont un impact direct et indirect sur toutes les transactions technologiques.  Ces technologies doivent en outre permettre d’augmenter la sécurité alimentaire, d’améliorer les diagnostics et de mieux diffuser les vaccins. 


Le représentant a souligné que le Sud avait de plus en plus de capacités propres et qu’avec l’avènement de la mondialisation le domaine du commerce avait pris une place cruciale.  En effet, il s’agit d’un secteur qui dépend de l'accès aux nouvelles technologies. La formation est aussi très importante, a poursuivi le représentant qui a indiqué qu’entre 15 et 20% des personnes du Sud qui étudient à l’étranger le font dans les pays du Sud.  Dans le même sens, il a fait remarquer que la coopération en matière de recherche et développement s’intensifiait. 


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Il faut en outre renforcer les alliances et rattraper les retards en travaillant avec les institutions du Sud, a-t-il estimé.  Les domaines de l’environnement, de l’énergie, de l’emploi, de la santé et la lutte contre les maladies sont prioritaires.  Concernant le problème particulier du VIH/sida, le représentant a cité l’exemple du Brésil qui a pu offrir gratuitement des médicaments et qui a vu une réduction du taux d’infection de 50%.  Il a ensuite rappelé qu’il était nécessaire d’actualiser les efforts, de développer la coopération entre les entreprises, d’améliorer le capital humain, de mettre en commun des expériences, de créer des programmes stratégiques pour mettre au point des vaccins, des médicaments, des diagnostics et des mécanismes d’appui pour la mise en commun des ressources financières.  Les gouvernements doivent faire l’inventaire de leurs programmes et consacrer au moins 1% de leur PIB à la science et la technologie.  Il a regretté que le PNUD et la CTPD n’aient pas les ressources financières qu’ils méritent.  Il incombe aux pays d’améliorer les services d’information en mettant l’accent sur les expériences réussies.  Enfin, le représentant a souhaité une plus grande participation du secteur privé et du monde des affaires à la CTPD.


Ouvrant la discussion, le représentant du Lesotho a insisté sur la fracture qui existe dans le domaine des connaissances entre le Nord et du Sud et a noté que les chances du Sud de combler cette fracture sont minimes.  Il a notamment noté qu’il y a plus d’ingénieurs dans le Nord que dans le Sud, donc plus de brevets.  Il a fait remarquer qu’une des causes souvent mises en avant était la mauvaise gouvernance en matière de protection des droits intellectuels.  En réponse à ces observations, le représentant de Policy Research International a déclaré qu’il était difficile de dire que le fossé se creusait car, dans de nombreux domaines, le Sud rattrape le Nord.  Il ne faut pas céder aux clichés, a poursuivi le représentant, même s’il est vrai que la productivité est moins bonne à cause de contraintes qui découlent du milieu national.  Par ailleurs, il a fait remarquer qu’il existait dans le Sud des régimes de protection fermes de la propriété intellectuelle. 


Le représentant de la République dominicaine a souligné que le Nord est producteur de technologies alors que le Sud n’est que demandeur.  Les avancées à présenter sont peu nombreuses dans le domaine technologique.  Par conséquent, le déséquilibre est sérieux.  Il y a donc le monde du Nord producteur à l'avant-garde et le Sud qui n’est que demandeur et consommateur.  Le représentant de Policy Research International a fait remarquer qu’il ne fallait pas se dissocier du Nord mais il a indiqué aussi que la technologie qui y est développée est trop coûteuse et mal adaptée.  C’est pourquoi le Sud doit développer des propres ressources en matière de science et de technologie.


Parlant du rôle et de l’expérience d’”Afsed” dans le partage des connaissances entre pays du Sud, Mme MERVAT BADAWI, Directrice du Département technique du Fonds arabe, a d’abord indiqué que le Fonds est la seule organisation régionale qui s’occupe exclusivement du transfert de fonds du Sud vers le Sud.  Elle a ensuite souligné que les pays arabes ont une culture, une histoire et une géographie communes qui facilitent la coopération régionale, élément indispensable de la coopération Sud-Sud.  Le monde arabe, a-t-elle dit, s’est d’ailleurs engagé à développer une coopération entre le monde arabe et les autres pays du Sud. 


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Elle a ainsi précisé que pour le Fonds, la technique a toujours été une priorité.  En la matière, la question est de savoir quels sont les éléments de la coopération technique et aussi s’il est possible de réduire l’écart technique, s’il y a un rôle dans ce domaine pour la coopération Sud-Sud, si l’on peut développer plus avant la coopération Nord-Sud et quels sont les domaines qui exigent une meilleure coopération à l’avenir.


La technique n’est pas un objectif mais un processus et elle constitue une des clefs du développement durable, a souligné la Directrice.  Il existe de nombreux domaines de coopération avec le Sud, a-t-elle dit, en citant la planification dans le domaine des technologies de l’information, le développement agricole, l’environnement ou encore la recherche de nouveaux marchés.  Pour le Fonds arabe, la CTPD peut augmenter l’autosuffisance des pays et renforcer les institutions tout en créant de nouvelles opportunités grâce au transfert des technologies.  Dans le domaine des sciences et de la technique, a-t-elle indiqué, le Fonds accorde une aide à tous les niveaux, de l’analphabétisme à l’utilisation d’Internet.


A ce jour, le Fonds a financé quelque 400 projets à hauteur de 8 milliards de dollars et parvenu, au titre de ses succès, à une bonne coordination des activités et à la promotion de la recherche scientifique dans le Sud.  Pour ce qui est de l’avenir, la Directrice a indiqué que le Fonds a mis au point un programme sur la biodiversité et les éléments génétiques des semences, de l’irrigation, de la conservation de l’énergie, de l’information ou encore de la création des capitaux à risque.  Ceci n’aurait pas été possible, a-t-elle souligné, sans l’aide des gouvernements, des organisations soeurs, des organisations du monde arabe, des ONG et du secteur privé.


A son tour, M. KANAYO F. NWANZE, Directeur général de l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (WARDA), a parlé de la science et de la technique dans la sécurité alimentaire.  Il a ainsi indiqué que, créé en 1971 par 11 Etats d’Afrique de l’Ouest, WARDA est aujourd’hui composé de 17 Etats membres qui se sont fixé pour objectif la sécurité alimentaire dans un continent où 50% de la population vit avec un dollar par jour et où les méthodes d’exploitation non viables ont encore cours.  Précisant que le riz est la deuxième culture céréalière après le froment, il a souligné que sa consommation a triplé entre 1970 et aujourd’hui.  En Afrique, a-t-il dit, la révolution verte ne peut suivre le modèle occidental.  C’est la raison pour laquelle WARDA a fixé comme priorité la création de technologies adaptées au continent.  Dans ce contexte, des liens ont été noués avec des centres de recherche agricole nationaux et autres.


En Afrique, le riz est encore cultivé dans des écosystèmes divers à faible productivité et les tentatives de changements de la riziculture n’ont produit que des résultats mitigés.  Ayant dit cela, le Directeur général a rendu compte des succès remportés dans le développement de la “nerica”, ’une nouvelle variété de riz, lesquels n’auraient pas été possibles sans un partenariat solide, au niveau international. 


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L’appui financier offert par le Japon, la Fondation Rockefeller et le programme CTPD du PNUD, a permis les résultats atteints jusqu’ici, a insisté le Directeur général en s’attardant sur les avantages de la “nerica” pour la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement.  Un programme de recherche basé sur la participation des fermiers a d’ailleurs été lancé en 1997, a-t-il annoncé en précisant que ce programme a offert la possibilité de propager la "nerica" qui a l’avantage de pousser en trois ou quatre années de moins que les autres semences.  Dans l’avenir, un meilleur accès aux marchés peut être attendu pour les riziculteurs et partant, de meilleurs revenus. 


A l’échelle régionale, les contraintes semblent redoutables pour la propagation de la "nerica", a reconnu le Directeur général en faisant part de l’idée de construire un consortium qui, dans un premier temps, consisterait en une plate-forme de diffusion technologique et d’un réseau de départ.  La révolution verte est en cours en Afrique, a conclu le Directeur général. 


S’agissant du rôle du secteur privé et des organisations à but non lucratif dans la coopération Sud-Sud, M. GORDON R. CONWAY, Président de la Fondation Rockefeller, a d’abord indiqué que la coopération Sud-Sud a toujours intéressé la Fondation Rockefeller.  Dans son histoire, la Fondation a connu un grand nombre de projets de coopération Sud-Sud.  Ce nombre a augmenté avec la mondialisation qui a facilité les contacts entre les pays en développement, lesquels montrent aussi une hétérogénéité plus grande.  Dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a expliqué le Président, la Fondation a créé des centres régionaux dont le centre de Nairobi qui permet aux économistes africains de se rencontrer.  Néanmoins, a-t-il convenu, de tels centres peuvent provoquer la fuite des cerveaux.  La Fondation, a-t-il poursuivi, a aussi créé des partenariats avec des organisations plus formelles comme le FNUAP et a procédé à des alliances avec certaines ONG.


Les avantages de ce type d’initiatives sont clairs.  Il est possible de mobiliser les intellectuels et les professionnels et légitimer une nouvelle pensée et philosophie naissant dans le Sud même.  Des défis subsistent, a reconnu le Président en citant notamment le fait que dans la majorité des programmes Sud-Sud, le financement provient d’un seul bailleur de fonds.  C’est la raison pour laquelle la Fondation travaille dans la création de formes de coopération avec plusieurs donateurs.  Dans ce contexte, il faut définir précisément l’objet de la coopération Sud-Sud et connaître l’avantage des mécanismes que l’on veut mettre en place.


M. KEIICHI MURAOA’A (Agence de coopération internationale du Japon), soulignant que son pays appuie fermement la coopération Sud-Sud, a notamment présenté l'expérience japonaise en matière de coopération triangulaire.  Le représentant a fait remarquer que l’intervention du Japon s’effectuait aux niveaux bilatéral et multilatéral.  Son pays a initié des programmes de formation, dépêché des missions d’experts et favorisé la coopération tripartite. 120 cours ont été menés en 1999, 115 experts ont été dépêchés et des programmes ont été appuyés en partenariat avec d'autres bailleurs de fonds.  Dans le cadre d'un programme pour la mise en valeurs des ressources humaines, le Japon a outre formé 2344 stagiaires de 137 pays sur des questions relatives à l’agriculture, l’industrie minière, la santé, l’éducation, les télécommunications, l’énergie, le gaz, l’électricité. 


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Le représentant a aussi fait état de programmes dans de nombreux pays d’Afrique qui portent sur l’utilisation d’ordinateurs et la formation industrielle.  Dans le domaine de la collaboration tripartite, le représentant a noté qu’en matière de coopération technique, le Japon rencontre parfois des difficultés à trouver des experts qui parlent certaines langues et fait appel à la collaboration d’autres gouvernements.  En ce qui concerne les programmes de partenariats, le Japon tente de développer des actions de partage des coûts par le biais d'accords-cadres conclus avec les pays récipiendaires.  Le représentant a par la suite cité l’exemple du programme développé en Egypte dans le secteur de la santé et notamment de la lutte contre le VIH/sida.  Il a également fait remarquer qu’il fallait s’efforcer d’utiliser les institutions en place pour établir des relations à long terme.  C’est dans ce contexte que le Japon travaille par exemple avec plusieurs instituts africains pour le renforcement des capacités dans le but de développer le réseau Afrique-Asie dans le domaine de la formation.  En Asie, c’est dans le domaine du génie public que le Japon intervient dans le cadre de 19 universités en collaboration avec l’ANASE.  Une assistance technique et scientifique est développée, des publications de périodiques sont effectuées et des spécialistes sont dépêchés.  Les différents pays membres échangent leurs expériences.  Le représentant a indiqué que les enseignements tirés de ces expériences montrent qu’il est essentiel d’avoir un suivi et de développer le recours aux technologies de l’information ainsi que d’améliorer l’évaluation.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.