LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DE DEVELOPPEMENT SONT ENCOURAGEES A RECOURIR PLUS SYSTEMATIQUEMENT AUX MODALITES DE LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse CTPD/38 |
Comité de haut niveau pour l’examen
de la coopération technique
entre pays en développement
12e session, 3e séance - matin
Le Comité de haut niveau de haut niveau pour l’examen de la coopération technique entre pays en développement (CTPD) a terminé, ce matin, son débat général qui depuis hier, a porté, pour l’essentiel, sur les progrès accomplis dans l’application du Plan d’action de Buenos Airs de 1978 et de la stratégie des nouvelles orientations de la CTPD de 1994. Si au cours du débat, les délégations ont reconnu les progrès accomplis, elles n’ont pas, pour autant, ignoré la nécessité de faire davantage pour renforcer l’efficacité de ce type de coopération. Ainsi, des délégations comme le Pérou ont appelé à plus de coordination en demandant, par exemple, au Groupe spécial de la CTPD, organe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sous l’égide duquel se déroulent les travaux du Comité, de déterminer avec précision les responsabilités de chaque acteur – pays donateur, pays pivot et pays bénéficiaire de l’assistance.
Pays pivot, l’Inde a avancé quelques propositions visant le renforcement de l’efficacité de la CTPD et un recours plus systématique à cette coopération dont la “marginalisation” a été imputée par le représentant de la République-Unie de Tanzanie au manque de ressources et au peu d’attention accordée par le système des Nations Unies. Ainsi, le représentant de l’Inde a souhaité un élargissement des mécanismes de transfert des expériences et encouragé les institutions financières multilatérales à inclure les modalités de la CTPD dans leurs programmes d’assistance et de services consultatifs. Le représentant indien a aussi encouragé le PNUD à promouvoir davantage la coopération triangulaire. A cet égard, le représentant du Burkina Faso a dénoncé les lacunes de cette forme de coopération notamment en ce qui concerne l’élaboration des accords entre les parties prenantes dont la mauvaise préparation entraîne, selon lui, des difficultés pendant la mise en oeuvre des programmes. Il a aussi regretté que certaines parties tierces ne respectent pas leurs engagements lors de la phase d’exécution.
L’efficacité de la CTPD étant liée à la disponibilité des ressources, le représentant de la République démocratique populaire lao a estimé que les institutions donatrices tardent trop souvent à honorer les engagements relatifs au Fonds bénévole pour la promotion de la CTPD. Il les a donc appelées à se montrer plus ouvertes et plus souples dans leur politique de contributions et comme d’autres délégations, a jugé essentiel de diversifier les sources de financement en impliquant plus avant le secteur privé et les ONG. A cet égard, l’implication des organisations régionales a été défendue notamment par le représentant de la Banque de développement islamique.
(à suivre - 1a)
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Outre les intervenants mentionnés plus haut, les représentants des pays suivant ont participé au débat qui a eu lieu avant un court dialogue interactif: Chili, Mexique, Turquie, Indonésie, Zambie, République dominicaine, Costa Rica, Algérie, Brunéï Darussalam, Mongolie et Jamaïque. Les représentants de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont également pris la parole.
Le Comité de haut niveau tiendra cet après-midi, à 15 heures, un débat sur le thème “Le rôle de la coopération technique entre pays en développement dans la science et la technique au service du développement”.
(à suivre - 1a)
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Débat
Mme MARIA EUGENIA GOMEZ (Chili) a indiqué que depuis le rétablissement de la démocratie, le Chili a déployé tous les efforts pour renforcer ses activités de coopération horizontale. Ces efforts ont en plus été renforcés par la coopération triangulaire. Le programme le plus important de coopération triangulaire est entrepris avec le Japon et porte sur des pays comme la Bolivie, le Pérou, le Paraguay, Cuba et les pays d’Amérique centrale. Cette coopération a permis au Chili de développer un réseau d’organisations techniques dans chaque pays dans lequel il opère; les domaines de prédilection étant le renforcement de la démocratie, la bonne gouvernance, la modernisation de l’Etat, les secteurs productifs et le développement social.
Pour le Chili, a dit la représentante, la CTPD est un outil de partage des progrès institutionnels et techniques. Partant, il convient de rechercher de nouveaux moyens d’intensifier les échanges, en particulier, dans le domaine de la science et la technologie pour intégrer le plus de pays en développement dans l’économie mondialisée. Ayant dit cela, la représentante s’est montrée préoccupée par le faible niveau de participation à cette session du Comité de haut niveau. Elle s’est dite convaincue que la promotion, par ce Comité, des initiatives régionales constituerait une bonne base pour augmenter la participation aux sessions du Comité et s’assurer ainsi que les activités de CTPD profitent réellement à tous les pays concernés.
M. MAURICIO ESTANERO (Mexique) a rappelé que son pays avait participé avec engagement et intérêt à la CTPD depuis plusieurs décennies. Il a noté que l'histoire de ce type de coopération était marquée par des avancées mais aussi par des frustrations car beaucoup de projets n’ont pas pu être suffisamment développés. C’est pourquoi il a considéré qu’il était nécessaire de poursuivre les efforts. A ce sujet, il a estimé que les valeurs de la CTPD ne pourraient être renforcées que dans la mesure où les pays concernés s’engagent en même temps sur le chemin de la coopération technique, financière, humaine et matérielle. Il a fait remarquer que l’expérience du Mexique illustre les avantages qui résultent de cette approche. Elle démontre aussi que la coopération doit être pratiquée à tous les niveaux, bilatéral, régional, sous-régional et mondial. Le représentant a regretté la faible présence des pays développés à cette réunion du Comité de haut niveau pour la CTPD et il a considéré que cette absence reflétait l’échec des pays en développement à intéresser les pays développés aux progrès déjà accomplis.
M. RAMALESH SHARMA (Inde) a rappelé que son Gouvernement s’est engagé dans la réalisation d’un objectif ambitieux visant à fournir un accès universel à la technologie de l’information d’ici 2008. L’Inde, a-t-il dit, est disposée à partager ses connaissances avec ses partenaires du Sud. Depuis 1964, le pays a fourni plus de 2 milliards de dollars en assistance technique aux autres pays en développement. Le rapport dont est saisi le Comité reconnaît d’ailleurs, a souligné le représentant, que l’Inde a tiré 170 millions de dollars de son budget national pour financer la CTPD pour la période 1999-2000.
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Expliquant le Programme de coopération technique et économique mis en place par son pays, le représentant a indiqué qu’il a permis de former plus de 2000 personnes dans les domaines du développement rural, de la communication, des petites entreprises, de la banque, de la technologie de l’information, de la technologie biomédicale, de la gestion ou encore de la diplomatie.
Poursuivant, le représentant a estimé que pour exploiter tout le potentiel de la CTPD, il convient de demander au PNUD de promouvoir davantage la coopération triangulaire et aux institutions financières multilatérales de recourir davantage à la CTPD pour l’assistance technique et les services consultatifs. Il convient aussi, a ajouté le représentant, que les pays donateurs donnent la priorité aux ressources locales dans la mise en oeuvre de leurs projets de coopération. Le représentant a encore plaidé pour la promotion du partage des connaissances et l’élargissement des mécanismes de transfert des expériences.
M. JUSTIN HIEN (Burkina Faso) a regretté que la CTPD soit souvent ignorée dans les différents programmes de développement au plan national. Le rôle des pays pivots est peu connu et la coopération triangulaire est mal appréhendée. Il a néanmoins rappelé que dans son pays, un certain nombre de projets ont été initiés au plan bilatéral et dans le cadre de la coopération triangulaire dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la santé, du sport et de la formation professionnelle.
M. Hien a également indiqué qu'au titre de la CTPD, son pays entretient des échanges avec d’autres pays africains et non africains qui avaient abouti à la signature d’accords et de programmes, la tenue de commissions mixtes de coopération et la mise en oeuvre de la modalité CTPD par le secteur privé. Le représentant a rappelé le rôle fondamental de la CTPD dans le règlement des problèmes de développement et a dans ce sens souhaité que le Comité de haut niveau se penche sur les aspects plus opérationnels de la CTPD. Parmi ces aspects, il a souligné l’importance de la vulgarisation des types de compétences disponibles dans les pays pivots, la détermination de modalités appropriées au titre de la coopération triangulaire, l’élargissement du partenariat avec le secteur privé et les ONG, l’intégration dans les institutions du système des Nations Unies des modalités de la CTPD, l’élaboration d’indicateurs de mesure des progrès accomplis.
M. MUHAMMAD YUSSUF (République-Unie de Tanzanie) a estimé qu’en matière de CTPD, il convient de renforcer le réseau d’accords et les flux d’informations afin d’améliorer la communication et les réponses des pays participants. Il convient aussi, a-t-il ajouté, d’améliorer les bureaux nationaux servant de point focal pour faciliter l’intégration des activités de CTPD. Selon le représentant, il faut encore augmenter les ressources internationales et nationales, en accordant une attention particulière aux pays les moins avancés. L’établissement de liens et de programmes abordables et l’élaboration de modalités visant à impliquer davantage le secteur privé dans les programmes de CTPD sont apparus, aux yeux du représentant, comme des éléments également essentiels. Il a encore souligné l’importance de l’assistance de la communauté internationale avant de souligner que le manque de ressources et le peu d’attention accordée aux modalités CTPD par le système des Nations Unies contribuent à la marginalisation de cette forme de coopération. Il a donc jugé utile que le système de l’ONU redouble d’efforts pour promouvoir les objectifs des divers programmes d’action relatifs à la CTPD.
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M. BOUNTHEUANG MOUNLASY (République démocratique populaire lao) a rappelé que son pays avait participé à des activités de coopération bilatérale et multilatérale. Au niveau bilatéral, le représentant a souligné que son pays avait envoyé des stagiaires au Japon et qu’en retour il avait accueilli des experts et des volontaires. Des stagiaires ont également été envoyés en Chine, en Malaisie, en Thaïlande, à Singapour, en République de Corée et au Vietnam. Au niveau multilatéral, des actions ont été menées avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et d’autres institutions internationales. Le représentant a aussi souhaité que son pays puisse bénéficier pleinement des expériences des pays l’Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et, dans ce sens, des activités ont déjà été initiées. Il a en outre regretté que les budgets, notamment ceux des pays sans littoral et des pays les moins avancés, soient si limités et que des agences bailleurs de fonds soient trop lentes à verser les contributions du Fonds d'affectation spéciale pour la CTPD. Il a par conséquent estimé qu’il fallait mobiliser des ressources de différentes sources, formuler des engagements politiques plus puissants au sein des pays concernés par la CTPD, et inviter les agences de bailleurs de fonds à être plus souples.
M. NURI BIRTEK (Turquie) a rappelé que depuis 1997, son pays est devenu un pays pivot et également un “donateur émergent”. Ainsi, l’Aide publique au développement (APD) accordée par la Turquie a, en moyenne, dépassé 100 millions de dollars pour la période 1997-1999. Pour 1999, l’APD de la Turquie s’est élevée à 120 millions de dollars; la coopération technique représentant 16,2 millions de dollars soit 38,7% de l’aide bilatérale totale. Le représentant a ensuite expliqué les actions de son pays relatives à la mise en oeuvre des nouvelles orientations, à l’amélioration des liens entre les centres d’excellence, à la coopération triangulaire.
M. JOSE PABLO MORAN (Pérou) a affirmé que son pays avait participé activement aux activités de CTPD des Nations Unies, de l'Organisation des Etats américains et de la Communauté des Caraïbes. De plus, des accords horizontaux ont été signés avec 20 pays d’Amérique latine. Le Pérou a participé à 264 activités de CTPD en 1999. Il participe aux activités de CTPD selon deux modalités : les coûts partagés et les activités triangulaires. Le représentant a estimé que le Groupe spécial de la CTPD devait préciser les responsabilités qui imputaient à chaque acteur en redéfinissant les notions de pays pivot, pays pilote et pays principal dans le but de réorganiser la coopération régionale et sous-régionale.
Il a estimé que l’information disséminée par WIDE devait être plus fluide, plus claire et qu’elle devait donner plus d’informations sur les expériences de CTPD couronnées de succès. Les informations recueillies peuvent servir a mieux connaître les offres, les pratiques, les experts, les personnes et les institutions impliquées dans la CTPD. Le représentant a en outre considéré que la question des ressources était un élément essentiel pour la promotion de la CTPD et a souhaité notamment connaître le montant des contributions reçues par le Fonds d’affection spéciale et le Fonds Perez Guerrero. Il faut aussi analyser les rôles de la Banque mondiale et des autres institutions financières.
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Le représentant a également considéré que la question de la formation des ressources humaines était un aspect déterminant. Enfin, il a rappelé que la CTPD avait ses priorités propres mais qu’elle concernait aussi de nombreux aspects du développement tels que l’environnement, le respect des droits de l’homme, l’amélioration des relations entre le secteur public et la société civile, les entreprises, le secteur tertiaire et les ONG.
M. SUPRAPTO (Indonésie) a déclaré qu’en dépit de la crise économique, son pays a continué à développer ses programmes et projets de la CTPD. En fait, au cours des deux dernières années, 28 programmes de formation ont été organisés à l’intention de 476 participants étrangers. Le représentant a également attiré l’attention sur la création, en 1998 à Djakarta, du Centre du Mouvement des non alignés pour la coopération technique Sud-Sud. Ce Centre a déjà appliqué deux programmes dans le domaine de la communication et de l’élimination de la pauvreté, a expliqué le représentant avant d’estimer que devant l’érosion du multilatéralisme, il est essentiel de revitaliser la coopération Sud-Sud comme complément indispensable à la coopération Nord-Sud. Le représentant a conclu en soulignant l’importance qu’il y a à travailler en partenariat pour s’assurer que les pays en développement relèvent les défis de la mondialisation au 21e siècle.
M. ALBERT M. MUCHANGA (Zambie)a rappelé que son pays, en coopération avec ses voisins proches – Malawi et Mozambique -, s’était engagé dans voie de la CTPD, estimant qu'il s'agissait d'un instrument vital pour promouvoir la coopération régionale et sub-régionale. L’existence du triangle de coopération Zambie, Malawi, Mozambique doit permettre de favoriser le commerce et les investissements dans les régions frontalières des trois pays, selon le concept asiatique de la "croissance triangulaire". Le représentant a indiqué que selon une étude de faisabilité, réalisée avec le soutien du PNUD, de la FAO, de l’Union européenne, de l’Agence américaine pour le développement international, du Groupe spécial de la CTPD, a mis en évidence le potentiel des provinces de l'Est et du Nord de la Zambie, et a conclu que l’agriculture, le tourisme, les industries agroalimentaires, le transport, les communications et les technologies de l’information devaient être les domaines prioritaires de coopération.
Le représentant a outre estimé que la CTPD devait attirer le secteur privé. Dans ce cadre, il s’est félicité de la tenue du Forum de novembre 2000 qui a réuni les pays du triangle Zambie, Malawi, Mozambique et qui a permis un partage d’expérience en matière d’investissement et de commerce, avec la participation du secteur privé et de Chambres de Commerce d’Asie. Le représentant a indiqué que le Groupe spécial de la CTPD devait soutenir le second forum Afrique-Asie qui allait se tenir en Afrique du Sud en juillet prochain et auquel le secteur privé de Zambie allait participer afin de renforcer la coopération Sud-Sud. Enfin, le représentant a reconnu l’importance du processus de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique en termes de développement de la coopération et des partenariats Afrique-Asie.
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M. ALEJANDRO SANTOS (République dominicaine) a souligné l’importance du renforcement des capacités dans l’économie actuelle pour rappeler, en conséquence, la nécessité d’exploiter tout le potentiel de la CTPD. Dans ce contexte, le représentant a mis l’accent sur le manque de moyens financiers qui entrave le développement de cette forme de coopération. Il a, par exemple, indiqué que dans son pays, le développement scientifique et technologique se heurte à une pénurie grave de ressources. Il a donc rappelé la proposition de son Président visant la constitution d’un fonds de développement comme projet à long terme de la CTPD. Citant les accords liés à la CTPD que son pays a signés avec les pays de la région, le représentant a estimé que si les programmes scientifiques et techniques étaient mieux adaptés aux besoins, les résultats seraient meilleurs encore.
Mme NOEMY BARUCH (Costa Rica) a rappelé que son pays accordait une importance particulière aux questions de la CTPD. Dans ce cadre, le Gouvernement du Costa Rica a créé un mécanisme de coordination afin de promouvoir la coopération avec le Chili, le Pérou et l’Equateur. Dans le but d’améliorer l’efficacité de la CTPD, la représentante a estimé qu’il était nécessaire de créer des points focaux et de travailler avec les différents organismes des Nations Unies. Il faut en outre appuyer et promouvoir la coopération triangulaire. Enfin, Mme Baruch a insisté sur le rôle important que doit jouer le réseau multidimensionnel pour les informations en matière de développement (WIDE).
M. MOURAD BEN MIHIDI (Algérie) a estimé que l’articulation de la CTPD autour de projets concrets comme dans le domaine des infrastructures est de nature à lui donner une notoriété à même de susciter l’intérêt des gouvernements et des opérateurs du Nord comme du Sud. Il a donc lancé un appel aux pays donateurs pour qu’ils augmentent les ressources aux fins du financement de la CTPD. Le représentant a ensuite rappelé que lors de la table ronde sur les activités opérationnelles des institutions des Nations Unies en Afrique, le PNUD a mis l’accent sur la faible capacité d’absorption des ressources de la part des pays africains contrariant ainsi la réalisation des objectifs de développement. Le représentant a alors demandé ce qu’il convient de faire pour mettre à contribution les mécanismes de la CTPD afin d’améliorer l’utilisation de ces ressources.
M. ALI SERBINI (Brunéi Darussalam) a fait remarquer que son pays accordait une grande importance à la question de la CTPD et qu’il se félicitait de l’existence de mécanismes internationaux de coopération. Dans ce sens, le représentant a indiqué que son pays favorisait les cours d’anglais, tentait de développer les secteurs de la pêche et de l’industrie ainsi que les activités pétrolières. Afin de favoriser la coopération Sud-Sud, le représentant a précisé qu’il fallait accorder un appui financier et technique plus important. M. Serbini a en outre indiqué que son pays avait participé au financement de programmes d’éradication de la pauvreté. Il a précisé que les questions de la croissance et de la compétitivité devaient être prises en compte en termes d’amélioration du niveau de vie des communautés. Le représentant a ensuite indiqué que son pays souhaitait participer plus avant aux projets développés dans le cadre de l’ANASE et d’autres organisations internationales. Il a insisté sur l’importance de la coopération économique et a en outre fait remarquer que son pays tentait de traiter avec la Chine le problème de la formation des ressources humaines. Enfin, le représentant a déclaré que les gouvernements devaient travailler avec tous les intéressés, qu’ils relèvent des secteurs public ou privé, à la recherche de solutions.
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M. J. ENKHSAIKHAN (Mongolie), soulignant que la CTPD est un outil de croissance économique et de développement, a mis l’accent sur les obstacles qui se sont dressés devant le renforcement de cette coopération. Il a cité, en particulier, le manque d’informations sur les activités de la CTPD au niveau national. Partant, le représentant a appuyé la proposition de créer un site Web sur des informations pertinences en matière de CTPD. Il a également jugé désirable que les arrangements de financement triangulaire soient davantage appuyés par les pays industrialisés et les organismes internationaux. Parlant des questions de transport en sa qualité de représentant d’un pays sans littoral, le représentant a souligné l’importance du projet appuyé par le Groupe spécial de la CTPD visant à promouvoir un accord-cadre de transport de transit entre la Chine, la Mongolie et la Fédération de Russie. La finalisation de cet accord, a-t-il estimé, contribuera à renforcer l’environnement du transport de transit, à accélérer le commerce de transit et à faire baisser les coûts de transport. Le Groupe spécial, a dit le représentant, doit continuer à appuyer les efforts visant à faire de ces négociations un succès. Il a terminé en plaidant pour une coopération accrue entre les secteurs publics et les secteurs privés par le biais de la CTPD et en soulignant que la CTPD ne peut en aucun cas remplacer la coopération Nord-Sud mais simplement venir en complément.
Mme DIANE MARIE QUARLESS (Jamaïque) a rappelé que son pays accordait une importance toute particulière à la CTPD. Elle a regretté que l’examen des résultats ait révélé que ce mode de coopération n’ait pas été pleinement intégré dans l'exécution de programmes de régulation de tous les organismes des Nations Unies. La représentante a indiqué que la Jamaïque est en faveur de l'échange de données d'expérience et du savoir-faire ainsi que de l'élargissement des partenariats, notamment avec le secteur privé. La Jamaïque reconnaît le rôle de catalyseur de la CTPD pour le développement régional et sous-régional. Elle s’est félicitée du soutien financier apporté par les donateurs, tel le Japon, par le biais de la coopération triangulaire mais a souhaité qu’un soutien plus important et un engagement plus profond des bailleurs de fonds. Enfin, elle a insisté sur l’importance du développement des domaines scientifique et technologique ainsi que sur le rôle crucial du projet WIDE.
M. SHAHID HUSSEIN, Organisation de la Conférence islamique (OCI), a commenté les rapports dont est saisi le Comité en concluant que malgré les progrès accomplis, la nécessité d’élargir ce type de coopération est réelle. Il a estimé que le financement triangulaire peut être amélioré par des arrangements régionaux intéressant les pays donateurs et profitant aux pays en développement. La Conférence et ses organes subsidiaires, a conclu le représentant de l’OCI, continuent de promouvoir la CTPD dans le cadre d’un partenariat avec l’ONU, en particulier le Groupe spécial de la CTPD.
M. FREDRIK H. WEIBGEN (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a rappelé que la Coopération Sud-Sud avait un rôle important à jouer pour réduire le nombre de personnes sous-alimentées. Il a fait ensuite remarquer que le projet de coopération Sud-Sud avait été lancé pour mettre en oeuvre le programme spécial de la sécurité alimentaire. Il encourageait les pays en développement à partager leurs expériences dans le domaine des activités agricoles et prévoyait des transferts à partir des pays en développement plus avancés.
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Par ailleurs, le représentant a estimé que les pays développés avaient un rôle à jouer en termes d’assistance technique aux pays en développement. Il a rappelé que, dans ce contexte, 2100 experts avaient été envoyés et avaient travaillé dans des communautés locales. Il a été par exemple enseigné aux pêcheurs comment accroître leur productivité. Enfin, le représentant a fait remarquer que la coopération Sud-Sud s’était surtout développée en Afrique puisque sur les 21 accords signés jusqu’à présent, 19 concernent des pays africains. Néanmoins, il a aussi indiqué que la plupart des pays qui offraient une assistance étaient asiatiques.
M. MOHAMMAD SIDDIK, Banque islamique de développement, a rendu compte des activités de la Banque en matière de CTPD. Il a indiqué que l’unité de la CTPD de la Banque a été créée en 1993 et travaille aujourd’hui avec une cinquantaine d’institutions internationales. Pour lui, la CTPD est un outil de développement économique et social facilité par le transfert des technologies et des compétences que cette forme de coopération permet. Les activités de la Banque, a-t-il indiqué, porte surtout sur la formation, le recrutement d’experts et l’organisation d’ateliers. Le programme de la CTPD, a-t-il encore dit, insiste sur la coopération triangulaire dans le cadre de laquelle la Banque finance les projets. La Banque, a aussi signalé le représentant, a signé des mémorandum d’accord avec l’ONU et quelques unes de ses institutions spécialisées ainsi qu’avec d’autres institutions techniques comme l’OMS, le BIT ou encore l’UNESCO. Elle entretient, par ailleurs, des rapports de travail avec la Banque mondiale. La CTPD de la Banque englobe aussi la coopération avec les autres institutions financières régionales. Parlant des difficultés qu’éprouvent beaucoup de pays en développement à avoir accès à une technologie coûteuse, le représentant a estimé que c’est là où la Banque peut jouer un rôle par une politique de sensibilisation auprès des sociétés concernées.
Dialogue interactif
Lançant la première série d’observations, le représentant du Nigéria a souligné l’importance de l’aide extérieure pour le fonctionnement de la CTPD et dans ce contexte, celle du Fonds bénévole pour la promotion de la CTPD. A cet égard, il a appelé à un appui financier renforcé au profit du Groupe spécial de la CTPD pour qu’il soit en mesure de remplir sa tâche. De son côté, le représentant du Pérou a estimé que la mondialisation a profité aux pays en développement en ce qu’elle a entraîné des processus de modernisation institutionnelle. Il a néanmoins relevé les effets négatifs de cette mondialisation en expliquant que le rétablissement d’un équilibre exige une action renforcée de la communauté internationale, en particulier des Nations Unies, dans la promotion de la coopération Sud-Sud. Intervenant à son tour, le représentant de la Malaisie a souligné en matière de coopération Sud-Sud, l’importance du renforcement des capacités, convaincu que le développement d’un pays dépend de la qualité de ses ressources humaines. Il a donc jugé essentiel que les bailleurs de fonds interviennent davantage dans ce domaine dans le cadre de la CTPD. Le représentant a aussi évoqué les efforts faits par son pays en matière de promotion des activités commerciales et de l’investissement, et ce, toujours dans le cadre de la CTPD.
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La représentante du Marché commun de l’Afrique australe (COMESA) a elle fait part d’un “sentiment de malaise” devant l’absence quasi-totale des PMA dans les activités de la CTPD. Que fait le Groupe spécial de la CTPD pour palier ces lacunes? a-t-elle demandé et que fait le Groupe pour encourager une implication plus avant des groupements régionaux dans les activités de la CTPD?
Répondant à cette série d’observations, la Directrice du Groupe spécial de la CTPD, a d’abord tenu à souligner que le Groupe spécial ne progressera qu’en fonction de l’aide financière et autres et des recommandations et suggestions que les Etats Membres voudront bien lui donner et lui faire. Elle a en outre dit avoir noté l’importance attachée aux centres de coordination ou points focaux de la CTPD. Elle a ainsi souligné que le bon fonctionnement des 130 centres existant actuellement dépend d'un appui réel des partenaires. Répondant, pour finir, à la question de l’Algérie concernant la capacité d’absorption des ressources par les pays africains, la Directrice a indiqué que n’ayant pas de ressources excédentaires, le Groupe spécial ne dispose pas de mécanisme pouvant renforcer cette capacité d’absorption.
Le système de l’ONU prévoyant une réunion des centres de coordination, ne serait-il pas utile que ces réunions soient préparées en coordination avec les points focaux de certaines organisations pour mieux promouvoir la CTPD? a demandé le représentant de la Banque islamique de développement avant que la Directrice du Groupe spécial de la CTPD ne rappelle la réunion du 4 juin entre les institutions du système des Nations Unies qui devrait passer en revue les moyens de renforcer la CTPD.
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