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CS/2225

RECAPITULANT SES TRAVAUX DE NOVEMBRE, LE CONSEIL S’INTERROGE SUR SA TRANSPARENCE ET SA COOPERATION AVEC LES AUTRES ORGANISMES DE L’ONU

30/11/2001
Communiqué de presse
CS/2225


Conseil de sécurité

4432e séance - après-midi


RECAPITULANT SES TRAVAUX DE NOVEMBRE, LE CONSEIL S’INTERROGE SUR SA TRANSPARENCE ET SA COOPERATION AVEC LES AUTRES ORGANISMES DE L’ONU


Les membres du Conseil de sécurité, réunis ce matin pour dresser le bilan du mois écoulé sous la présidence de la Jamaïque, ont déploré l’absence de représentants des Etats Membres à la présente séance.  A la demande de la présidente sortante, Mme Patricia Durrant, dont le pays cesse de siéger au Conseil à la fin de l’année, les représentants avaient été appelés à réfléchir sur plusieurs thèmes dont celui de la transparence de cet organe des Nations Unies, ses relations avec les groupes d’amis et acteurs extérieurs, l’intérêt des réunions au niveau ministériel et des réunions thématiques, comme celles consacrées aux enfants et les conflits armés et à la protection des civils dans les conflits armés. 


Les représentants présents, appelés à s’exprimer sur les objectifs de la présidence jamaïcaine du Conseil, ont salué le travail réalisé notamment sur l’Afrique, notant que toutes les situations de conflits du continent avaient été examinées en novembre, à l’exception de la situation en Somalie qui l’avait été le mois précédent.  Les représentants de Singapour et du Royaume-Uni se sont demandés pourquoi certains Etats Membres, pourtant invités à s’exprimer pendant les débats qui les concernent, ne s’étaient pas déplacés pour assister à la séance de ce matin; celui de l’Ukraine a suggéré que, pour les attirer, il faudrait leur permettre de s’exprimer avant les membres du Conseil.  Il a aussi souhaité que le Conseil, plutôt que des consultations officieuses, organise davantage de réunions publiques et renforce sa coopération avec les autres organes des Nations Unies, notamment le Conseil économique et social (ECOSOC) ou l’Assemblée générale.


Les délégations ont par ailleurs souligné la nécessité d’accroître les sources d’information du Conseil en invitant plus fréquemment des représentants des institutions spécialisées, d’organisations non gouvernementales ou de « groupes d’amis » à venir s’exprimer devant le Conseil.  Le représentant des Etats-Unis a, pour sa part, souhaité une meilleure interaction avec les acteurs extérieurs par le biais de réunions moins formelles.


Plusieurs représentants ont mis en garde contre la tentation de multiplier les débats thématiques, la France soulignant la nécessité de respecter la compétence de l’Assemblée générale et l’Irlande faisant valoir que le Conseil devait accorder sa priorité à la mise en œuvre des décisions prises.  Jugeant également que les réunions au niveau ministériel qui s’étaient tenues à l’occasion


du débat général de l’Assemblée générale avaient porté leurs fruits, notamment sur le Burundi, la République démocratique du Congo et l’élimination du terrorisme, plusieurs délégués ont toutefois fait remarquer qu’elles exigeaient des travaux préparatifs substantiels. 


Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole: la Chine, la Fédération de Russie, le Bangladesh, le Mali, la Tunisie, la Colombie, Maurice et la Norvège.


SESSION DE RECAPITULATION DES TRAVAUX DU CONSEIL DE SECURITE POUR LE MOIS EN COURS


Lettre datée du 7 novembre 2001, adressée au Président du Conseil de sécurité par la Représentante permanente de la Jamaïque auprès de l'Organisation des Nations Unies (S/2001/1055)


Objectifs de la présidence jamaïcaine du Conseil de sécurité


Dans ce texte, la représentante de la Jamaïque, Mme Patricia Durrant, présentait les objectifs de sa présidence du Conseil de sécurité pour le mois de novembre 2001 et indiquait qu'elle saisirait toutes les occasions d'appuyer les initiatives les plus favorables à l'instauration d'une paix et d'une sécurité durables.  Elle faisait également part de son intention d'attacher une attention particulière aux conséquences humanitaires des conflits sur les personnes les plus vulnérables, femmes et enfants, et à la protection des civils dans les conflits armés, questions qui ont donné lieu à deux séances publiques du Conseil de sécurité au cours du mois.


Détaillant les différentes questions dont le Conseil de sécurité devait être saisi au cours du mois de novembre, Mme Durrant citait les conflits en Afrique, notamment en Asie centrale, et au Moyen-Orient.  Des réunions de haut niveau ont été tenues avec les ministres des pays directement concernés, tels le Burundi et la République démocratique du Congo (Comité politique de Lusaka).


Par ailleurs, Mme Durrant précisait que la présidence jamaïcaine veillerait à ce que le Conseil de sécurité ne perde pas de vue la situation en Afghanistan qui a en effet fait l'objet d'une réunion du Conseil de sécurité en présence de plusieurs ministres.  Elle exprimait son intention de travailler à un règlement du conflit au Sahara occidental en gardant à l'esprit le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et de continuer à rechercher un règlement pacifique de la situation au Moyen-Orient, notamment de la question de la Palestine dans le cadre des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité et sur la base du principe "la terre contre la paix".


Pendant sa présidence, la Jamaïque entendait tout faire pour rendre plus transparent le travail du Conseil de sécurité, soulignait Mme Durrant qui prévoyait des réunions du Conseil prenant la forme de débats publics ou de séances d'information.  Elle exprimait également sa volonté d'informer les Etats Membres qui ne sont pas membres du Conseil et d’organiser des réunions privées, s'il y a lieu, ou à la demande des Etats directement concernés.


Déclarations


Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque), Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, a souligné que l’un des objectifs de sa délégation était d’appuyer les initiatives pour la paix et la sécurité durables.  Nous avions aussi l’intention, a-t-elle ajouté, de nous pencher sur les aspects humanitaires des conflits armés, notamment les femmes et les enfants.  Elle a indiqué que sa délégation avait également mis en lumière des conflits particuliers afin d’engager une réaction plus active du Conseil de sécurité.  Enfin, elle a déclaré que la Jamaïque espérait renforcer la confiance entre le Conseil de sécurité et les


différents partenaires, Etats et organisations. La Présidente a déclaré que cette séance était un moment important pour réfléchir à la dynamique de changement au sein du Conseil de sécurité.  Elle a demandé aux autres membres du Conseil de donner leur opinion sur plusieurs questions, notamment les moyens d’améliorer encore la transparence, l’information régulière du Conseil par les acteurs extérieurs, l’efficacité des réunions thématiques, et les missions du Conseil de sécurité.


M. JAGDISH KOONJUL (Maurice) a souligné que le programme de travail de la présidence jamaïcaine se concentrait sur l’Afrique, notant toutefois qu’à part la question de la Somalie, examinée par le Conseil de sécurité sous la présidence de l’Irlande, toutes les autres situations de conflit sur le continent africain avaient été évoquées au mois de novembre.  Ainsi, a-t-il dit, la réunion du 8 novembre sur le Burundi restera comme une référence dans l’histoire du Conseil car ce jour là, ses membres ont entendu M. Nelson Mandela qui intervenait pour la dernière fois en sa qualité de Facilitateur du processus de paix dans ce pays, en présence du Ministre des affaires étrangères de la Jamaïque.  De même a-t-il rappelé, la réunion qui s’est tenue sur le même sujet une semaine seulement après l’installation du Gouvernement de transition à Bujumbura, incite le Conseil à poursuivre ce type d’initiatives directes. Le représentant a encore cité au nombre des activités du mois la réunion du Conseil avec les membres du Comité politique de Lusaka.  En évoquant l’organisation de la réunion ministérielle pendant la semaine de débat à l’Assemblée générale, il a estimé que la Jamaïque avait ainsi profité de la meilleure manière possible de la présence des ministres.  Pour lui, le grand nombre de réunions publiques a contribué à rendre plus transparent le travail du Conseil et l’ensemble de ses membres en a tiré partie.  Il a, à cet égard, fait valoir que les réunions portant respectivement sur la protection des enfants, la protection des civils pendant les conflits armés et  sur le contre-terrorisme, ont permis de procéder à des échanges francs et sincères et donné l’occasion au Conseil d’affirmer qu’il était déterminé à enrayer le fléau.  En conclusion, il a jugé que la délégation jamaïcaine avait pendant sa présidence saisi toutes les occasions offertes de faire avancer la paix et la sécurité.   


M. ANDREY GRANOVSKY (Fédération de Russie) a déclaré que la délégation de la Jamaïque s’était fort bien acquittée de ses obligations et avait accompli toutes les tâches qu’elle s’était fixées au début du mois.  Il a cité comme exemple de réussite les différentes réunions des ministres des affaires étrangères, comme par exemple celles concernant la lutte contre le terrorisme ou la République dèmocratique du Congo.  Il a déclaré que cette pratique était de la plus haute utilité.  Le représentant a souligné que des questions de la plus haute importance avaient été discutées ce mois-ci, et a félicité la présidente du Conseil,

Mme Patricia Durrant, pour l’examen régulier de la situation en Afghanistan et au Burundi.  Il a estimé que le Conseil de sécurité avait réagi comme il convenait aux élections du Kosovo et qu’il avait réussi à prendre la décision de proroger le programme humanitaire en Iraq.


Faisant référence au problème de la protection des civils dans les conflits armés, il a félicité la présidente du Conseil pour la réunion qui s’est tenue à ce sujet.  Dans l’ensemble, s’est-il réjoui, l’activité du Conseil de sécurité pendant ce mois-ci a été dirigée vers l’action et en vue d’obtenir des résultats concrets.


M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a déclaré que la présence de la Jamaïque, non seulement à la présidence, mais aussi au Conseil de sécurité en général avait permis à chacun d’apprendre beaucoup.  Depuis le 11 septembre, a-t-il fait remarquer, il existe un élan de solidarité de plus en plus fort mais il a jugé que le Conseil de sécurité devait faire encore plus, en particulier sur la question de la transparence.  Il s’est déclaré convaincu qu’il y avait d’autres moyens que ceux utilisés actuellement pour maintenir le contact du Conseil de sécurité avec les autres Etats.  Il a indiqué que le Conseil commençait à engager des échanges plus souvent à titre officieux avec d’autres organisations et il a jugé que cette initiative commençait à fonctionner.  Le représentant a fait observer toutetois que le Comité contre le terrorisme était une exception et qu’il n’établissait pas forcément un précédent mais qu’à cette occasion la réponse des Etats avait été remarquable.  Il a noté que c’était une procédure officieuse, mais régulière et que les délégations participaient activement aux réunions.  Il a reconnu qu’on ne pouvait organiser ce type de réunions pour toutes les questions, soulignant cependant la nécessité d’examiner cette possibilité de manière approfondie. 


Le représentant a déclaré qu’il était possible d’adopter une résolution sans atteindre l’unanimité mais qu’il était des moments où le consensus était important, en particulier après le 11 septembre.  Il a suggéré que le Conseil de sécurité tienne des réunions en petit groupe pour exprimer son unanimité sur certains sujets. Concernant la question du groupe d’amis, le représentant a estimé que cette pratique ne devait pas revêtir un caractère officiel.  S’agissant des rapports avec la presse, il a déclaré que lorsqu’il s’agit d’une presse responsable, le Conseil pouvait répondre aux demandes d’information.  Concernant les réunions en présence de ministres, il a reconnu que ces débats donnaient un véritable élan mais que pour en assurer leur succès, ces réunions ne devraient pas être organisées de manière régulière.  De l’avis de sa délégation, les gouvernements ne prêtent pas assez attention au Conseil de sécurité en général et qu’il faut donc les encourager à y prêter un plus grand intérêt.  Pour ce qui est des débats thématiques, M. Greenstock a suggéré de faire progresser les thèmes existants afin d’obtenir des résultats positifs. 


M. GERARD CORR (Irlande) a jugé que ce type de réunion de bilan permettait de réfléchir en public au travail accompli lors du mois écoulé et s’est ainsi félicité que la présidence jamaïcaine se soit concentrée sur les problèmes de l’Afrique.  A cet égard, il a cité la réunion sur la situation en République démocratique du Congo, celle avec les ministres de l’Initiative de paix pour le Burundi et celle avec le Président Mandela qui a, selon lui, permis au Conseil de montrer son engagement sur ces questions.  Il a également fait référence à la réunion utile que le Conseil avait eue avec les ministres de l’Erythrée et de l’Ethiopie.  Evoquant la situation en Afghanistan, le représentant a indiqué que le Conseil avait pu débattre de l’aspect humanitaire et d’autres aspects plus larges de la question et que la réunion du Conseil sur ce point avait été très utile à l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Lakhdar Brahimi, avant la conférence de Bonn consacrée à l’Afghanistan.


Reprenant ensuite le texte adressé par Mme Durrant au Conseil, le représentant a estimé que, face au volume de travail devant être accompli en un mois, le Conseil ne devrait pas examiner les questions qui incombent à d’autres organes des Nations Unies, au risque de réduire le rôle de ces organes.  Il faut surtout que le Conseil veille à s’assurer que ce qui a été décidé soit réellement


mis en œuvre, tel le maintien de la paix par exemple, a-t-il dit en suggérant la création d’un comité spécial.  Le représentant irlandais, évoquant la charge de travail du Conseil, a suggéré que le Secrétariat procède à une analyse complète qui rassemble toutes ces questions opérationnelles, thématiques et autres.  Si les réunions ministérielles sont importantes, toutes les réunions du Conseil le sont et il est souhaitable, de l’avis de sa délégation,  que l’on n’établisse pas de hiérarchie entre elles.


M. OTHMAN JERANDI(Tunisie) a déclaré que les débats thématiques avaient renforcé l’idée selon laquelle, lorsqu’il s’agit de traiter une crise entre Etats, il faudrait tenir compte des implications connexes.  Il a indiqué, à cet égard, qu’enfants et populations civiles devaient bénéficier de toute l’attention du Conseil de sécurité.  Le représentant a jugé pertinente la tenue de séances d’informations régulières sur des situations particulières comme l’Afghanistan, tout en regrettant que cela n’ait pas lieu pour le Moyen-Orient.  C’est le conflit le plus long de l’histoire, a-t-il déclaré, et pourtant il bénéficie de peu d’attention.  Les médias jouent un rôle d’information important, a-t-il indiqué, mais cela n’est pas suffisant.


Le représentant s’est dit satisfait de voir que l’Afrique avait occupé une place importante dans l’agenda du Conseil.  Il a affirmé que les réunions tenues au niveau ministériel étaient utiles notamment pour les questions de grande importance.  Le  Conseil devrait organiser des débats thématiques, une ou deux fois par ans, sur des questions importantes..


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a salué l’innovation utile que représentait la lettre adressée par le Représentant permanent de la Jamaïque,

Mme Patricia Durrant, au Président du Conseil et qui constitue désormais une référence pour discuter des réalisations du mois écoulé.  Passant ensuite en revue les différentes questions dont le Conseil a été saisi en novembre, le représentant a jugé que la réunion ministérielle sur la République démocratique du Congo avait connu une véritable avancée, le Rassemblement pour un Congo démocratique (RCD) s’étant engagé à démilitariser la ville de Kisangani.  Il a appelé à mettre en œuvre la résolution 1376 par tous les moyens et estimé que le Conseil devait poursuivre ses pressions pour faciliter la phase III du déploiement de la MONUC (Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo).  Evoquant la situation entre l’Erythrée et l’Ethiopie, il a regretté les menaces que font peser sur le processus de paix l’hostilité croissante entre les deux capitales et les violations de la zone démilitarisée, suggérant l’envoi d’une mission du Conseil sur place.    


Le représentant a ensuite noté que l’Afghanistan avait naturellement dominé l’ordre du jour du Conseil au cours du mois écoulé, l’ONU jouant un rôle central sur cette question.  S’agissant du maintien de la paix, il a notéque la capacité des Nations Unies à réagir rapidement en cas de conflit continuait à soulever des questions, d’autres que l’ONU ayant dû réagir à sa place.  Par ailleurs, en tant que représentant d’un pays qui fournit le plus nombre de contingents, le Bangladesh, il a souligné que les pays qui fournissent ces troupes recherchent un cadre institutionnel à leur partenariat. 


M. Chowdhury, soulignant que le maintien de la paix n’est pas la responsabilité exclusive du Conseil de sécurité, il a appelé à un partenariat avec d’autres organes de l’ONU, notamment Assemblée générale ou ECOSOC, mais aussi avec les organisations non gouvernementales.  Pour faire participer davantage le monde extérieur, il a souhaité de plus nombreuses réunions publiques déclarant qu’«il faut que le Conseil sorte de la salle de consultation».  Une transparence accrue est essentielle pour que le monde nous écoute, a-t-il conclu. 


M. YVES DOUTRIAUX (France) a jugé la présidence de la Jamaïque exemplaire et a félicité la délégation pour sa préparation de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants et pour tout le travail accompli dans le domaine de la coopération avec les pays contributeurs de troupes.  Le représentant a déclaré que beaucoup d’efforts avaient été faits depuis deux ou trois ans dans le domaine de la transparence et du dialogue interactif avec d’autres Etats.  Il a toutefois remarqué que les réunions transparentes ouvertes étaient un peu formelles, et qu’il faudrait que chacun fasse un effort.  Il a soutenu l’idée d’organiser des rencontres informelles avec des organisations et des réunions de groupes fermés de pays.


En ce qui concerne les pays contributeurs de troupes, le représentant a suggéré que, pour les grosses opérations de maintien de la paix, on crée des organes subsidiaires du Conseil où s’établirait un rapport avec les pays contributeurs de contingents.  Il a félicité le Groupe dirigé par l’Ambassadeur Curtis Ward de la Jamaïque pour ses travaux et a proposé que le groupe continue ses activités l’an prochain.  Sur la constitution des groupes d’amis, le représentant a rappelé que ces derniers, qui associent pays membres et non-membres du Conseil, étaient un moyen de dialoguer sans pour autant faire le travail du Conseil.  Il a souhaité que les coordonnateurs des groupes d’amis informent le Conseil de leurs activités et a déclaré que l’intérêt principal de ces groupes était de regrouper les pays concernés par une crise pour leur permettre d’agir ensemble.  Concernant les réunions au niveau ministériel, il a déclaré que cette pratique qui avait lieu chaque année ne devait pas être formalisée.  Dans le domaine des débats thématiques, le représentant a rappelé que, d’une façon générale, il fallait respecter la compétence de l’Assemblée générale. 


M. WANG YINGFAN (Chine) a observé que, pendant le débat général de l’Assemblée générale, le Conseil avait bien utilisé la présence de nombreux ministres à New York pour organiser des réunions fructueuses.  Pour sa délégation, ce type de réunions contribue à promouvoir des solutions à certaines questions et renforce les liens du Conseil avec les pays.  La Chine, a-t-il poursuivi, estime depuis longtemps que le Conseil doit avant toute décision donner aux non membres l’occasion de faire entendre leur voix : tous les moyens doivent être utilisés pour ce faire.  Le représentant a également appuyé le renforcement de la coopération entre le Conseil, le Secrétariat et les pays qui fournissent des contingents.


Ce mois-ci, a-t-il ajouté, le Conseil a eu des discussions thématiques sur la protection des civils ou sur les enfants et les conflits armés et il est bon, de l’avis de la délégation chinoise, de discuter ensemble de questions liées entre elles, car il y a des points communs à ces sujets.  Pour le Conseil, a-t-il rappelé, la meilleure façon de protéger les civils est de résoudre le plus rapidement possible les conflits.  Il s’est enfin dit favorable au renforcement de la coopération entre le Conseil et d’autres organes des Nations Unies pour mieux résoudre les problèmes qui se posent à lui.


M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a déclaré qu’il fallait mettre en place une culture d’innovation au sein du Conseil, en insistant  sur ce qui représente réellement ses priorités.  Sommes-nous une instance de législation ou une instance opérationnelle ? a-t-il demandé, en espérant que cette discussion ait lieu un jour.  Le représentant a regretté l’absence des représentants permanents de certains Etats membres à la présente séance, et a espéré que les Etats prendront plus au sérieux ce genre de séance.  Il a déclaré qu’il existait une relation peu confortable entre le Conseil de sécurité et le reste de l’ONU, en soulignant qu’il fallait vraiment faire participer les non-membres. 


Le représentant s’est déclaré impressionné par la manière dont la présidente du Conseil pour le mois de novembre avait géré son temps, et l’a félicitée d’avoir mené une activité considérable en un mois très bref.  Soulignant les succès du Conseil sur certaines questions de procédure, il a cité à cet égard la constitution du site informatisé de la présidence et la constitution d’une liste des intervenants.  Lorsque la France présidait le Conseil, la délégation française diffusait chaque jour sur son site les discussions officieuses du Conseil, a-t-il rappelé, suggérant que le Secrétariat tente de faire la même chose à l’avenir.  Faisant référence au rapport du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale et au débat qui avait eu lieu à ce sujet à l’Assemblée générale, M. Mahbubani a déclaré qu’il faudrait, l’année prochaine, établir le rapport sous un autre format pour que le Conseil de sécurité accorde une plus grande attention aux travaux de l’Assemblée. 


Concernant le fond, le représentant a jugé très importante la discussion officieuse sur l’Afghanistan qui a permis de parvenir à un consensus, tout en regrettant qu’il n’y ait pas de mémoire institutionnelle de ces discussions.  Il a aussi félicité les cinq membres permanents d’avoir abouti à la résolution 1382 sur l’Iraq.  S’agissant de la situation au Kosovo, le représentant a demandé aux autres membres pourquoi, contrairement aux autres missions, le mandat de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo n’avait pas de limite de temps.  Revenant sur les échecs, le représentant a surtout cité l’incapacité du Conseil à achever ses travaux relatifs au Groupe de travail sur les sanctions.  Il a espéré que les suggestions faites aujourd’hui pour améliorer les travaux du Conseil de sécurité seraient regroupées dans une liste afin d’être utilisées.


M.VALERY KUCHINSKY (Ukraine) s’est dit impressionné par les résultats de la présidence jamaïcaine, citant la réunion au niveau ministériel contre le terrorisme, les discussions sur l’Afghanistan et l’adoption d’une résolution sur ce point, le consensus sur l’Iraq et la tenue de débats thématiques sur les enfants et les conflits et sur les civils dans les conflits armés. 

Il a relevé les nombreux débats sur l’Afrique, la prorogation des mandats de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et de la Force chargée d’observer le dégagement des armées israélienne et syrienne sur le plateau du Golan (FNUOD), le débat sur les activités des deux Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l’ex-Yougoslavie.


Le représentant, commentant la lettre adressée par Mme Durrant à la présidence du Conseil, il a considéré que la transparence du Conseil s’était améliorée.  Toutefois, il a suggéré davantage de réunions publiques sur les questions traitées, plutôt que des consultations privées.  Quant à l’interaction avec les Etats, il convient de trouver d’autres moyens, faisant cependant remarquer que le vrai problème est que, si le Conseil doit essayer d’être transparent, il doit surtout être perçu comme un organe transparent par les Etats Membres.  Pour ce qui est des initiatives de groupes d’amis et de groupes régionaux,  le Conseil n’a jamais refusé d’entendre d’autres organisations, a-t-il fait remarquer.  Il faudrait surtout que ce soit plus fréquent pour que le Conseil dispose de ses propres sources d’informations et agisse sur cette base.


Concernant la «semaine ministérielle», il l’a qualifiée de véritable réussite car elle avait permis au Conseil de renforcer ses politiques.  Faisant référence à la réunion du 13 novembre sur l’Afghanistan en présence de plus de vingt ministres, il a jugé très important que le Conseil soit tenu informé régulièrement de la situation dans ce pays.


M. JAMES CUNNINGHAM (Etats-Unis) a déclaré qu’au cours du mois de novembre, le Conseil de sécurité avait accompli du bon travail et il s’est réjoui qu’une tendance au consensus se soit dessinée pendant cette période.  Il a indiqué qu’il fallait améliorer la transparence, non au moyen de séances publiques mais à travers d’autres moyens.  Il a encouragé une plus grande interaction par des procédures moins formelles.  Les réunions formelles sont utiles, regrettant que le Conseil de sécurité soit allé trop loin, avec des résultats limités.  Le représentant a jugé utiles les réunions au niveau ministériel, préconisant toutefois de les organiser de manière modérée et de mieux les préparer.


M. FABIO OCAZIONES (Colombie) a regretté qu’il n’y ait pas davantage de Membres des Nations Unies présents ce matin dans la salle du Conseil mais s’est demandé pourquoi cette réunion n’avait pas attiré plus de monde.  Concernant l’Afghanistan, il a souhaité que le Conseil se réunisse dans quelque temps, quand la Conférence de Bonn aura porté ses fruits, jugeant que la résolution 1378 (2001) devait servir à harmoniser la position des acteurs internationaux qui veulent répondre aux défis humanitaires qui se posent. 


Faisant référence à la situation en Afrique, la réunion sur le Burundi et sur la République démocratique du Congo avec les responsables régionaux, de même que les rencontres avec les Ministres de l’Erythrée et de l’Ethiopie, ont été selon lui très utiles.  Il a également rappelé que le Conseil avait réaffirmé au niveau ministériel son engagement contre le terrorisme international.  Il a ensuite suggéré, après la réunion avec les présidents des deux Tribunaux pénaux internationaux, que soient évalués plus fréquemment leurs travaux et le pouvoir de dissuasion qu’ils représentent : il faut éviter que cette question perde de sa priorité, a-t-il estimé. 


Par ailleurs, pour le représentant colombien, il n’est pas nécessaire d’adopter comme une routine chaque année des résolutions portant par exemple sur les enfants pour que les activités du Conseil soient renforcées sur ce sujet.  A cet égard, il a appelé à ce que l’ordre du jour du Conseil ne contienne pas trop de débats thématiques.  Il a enfin souhaité de nouvelles directives pour l’élaboration du rapport annuel du Conseil à l’Assemblée générale et espéré que le Mali, le mois prochain, jettera un regard plus soutenu à la situation en Afrique occidentale.


M. WEGGER STROMMEN (Norvège) a félicité la présidence jamaïcaine pour avoir conduit les débats de manière ouverte et transparente, notamment avec les membres non permanents du Conseil de sécurité.  Après avoir souligné que la tenue de séances d’information est particulièrement utile, il a cependant regretté que la documentation soit disponible trop tardivement, faisant observer que ceci risque de causer un tort aux membres non permanents qui comptent sur cette documentation pour préparer les dossiers.  Le représentant a en conclusion déclaré que les débats, tenus en novembre, sur les enfants et les conflits armés et la protection de civils dans les conflits armés, contribuent considérablement à adopter une approche globale nécessaire à la conception des opérations de maintien de la paix.


M. SEKOU KASSE (Mali) a jugé que la présidence du Conseil de sécurité par la Jamaïque avait atteint les objectifs qu’elle s’était fixés dans la note distribuée aux membres du Conseil au début du mois de novembre.  Il a salué son succès dans l’amélioration de la transparence des travaux du Conseil, notamment par l’institution d’un tirage au sort pour la liste des intervenants, et dans l’amélioration des relations entre les Etats membres du Conseil et les pays fournisseurs de contingents.  Il a souligné ses réalisations sur les questions de la parité, de la protection des civils – et en particulier celle des enfants et les conflits armés - et l’innovation que représente l’intégration de débats thématiques lors de l’examen de situations conflictuelles.  Il a demandé que soient exercées les pressions nécessaires pour que soient mises en œuvre les décisions prises pendant la semaine ministérielle.


Le représentant a enfin réitéré ses félicitations à l’Ambassadeur Ward de la Jamaïque qui a dirigé avec compétence le groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix, indiquant attendre avec intérêt la présentation le rapport de ce groupe le mois prochain.


Reprenant la parole, Mme DURRANT a exprimé sa reconnaissance aux membres du Conseil pour la coopération dont ils avaient fait preuve à l’égard de sa délégation durant le temps de sa présidence.  Toutes les délégations ont oeuvré en étroite coopération pour assurer le résultat que l’on connaît, a-t-elle déclaré.  Elle a également remercié le Secrétariat du Conseil de sécurité pour sa coopération avec les membres du Conseil.  La Présidente a assuré que les suggestions émises aujourd’hui seraient regroupées et transmises au représentant du Mali qui assumera la présidence du Conseil à partir de demain. 


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