En cours au Siège de l'ONU

CS/2176

L'APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DU RAPPORT MITCHELL PERCU, AU SEIN DU CONSEIL DE SECURITE, COMME LE SEUL MOYEN DE RELANCER LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT

20/08/2001
Communiqué de presse
CS/2176


Conseil de sécurité

4357e séance – matin et après-midi


L'APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DU RAPPORT MITCHELL PERCU, AU SEIN DU CONSEIL DE SECURITE, COMME LE SEUL MOYEN DE RELANCER LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT


L'idée d'un mécanisme international pour

surveiller l'application de ces recommandations est avancée


A la demande du Comité de suivi de la neuvième Conférence islamique et du Groupe islamique des Etats Membres de l'ONU, le Conseil de sécurité a tenu, aujourd'hui, une réunion sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.  Dans la lettre qu'ils ont adressée au Président du Conseil*, les Représentants permanents du Mali, Président du Groupe islamique, et du Qatar, Président du Comité de suivi, ont dénoncé la détérioration grave de la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem qui s'est manifestée notamment par l'"occupation illégale et injustifiée" par Israël de la Maison d'Orient et d'autres bâtiments palestiniens à Jérusalem-Est et par la fermeture des bureaux de l'Autorité palestinienne chargés des questions politiques et de sécurité. 


Devant les chiffres qui font état de 563 morts et quelque 20 000 blessés du côté palestinien depuis le début de la deuxième Intifada et, de 36 morts et 292 blessés israéliens victimes, selon le représentant d'Israël, de quelque 1 300 attaques depuis le plan Tenet, les intervenants qui se sont succédés à la tribune du Conseil de sécurité se sont penchés sur les moyens de mettre fin, comme l'a dit le représentant de la France, " au jeu stérile et mortel des accusations, provocations et agressions mutuelles".  S'ils ont condamné, à l'instar de l'observateur de la Palestine, les attentats-suicides contre les populations civiles en Israël, de nombreux intervenants ont déploré l’usage excessif de la violence par Israël de même que les assassinats ciblés et ont dit craindre que les actions unilatérales prises par Israël n'aient pour unique résultat d'affaiblir davantage l'Autorité palestinienne et son Président Yasser Arafat au moment où il lui est demandé de combattre le terrorisme et où, toujours selon les mots du représentant de la France, il demeure l'interlocuteur "nécessaire et obligé" d'Israël. 


Partant, un consensus a semblé émerger sur la nécessité urgente de mettre en oeuvre les recommandations du rapport de la Commission d’établissement des faits de Charm el-Cheikh conduite par l'ancien Sénateur américain George Mitchell - dit rapport Mitchell - qui, paru le 22 mai dernier, propose des mesures visant la fin de la violence, le rétablissement de la confiance et la reprise des négociations.  A ce propos, de nombreuses délégations ont affirmé qu’il est essentiel que ces négociations se fondent sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et les accords conclus à la suite de la Conférence de Madrid de 1991. 


L'acceptation par toutes les parties du rapport Mitchell, et en particulier par Israël, il y a quatre mois, ont renforcé la conviction des intervenants qu'il s'agit là de la seule voie possible pour sortir de l’impasse.  Exprimant la même opinion, le représentant des Etats-Unis s’est toutefois interrogé sur l’utilité et l’efficacité d’une quelconque action ici à New York, au vu de la gravité de la situation sur le terrain.


De nombreuses délégations se sont prononcées pour la création d'un mécanisme de surveillance impartial sur le terrain qui, dès lors qu'il est accepté par les deux parties, pourrait contribuer à garantir les résultats obtenus dans la mise en oeuvre des recommandations du rapport Mitchell.  Rejetant ce qu'il a appelé 'l'imposition d'un mécanisme international", le représentant d'Israël a affirmé que selon l'entendement de son Gouvernement, le rapport Mitchell prône une approche directe en “tête-à-tête” plutôt qu'un tel un mécanisme.  C’est donc, a-t-il dit, à la lumière de ce rapport qu’Israël demeure opposé à toute présence internationale.  Israël, a-t-il ajouté, a accepté le rapport Mitchell en le considérant comme une feuille de route permettant de ramener les parties à la table de négociation et en estimant aussi que les recommandations exigent qu’il soit mis fin sans condition à la violence et qu’après une période de calme, des mesures de rétablissement de la confiance soient prises, y compris en luttant contre les actes de terrorisme.


La position d'Israël a été considérée comme par l'observateur permanent de la Palestine comme "au mieux irréaliste et irréalisable et au pire une tentative d'enterrer le rapport".  Comment des jours de calme peuvent être instaurés sans une mise en oeuvre conjointe des recommandations du rapport Mitchell, s'est interrogé l'observateur avant d'appeler, en conséquence, à une mise en oeuvre immédiate, entière et scrupuleuse de ces recommandations et de rappeler l'engagement de l'Autorité palestinienne en faveur des accords signés et de la reprise des négociations pour réaliser un accord final sur toutes les questions y compris celles de Jérusalem, des réfugiés et de la délimitation de frontières.  Dans l'attente, certaines délégations ont jugé que le Conseil prenne des mesures d'urgence en réitérant leur proposition d'envoyer des observateurs internationaux pour protéger la population civile palestinienne, proposition qui avait fait l'objet d'un projet résolution auquel les Etats-Unis avait opposé leur veto, le 27 mars dernier.


Outre les intervenants cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Mali, Jamaïque, Fédération de Russie, Chine, Royaume-Uni, Bangladesh, Tunisie, Singapour, Maurice, Irlande, Norvège, Ukraine et Colombie, Qatar, Algérie, Jordanie, Soudan –au nom du Groupe arabe-, Arabie Saoudite, Djibouti, Afrique du Sud, Iran, Pakistan, Bahreïn, Maroc, Belgique -au nom de l'Union européenne et des pays associés-, Yémen, Japon, Koweït, Mauritanie, Malaisie, Egypte, Iraq, Oman et Jamahiriya arabe libyenne.  Le Président par intérim du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Bruno Rodriguez Parilla de Cuba est également intervenu.


Le Conseil devrait poursuivre son débat demain, mardi 21 août, à 15 heures.


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*S/2001/797


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. NASSER AL-KIDWA, observateur permanent de la Palestine, a rappelé que le Conseil de sécurité se réunit cinq mois après le vote sur le projet de résolution présenté par le Mouvement des pays non alignés qui a été rejeté en raison du veto d'un membre permanent du Conseil.  Depuis lors la situation n'a cessé de se détériorer et il est difficile de comprendre voire impossible de justifier que le Conseil n'ait réussi à prendre aucune mesure depuis l'adoption de sa résolution 1322 du 7 octobre 2000, a déclaré l'observateur en jugeant ironique que cela se passe au moment où le Conseil s'est engagé avec enthousiasme dans l'examen de questions telles que la prévention des conflits armés ou la protection des civils dans les conflits armés.  Mettant l'accent sur l'impact de cette situation sur la crédibilité et l'efficacité du Conseil, l'observateur a appelé ses membres à examiner la question dont ils sont saisis comme une question de principe et à se conformer au rôle dévolu au Conseil dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Soulignant que les derniers évènements ont compromis le seul plan disponible consacré d'ailleurs dans le rapport de la Commission Mitchell, l'observateur a indiqué qu'il n'a d'autres choix que d'espérer que, cette fois, le Conseil sera en mesure d'honorer ses obligations et d'adopter une résolution susceptible de donner l'élan nécessaire au processus de paix.  Depuis la visite tristement célèbre de M. Ariel Sharon à Haram al-Charif le 28 septembre 2000 et qui a donné lieu à une deuxième Intifada, les forces israéliennes ont tué 563 Palestiniens et blessé quelque 20 000 autres personnes, a déclaré l’observateur en donnant le détail des actions menées par les forces israéliennes.  Les actes commis par Israël contre le peuple palestinien ont été portés à la connaissance de la communauté internationale, dans 63 lettres adressées au Président du Conseil, au Secrétaire général et au Président de l'Assemblée générale.  Malgré cela, a-t-il poursuivi, Israël continue d'invoquer la violence palestinienne et de dénoncer les mesures de résistance du peuple palestinien.  L'origine de ce conflit est l'occupation et les pratiques israéliennes qui durent depuis 34 ans et toute tentative d'ignorer ce fait conduira à une impasse, a prévenu l'observateur avant de souligner que l'Autorité palestinienne n'approuve pas les attentats à la bombe perpétrés en Israël.  Elle a clairement, a-t-il insisté, condamné de tels actes conformément à son rejet de la violence contre les civils.  Mais, a-t-il poursuivi, il faut se souvenir, pour bien comprendre les évènements, que cette vague d'attentats n'a commencé que bien longtemps après le début de la campagne militaire sanglante en septembre dernier.  Il est clair que la solution ne viendra pas d'une tentative sans logique de rejeter toute la faute sur la Palestine comme le font Israël et certains pays. 


L'Autorité palestinienne a clairement souscrit aux recommandations du rapport Mitchell et a appelé à sa mise en oeuvre, a poursuivi l'Observateur en dénonçant le fait qu'Israël n'ait jamais caché sa réticence.  Il a également dénoncé le fait que tout en affirmant accepter le rapport, aujourd'hui, Israël invente la notion d'étapes séparées dans la mise en oeuvre de ses recommandations et réclame une période de sept jours de calme avant leur mise en oeuvre. 


Cette position est au mieux irréaliste et irréalisable et au pire une manifestation du rejet du rapport et un moyen de l'enterrer.  Nous appelons à une mise en oeuvre immédiate, entière et scrupuleuse des recommandations du rapport et appelons en particulier ceux qui ont participé à leur formulation d'y souscrire et d’oeuvrer pour faire avancer les choses dans cette direction. 


Une nouvelle fois, a encore dit l'observateur, l'Autorité palestinienne déclare son engagement aux accords signés et aux négociations sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil en tenant compte des développements intervenus dans les dernières discussions entre les deux parties et ce, pour réaliser un accord final sur toutes les questions y compris celles de Jérusalem, des réfugiés et de la délimitation de frontières.  Nous appelons Israël à prendre le même engagement et à renoncer aux tentatives de revenir sur les accords signés et à rechercher des solutions partielles au lieu d'un règlement final.  Nous invitons aussi les autres parties concernées à adopter la même position.  Nous sommes persuadés qu'une solution existe mais nous avons besoin de l'assistance de la communauté internationale.  Nous avons proposé des objectifs modestes dans le projet de résolution dont le Conseil est saisi pour garantir le succès des mesures qui seront mises en oeuvre, a conclu l'observateur de la Palestine.


M. YEHUDA LANCRY (Israël) a affirmé que son pays recherche la paix.  Cette affirmation, aussi banale soit-elle, devient nécessaire en ces temps de haine et de défiance si l’on veut retrouver le chemin de la tolérance, a-t-il ajouté.  Il est donc impératif et urgent de mettre un terme à la situation actuelle.  C’est dans cet esprit qu’Israël a accepté le rapport Mitchell, le considérant comme une feuille de route permettant de ramener les parties à la table de négociation.  C’est aussi dans cet esprit que bien avant le cessez-le-feu Tenet, Israël avait mis en place de manière unilatérale son propre cessez-le-feu.  Malheureusement ces initiatives n’ont pas trouvé d’écho côté palestinien et 36 Israéliens ont été tués et 292 blessés lors de plus de 1 300 attaques depuis la signature du cessez-le-feu Tenet.  La réunion d’aujourd’hui a donc pour toile de fond le terrorisme palestinien qui ces deux dernières semaines a connu une escalade et c’est, semble-t-il, sans scrupules que les Palestiniens demandent au Conseil de sécurité de se réunir pour examiner les actes israéliens.  Ce phénomène de la violence, en soi, n’est pas nouveau, une campagne de terreur ayant été orchestrée depuis plus de

10 mois.  Mais ce qui est nouveau, a expliqué M. Lancry, c'est la fréquence, l’intensité et l’horreur des attaques, comme en témoignent les récents attentats suicides de Jérusalem et d’Haïfa.  L’Autorité palestinienne n’a fait qu’ignorer la liste de terroristes à arrêter fournie par Israël et sur laquelle figurait précisément l’auteur de l’attaque à la bombe à Jérusalem.  A l’évidence, le terrorisme semble être devenu la manière préférée de l’Autorité palestinienne d’aborder le processus de paix, a affirmé le représentant d’Israël.  Or, en choisissant cette option, l’Autorité palestinienne a bien plus à perdre qu’à gagner, a-t-il prévenu, avant de demander au Conseil d’envoyer au Président Arafat le message clair que le terrorisme est inacceptable. 


A la lumière de la situation sécuritaire, Israël a dû, à contre coeur, prendre des mesures pour protéger ses citoyens.  Face à cette pratique horrible des bombes humaines, la réponse doit couper la terreur à la racine car sinon elle devient virtuellement impossible à stopper.  Voilà une situation unique que ceux qui accusent Israël de violer le droit international doivent prendre en considération, a expliqué M. Lancry.  Selon lui, le Président Arafat, plus que quiconque, a l’obligation de lutter contre le terrorisme palestinien et personne n’est mieux que lui en position de le faire.  C’est cet engagement ferme pris auprès d’Yitzhak Rabin qui lui avait d’ailleurs permis d’accéder au statut de partenaire du processus de paix, a rappelé le représentant.  Or, loin d’honorer cet engagement, le Président Arafat est devenu lui-même partie prenante au terrorisme, utilisant les médias palestiniens pour inciter à la violence, refusant d’arrêter les terroristes dont on savait qu’ils allaient perpétuer de nouveau des attaques.  C’est pourquoi tant que les Palestiniens poursuivront cette politique, Israël continuera à prendre les mesures nécessaires pour maintenir la machine à tuer palestinienne hors de ses rues.  En outre, les actions israéliennes sont conformes non seulement aux accords signés par les parties mais aussi à la pratique établie en matière de droit international concernant l’autodéfense.  C’est dans cette perspective que doit être comprise la fermeture de la Maison d’Orient et la saisie du camp d’Abu Dis.  Il ne s’agit en aucun cas d’une occupation, ou d’un acte de revanche, mais d’une mesure d’autodéfense, a affirmé M. Lancry, ajoutant que son Gouvernement n’avait saisi aucune parcelle de terre se trouvant sous la juridiction de l’Autorité palestinienne.  C’est parce que les informations confirmaient que ces deux lieux étaient utilisés pour coordonner des activités terroristes qu’Israël a dû agir et assumer les responsabilités qui lui incombent au terme des divers accords signés, à savoir assurer la sécurité des zones B et C. 


Le projet de résolution soumis aujourd’hui au Conseil de sécurité est biaisé et cherche à faire porter la responsabilité de la crise actuelle sur une seule partie, a poursuivi l’Ambassadeur Lancry.  En fait, le texte ne demande absolument rien à la partie palestinienne, il ne l’appelle même pas à combattre résolument la terreur ni à arrêter les terroristes préparant de nouvelles attaques.  S’agissant de la violence, le projet ne semble considérer qu’Israël et libère par conséquent les Palestiniens de toute obligation d’y mettre un terme.  Contrairement à ce qu’il affirme, ce texte ne correspond nullement aux recommandations Mitchell dont il se réclame.  Celles-ci en effet exigent qu’il soit mis fin sans condition à la violence et qu’après une période de calme, des mesures de rétablissement de la confiance soient prises, y compris en luttant de toutes les manières possibles contre les actes de terrorisme.  En fait, le projet de résolution ignore totalement la procédure prévue par le rapport Mitchell, qui prône également une approche directe en tête-à-tête et non l’imposition d’un mécanisme de contrôle international.  C’est donc à la lumière du rapport Mitchell qu’Israël demeure opposé à toute présence internationale.  En outre, une telle présence serait parfaitement sans effet contre les attaques terroristes, car aucune présence internationale ne peut démanteler les ateliers de fabrication de bombes du Hamas et du jihad islamique ni intercepter les terroristes prêts à se suicider.  Pour que la paix et le calme reviennent dans la région, c’est la bonne volonté du Président Arafat qui est nécessaire.  Il ne peut lui être permis d’échapper à ses devoirs et à ses engagements.  Le représentant a aussi évoqué l’attitude de la FINUL face au Hezbollah comme une preuve supplémentaire de l’inutilité d’une présence internationale, mentionnant plus particulièrement la vidéo filmée peu après l’enlèvement de soldats israéliens en octobre 2000.  En conclusion, M. Lancry a jugé qu’il était grand temps de retrouver le langage de la paix, ce qui passe par la cessation immédiate de la violence et du terrorisme et la mise en oeuvre des recommandations du rapport Mitchell.  Il n’y a rien à négocier à cela, il s’agit tout simplement d’une nécessité absolue, celle d’agir de manière concertée et d’instaurer un véritable cessez-le-feu. 


M. ISSOUF O. MAIGA (Mali) a indiqué que les actes de pure provocation commis ces derniers temps par Israël, marquent un tournant inquiétant dans le conflit israélo-palestinien, en ce sens qu'ils visent non seulement à priver la ville sainte d'Al-Qods de son statut juridique particulier reconnu comme tel par Israël depuis 1967, mais constituent aussi une violation flagrante des accords conclus entre Israël et l'Autorité palestinienne.  C'est pourquoi, a dit le représentant, l'engagement de tous, en particulier du Conseil est nécessaire afin d'y mettre fin, de ramener les choses en état et d'éviter des conséquences fâcheuses susceptibles de mettre en péril la paix et la sécurité internationales dans la région du Moyen-Orient.  Le représentant s'est dit certain que la situation ne se serait détériorée à ce point si, en décembre 2000 et en mars 2001, le Conseil avait réagi favorablement au projet de résolution présenté par le Conclave des non-alignés qui demandait simplement le déploiement d'observateurs des Nations Unies sur le terrain. 


La situation, a-t-il estimé, montre que ce déploiement demeure d'une brûlante actualité.  Il a, en effet, argué qu'il créerait un climat propice à la reprise du dialogue et à la négociation.  Mieux, a-t-il souligné, la question des observateurs rentre en droite ligne du débat en cours sur la protection des civils dans les conflits armés.  Le représentant a donc conclu en espérant que la séance d'aujourd'hui débouchera sur l'adoption de décisions d'ordre exécutoire et d'actions immédiates et en appelant le Conseil à exercer diverses formes de pression sur Israël afin qu'il mette un terme à la politique de terreur contre le peuple palestinien et annule les mesures graves et illégales qu'il a prises au sujet de la Maison d'Orient et d'autres institutions palestiniennes à Jérusalem-est. 


M. CURTIS A. WARD (Jamaïque) a réaffirmé le rôle central que doit jouer le Conseil de sécurité dans le règlement du conflit et dans la poursuite du processus de paix au Moyen-Orient.  Elle a ensuite rappelé la teneur des Accords de Charm el-Cheikh et les recommandations de la Commission Mitchell qui, selon la représentante,  constituent toujours la base à partir de laquelle il sera possible de faire progresser le processus de paix. Elle a exhorté les parties à se conformer aux engagements pris dans le cadre de ces Accords et à mettre fin immédiatement à la violence, à mettre en oeuvre des mesures de nature à rétablir la confiance comme par exemple la condamnation des incitations à la violence sous toutes leurs formes.  Elle a ensuite appelé le Gouvernement israélien à geler toutes les colonies de peuplement et à revenir sur sa décision de fermer la Maison d’Orient et des autres institutions palestiniennes situées à Jérusalem-Est.  Elle a demandé aux deux parties de protéger les Lieux saints des religions juive, musulmane et chrétienne et les a exhortées à reprendre les négociations de paix sur la base des accords conclus précédemment.  Elle a réitéré l’attachement de sa délégation au déploiement d’une équipe d’observation dans les territoires palestiniens et s’est félicitée du fait que la nécessité de créer un mécanisme de nature à réduire la violence et rétablir la confiance entre les parties soit aujourd’hui largement reconnue par un nombre important d’organisations régionales et multilatérales.  Ces dernières ont conclu qu’un mécanisme devrait être accepté par les deux parties dans la mesure où il servirait leurs intérêts en aidant à l’application des recommandations de la Commission Mitchell.


M. JAMES B. CUNNINGHAM (Etats-Unis) a fait part de la profonde préoccupation de son Gouvernement à l’égard de la situation au Moyen-Orient, le débat d’aujourd’hui prenant place alors que la confrontation n’a jamais été aussi grave en dix ans.  De deux côtés, les souffrances ont été grandes après quasiment une année de violence.  Cette violence a sapé le travail de partenariat entamé avec la signature des Accords d’Oslo.  Les Etats-Unis, ainsi que d’autres membres de la communauté internationale dont l’autre coparrain du processus de paix, à savoir la Fédération de Russie, ont multiplié les efforts pour mettre un terme à la violence et inciter les parties à reprendre des mesures de rétablissement de la confiance.  C’est parce que la situation est si grave sur le terrain que mon Gouvernement s’interroge sur l’utilité et l’efficacité d’une quelconque action ici à New York, a expliqué le représentant, ajoutant que ce n’est certainement pas le moment de faire de la rhétorique, ni de tenter de condamner une partie plutôt qu’une autre.  Au contraire, le débat doit être avant tout guidé par la perspective de ce qui peut être véritablement fait sur le terrain, en collaborant avec les parties, pour mettre fin à la violence et rétablir un environnement favorable au processus politique et à la négociation. 


Il est impératif pour cela que cessent la violence et la terreur.  Il est impératif également que les responsables de la terreur soient arrêtés et jugés et que les campagnes d’incitation au terrorisme cessent.  L’Autorité palestinienne doit agir et montrer sans aucune ambiguïté qu’elle ne tolérera plus aucun de ces actes.  Sans cela, la situation continuera de se détériorer, a prévenu le représentant.  Dans le même temps, Israël doit éviter toute action pouvant conduire à une escalade et prendre des mesures à la fois sur le plan économique et sécuritaire permettant de soulager les pressions que subissent les Palestiniens et ainsi transformer la réalité du quotidien.  Pour y parvenir, il n’existe ni baguette magique, ni résolution du Conseil de sécurité.  Il n’est qu’une seule voie, celle tracée par la Commission d’établissement des faits de Charm el-Cheikh conduite par le sénateur Mitchell et dont les recommandations ont été acceptées par les deux parties.  Sans la cessation totale de la violence, aucun progrès ne sera possible et encore moins un retour à la table de négociation.  Les Etats-Unis estiment que ces négociations doivent continuer d’avoir pour base les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité ainsi que les principes acceptés à la conférence de Madrid.  En résumé, il n’y a pas de solution rapide et facile à ce conflit amer et la mise en oeuvre des recommandations Mitchell, aussi difficiles puissent-elles être, est la seule voie viable à suivre.  Les Etats-Unis demandent à tous ceux qui sont rassemblés aujourd’hui d’œuvrer à cette fin.


M. GENNADY M. GATILOV (Fédération de Russie) s'est déclaré préoccupé par la poursuite de la violence qui compromet les perspectives de paix.  Il a fait part des efforts déployés par son gouvernement qui maintient le contact avec les deux parties, les autorités des Etats-Unis, de l'Union européenne et des pays arabes ainsi qu'avec le Secrétaire général des Nations Unies.  Le représentant a estimé que la priorité doit être d’œuvrer à une mise en oeuvre rapide du rapport Mitchell en soulignant que le fait que les deux parties l'aient accepté plaide en ce sens.  Il a donc appelé les Palestiniens à juguler les actes terroristes et les Israéliens à renoncer à des mesures telles que l'envoi des forces armées dans les zones contrôlées par les Palestiniens et l'occupation de bâtiments palestiniens.  Le représentant a appelé à une reprise du dialogue fondé sur les résolutions du Conseil de sécurité et les accords découlant de la Conférence de Madrid.


M. WANG YINGFAN (Chine) a déclaré que récemment le conflit israélo-palestinien a connu une escalade.  Dans cette situation, le Gouvernement israélien a eu une nouvelle fois recours à la force en fermant notamment la Maison d’Orient.  La Chine condamne toutes les formes de violence auxquelles les deux parties se sont livrées.  Elle demande à Israël de rendre immédiatement la Maison d’Orient à l’Autorité palestinienne.  Elle appelle au respect et à la mise en oeuvre des recommandations du rapport Mitchell.  La délégation chinoise est aussi favorable à la tenue de consultations au sein du Conseil sur la situation et la prise de mesures adéquates, telles que l’envoi d’une force d’observation internationale qu’elle appuie sans condition.  De tels efforts semblent en effet indispensables pour que les deux parties mettent un terme à la violence et reviennent à la table de négociation.  Il n’est en outre que normal que le Conseil de sécurité joue un rôle actif en la matière, a déclaré le représentant. 


M. STEWART ELDON (Royaume-Uni) s’est dit gravement préoccupé par la poursuite de la violence en Israël et dans le territoire palestinien occupé.  Le problème fondamental est la perte de la confiance qui existait précédemment entre les deux parties.  Les Israéliens doutent que les Palestiniens soient de véritables partenaires de paix et à l’inverse les Palestiniens doutent qu’Israël soit vraiment disposé à négocier et à donner une chance véritable à leurs aspirations légitimes.  Dans ce contexte, le Conseil de sécurité doit faire preuve d’unité et encourager les parties à respecter leurs obligations et à aller de l’avant.  Le message envoyé par le Conseil doit être clair, il doit rappeler son engagement en faveur d’une paix totale, juste et durable, et doit condamner pleinement l’extrémisme et la violence.  La priorité première pour toutes les parties impliquées est l’application, sans délai, des recommandations de la Commission Mitchell, qui offrent une feuille de route permettant aux parties de retourner par étapes à la table de négociation, lesquelles doivent reposer sur les résolutions 242 et 338 du Conseil et sur le principe de la “terre contre la paix”.


Les deux parties doivent prendre des mesures immédiates pour arrêter l’escalade actuelle, a poursuivi M. Eldon.  Elles doivent notamment conduire devant la justice les coupables de violences.  Le Royaume-Uni condamne en effet fermement tout acte terroriste, y compris les attaques suicides à la bombe contre des civils israéliens.  Ces actes sont aussi horribles qu’inutiles et l’Autorité palestinienne doit s’investir à 100% dans la lutte contre la violence.  Cela devrait notamment passer par une meilleure prévention des attaques à la bombe.  Israël n’a pas non plus satisfait à toutes ses obligations, a ajouté M. Eldon, avant d’appeler le Gouvernement israélien à s’abstenir de recourir à la force, à lever le bouclage du territoire palestinien tant préjudiciable pour l’économie et à suspendre les implantations de colonies de peuplement.  Ces restrictions ne font en effet qu’aviver la rancœur et la colère.  Le Royaume-Uni demande également à Israël de cesser sa politique d’assassinat des activistes palestiniens et de réouvrir immédiatement la Maison d’Orient, qui n’a jamais été un repère pour le terrorisme ou l’extrémisme, et les autres institutions palestiniennes à Jérusalem qui ont été fermées.  En conclusion, le représentant a insisté sur la responsabilité qu’à la communauté internationale d’aider les parties à revenir au processus politique.  Il a précisé que le Conseil ne devrait pas compliquer ce processus mais au contraire le faciliter. 


M. YVES DOUTRIAUX (France) a estimé qu'à l'heure où la paix et la sécurité sont menacées, c'est la responsabilité du Conseil de tracer la voie pour sortir du jeu stérile et mortel des accusations, provocations et agressions mutuelles.  Il s'est dit convaincu que parce que les négociations de paix ont été rompues et que l'engrenage tragique de la violence échappe de plus en plus à tout contrôle, les Nations Unies peuvent apporter une contribution utile.  Il s'est  également dit convaincu que le Conseil sur un sujet aussi difficile ne peut se faire entendre et aider à peser sur le cours de choses que s'il est rassemblé.  Il nous faut partir d'une base commune, acceptée et acceptable pour tous, a dit le représentant en citant le rapport Mitchell qui contient tous les éléments essentiels pour un retour au calme et à la relance d'un processus de paix véritable, à savoir la fin de la violence, la reconstruction de la confiance et la reprise des négociations.


Les Palestiniens, a-t-il dit, doivent faire tous les efforts pour empêcher les actions terroristes et prévenir les tirs de civils.  En acceptant les recommandations du rapport Mitchell, l'Autorité palestinienne s'est d'ailleurs engagée à empêcher les actions terroristes et prévenir les tirs à partir des territoires sous son contrôle.  En acceptant les recommandations, a poursuivi le représentant, Israël s'est aussi engagé à une cessation immédiate et sans condition de la violence.  Le Gouvernement israélien, a insisté le représentant, fait fausse route s'il croit que les mesures qu'il a prises vont permettre un retour au calme.  Ces actions illégales doivent cesser et être rapportées, a-t-il dit en ajoutant qu'elles ne font qu'affaiblir davantage l'Autorité palestinienne et son Président qui sont pourtant aujourd'hui les interlocuteurs nécessaires et obligés d'Israël.


Il est artificiel de vouloir séparer la sécurité de la paix, a continué le représentant en arguant que seule une action responsable et courageuse pourrait faire que les jeunes Palestiniens ne vivent plus dans l'angoisse d'un avenir absent.  Seule une action courageuse pourra percer un jour dans les ténèbres de la vengeance, de la haine et de l'oppression et du terrorisme.  Ce chemin, a estimé le représentant, passe par le retour au calme, la reprise d'un dialogue politique entre les parties et la relance de négociations d'une paix juste durable fondée sur les principes du droit, les résolutions 242 et 338 du Conseil et le principe de la terre contre la paix.  Dans cet esprit, le représentant a dit penser qu'un mécanisme de surveillance impartial sur le terrain s'inscrit dans le prolongement des travaux de la Commission Mitchell, dès lors qu'il serait accepté par les parties, pourrait aider ces dernières dans leurs efforts d'apaisement et contribuer à garantir les résultats obtenus.


M. M. SHAMEEM ASHAN (Bangladesh) a déploré l’escalade dangereuse de la situation au cours des dernières semaines dans le Territoire palestinien occupé et à Jérusalem-Est et s’est inquiété du niveau de violence alarmant qui cause chaque jour des pertes en vies humaines.  Le représentant a poursuivi en rappelant les dispositions prises par la communauté internationale depuis septembre 2000, et en particulier les résolutions du Conseil de sécurité appelant à une reprise immédiate des négociations de paix au Moyen-Orient conformément aux accords conclus entre les parties.  Il a appelé le Conseil de sécurité à se pencher sur cette question avec attention et précaution, réaffirmant la nécessité de mettre en oeuvre les Accords de Charm el-Cheikh et les recommandations de la Commission Mitchell d’établissement des faits.  Il a appuyé la création d’un mécanisme d’observation afin d’aider les parties à aller de l’avant.  Le représentant a par


ailleurs salué les efforts du Secrétaire général et a exhorté les parties à éviter tout acte qui irait à l’encontre des provisions de l’accord de cessez-le-feu conclu récemment.  Soutenant le projet de résolution présenté par le caucus des non-alignés, le représentant a exhorté Israël à mettre un terme aux mesures de blocus et de représailles ciblées et à revenir sur sa décision de fermer la Maison d’Orient et les autres institutions palestiniennes de Jérusalem-Est.  Il a recommandé au Conseil de privilégier une action concertée, arguant que le langage de la force doit céder la place au langage de la raison. 


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a souligné la gravité qui entoure la présente réunion.  La situation du peuple palestinien subit en effet une détérioration grave car le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure d’assumer toutes ses responsabilités.  Il a ainsi envoyé un message erroné au Gouvernement israélien le laissant croire qu’il pouvait continuer impunément sa politique de répression et de violence.  Or l’application intégrale des normes du droit international est la seule porte de sortie à la violence quotidienne développée par la machine de guerre israélienne.  Le Gouvernement israélien refuse de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité, au droit international et aux accords signés entre les parties.  Il se consacre tout entier à affamer le peuple palestinien, à confisquer son territoire et à fermer ses institutions, à l’image de la Maison d’Orient.  La résistance opposée par les Palestiniens est une attitude de légitime défense, y compris politique, tout à fait légitime.  La communauté internationale doit agir pour pousser Israël à accepter la négociation, la paix et les aspirations légitimes du peuple palestinien.  Quelle que soit la force de la machine de guerre israélienne, la détermination palestinienne ne baissera pas, a prévenu le représentant, avant d’avertir la communauté internationale que si elle attendait davantage pour agir, il risquait d’être trop tard.


En conséquence, la communauté internationale et notamment le Conseil de sécurité doit adopter une politique non sélective et ne plus permettre à Israël de se dérober à ses obligations internationales.  La protection du peuple palestinien est aujourd’hui une exigence absolue.  Il faut donc envoyer des observateurs internationaux pour protéger cette population qui est couverte par la Quatrième convention de Genève.  La Tunisie appelle d’ailleurs à une réunion des hautes parties contractantes à cette convention.  Elle estime également qu’il faudrait mettre en place un mécanisme de contrôle de l’application des recommandations de la Commission Mitchell.  Le représentant a ajouté qu’il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient sans la création de l’Etat palestinien.


Mme CHRISTINE LEE (Singapour) a déclaré que le conflit du Moyen-Orient était entré dans une phase critique et appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à accorder une importance particulière à la question.  Elle a souhaité que la voie des négociations soit privilégiée, notamment sur les bases des recommandations de la Commission Mitchell.  Elle a exhorté le Conseil à privilégier toutes les voies pouvant conduire à la mise en oeuvre de ces recommandations et a considéré que pour cela, il devait agir de manière concertée et unifiée.  Elle a enfin estimé qu’en définitive, il appartient aux parties de se conformer à leurs engagements et aux exigences de la communauté internationale afin de mettre un terme au cycle de violence. 


M. JADISH KOONJUL (Maurice) a appelé le Conseil à assumer ses responsabilités en soulignant que cet organe n'a d'autres choix que de rester activement engagé et d'entreprendre l'action nécessaire pour mettre fin à la violence, encourager l'adoption de mesures d'établissement de la confiance entre les deux parties et conduire ainsi à une reprise des négociations de paix.  Condamnant les actions entreprises par Israël, le représentant a appelé Israéliens et Palestiniens à faire preuve de la plus grande retenue et à agir de manière responsable de manière à ne pas exacerber plus avant la situation.  Le représentant a aussi rappelé qu depuis le mois de novembre 2000, les représentants du Caucus du Mouvement des non alignés du Conseil n'ont cessé d'inviter leurs collègues à mettre sur pied une force d'observateurs des Nations Unies pour fournir une protection au peuple palestinien.  Il s'est dit convaincu que si le Conseil avait accepté le déploiement de ces observateurs, la situation qui prévaut aujourd'hui aurait pu être évitée. 


L'acceptation par les deux parties du rapport Mitchell a fait naître des espoirs qui malheureusement n'ont pas encore été réalisés, a poursuivi le représentant en arguant que le rapport offre une base raisonnable et cohérente pour régler la crise et reprendre des négociations véritables.  Il a  appuyé l'idée de créer un mécanisme de surveillance pour aider les deux parties à mettre en oeuvre les recommandations de ce rapport.


M. GERARD CORR (Irlande) a appelé à une mise en oeuvre rapide du rapport de la Commission Mitchell en jugeant inutile toute tentative d'imposer des conditions unilatérales au lancement de cette mise en oeuvre.  Il est également inutile pour une partie, a poursuivi le représentant, de ne s'engager à mettre en oeuvre qu'une partie du processus.  Certes, la cessation de la violence doit être demandée mais il faut garder à l'esprit que cette violence  est née de la frustration résultant des longues années d'occupation.  Conformément au rapport, le représentant a estimé, par ailleurs, qu'il est grand temps qu'Israël s'engage sans équivoque à geler l’implantation de nouvelles colonies de peuplement.  Commentant, en particulier, l'occupation de la Maison d'Orient, le représentant a dit que s'il est légitime qu'Israël protège sa population, toute action contre les institutions palestiniennes et touchant les symboles du nationalisme palestinien est néanmoins un acte dirigé contre un peuple tout entier, pas seulement contre ses dirigeants et certainement pas contre les terroristes. 


Il devient de plus en plus difficile pour l'opinion publique de comprendre pourquoi la communauté internationale est apparemment impuissante lorsqu'il s'agit de prendre la moindre décision efficace pour réagir à l'aggravation de la situation au Moyen-Orient.  Dans ce contexte, le représentant a renouvelé l'appui de son pays à la mise en place d'un mécanisme de surveillance qui, accepté par les deux parties, pourrait aider à la mise en oeuvre du rapport Mitchell.  Un message clair doit émaner de ce Conseil indiquant que les intérêts des deux parties sont trop élevés pour que l'on renonce à ce qui a déjà été réalisé, a dit le représentant avant de se féliciter des informations faisant état de l'intention du Ministre israélien des affaires étrangères de reprendre le dialogue avec l'Autorité palestinienne.  Le message du Conseil aux deux parties, a-t-il insisté, doit être d'offrir le ferme appui de la communauté internationale en les aidant à emprunter la seule voie possible, à savoir le dialogue et la consolidation de la paix.


M. WEGGER CHR. STROMMEN (Norvège) a estimé que le conflit au Moyen-Orient ne pourrait être résolu par la voie militaire.  Reconnaissant le droit d’Israël à la sécurité, il a déclaré que les Palestiniens avaient également droit à la sécurité et au développement, ajoutant que les deux parties n’avaient d’autre alternative que de s’engager sur le chemin de la paix.  Il a rappelé que la Norvège condamne le terrorisme sous toutes ses formes.  Les extrémistes ne peuvent dicter l’ordre du jour et les auteurs de la violence doivent être traduits en justice afin de restaurer la confiance et de relancer les négociations.  Il a lancé un appel aux parties afin que soient mises en oeuvre les recommandations du rapport Mitchell.  Le représentant est associé à l’idée de créer un mécanisme d’observation chargé d’aider les parties à mettre en oeuvre les recommandations du rapport.  Il a exhorté enfin la communauté internationale à agir de manière concertée pour aider les parties à mettre fin à la violence, mettre en oeuvre le cessez-le-feu et à rétablir la confiance. 


M. MARKYAN KULYK (Ukraine) a estimé que la situation qui se poursuit depuis onze mois requiert une réaction immédiate du Conseil de sécurité car elle a pratiquement atteint le stade de l’irréparable.  Il a rappelé que le conflit ne pourrait être résolu par la force et condamné les actes terroristes et l’usage de la violence qui éloignent chaque jour la perspective de règlement du conflit.  Il a réitéré le soutien de sa délégation aux recommandations contenues dans le rapport Mitchell et exhorté les Palestiniens et les Israéliens à agir avec prudence, souplesse, réalisme et retenue afin de pouvoir parvenir à une solution consensuelle, acceptable et constructive.  Il s’est inquiété de la détérioration de la situation au cours des dernières semaines qui s’apparente à un cycle infernal de violence et a appelé d’une part les Israéliens à mettre un terme aux actes de représailles dans le Territoire palestinien et, d’autre part, les autorités palestiniennes à contrôler les éléments radicaux afin de mettre un terme aux attaques suicides contre Israël.  Il a souhaité que, conformément aux recommandations de la Commission Mitchell, soit mis en place un mécanisme d’observation qui pourrait contribuer à atténuer la violence et assurer la protection des civils.


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a espéré que le présent débat contribuera à la cessation de la violence au Moyen-Orient et à la reprise des négociations entre les parties dans les plus brefs délais.  Il a précisé que son pays appuyait la tenue d’un tel débat parce qu’il est convaincu que le Conseil de sécurité a l’obligation d’agir lorsque la paix est menacée, ainsi que le stipule la Charte.  Ce faisant, le Conseil doit agir avec sérénité et prudence et éviter à tout prix d’exacerber une situation déjà très instable.  La situation au Moyen-Orient est en effet entrée dans une spirale de violence qui ne bénéficie à personne.  L’usage excessif de la force de la part d’Israël, affectant de manière indiscriminée la population palestinienne, ainsi que les assassinats de Palestiniens ne contribuent pas à la paix.  De même, les attaques terroristes des groupes extrémistes contre la population civile sont inacceptables.  La communauté internationale doit également condamner l’occupation de la Maison d’Orient à Jérusalem et d’autres institutions palestiniennes alentour.  Il s’agit d’actes à la signification politique grave qui ignorent les accords précédemment signés entre les parties et retardent l’instauration de la confiance.  La délégation colombienne demande donc au Gouvernement israélien qu’il se retire de ces divers bâtiments. 


La situation économique du peuple palestinien ne contribue pas non plus à la création d’un environnement favorable au processus de paix, a poursuivi le représentant.  Il a donc appelé la communauté internationale à soutenir financièrement la population palestinienne et a demandé à Israël de mettre fin au blocus et aux restrictions qui étranglent l’économie palestinienne.  Pour la Colombie, il est impératif que les recommandations de la Commission Mitchell soient pleinement appliquées, en particulier celles relatives à la cessation des violences et aux mesures de rétablissement de la confiance en vue de la reprise des négociations.  Tout en soutenant les divers efforts déployés en ce sens par la communauté internationale, M. Valdivieso a fait remarquer qu’ils n’avaient obtenu que peu de résultats depuis la reprise de la violence en septembre 2000.  En conséquence, il a estimé que le Conseil de sécurité a un rôle particulier à jouer pour éviter toute polarisation supplémentaire entre les parties et favoriser les solutions contrant l’escalade de la violence.  Ces efforts, a-t-il considéré, sont complémentaires de ceux entrepris par les membres de la communauté internationale ou des bons offices menés par le Secrétaire général.  Les actions du Conseil de sécurité doivent viser avant tout la mise en oeuvre des recommandations du rapport Mitchell et pour cela le consensus politique entre les membres du Conseil doit être fort, a également prévenu l’Ambassadeur Valdivieso.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a estimé que le Conseil se réunit à un des moments les plus critiques pour le peuple palestinien dans sa lutte pour exercer ses droits fondamentaux.  Demandant à ce que la légitimité de cette lutte soit appuyée sans équivoque par la communauté internationale, le représentant s'est élevé contre l’occupation de la Maison d'Orient et la confiscation des archives.  Il a indiqué qu'en tant que président de l'Organisation de la conférence islamique, son pays voit ses actes comme une violation flagrante de tous les accords signés et demande que le Conseil prenne les mesures voulues pour mettre fin à ces pratiques israéliennes iniques.  Dénonçant aussi les actes des extrémistes israéliens, le représentant a appelé le Conseil à assumer ses responsabilités pour empêcher d'autres provocations.  Il a souligné la nécessité de fournir une protection internationale au peuple palestinien et d'encourager les négociations de paix selon les règles convenues pour éviter toute détérioration supplémentaire de la situation.  Il a aussi appelé à un respect intégral des résolutions du Conseil en soulignant la pertinence des résolutions 242 et 338.  Concluant, il a souligné que les attaques contre les lieux saints musulmans et les tentatives de changements d’ordre juridique, démographique ou urbain de la Ville Sainte représentent un affront inacceptable pour le milliard de musulmans dans le monde.  Al-Qods est au coeur de tout règlement global du conflit, a insisté le représentant en ajoutant qu'aucune solution durable ne pourra intervenir sans l'établissement de cette ville comme capitale de l'Etat palestinien.


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que de reniement en reniement, de répression en répression et d’une crise à une autre, la frustration a fini par avoir raison de l’espérance et de la dynamique de paix naguère encore porteuse d’espoir et aujourd’hui définitivement brisée.  Le représentant a déploré qu’en dépit des appels à la modération et à la retenue qui se sont multipliés ces dernières semaines, les dirigeants israéliens aient poursuivi, sans états d’âme ni remords, leur campagne de terreur contre le peuple palestinien et menacent du pire une Autorité palestinienne qu’ils s’emploient chaque jour à affaiblir et à détruire tout en exigeant d’elle qu’elle contienne et jugule le désespoir de son peuple.  La situation qui prévaut aujourd’hui au Moyen-Orient est particulièrement alarmante et, si l’on n’y prend garde, annonciatrice d’une conflagration plus large et autrement plus dangereuse.


Le représentant a exhorté le Conseil de sécurité à agir avec la promptitude, la fermeté et la détermination que la gravité de la situation requiert et estimé que le Conseil devait d’abord appeler à la pleine et urgente mise en oeuvre des recommandations du rapport Mitchell.  Il s’est prononcé en faveur de l’envoi d’observateurs internationaux en vue de veiller au respect du cessez-le-feu et d’assurer aux populations civiles palestiniennes la protection et la sécurité dont elles ont besoin.  Le représentant a exhorté le Conseil à exiger d’Israël que la Maison d’Orient et les locaux de l’Autorité palestinienne soient restitués sans délais ni conditions et qu’il applique scrupuleusement les dispositions de la quatrième Convention de Genève sur la protection des populations civiles en temps de guerre. 


M. RAMEZ Z. GOUSSOUS (Jordanie) s’est dit très préoccupé par la dégradation de la situation dans le territoire palestinien occupé qu’il a attribué à l’utilisation continue de la force par Israël.  Les assassinats de Palestiniens, les pilonnages de maisons civiles palestiniennes, mais aussi l’occupation de la Maison d’Orient à Jérusalem sont autant de violations du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité et des accords signés par les parties.  De l’avis de la Jordanie, une telle politique ne peut assurer la sécurité du peuple israélien.  Bien au contraire, elle ne fait qu’envenimer la situation.  L’attentat regrettable ayant eu lieu récemment à Jérusalem prouve d’ailleurs qu’aucune mesure sécuritaire aussi ferme soit-elle ne peut empêcher les actes terroristes.  Il n’est en fait de solution que politique au différend.  Dans ce contexte, les recommandations du rapport Mitchell constituent le meilleur moyen de sortir de l’impasse actuelle.  Un terme définitif doit donc être mis à la violence, des mesures de confiance doivent être prises et les négociations doivent reprendre là où elles ont été laissées.  La délégation jordanienne appuie également l’envoi d’une force d’observateurs du cessez-le-feu et pouvant assurer la protection du peuple palestinien, couvert par la Quatrième Convention de Genève.  Le représentant a également réaffirmé le droit légitime des Palestiniens à disposer d’un Etat indépendant avec Al Qods Al Charif pour capitale.


M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan), s'exprimant au non du Groupe arabe, a déploré que, quelques mois à peine après la dernière réunion du Conseil de sécurité consacrée à cette question, la violence au Moyen-Orient connaisse une escalade surprenante et a ajouté que le Groupe arabe aurait souhaité que le Conseil ne demeure pas impassible face aux assassinats programmés des civils palestiniens par les Israéliens.  Il a condamné ensuite la politique de la puissance occupante consistant à isoler les villes et villages palestiniens, à détruire les institutions et infrastructures à l'aide de chars et d'avions de combat dans un rapport de force inégal.  Le représentant a condamné ensuite l'occupation de la Maison d'Orient avant de considérer que le Conseil de sécurité avait échoué, notamment en décidant de ne pas envoyer de force internationale afin de protéger les civils palestiniens et de mettre fin à l'escalade de la violence au Moyen-Orient.  Il a ajouté qu'il est de la responsabilité du Conseil de faire pression sur Israël qui a dépassé les limites de l'acceptable et déclaré que les Nations Unies sont placées face à leurs responsabilités et que le Conseil doit adopter des mesures immédiates et urgentes.  Si le Conseil faillit à son devoir de protéger des civils opprimés, il aura failli également à son devoir de mettre en application la Charte des Nations Unies.  Il est temps qu'Israël comprenne que sa politique de répression, d'occupation et de judaïsation de Jérusalem et des autres territoires arabes n'a pas d'avenir.  La poursuite de cette politique par Israël pourrait entraîner une explosion dans toute la région.


M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SOHBOKSHI (Arabie Saoudite) a regretté qu’une fois de plus le Conseil de sécurité doive se réunir pour examiner la dégradation dangereuse de la situation dans le territoire palestinien occupé.  La population palestinienne est en effet victime d’une vaste campagne de terreur, alliant mesures punitives et violations des droits de l’homme.  Pour tenter de soumettre cette population, Israël a même essayé d’étrangler purement et simplement l’économie palestinienne.  Or, il y a quelques mois, il était possible de mettre un terme à cette nouvelle escalade.  Il eût fallu pour cela que le conseil de sécurité assume pleinement ses responsabilités et prenne des mesures fermes pour stopper l’Etat d’Israël qui pense pouvoir ignorer les droits de l’homme les plus fondamentaux en toute impunité. Toute hésitation ne mènera qu’à de nouveaux crimes, a-t-il averti.


L’Arabie Saoudite tient Israël responsable des résultats et conséquences de ses actions et de sa politique sanguinaire.  Elle demande donc à tous les pays épris de paix de faire tout leur possible pour qu’il soit mis fin à l’agression contre le peuple palestinien.  C’est ainsi que la paix sera possible.  Le Conseil de sécurité doit lui aussi s’opposer fermement aux actes d’agression israéliens.  La violence qui agite le territoire palestinien occupé n’est elle que le résultat de ces années de pratiques israéliennes inhumaines, de frustration et de négation des droits fondamentaux du peuple palestinien.  Les violations multiples du droit international et du droit humanitaire par Israël font du problème un problème international pour lequel le Conseil de sécurité se doit d’agir.  Les bases d’une solution durable au conflit sont déjà là, a ajouté le représentant, évoquant les résolutions adoptées par le Conseil sur la question.  Cet organe doit aujourd’hui aider les parties à résoudre leurs problèmes, et notamment envoyer une mission d’observation dans la région, sinon les conséquences de la dégradation actuelle pourraient être très graves.


M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a estimé que le monde fait face aujourd'hui au Moyen-Orient à une guerre d'usure qui peut dégénérer en une guerre régionale si la communauté internationale n'intervient pas immédiatement.  Tout montre aujourd'hui la détermination d'Israël à paralyser l’Autorité palestinienne et ses institutions pour créer un vide sécuritaire, a affirmé le représentant en estimant aussi que l'insistance d'Israël sur un cessez-le-feu des Palestiniens sans rien offrir en retour vient contredire son prétendu désir de paix et de sécurité.  Cette politique est au mieux contre-productive et au pire inappropriée et porteuse de méfiance, de haine, de désespoir et de colère, a-t-il déclaré.  Il a dit avoir constaté que malheureusement Israël s'est enfermé dans un cycle de violence fermant toutes les portes à la diplomatie.  Il a, en conséquence, considéré que l'autoproclamation d'Israël comme seule démocratie au Moyen-Orient se réduit rapidement à un mythe.  Israël ne peut se prévaloir d'une série de principes démocratiques et de droits de l'homme en les niant à la population palestinienne occupée. 


Nous condamnons tous les actes de violence dirigés, par les deux parties, contre des civils innocents, a-t-il poursuivi en dénonçant néanmoins la tendance à se concentrer sur les rapports préoccupants du moment tout en oubliant qu'ils ne sont que les effets secondaires d'un problème plus large à savoir une occupation de 34 ans.  Aujourd'hui la question est de savoir si Israël démantèlera les colonies illégales pour ouvrir la voie d'une paix durable avec les Palestiniens et


devant le manque de perspective en la matière, le représentant a estimé qu'il revient au Conseil de demander une cessation immédiate des hostilités, d'exhorter Israël à quitter la Maison d'Orient et les autres bureaux palestiniens aux alentours de Jérusalem, d'appeler à une reprise urgente des négociations de paix, d'approuver la création d'un mécanisme de surveillance pour la mise en oeuvre du rapport Mitchell, et de demander à Israël d'alléger la pression économique sur le peuple palestinien.


M. GRAHAM MAITLAND (Afrique du Sud), s'exprimant au non du Mouvement des non-alignés, a déploré la détérioration de la situation dans le Territoire palestinien occupé et à Jérusalem et a demandé au Conseil de sécurité de renouveler ses efforts pour parvenir à la paix dans la région.  Il a condamné l'occupation de la Maison d'Orient et d'autres bâtiments symboles de l'identité nationale palestinienne qui constitue une violation flagrante des engagements pris par Israël dans le cadre du processus d'Oslo.  Il a ajouté que le Mouvement des non-alignés estime qu'il est de la responsabilité du Conseil de sécurité de faire en sorte que le drapeau palestinien flotte de nouveau sur Jérusalem-Est.  Il a rappelé ensuite que le Mouvement des non-alignés avait, à plusieurs reprises, souligné les dangers inhérents à la frustration que ressentent les populations civiles victimes des violences, du blocus, des restrictions de mouvement imposés par les forces israéliennes.  Il a ajouté que ces pratiques contribuent à la détérioration du climat et qu'elles violent les dispositions de la quatrième Convention de Genève.  Il a poursuivi en déclarant que le Mouvement des non-alignés rappelait à Israël son obligation de respecter les instruments internationaux de protection des populations civiles.  Il a exhorté le Conseil à faire en sorte qu'Israël se plie aux résolutions pertinentes adoptées par les Nations Unies.  Il a renouvelé le soutien du Mouvement des non-alignés à la lutte du peuple palestinien pour l'autodétermination et la création d'un Etat indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale et rappelé que seule la voie de la négociation pacifique pourra contribuer à rétablir la paix au Moyen-Orient de manière durable.  Il a estimé à ce titre que les parties devaient respecter le cadre fixé par le rapport Mitchell et l'accord de cessez-le-feu conclu sous les bons offices de George Tenet.  Il a enfin plaidé en faveur d'une présence multinationale sur le terrain pour assurer le suivi du cessez-le-feu et protéger les droits des civils tant Palestiniens qu'Israéliens.  


M. HADI NEJAD HOSSEINIAN (République islamique d’Iran) a déclaré que le peuple palestinien subit une nouvelle escalade dans la répression inhumaine appliquée par Israël.  La saisie de la Maison d’Orient n’est qu’un exemple de plus de la politique israélienne de négation pure et simple des droits du peuple palestinien et d’annihilation de l’identité islamique de la ville de Jérusalem.  La campagne israélienne d’assassinats sommaires de ressortissants palestiniens est une violation patente des principes fondamentaux de justice et du droit international et humanitaire.  Ces exécutions équivalent à une véritable politique terroriste par un gouvernement et la communauté internationale ne devrait pas demeurer aveugle et sourde.  Ces actes criminels ne font que révéler la vraie nature d’Israël et mettent à nu le manque de sincérité de ses soi-disant aspirations à la paix et de ses désirs de coexistence pacifique.  De l’avis de l’Iran, c’est bien le régime israélien qui est la principale cause des tensions et de l’instabilité dans la région. 


L’occupation du territoire palestinien est en effet à la base même de toutes les tensions et les événements récents ne font que montrer davantage qu’à moins que cette cause principale du conflit ne disparaisse, la crise ne prendra jamais réellement fin.  Or l’Etat israélien continue sa politique de colonies de peuplement au mépris des normes et principes du droit international et de l’esprit des accords signés entre les parties.  L’augmentation sensible de la population juive dans la bande de Gaza et la Cisjordanie montre bien qu’alors qu’il négocie son départ, Israël continue dans les faits sa colonisation.  Il ne fait guère de doute que c’est la désillusion devant cette politique colonialiste qui est à l’origine de la révolte actuelle en Palestine.  Aujourd’hui plus que jamais, le Conseil de sécurité doit assurer toutes ses responsabilités et prendre les mesures nécessaires pour redresser la situation, empêchant ainsi l’ensemble de la région de plonger dans un véritable bain de sang.  Il est notamment urgent d’envoyer une force d’intervention, de protection et d’observation internationale afin de protéger les civils palestiniens sans défense.  Le rejet d’un projet de résolution à cet effet en décembre dernier, suite au veto d’un des Membres permanents, s’est révélé faire plus de mal que de bien.  Le Conseil devrait aussi mettre sur pied une commission d’établissement des faits sur les massacres perpétrés par Israël et constituer un tribunal pénal international afin de juger les criminels de guerre israéliens.  Enfin, il est temps que les Etats envisagent de ne plus fournir d’armes et d’équipements militaires à ce pays.


M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a rappelé que lorsqu'un peuple lutte pour ses droits certains sont prompts à qualifier cette lutte de terrorisme alors que lorsqu'un pays occupant recourt massivement à la force et à violence pour nier à un peuple ses droits inaliénables et se livrer au terrorisme d'Etat, le monde écoute silencieusement.  Nous sommes tous conscients que le feu en Palestine peut se propager dans l'ensemble de la région, a dit le représentant avant d'appuyer les recommandations du rapport Mitchell et le déploiement d'une force de protection des nations Unies dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem.  Une telle mesure, selon lui, contribuerait à calmer la situation et à faciliter la reprise du processus de paix.  Aucune solution ne peut être trouvée sans la réalisation des droits légitimes des Palestiniens qui incluent celui de créer un Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale et celui d exercer une souveraineté pleine et entière sur Al-Haram Al-Sharif. 


M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a déclaré que la situation actuelle au Moyen-Orient menace la paix et la sécurité internationales et relève de la responsabilité du Conseil de sécurité.  Il a regretté qu les dirigeants israéliens conduisent l'ensemble de la région vers des conséquences catastrophiques, notamment par les exactions commises contre les civils et la destruction des infrastructures palestiniennes.  Il a estimé que ces pratiques ne peuvent que pousser le Conseil de sécurité et la communauté internationale à réagir puisqu'elles consistent pour les Israéliens à se dégager de tous les engagements pris depuis les Accords d'Oslo.  Il a espéré que le Conseil assumera ses obligations et assumera ses responsabilités conformément à ce qui est prévu dans la Charte pour que l'histoire ne retienne pas une politique de "deux poids, deux mesures".  Le représentant a exhorté le Conseil à sortir de son inertie et à faire appliquer les résolutions pertinentes qu'il a lui-même adoptées.  Il a ajouté que seul le respect des Accords de Madrid et d'Oslo et du principe de la "terre contre la paix" permettra de redonner un nouveau souffle au processus de paix. 


Il a rappelé que même le G-8 avait, à Gênes, appuyé le principe de la création d'un mécanisme d'observation et a estimé qu'il est urgent que la communauté internationale assure la protection des populations civiles palestiniennes.  Il a enfin réaffirmé que seule la création d'un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale permettra de remettre le processus de paix sur la bonne voie. 


M. BRUNO RODRIGUEZ PARILLA (Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien) a déclaré que le Comité est vivement préoccupé par l'escalade de la violence et des tensions dans Jérusalem-Est et dans les territoires sous contrôle palestinien.  Il a mis en doute la volonté d'Israël de se conformer aux accords signés avec les Palestiniens et condamné les mesures de répression militaire dans le Territoire palestinien et à Jérusalem-Est, notamment l'occupation de la Maison d'Orient et l'incursion armée dans la ville palestinienne de Jénine.  Le représentant du Comité a ensuite regretté que, depuis la reprise des hostilités, les affrontements aient causé la mort de plus de 700 personnes, dont 550 Palestiniens et déclaré que l'économie palestinienne est essoufflée tandis que les infrastructures sont détruites.  Il a contesté les justifications mises en avant par Israël qui invoque les violences perpétrées par les Palestiniens, y compris les attentats suicides, pour poursuivre ses actions. Il a réaffirmé la ferme opposition du Comité à toutes les actions qui causent des pertes humaines, tant du côté israélien que palestinien.  Il a rappelé que les recommandations du rapport Mitchell avaient semblé offrir une voie pour sortir de l’impasse et regretté que la proposition peu réaliste demandant la cessation de tous les actes de violence avant la reprise des négociations ait conduit à la situation critique actuelle.  Il a poursuivi en encourageant le Conseil à assister les parties à renouer le dialogue notamment en exigeant la mise en oeuvre des recommandations de la Commission Mitchell et en créant un mécanisme d'observation agrée par les deux parties et chargé du suivi du processus de paix sur le terrain.  Il a enfin estimé que seule la création, à terme, d'un Etat palestinien indépendant, permettra aux deux peuples de vivre dans la coexistence.  


M. MOHAMED LOULICHKI (Maroc) a rappelé qu’il y a à peine quelques mois l’optimisme prédominait concernant la question palestinienne.  Des efforts méritoires étaient alors consentis de la part de nombreux pays pour encourager les deux parties à aplanir les obstacles.  Ces progrès tant attendus n’ont malheureusement pas vu le jour et la région a été de nouveau plongée dans la spirale de la violence après que le Gouvernement israélien ait cédé aux tentations de l’escalade de la violence.  Face à l’incapacité de la communauté internationale de mettre un terme à ces actes de violence, les autorités israéliennes ont continué de plus belle, allant même jusqu’à investir la Maison d’Orient, une institution palestinienne pourtant reconnue comme sacrée par le Gouvernement israélien.  Un peuple qui veut vivre en symbiose avec les autres pays de la région ne peut pas laisser son Gouvernement mettre ainsi à genou ceux qui sont les partenaires incontournables de son avenir.  La communauté internationale ne peut, elle non plus, laisser faire une chose pareille, car la politique adoptée par Israël ne mènera en aucune façon à la paix.


L’on n’en serait pas arrivé à une telle crise si le Conseil de sécurité avait dès le mois de mars adopté une résolution en vue du déploiement d’une force d’observation internationale, a affirmé le représentant.  Il en a appelé au Conseil de sécurité et au Secrétaire général pour agir de manière responsable face à la gravité de la situation.  Cela suppose notamment que toutes les recommandations du rapport Mitchell soient adoptées et que le droit et les conventions internationales, notamment la quatrième Convention de Genève, soient respectées.  Cela suppose également que les négociations reprennent là où elles ont été laissées.  Le Maroc est convaincu que la solution au conflit réside dans les résolutions du Conseil, dans le principe de la «terre contre la paix», le respect du droit inaliénable du peuple palestinien à un Etat indépendant, et dans le retrait israélien de tous les autres territoires occupés, notamment dans le Golan et au Liban.


M. JEAN DE RUYT (Belgique), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a exprimé, une fois encore, la plus vive inquiétude de l'Union européenne devant la violence des évènements qui ont eu lieu au Proche-Orient ces derniers mois et ces dernières semaines, en particulier.  L'Union, a-t-il dit, rejette, comme injustifiables, toutes les formes de violence et  condamne dans les termes les plus énergiques, les récents attentats-suicides. Le représentant a donc appelé l'Autorité palestinienne à tout mettre en oeuvre pour faire cesser la violence notamment en arrêtant et en traduisant en justice les auteurs, instigateurs et commanditaires des actes de terreur.  Il a poursuivi en arguant que la décision d'Israël de fermer la Maison d'Orient et d'autres institutions à Jérusalem ne sert pas les intérêts de la paix et ne peut qu'affaiblir la direction palestinienne au moment où il lui est demandé de s'engager avec détermination dans la lutte contre l'extrémisme.  Le représentant a appelé Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter tout acte qui peut être considéré comme une provocation. 


Le représentant a estimé que la sécurité ne pourra être rétablie pour tous qu'en renouant avec la voie tracée par la Conférence de Madrid, les Accords d'Oslo et les recommandations du rapport Mitchell en conformité avec les résolutions pertinentes des Nations Unies.  Il a jugé qu'un mécanisme impartial de surveillance est nécessaire pour surmonter les obstacles susceptibles d'entraver l'application de ces recommandations.


M. ABDALLA SALEH AL-ASHTAL (Yémen) a regretté que ces derniers temps le Conseil ait fait preuve de beaucoup d’hésitation lorsqu’on lui demandait d’examiner la situation dans le territoire palestinien occupé.  Or depuis son arrivée à la tête du Gouvernement israélien, M. Sharon a poursuivi une politique de violence contre le peuple palestinien par tous les moyens possibles.  Le dernier exemple en date de cette politique d’agression est l’occupation de la Maison d’Orient à Jérusalem.  Il est clair qu’Israël applique une stratégie bien conçue pour anéantir le processus de paix, en faisant fi de toutes ses obligations à l’égard des accords signés et en méprisant le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité.  Israël fait un usage excessif de la force et continue à créer des colonies de peuplement, affirmant que les terres occupées depuis 1967 sont contestées et non occupées.


Il est regrettable que le Conseil n’ait pas encore adopté de résolution permettant de protéger le peuple palestinien.  Cette inaction porte atteinte à la crédibilité du Conseil, a estimé le représentant, ajoutant que le Conseil avait pourtant été mis en mesure d’asseoir son autorité dans d’autres régions du monde, laissant penser à une politique de «deux poids, deux mesures» de la part de cet organe.  Le fait que le processus de paix soit au point mort exige du Conseil qu’il fasse face à ses responsabilités à l’égard du peuple palestinien.  Le Yémen demande donc au Conseil d’adopter une position ferme et de condamner toutes les mesures de confiscation et de destruction prises par Israël.


M. KIYOTAKA AKASAKA (Japon) appelant les deux parties à mettre immédiatement fin aux actes de violence, de provocation et de vengeance, a souligné la nécessité de mettre en oeuvre les recommandations du rapport Mitchell le plus tôt possible.  Se déclarant particulièrement préoccupé par la détérioration grave de la situation économique palestinienne, le représentant a appelé à la levée du blocus économique et à la reprise du transfert des revenus fiscaux à l'Autorité palestinienne.  En concluant, le représentant a rappelé que son pays a octroyé aux Palestiniens une somme de 21 millions de dollars depuis la fin du moins de septembre 2000.  Il a fait part de l'intention de son Gouvernement d'apporter un appui politique et économique au règlement de la crise actuelle, en coopération et en coordination avec la communauté internationale.


M. MANSOUR AYYAD A. AL-OTAIBI (Koweït) a déclaré que la communauté internationale ne peut assister passivement à l'agression intensifiée d'Israël contre les populations palestiniennes afin de les forcer à renoncer à leurs droits légitimes.  Il a déploré que les autorités israéliennes commettent des exactions contre les civils sans défense, soumettent les populations des territoires palestiniens à un blocus destructeur pour l'économie.  Il a ensuite condamné l'occupation de la Maison d'Orient et les bâtiments de l'Autorité palestinienne contrairement aux dispositions des Accords conclus dans le cadre du processus d'Oslo.  Il a déclaré que le Gouvernement israélien foule du pied les dispositions des résolutions 242 et 338, notamment le principe de la "terre contre la paix", avant de demander au Conseil de sécurité, à l'Union européenne et a l'ensemble de la communauté internationale de faire pression sur les Israéliens afin qu'ils respectent leurs engagements internationaux et mettent en oeuvre les recommandations du rapport Mitchell.  Il a estimé que les violations flagrantes de ces engagements ne peuvent conduire qu'à l'engrenage de la violence qui compromet la paix et le développement.  En conclusion, il a renouvelé le soutien du Koweït au peuple palestinien, notamment concernant la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale. 


M. DJIBRIL MAME LY (Mauritanie) a déclaré qu'aucune paix juste et durable ne saurait être réalisée au Moyen-Orient, y compris en Palestine occupée, tant que la violence persiste de manière quotidienne.  Il a déploré, tout en les condamnant, les derniers développements de la situation dans le territoire palestinien occupé et qui ont conduit à l'occupation illégale et inadmissible de la Maison d'Orient ainsi que d'autres édifices publics abritant les institutions palestiniennes à Jérusalem, à Jénine et plus récemment à Khan-Youssouf.  Il a déploré que cette situation ait entraîné des pertes humaines considérables, cela en violation de la quatrième Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils en temps de guerre.  Il a ajouté que, face à l'escalade de la violence, il appartient à la communauté internationale et au Conseil de sécurité de jouer un rôle plus positif en vue de ramener la paix et la sécurité dans cette région.  A ce titre, le représentant a proposé l'envoi d'observateurs internationaux en vue d'assurer la protection et la sécurité des populations civiles palestiniennes et la mise en application des recommandations contenues dans le rapport Mitchell qui pourrait contribuer à rétablir un cadre approprié permettant un retour à la table des discussions pour parachever des accords déjà conclus entre les parties à Madrid, Oslo et Charm el-Cheikh.  Il a enfin souhaité une application des résolutions 242 et 338 du Conseil, réaffirmant le principe de "la terre contre la paix" et le droit du peuple palestinien à disposer d'un Etat indépendant.


M. HASMY AGAM (Malaisie) a estimé que les mesures prises par le Gouvernement israélien, au nom de la sécurité, ont atteint un seuil dangereux et insoutenable.  Elles représentent également une attaque contre la dignité nationale des Palestiniens et leurs droits sur Jérusalem au risque d'exacerber la colère, la frustration et le désespoir et d'aggraver davantage la situation.  Le Conseil ne peut fermer les yeux devant deux faits indiscutables à savoir l'occupation continue par Israël des territoires palestinien et arabe et la violation continue des droits de l'homme des Palestiniens et des autres arabes des territoires occupés.  S'il est vrai qu'Israël est un Etat, a poursuivi le représentant, il est tout aussi vrai qu'il ne dispose pas d'un statut spécial dans la communauté des nations.  Il doit donc se plier aux règles du droit international et du droit humanitaire international.  Le Conseil doit réfléchir à son rôle sur la question de Palestine.  Il a trop longtemps été marginalisé par l'idée que son implication ne ferait que compliquer des négociations sensibles entre les parties.  Il apparaît aujourd'hui, face aux récents évènements, que ces arguments ne peuvent plus convaincre. 


Appuyant une mise en oeuvre rapide des recommandations du rapport Mitchell, le représentant a salué le projet de résolution dont est saisi le Conseil qui, selon lui, va dans ce sens.  Il a souhaité que les coparrains du processus de paix, les Etats-Unis et la Fédération de Russie, ainsi que l'Union européenne et la communauté internationale dans son ensemble jouent un rôle plus actif dans l'apaisement de la situation et encouragent les parties à retourner à la table des négociations.  Le Conseil doit assumer ses responsabilités et prendre les mesures nécessaires à cet égard, a conclu le représentant avant de se prononcer également en faveur d'une force d'observateurs internationaux pour protéger les civils palestiniens.


M. REDA ABDEL RAHMAN BEBARS (Egypte) a déclaré que la présente réunion intervient à un moment où la communauté internationale est gravement préoccupée par les événements dans le territoire occupé palestinien, y compris à Jérusalem.  Alors qu’on espérait la paix, en septembre dernier la situation a basculé dans un cycle de violence.  Le processus de paix est menacé essentiellement parce qu’Israël n’honore pas ses engagements et ignorent le droit du peuple palestinien, le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité.  Le principal problème est en fait l’occupation israélienne du territoire palestinien. 


Il est inconcevable que le Conseil de sécurité continue de faire la sourde oreille à ces pratiques au moment où l’on réclame le respect des droits de l’homme dans le monde entier.  Certes la sécurité est un droit légitime de tous, mais elle ne peut se réaliser qu’en se fondant sur la justice et la légalité.  Il ne faut donc pas faire reposer le problème exclusivement sur la question sécuritaire, a estimé le représentant.  Les Accords conclus entre les deux parties doivent continuer d’être garantis par les partenaires du processus de paix.  Il incombe au monde entier, représenté au Conseil de sécurité, d’insister pour qu’Israël se retire des sites palestiniens qu’il a récemment investis à Jérusalem.  L’Egypte continue d’espérer qu’un règlement pacifique, juste et global au conflit est encore possible.  Pour cela, Israël doit adopter une attitude compatible avec la paix.


M. MOHAMMED ALDOURI (Iraq) a déploré que des centaines de civils palestiniens aient été tués, tandis que des milliers d’autres étaient blessés ainsi que le blocus imposé par Israël aux populations du territoire palestinien.  Il a regretté qu’en dépit des appels des Etats arabes et en dépit de cette situation tragique, le Conseil soit resté inerte en raison de la suprématie d'un Etat, les Etats-Unis, qui fournit les équipements militaires à l'entité sioniste, lui permettant d'assassiner les civils palestiniens.  Il a regretté la politique du deux poids, deux mesures du Conseil de sécurité.  Il a ajouté que les Etats-Unis, qui adorent donner des leçons de morale à autrui et mettent en avant les droits de l'homme, demandent en même temps aux victimes civiles palestiniennes et aux criminels israéliens de mettre fin à la violence.  Il a estimé que la paix véritable ne peut être obtenue en blanchissant l'occupant, mais qu'elle ne peut s'instaurer qu'au prix d'un combat âpre et doit être arrachée aux mains de l'occupant.  Le représentant a rendu hommage aux Palestiniens dont le sang coule chaque jour sur la terre de Palestine et au peuple palestinien qui combat heure après heure l'impérialisme sioniste et américain.  Il a déclaré que les crimes commis par les forces d'occupation sionistes avaient dépassé tous les crimes connus de mémoire d'historien.  Il a exhorté la communauté internationale à demander que soit rendu au peuple palestinien le droit à disposer de ses terres confisquées et prié le Conseil de sécurité de faire respecter les droits des populations civiles palestiniennes.  Il a demandé aux Nations Unies d'autoriser l'Iraq à octroyer 1 milliard d'euros au peuple palestinien afin de l'aider à reconstruire ses infrastructures.  Il a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures urgentes afin de mettre un terme au massacre programmé des populations palestiniennes depuis 50 ans.


M. MOHAMED AL-HASSAN (Oman) s’est félicité de la tenue de cette réunion d’urgence du Conseil et il a espéré que cet organe assumera pleinement ses responsabilités en adoptant des mesures concrètes en faveur de la paix au Moyen-Orient.  Le moment est venu en effet que le Conseil réponde positivement aux revendications légitimes du peuple palestinien en le protégeant de la répression, de la violence et des assassinats systématiques dont il est victime.  La destruction des institutions palestiniennes, parmi elle l’occupation de la Maison d’Orient, doit, elle aussi, être empêchée.  Israël viole de manière patente la Quatrième Convention de Genève et d’autres instruments internationaux de protection des droits de l’homme.  Parallèlement, cet Etat met tout en oeuvre pour empêcher le déploiement d’une force d’observation et de protection dans le Territoire palestinien occupé.  La persistance du blocus imposé à ce territoire donne pourtant une image claire de la réalité : Israël fait peu de cas des engagements pris devant la communauté internationale.  A tel point que l’on peut se demander si Israël, par quelque miracle, n’est pas exonéré de l’application des Accords et textes internationaux. 


Une lueur d’espoir subsiste pourtant et Oman est persuadé qu’il est encore possible de revenir à la table de négociation.  Pour cela, il faudra faire preuve d’une volonté politique réelle et parvenir à mettre fin aux pratiques les plus néfastes comme la poursuite des colonies de peuplement.  Si l’on laisse Israël continuer ses pratiques, cela veut dire que le Moyen-Orient est définitivement entré dans une spirale de violence, a averti en conclusion le représentant.


M. ISA AYAD BABAA (Jamahiriya arabe libyenne) a souhaité que le Conseil contribue à restaurer la paix dans la justice au Moyen-Orient.  Il a déclaré que le fond du problème palestinien ne réside pas dans la mise en oeuvre du rapport Mitchell mais réside dans l’occupation sioniste qui, depuis 50 ans, a imposé un fait accompli au peuple palestinien et au monde arabe.  Il a regretté que les colonies de peuplement prennent sans cesse plus d’importance au détriment du peuple palestinien qui est chassé de sa terre.  Le problème se pose car les sionistes ne peuvent se saisir de toutes ces terres héritées de leurs ancêtres par les Palestiniens qui sont résolus à les défendre. Il a déclaré que les Palestiniens ne reculeront devant aucune pression et ne seront pas intimidés par la panoplie d’équipement militaire utilisée par les forces sionistes pour mitrailler les enfants et les femmes.  Il a déploré que la répression et l’occupation se poursuivent, privant les populations palestiniennes de leurs ressources, de leurs infrastructures et de leurs terres.  Il a dénoncé les lois racistes mises en œuvre par l’occupant sioniste dans le Territoire palestinien occupé qui consistent à promouvoir le droit au retour des Juifs et à chasser les Palestiniens.  Il a dénoncé les velléités israéliennes de réaliser le grand dessein expansionniste des sionistes, du Tigre à l’Euphrate, estimant qu’Israël ne pouvait prétendre vouloir la paix dans un tel contexte d’occupation agressive.  Le représentant a dénoncé la politique d’assassinat de civils sans armes qui est une violation de la quatrième Convention de Genève de 1949 ainsi que la pratique des escadrons de la mort envoyés par Israël qui se croient au-dessus des lois internationales.  Il a déclaré qu’il est grand temps que la communauté internationale intervienne afin que soit mis un terme à ces pratiques, exigeant que le Conseil agisse concernant l’occupation de la Maison d’Orient afin d’éviter que les  Israéliens se croient tout permis si leurs exactions demeurent impunies.  Il a dénoncé la politique du deux poids, deux mesures de la communauté internationale face à l’épuration ethnique et à la famine imposées par l’occupant sioniste, exhortant le Conseil de sécurité à intervenir comme cela a été fait au Kosovo ou en Afrique du Sud à l’ère de l’apartheid.  Il a regretté que le Conseil de sécurité ne soit pas intervenu en mars dernier pour stopper l’effusion de sang perpétrée par les bouchers sionistes, regrettant la suprématie du grand Etat membre du Conseil qui a souhaité ne pas bouger pour sauver ces enfants et ces civils innocents. 


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