POUR M. ANNAN, L´APPLICATION DES RECOMMENDATIONS MITCHELL CONSTITUE LE MEILLEUR MOYEN DE PARVENIR A UNE SOLUTION PACIFIQUE DE LA QUESTION DE PALESTINE
Communiqué de presse SG/SM/8047 |
PAL/1899
POUR M. ANNAN, L´APPLICATION DES RECOMMENDATIONS MITCHELL CONSTITUE LE MEILLEUR MOYEN DE PARVENIR A UNE SOLUTION PACIFIQUE DE LA QUESTION DE PALESTINE
On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre 2001:
Cette année, nous célébrons la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien à un moment critique pour le Moyen-Orient et pour le monde. L’escalade de la violence et les nombreuses pertes en vies humaines, essentiellement parmi les Palestiniens, mais aussi du côté israélien, ont attisé la méfiance et l’animosité entre les deux communautés, et contrecarré les efforts menés pour ouvrir la voie de la réconciliation et du partenariat.
Depuis le Sommet de Charm el-Cheikh en octobre 2000, les acteurs internationaux et régionaux ont tenté à plusieurs reprises de ramener les parties à la table des négociations. Il y a quelques mois, la Commission d’établissement des faits constituée à Charm el-Cheikh, présidée par l’ancien sénateur George Mitchell, a proposé un ensemble de recommandations équilibré et raisonnable qui, s’il était appliqué, aiderait les parties à progresser, à partir de mesures de confiance, vers des négociations sur le fond. Un cessez-le-feu est à présent absolument nécessaire. Il cadrerait également avec les points d’accord dégagés sous les auspices du Directeur de la CIA, M. George Tenet, à propos des questions concernant la sécurité. Mettre pleinement en oeuvre les recommandations Mitchell constitue, à mon sens, le meilleur moyen de parvenir à une solution pacifique, sur la base des résolutions 242 et 338 et du principe de la terre pour la paix.
Les monstrueux attentats terroristes du 11 septembre ont eu des répercussions profondes sur l’actualité partout dans le monde. Dans le cas du Moyen-Orient, on perçoit avec une acuité renouvelée la nécessité d’aboutir à un règlement pacifique de la question de Palestine. J’ai trouvé encourageant que le Président Arafat et le Ministre israélien des affaires étrangères, Shimon Perès, aient réitéré leur attachement au dialogue et à la coopération en matière de sécurité lors de la réunion qu’ils ont tenue à la fin de septembre. Néanmoins, les faits survenus depuis, en particulier l’assassinat d’un ministre du Gouvernement israélien, M. Ze’evy, et
l’incursion des forces de défense israéliennes dans des zones sous autorité palestinienne ont encore aggravé la situation. L’engagement de la communauté internationale – en particulier des États-Unis, de la Fédération de Russie, de l’Union européenne, de l’Organisation des Nations Unies et de ses États Membres, notamment l’Égypte et la Jordanie – est plus que jamais décisif.
Il importe également à présent que les parties veillent à préserver les acquis du processus de paix et fassent tout leur possible pour retrouver le chemin de la paix et de la réconciliation. L’une et l’autre doivent se rendre compte que la violence et le recours excessif à la force sont les ennemis du progrès. Je partage l’espoir exprimé par le Président Bush et par son secrétaire d’État, M. Powell, que l’occupation israélienne prendra fin rapidement et que l’on verra prochainement deux États, Israël et la Palestine, coexister pacifiquement dans le respect mutuel et la sécurité. Si l’on veut y parvenir, il faut que cessent immédiatement l’expansion des colonies, les assassinats, tous les actes de terrorisme, les mesures de blocus économique et les incursions dans des zones autonomes.
La crise des 14 derniers mois a eu un effet catastrophique sur l’économie palestinienne. Le recours répété à des mesures de bouclage aux frontières et à l’intérieur des territoires ont entraîné une dégradation brutale des conditions de vie et considérablement aggravé le chômage et la pauvreté, ajoutant au sentiment général de désespoir, de frustration et de colère des Palestiniens. La communauté internationale des donateurs a apporté à l’Autorité palestinienne et à ses institutions une aide budgétaire dont elles avaient grand besoin, ainsi que des secours d’urgence visant à répondre aux besoins essentiels de la population. Une aide supplémentaire sera rapidement nécessaire.
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies continue de jouer un rôle vital pour faire face aux besoins croissants des populations réfugiées. Le Programme des Nations Unies pour le développement et bon nombre d’autres institutions spécialisées des Nations Unies sont également présents sur le terrain. Le concours des donateurs reste indispensable, surtout maintenant, à un moment de crise et de graves difficultés économiques.
En outre, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Terje Rød-Larsen, a oeuvré en coopération très étroite avec les parties, ainsi qu’avec des représentants de la communauté internationale dans la région, afin d’appuyer le processus de paix et de coordonner l’aide internationale dans les domaines des secours d’urgence et du développement.
Pour ma part, je continuerai de collaborer avec toutes les parties jusqu’à ce que soit obtenu un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et du principe de « la terre pour la paix ». En ce début de millénaire, il faut que le peuple palestinien puisse enfin exercer ses droits inaliénables, y compris le droit à l’autodétermination et le droit à un État qui lui soit propre.
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