LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME QU’IL FAUT DONNER UN RANG DE PRIORITE PLUS ELEVE A L’APPLICATION DE LA CONVENTION SUR LES ARMES BIOLOGIQUES
Communiqué de presse SG/SM/8033 |
SG/SM/8033
DC/2821
19 novembre 2001LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME QU’IL FAUT DONNER UN RANG DE PRIORITE PLUS ELEVE
A L’APPLICATION DE LA CONVENTION SUR LES ARMES BIOLOGIQUES
On trouvera ci-joint le texte du message que le Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement, Jayantha Dhanapala, a prononcé ce jour, à Genève, à la cinquième Conférence des Parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques, au nom du Secrétaire général, Kofi Annan :
J’ai le plaisir de transmettre mes salutations aux participants à la cinquième Conférence des Parties chargée de l’examen de la Convention sur les armes biologiques.
Cent quarante-quatre États se sont désormais engagés à ne jamais, et en aucune circonstance, mettre au point, fabriquer, stocker, ni acquérir d’une manière ou d’une autre ni conserver des armes biologiques ou à toxines. Ils ont reconnu à juste titre, selon les termes du préambule de la Convention, que « la conscience de l’humanité réprouverait » l’utilisation d’agents biologiques ou de toxines en tant qu’armes.
Il est aujourd’hui plus important que jamais d’empêcher l’emploi ou la menace de l’emploi d’agents biologiques ou de toxines. Pour tragiques qu’elles aient été, les attaques du 11 septembre auraient pu l’être encore davantage si leurs auteurs avaient utilisé des armes de destruction massive. La mission de la communauté internationale est claire : elle doit mettre en oeuvre, dans toute la mesure possible, le régime d’interdiction prévu dans la Convention.
Nous devrons surmonter des obstacles de taille pour atteindre cet objectif. En dépit de tous leurs efforts, les États Parties n’ont pas été en mesure d’achever l’élaboration d’un projet de protocole visant à remédier à d’importantes lacunes telles que l’absence de mécanisme de contrôle du respect des dispositions, à améliorer la transparence et à encourager la coopération au service d’une utilisation pacifique de la biotechnologie. La Convention ne jouit pas d’une reconnaissance universelle. Seul un nombre restreint d’États Parties fournissent des renseignements à titre de mesure de confiance. Pourtant, au cours de ces dernières semaines, nous avons été témoins de l’utilisation qui pouvait être faite des agents biologiques pour semer le chaos et la terreur, au mépris des normes internationales.
Il faut donner un rang de priorité plus élevé à la mise en application intégrale de la Convention sur les armes biologiques. Les législations nationales doivent être resserrées et l’acquisition ou l’utilisation de ces armes doivent être érigées en infraction. La communauté internationale doit en outre être prête à venir en aide aux États Membres si la prévention venait à échouer. L’ONU, de son côté, est disposée à jouer un rôle de coordination.
Alors que l’attention du monde s’est à nouveau focalisée sur le terrorisme, les préoccupations suscitées par les armes biologiques ou à toxines reviennent au premier plan des débats. Les éluder, au moment où les négociations portant sur d’autres armes de destruction massive se heurtent à des obstacles, ne ferait qu’exacerber les problèmes que rencontrent actuellement les efforts diplomatiques en faveur du désarmement multilatéral en général. Je vous invite instamment à vous unir, à oublier vos différences et à prendre ces prochaines mesures cruciales pour le devenir de cette convention historique. Et que les travaux de cette conférence soient couronnés de succès.
* *** *