LA CNUCED ET L'UNION EUROPEENNE INFORMENT LE COMITE PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE DE L'ONU SUR LES PMA DE LEURS INITIATIVES EN PREVISION DE LA CONFERENCE
Communiqué de presse PMA/109 |
Comité préparatoire intergouvernemental de
la Troisième Conférence des Nations Unies
sur les pays les moins avancés
4e séance – matin
LA CNUCED ET L'UNION EUROPEENNE INFORMENT LE COMITE PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE DE L'ONU SUR LES PMA DE LEURS INITIATIVES EN PREVISION DE LA CONFERENCE
Le Comité préparatoire intergouvernemental de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) a tenu, ce matin, une brève réunion publique pour faire le point sur l'état des préparatifs de la troisième Conférence, PMA III, qui doit se réunir à Bruxelles du 14 au 20 mai. La Conférence sera accueillie par l'Union européenne.
Dans ce cadre, le Comité a d'abord entendu M. John Cuddy, le Secrétaire exécutif de la Conférence, qui a souligné que les préparatifs de la Conférence s'articulent autour de trois axes, à savoir les programmes d'action nationaux, le programme d'action global, et la Conférence elle-même. Les préparatifs concernant les programmes d'action nationaux ont été expliqués par le Secrétaire exécutif adjoint de la Conférence, M. Jean-Nicolas Marchal. M. Cuddy a précisé les préparatifs de l’organisation de la Conférence elle-même. Il a ainsi cité les institutions et pays responsables de l'organisation des sept grandes sessions thématiques et des trois tables rondes prévues dans le cadre de la Conférence. Les thèmes des sessions sont la gouvernance, la paix et la stabilité sociale; le secteur agricole; le renforcement de la capacité de production et la santé; le commerce; l'investissement; la mise en valeur des ressources humaines et l'emploi; et le financement de la croissance et du développement; tandis que les tables rondes porteront sur l'énergie, l'éducation et le transport. Parallèlement
M. Cuddy a annoncé la tenue d'une série de rencontres réunissant des parlementaires, des maires ou des représentants des milieux d'affaires pour montrer la contribution que le secteur privé peut apporter au développement des PMA.
Les questions pratiques et logistiques ont été abordées par les représentants de la Commission européenne et de la Belgique. Ils ont présenté la nouveauté que constitue l'accueil d'une Conférence des Nations Unies par une organisation régionale, comme la preuve de la volonté ferme des pays développés à promouvoir le développement des PMA. Le représentant de la Belgique a insisté sur la nécessité d’assurer une grande visibilité à PMA III. «Le grand public doit être au fait des défis et des espoirs inhérents aux résultats à la Conférence», a-t-il dit. Insistant pour ce que ces résultats soient véritablement le reflet des priorités des PMA, le représentant du Danemark a annoncé la décision de son pays de financer à hauteur de 500 000 dollars la participation des PMA à la troisième session du Comité préparatoire qui doit se tenir au mois d'avril.
Le Comité, qui a commencé ses travaux lundi 5 février, a également entendu le représentant des ONG accréditées auprès du Conseil économique et social plaider pour que les modalités de participation des ONG soient clairement définies afin de permettre la plus grande contribution des personnes pour qui cette Conférence se tient, à savoir les peuples des PMA. Le Comité devrait achever aujourd'hui les travaux de sa session qui a été entièrement consacrée à une première lecture du projet de programme d'action que la Conférence de Bruxelles aura à adopter.
Le projet de programme comprend trois chapitres relatifs aux objectifs et principes; au cadre de partenariat; et aux mécanismes de mise en œuvre. Le cadre de partenariat se subdivise en sept engagements concernant la facilitation d'une axée sur la population; la promotion de la bonne gouvernance, le renforcement des moyens humains, le renforcement des capacités de production, l'aide à apporter aux PMA pour qu'ils tirent parti de la mondialisation, la réduction de la vulnérabilité et la préservation de l'environnement, et la mobilisation des ressources.
Le Comité se réunira cet après-midi à 16 heures.
Déclarations
M. JORGEN BOJER (Danemark)a jugé important que les stratégies de développement définies par les PMA eux-mêmes soient au cœur des programmes de développement élaborés au niveau international et que le programme d'action qui sera adopté par la Conférence de Bruxelles consacre véritablement l'appropriation par les PMA des projets de développement. Il s'est donc félicité que le projet de programme d'action soit largement fondé sur les programmes d'action nationaux. Nous en sommes à une phase très importante des préparatifs, a-t-il ajouté, soulignant dans ce cadre, qu’il est essentiel que la prochaine session du Comité préparatoire bénéficie de la présence d'un grand nombre de représentants des PMA. C'est pourquoi, a dit le représentant, le Gouvernement du Danemark a décidé de financer à hauteur de 500 000 dollars la participation des représentants des PMA à la session du mois d'avril.
M. JOHN CUDDY, Secrétaire exécutif de la Conférence des Nations Unies sur les PMA, a fait part de l'état des préparatifs de la Conférence qui s'articule autour de trois axes, à savoir les programmes d'action nationaux, le programme mondial d'action, et la Conférence elle-même ainsi que les différents évènements qui se dérouleront à Bruxelles. Il a ainsi rappelé que sept grandes sessions thématiques et trois tables rondes seront organisées pendant la Conférence. En matière de préparatifs des sessions thématiques, la question de la gouvernance, de la paix et de la stabilité sociale est préparée par la Norvège et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); celle du secteur agricole, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et plusieurs pays, celle du renforcement de la capacité de production et de la santé, par le Canada et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), celle du commerce, par la Commission européenne et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en conjonction avec la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), celle de l'investissement, par l'Allemagne et la CNUCED, celle de la mise en valeur des ressources humaines et l'emploi, par la France et l'Organisation internationale du Travail (OIT), celle du développement des infrastructures, par la Banque mondiale qui se cherche un pays partenaire, et enfin celle du financement de la croissance et du développement, par la Banque mondiale, les Pays-Bas et le Comité sur le commerce et le développement de la CNUCED.
Pour ce qui est des tables rondes, la question de l'énergie est préparée par l'Autriche et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), celle de l'éducation, par les Etats-Unis et l'Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), et celle du transport, par le Portugal, la CNUCED et la Banque mondiale. Pour chaque session thématique, des réunions préparatoires ont déjà eu lieu comme celle sur l'investissement et sur le cadre intégré sur le commerce ou sur les droits de propriété. Plusieurs réunions notamment sur l'égalité entre les sexes, le tourisme, la santé et l'éducation sont également prévues. Grâce à ces réunions ou travaux préparatoires, il sera possible de définir un produit final et l'ébauche d'un cadre de coopération. Pour chaque session thématique, il est prévu que l'institution responsable produise les documents d'information et convienne de la structure de la session thématique, a encore expliqué le représentant de la CNUCED.
Poursuivant, il a annoncé la tenue d'une autre série d'évènements importants pendant la Conférence comme la table ronde des parlementaires, la réunion sur la coopération ville à ville où seront signés un certain nombre d'accords entre villes du nord et villes du sud, une table ronde sur les migrations, une table ronde de milieux d'affaires, une autre de jeunes entrepreneurs, un forum des femmes chefs d'entreprises et un forum sur l'économie informatisée. Ces réunions, a souligné le représentant de la CNUCED, visent à mettre l'accent sur la contribution que le secteur privé peut apporter au développement des PMA. La participation de maires et d'hommes d'affaires pendant la Conférence facilitera un certain nombre de discussions et surtout la signature de contrats d'affaires. Parallèlement, les ONG auront tout le loisir de faire connaître leurs vues dans le cadre du Forum des ONG.
M. PORTOCARERO (Belgique), au nom du pays hôte, rappelant que c'est la première fois qu'une organisation régionale, l'Union européenne, organise une Conférence, a estimé que cela témoigne de l'engagement de l'Union européenne en faveur des Nations Unies. Il a réaffirmé la disposition de son pays à faciliter l'accès au territoire belge à tous les participants, notamment la société civile et la presse internationale. Il a également évoqué les mesures prises en matière d'infrastructures d'accueil avant d'énoncer la stratégie pour assurer la visibilité de la Conférence auprès du grand public. Le représentant a donc fait part de la campagne de presse et des évènements parallèles que son pays à l'intention d'organiser pour éviter que la Conférence ne soit perçue comme une longue série de lamentations. Il est important que la presse donne un visage aux défis et aux espoirs de la Conférence, a insisté le représentant en garantissant la présence de hautes personnalités européennes dès le début de la Conférence pour attirer l'attention du public. Il faut également, a dit le représentant que la déclaration politique qui sera adoptée par la Conférence soit conçue de manière à avoir un véritable impact sur le public et les décideurs politiques. Le représentant a conclu sur l'importance qu'il y a à assurer la participation la plus active des ONG.
M. GRANELL, Commission européenne, a souligné que le fait qu'on ait confié à l'Union européenne l'accueil de la Conférence est une nouveauté dans la coopération internationale au développement. Il s'agit d'un défi pour l'Union européenne, a reconnu le représentant, compte tenu des aspects spécifiques de l'accord de siège qui a du être conclu et des dispositions qu'il a fallu prendre avec les autorités belges. L'Union européenne offre une valeur ajoutée indéniable, a-t-il ajouté, en rappelant que Bruxelles abrite pratiquement toutes les ambassades des PMA et surtout le Secrétariat des ACP qui sont composés de 39 membres des PMA. Le représentant a aussi insisté sur les installations logistiques qu'offre l'Union européenne, avant d'arguer que le grand nombre de journalistes accrédités auprès de l'Union permettra de montrer à l'opinion publique la volonté très ferme des pays développés d'aider les PMA. A cet égard, le représentant a souligné que l'Union européenne continue de contribuer à l'élaboration des programmes d'action nationaux.
Questions/Réponses
Au cours de la séance de questions et réponses qui a suivi, plusieurs représentants ont demandé des précisions sur l'organisation des tables rondes, notamment le représentant du Burkina Faso, rappelant que les différentes tables rondes seront parrainées par une institution internationale, un pays du nord et un pays des PMA, a souhaité savoir quels PMA ont été retenus et quelle préparation est requise à cet effet. Pour sa part, le représentant de la Guinée a demandé des précisions sur les possibilités d'accès aux informations concernant les réunions qui ont déjà eu lieu dans le cadre du processus préparatoire, notamment en Allemagne ou en Suisse, sans la participation des PMA. Le Secrétaire exécutif de la Conférence, M. CUDDY, lui a répondu que la diffusion de l'information incombe aux pays hôtes. Il a déclaré qu'un système de diffusion électronique de ces informations pourrait être mis sur pied au cours des prochains jours afin de garantir la transparence du processus.
Le représentant de l'Angola, s'exprimant au sujet de la signature d'accords entre villes du nord et villes du sud, a souhaité savoir quels officiels nationaux devraient être chargés de mener cet exercice. M. CUDDY a indiqué que des membres du Secrétariat de la CNUCED avec des institutions internationales impliquées dans la coopération entre villes se chargent actuellement de la préparation de ces accords. Il a indiqué que 200 accords seront prêts pour signature à Bruxelles et que le Secrétariat ferait en sorte d'informer tous les pays.
Les représentants ont abordé la question du niveau de représentation des gouvernements des PMA. Le Président du Comité préparatoire, M. SCAVEE, a indiqué qu'une participation au plus haut niveau possible serait souhaitable. Le représentant de la Belgique a assuré que le dispositif d'accueil et de protocole s'adapteraient au niveau de représentation choisi par les Etats. Il a expliqué que la Belgique prévoit, le premier jour, une présence au plus haut niveau.
Les modalités de participation des organisations non gouvernementales (ONG) ainsi que l'effectif des délégations ont également suscité de nombreuses questions. M. CUDDY a indiqué que ce sont les ONG qui auront été accréditées et autorisées à participer à la Conférence qui recevront une aide financière, à raison de deux à trois personnes par délégation. Mme GLORIA-VERONICA KOCH, représentante de la CNUCED, a encore précisé que la session présente se place sous les dispositions établies par la résolution 55/214 de l'Assemblée générale, selon laquelle les organisations qui sont invitées à la Conférence et à son processus préparatoire comprennent toutes les ONG qui ont déjà le statut consultatif auprès de l'ECOSOC ou de la CNUCED ou qui ont participé à PMA II. Un projet de décision (A/CONF.191/IPC/L.6) a été présenté afin que les ONG n'appartenant pas à ces trois groupes et n'ayant pas eu le temps de présenter leurs informations dans les temps puissent le faire avant le 31 mars 2001.
Présentation de rapport
M. JEAN NICOLAS MARCHAL, Secrétaire exécutif adjoint de la Conférence, présentant les résultats de l'analyse des rapports présentés par les PMA sur les mesures nationales dans le cadre du processus de préparation de la Conférence, a souligné l'emphase particulière attachée par tous les gouvernements des PMA aux questions de bonne gouvernance. Un autre élément qui a fait l'objet d'une attention particulière est le financement du développement. L'accès aux marchés est également un thème qui ressort des rapports nationaux. L'étude des rapports a fait ressortir une cohérence entre les préoccupations nationales et le programme global d'action. Les programmes nationaux d'action ont pris en compte les exercices existants, comme l'UN NADAF, en partie grâce au fait que ce sont les mêmes responsables nationaux qui participent aux deux types d'exercice. En outre, les programmes nationaux d'action et les différents documents en devenir ne sont pas en contradiction. 42 programmes nationaux d'action ont été signalés dont 12 ont fait l'objet de décisions gouvernementales et 12 sont en voie d'approbation. Cela
démontre un endossement politique de la part des gouvernements des PMA. Les programmes nationaux en attente le sont pour des raisons politiques dans trois cas, ou en raison de retards administratifs. La mobilisation dans le cadre de la préparation nationale est exceptionnelle comparée à celle observée par le passé.
Souhaitant des précisions supplémentaires, le représentant de la Tanzanie a voulu connaître le statut des programmes d'action nationaux. Il s'agira de documents distincts qui seront soumis en tant que tel à la Conférence, a répondu le représentant de l'Union européenne. Ces documents doivent servir de références pour la mise en œuvre de l'ensemble des mesures qui auront été adoptées dans le cadre du Programme global d'action. Intervenant aussi sur ces programmes d'action nationaux, le représentant du Japon a souhaité connaître les modalités de participation des bailleurs de fonds dans l'élaboration de ces programmes. Partout où dans les PMA, les partenaires bilatéraux étaient représentés, les efforts nécessaires ont été déployés pour les associer au processus d'établissement des programmes d'action nationaux, a précisé le représentant de l'Union européenne.
Après cet échange, M. KARKI, Représentant des ONG accréditées auprès du Conseil économique et social, a pris la parole pour attirer l'attention du Comité sur un certain nombre de questions qui, selon lui, permettront de répondre aux préoccupations des PMA. Il ne peut y avoir de développement sans démocratie, a dit le représentant en ajoutant que le développement ne peut pas non plus partir des seules initiatives du secteur privé. Le développement doit être la propriété du peuple et les biens publics doivent être financés par des deniers publics. Les ressources, a estimé le représentant, doivent provenir de la communauté internationale et des PMA eux-mêmes. Abordant la question de la dette, le représentant a plaidé pour une annulation totale de la dette bilatérale et multilatérale des PMA mais aussi pour un accès hors contingent des produits des PMA aux marchés des pays développés. Les PMA, a poursuivi le représentant, doivent assumer la responsabilité de leur propre développement et il faut attendre de la Conférence qu'elle établisse un ordre du jour fondé sur les droits de l'homme, y compris le droit du travail, l'égalité entre les sexes, l'agriculture durable, le développement rural et la participation de la société civile.
Le défi que doivent relever les partenaires du développement est de comprendre que leurs actions, notamment en matière d'environnement, affectent les PMA. Le représentant a conclu en espérant que les modalités de participation des ONG seront clarifiées le plus tôt possible afin d'optimiser leur contribution. Après tout, les personnes qui vivent dans les PMA seront au centre des travaux de la Conférence et il est important d'entendre le plus large éventail de voix de
ces pays.
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