LA PARITE LINGUISTIQUE DANS LES PUBLICATIONS DE L’ONU ET SES ACTIVITES D’INFORMATION, Y COMPRIS SUR LES SITES WEB, FONT L’OBJET D’UN DEBAT AU COMITE DE L’INFORMATION
Communiqué de presse PI1342 |
Comité de l'information PI/1342
23e session - 4e séance - après-midi 3 mai 2001
LA PARITE LINGUISTIQUE DANS LES PUBLICATIONS DE L’ONU ET SES ACTIVITES D’INFORMATION, Y COMPRIS SUR LES SITES WEB, FONT L’OBJET D’UN DEBAT AU COMITE DE L’INFORMATION
Le Chef du Département de l’information démontre l’inadéquation entre les attentes en la matière et les ressources disponibles
Le Comité de l’information a terminé, cet après-midi, son débat général en offrant au Chef par intérim du Département de l’information, M. Shashi Tharoor, l’occasion de répondre aux questions soulevées par les délégations. M. Tharoor a notamment commenté les critiques exprimées par le représentant des Etats-Unis quant à la longueur des communiqués de presse produit par le Département. Il a d’abord tenu à souligner que ces publications sont la première source d’information sur les réunions et manifestations organisées par l’ONU et qu’en tant que telles, elles font l’objet d’une demande continue. M. Tharoor a aussi insisté sur l’intérêt des délégations et des correspondants de presse pour ces publications, seul moyen pour eux de se tenir au courant de toutes les réunions et manifestations de l’ONU.
Dans le souci de mieux répondre aux besoins de cette audience, et en particulier des utilisateurs d’Internet, le Chef par intérim du Département de l’information a dit son intention de revoir le format, le contenu et la production de ces communiqués de presse. Il a aussi soulevé la question de la parité linguistique pour préciser que la publication des communiqués de presse, actuellement disponibles en anglais et en français, exigerait une somme supplémentaire de 6 millions de dollars par an, pour les quatre autres langues officielles.
La question de la parité linguistique a suscité un débat animé au sein du Comité de l’information. Ainsi, rejetant l’argument financier, la représentante du Mexique, qui s’exprimait au nom des 20 pays hispanophones membres de l’ONU, a argué que ces pays ne peuvent plus accepter que l’Organisation limite ainsi ses canaux d’information à une seule langue – l’anglais - pour des raisons financières. Elle a rappelé qu’actuellement 400 millions de personnes dont 21 millions d’utilisateurs d’Internet emploient la langue espagnole. Elle a appelé les Nations Unies à s’adapter à la réalité selon laquelle la révolution technologique a rendu essentielle, pour toute organisation internationale, la nécessité de s’exprimer et de communiquer dans les langues les plus parlées du monde. Dans ce contexte, elle a demandé que le Secrétaire général établisse un plan d’action visant à établir la parité linguistique dans toutes les publications de l’ONU, y compris sur ses sites Web.
(à suivre - 1a)
- 1a - PI/1342
3 mai 2001
Concernant, en particulier, le multilinguisme des sites Web, le Chef par intérim du Département de l’information a avancé, une nouvelle fois, l’argument financier pour dire que l’établissement d’une parité linguistique totale sur les six sites coûterait quelque 600 millions de dollars,soit quatre fois le budget du Département.
A cela, le représentant de la République arabe syrienne a indiqué qu’en l’absence de propositions concrètes de la part du Secrétariat sur les moyens d’établir cette parité linguistique, il serait inopportun d’invoquer l’absence ou non de ressources en ce sens qu’il revient aux seuls Etats Membres de cautionner les activités du Secrétariat, et de fixer et de financer le budget requis. Dans le contexte de la situation budgétaire actuelle, a argué le Chef par intérim du Département de l’information, la seule façon de procéder serait que les Etats Membres renoncent à certains services du Département pour réaffecter les ressources à l’établissement de la parité linguistique sur les sites Web. “Nous demander de remplir tous nos mandats et d’en ajouter un autre reviendrait à nous demander l’impossible”, a insisté M. Shashi Tharoor.
Des questions ont également été posées aux représentants du Département qui ont présenté les rapports du Secrétaire général dont le Comité est saisi*. Le Comité a ainsi entendu la Directrice de la Division des relations publiques,
Mme Thérèse Gastaut, le Chef de la Section de l'encadrement des Centres, M. Yousef Hamdan, le Directeur de la Division de l'information et des médias, M. Salim Lone; et le Chef de la Section de la technologie de l'information, M. Mahbub Ahmad.
Le Comité de l'information reprendra l'examen des rapports du Secrétaire général, demain vendredi 4 mai à 10 heures.
* Les rapports du Secrétaire général ont été présentés dans le communiqué de base publié sous la cote PI/1336 en date du 27 avril 2001. Ils sont parus sous les cotes A/AC.198/2001/2 à 9. Le résumé du rapport A/55/452 figure dans le communiqué de presse publié le 13 novenbre 2000 sous la cote CPSD/212.
- 2 - PI/1342
3 mai 2001
Débat général
En réponse aux remarques et questions formulées par les délégations au cours du débat général, M. SHASHI THAROOR, Chef par intérim du Département de l’information, a appelé les délégations à soutenir les efforts du Département en vue de constituer de nouveaux partenariats pour la Radio des Nations Unies en encourageant la retransmission, dans leur pays, du bulletin d’information quotidien de 15 minutes et des autres programmes. A cet égard, il a indiqué qu’en ce qui concerne la demande de création d’un nouveau poste, M. Tharoor a assuré les délégations que le Département continuerait à appuyer le service en langue portugaise mais a fait observer que la création d’un tel poste dépendrait des ressources disponibles.
Faisant référence aux critiques exprimées par le représentant des Etats-Unis sur la longueur des communiqués de presse, il a indiqué que le Département s’efforce continuellement de revoir le format, le contenu et la production des communiqués de presse pour toujours mieux répondre aux besoins de l’ensemble de ses lecteurs, y compris les utilisateurs d’Internet. Il a souligné que les communiqués de presse sont la source première d’information sur les réunions et manifestations de l’ONU et qu’en tant que tels, ils font l’objet d’une demande continue. Il a souligné également que cet état de chose a vocation à se confirmer avec l’adoption d’un format suivant une ligne régionale. M. Tharoor a insisté sur le fait que les délégations ont à plusieurs reprises fait valoir l’importance que ces communiqués de presse revêtent à leurs yeux et que les correspondants accrédités auprès de l’ONU les jugent très utiles, dans la mesure où ils ne peuvent suivre toutes les réunions des Nations Unies. Il a indiqué qu’ils sont publiés dans les deux langues de travail des Nations Unies, en anglais et en français, et que l’amélioration de leur caractère multilingue par le biais de leur publication dans les six langues coûterait environ 6 millions de dollars par an.
S’agissant de la diversification des activités d’information concernant l’Année internationale pour le dialogue entre les civilisations, M. Tharoor a indiqué que le Département a déjà réussi à faire diffuser le message publicitaire sur plus de 100 réseaux de télévision de part le monde et cherche, en coopération avec les centres d’information des Nations Unies, d’autres canaux de diffusion.
Pour ce qui est de la disponibilité des programmes de télévision en langue arabe, M. Tharoor a indiqué que dans la mesure du possible, ces programmes sont produits en langue arabe. C’est le cas pour les programmes “Les Nations Unies en action” et “L’Année écoulée aux Nations Unies”, et pour les documentaires “Armés jusqu’aux dents” et “l’Héritage de la guerre”. Il a rappelé que la Télévision des Nations Unies coopère étroitement avec les télévisions des pays arabophones et les producteurs d’émissions en langue arabe.
En ce qui concerne la publication de la “Chronique des Nations Unies”,
M. Tharoor a informé les délégations que le Département est disposé à conclure des accords de publications afin d’en améliorer l’accessibilité. Il a également indiqué que des efforts seront accomplis pour que, au cours du prochain exercice budgétaire, des ressources soient disponibles pour la publication de la “Chronique” dans les six langues officielles des Nations Unies.
- 3 - PI/1342
3 mai 2001
M. Tharoor a réitéré le caractère prioritaire que revêt pour le Département la diffusion d’informations sur les activités des Nations Unies dans le domaine économique et social et, en particulier, sur les grandes conférences et manifestations organisées par l’Organisation. A cet égard, il a indiqué que le dossier de presse concernant la Conférence sur les pays les moins avancés, qui se tiendra du 14 au 20 mai prochain à Bruxelles, est disponible et s’est félicité de l’intérêt grandissant de la presse internationale pour cet événement. Il a également réaffirmé l’importance qu’accorde le Département à diffuser les informations sur les activités des Nations Unies dans le domaine de la décolonisation et, en particulier, les séminaires régionaux du Comité des 24.
M. Tharoor a indiqué qu’une nouvelle brochure sera publiée, cette année, pour faire connaître les objectifs de la deuxième Décennie internationale pour l’élimination de la décolonisation. Il a ajouté que le Département organise la tenue d’une réunion avec la presse sur la question de la Palestine, les 18 et 19 juin 2001 à Paris.
M. Tharoor a également indiqué que le Département cherche à réunir des fonds pour établir un programme de formation à l’intention des journalistes des pays en développement et, en particulier, ceux d’Amérique latine et des Caraïbes qui n’en ont pas encore bénéficié. Faisant remarquer que la part du budget alloué à ces programmes n’a pas été augmentée depuis 20 ans alors que leurs coûts n’ont cessé de s’accroître, il a appelé les délégations à appuyer une augmentation substantielle de cette enveloppe budgétaire lors de l’adoption du budget pour l’exercice biennal 2002-2003.
Abordant la question du rôle que doit jouer le Département dans les opérations de maintien de la paix, M. Tharoor a assuré les délégations qu’il reste à la disposition du Comité en ce qui concerne les mesures à prendre dans le cadre des recommandations présentées dans le rapport Brahimi ayant un impact sur le Département de l’information. Il a assuré les délégations que le Département continuera à soutenir les opérations de maintien de la paix, notamment en contribuant à l’établissement de procédures de fonctionnement, l’identification des nouvelles technologies, le fonctionnement de radio, le développement et la maintenance des sites web des missions, ainsi que le recrutement du personnel d’information des missions.
En ce qui concerne le développement du site web de l’Organisation,
M. Tharoor s’est déclaré convaincu que la mise en ligne du disque optique (ODS) permettra d’améliorer de manière significative le caractère multilingue du site et nécessitera la mise en place de moteurs de recherches efficaces pour permettre d’améliorer le déchargement des documents disponibles. Tout en indiquant que la création d’un portail Internet commun à tous les sites du système des Nations Unies est en discussion, il a fait remarquer que si le Département a l’expertise technique nécessaire pour le faire, il ne dispose pas de ressources adéquates. Concernant l’enrichissement multilingue du site, M. Tharoor a fait observer que le déséquilibre actuel s’explique, en premier lieu, par le fait que le Secrétariat produit en plus grande quantité des documents en anglais. Il a cependant assuré les délégations que le Département recherche des moyens novateurs pour enrichir le site de l’Organisation dans toutes les langues officielles. Il a, à nouveau, insisté sur le fait que toute amélioration dépendra de la disponibilité de ressources supplémentaires.
- 4 - PI/1342
3 mai 2001
M. Tharoor s’est félicité de la coopération du Gouvernement espagnol qui a permis, par le biais du travail d’experts associés, de traduire un certain nombre de documents en langue espagnole pour les poster sur le site. Il a expliqué que le Département ne dispose que d’un administrateur et d’un employé de la catégorie des services généraux par équipe linguistique et que sa capacité est donc limitée.
M. Tharoor a rappelé qu’en 1992, à la suite de l’accord conclu entre le DPI et le PNUD, 18 Centres d’information des Nations Unies ont été intégrés à des Bureaux du PNUD et a fait remarquer que, depuis cette date, il n’y a pas eu d’intégration supplémentaire et aue le Département de l’information a pris note de la décision de l’Assemblée générale, réaffirmée au paragraphe 27 de la résolution 55/136, selon laquelle toute mesure en la matière devrait être prise au cas et en consultation avec le Gouvernement hôte. Cette approche sera adoptée pour l’avenir, le Département ayant estimé que cela devrait se faire au cas par cas et en consultation avec le pays hôte. Il a précisé que des ressources financières supplémentaires ont été allouées à certains Centres afin de les renforcer. Si l’intégration doit réduire les doubles emplois et assurer une utilisation efficace des ressources, cela ne doit pas empêcher le Département de continuer à s’acquitter de son mandat.
S’agissant des propositions concernant la création de “Maisons des Nations Unies” au niveau des pays, M. Tharoor a indiqué que le Département soutient cette initiative, précisant que plusieurs centres d’information se situent déjà dans de telles “Maisons”. Il a expliqué également que 35 Centres, intégrés ou non à des Bureaux du PNUD, partagent des locaux avec les bureaux du PNUD ou des autres institutions de l’ONU et que le Département continuera à donner la priorité à ces mesures d’efficacité budgétaire, d’espace et d’accès au public sans que cela signifie la fusion des différents mandats et des activités de ces bureaux et centres. L’autonomie de fonctionnement des Centres doit être maintenue, a-t-il déclaré en évoquant la résolution pertinente de l’Assemblée générale. M. Tharoor a conclu en déclarant qu’il compte sur le renforcement d’un dialogue constructif entre le Département et les délégations par le biais du Bureau du Comité de l’information.
Mme ROBERTA LAJOUS (Mexique), au nom des 20 pays hispanophones membres de l’ONU, s’est montrée préoccupée par le fossé grandissant, au sein de l’ONU, entre les informations diffusées en espagnol et celles diffusées dans les autres langues officielles de l’Organisation. Il est troublant, a estimé la représentante, de constater que ce fossé, loin d’être comblé, continue à se creuser. L’espagnol, a-t-elle insisté, est non seulement une langue officielle de l’ONU mais aussi une langue parlée par 400 millions de personnes auxquelles il faudra ajouter, en 2050, 150 autres millions de personnes. Il s’agit d’une langue qu’emploient déjà 21 millions utilisateurs de l’Internet. Ayant dit cela, la représentante a reproché à l’ONU non seulement d’enfreindre les règles de procédures agréées mais aussi de sous-estimer l’impact d’une langue parlée par un nombre considérable de pays et vouée à se répandre dans le contexte de la mondialisation.
- 5 - PI/1342
3 mai 2001
La tendance à donner la priorité à une seule langue équivaut à ignorer la capacité énorme que la révolution technologique a de rapprocher l’ONU de la société civile dans le monde. Une Organisation comme la nôtre, a dit la représentante, doit rechercher une diffusion équitable de son information, une information qui reflète véritablement la diversité du monde qu’elle est censée représenter. Pour elle, l’évolution négative que l’on suit aujourd’hui est une autre indication du déséquilibre croissant au sein du système de l’ONU en ce qui concerne l’emploi des langues officielles et des langues de travail. Elle témoigne aussi, selon la représentante, d’un renforcement de la tendance, au sein des secrétariats des organismes du système de l’ONU, à privilégier une seule langue officielle.
Il est clair que l’impact d’un message sur une population dépend de la langue dans laquelle il est adressé. Tout aussi clairement, la révolution informatique rend essentiel pour toute organisation internationale de se doter de ressources humaines capables de s’exprimer et de communiquer dans les principales langues parlées dans le monde. Il est temps que l’ONU s’adapte à cette réalité, a tenu à souligner la représentante en préconisant des ajustements au sein des structures de l’information de l’ONU. Pour elle, le recrutement de fonctionnaires sur la base du principe de la représentation linguistique équitable ne pourra que contribuer à élargir l’audience de l’ONU. L’Organisation doit relever le défi imposé par l’Internet et, ce faisant, cesser de travailler dans deux langues seulement, voire dans une langue unique.
L’argument du manque de ressources financières ne suffit pas pour expliquer cette situation, a estimé la représentante avant de présenter huit propositions consistant notamment à demander au Secrétaire général un plan d’action pour réaliser la parité entre les six langues dans les documents de l’ONU mais aussi dans les sites Web, à publier les communiqués de presse dans les six langues ou à fournir des services d’interprétations aux conférences de presse quotidiennes du porte-parole du Secrétaire général.
Portant à la connaissance du Comité la lettre que le Président de la Communauté des pays lusophones et Président du Portugal a envoyée au Département de l’information, le représentant du Portugal, appuyé par celui du Brésil, s’est félicité des améliorations apportées par le Département de l’information au service de la radio en langue portugaise. Le représentant de la Syrie a saisi l’opportunité de cette observation pour, à son tour, soulever la question de la parité linguistique dans les publications du Département. Il a ainsi invoqué la résolution 55/136 de l’Assemblée générale qui invite notamment le Secrétariat à publier les communiquées de presse dans les six langues officielles des Nations Unies. Il s’est dit surpris, qu’après l’adoption de ce texte, aucune de ses dispositions n’ait été appliquée. Rejetant l’argument des ressources financières, le représentant a argué si la volonté de respecter les résolutions de l’Assemblée existe, rien ne saurait justifier le silence du Département et l’absence de propositions concrètes.
- 6 - PI/1342
3 mai 2001
Toujours dans le même ordre d’idées, le représentant a commenté le rapport du Secrétaire général sur la parité linguistique sur les sites Web de l’ONU pour se réjouir que ce document reconnaisse la priorité qui est accordée aux langues anglaise et française. Là encore, s’est étonné le représentant, la question financière est invoquée. Il a fait part de sa conviction que la situation tient non pas au manque de financement mais à une mauvaise répartition des ressources financières et humaines. Pour avoir une image plus claire de la question, le représentant a souhaité connaître le nombre de fonctionnaires qui travaillent dans chacun des six sites et le montant des ressources allouées pour chacun d’eux. Il a également commenté le rapport du Secrétaire général sur le projet pilote de la radio pour relever, à son tour, le manque de ressources qui compromet la poursuite de ce projet. Le représentant a demandé d’expliquer pourquoi le Secrétariat n’a pas présenté de propositions pour le budget 2000-2001.
Répondant à ces observations, le Chef par intérim du Département de l’information a souligné que le Département est tenu de travailler dans les limites des ressources disponibles et qu’en l’occurrence, la parution éventuelle des communiqués de presse dans toutes les langues officielles coûterait 6 millions de dollars supplémentaires par an. Quant à l’instauration de la parité linguistique sur l’Internet, elle exigerait une somme de 600 millions de dollars, soit quatre fois le budget annuel du Département. Devant ces chiffres, a ajouté M. Tharoor, le Département n’a pas été surpris de voir les Etats Membres renoncer à cette idée. La question revenant à l’ordre du jour, le Chef par intérim du DPI a demandé des instructions claires. Dites nous, a-t-il dit, quels services devons-nous abandonner pour financer la parité linguistique sur l’Internet? Mais nous dire de garder tous nos mandats et d’en ajouter un autre revient à nous demander l’impossible, a-t-il estimé.
A cette réponse, le représentant de la Syrie a rappelé que la procédure exige que le Secrétariat présente des propositions qui, par la suite, doivent être étudiées par les Etats Membres et être éventuellement adoptées par l’Assemblée générale. Quelles sont les propositions du DPI concernant le budget 2001-2002, a demandé le représentant en soulignant que ce n’est qu’après examen de ce budget qu’il sera pertinent ou non d’invoquer l’absence de ressources financières.
En écho à ces propos, le représentant de l’Espagne a souligné que cela fait trois années consécutives que les mêmes demandes sont formulées en matière de parité linguistique. L’argument du budget à croissance zéro ne peut suffire à expliquer les déséquilibres linguistiques réels non seulement au sein du DPI mais aussi au sein des autres organismes du système de l’ONU. Comment voulez-vous communiquer avec le monde entier dans une seule langue? s’est-il interrogé en réclamant un changement de mentalité, au sein de l’ONU, et le recrutement du personnel adéquat, voire la réaffectation du personnel existant.
Répondant à cette nouvelle série de questions, le Chef par intérim du Département de l’information s’est d’abord adressé au représentant de la Syrie en indiquant que le budget 2002-2003 est déjà finalisé et qu’il respecte lui aussi le principe de la croissance zéro. Il illustre aussi, a-t-il ajouté, l’impossibilité de financer la parité linguistique sur les sites Web.
- 7 - PI/1342
3 mai 2001
Se tournant vers le représentant de l’Espagne, il s’est dit frappé par les propositions constructives du Groupe des pays hispanophones. L’esprit du Secrétariat n’est pas fermé à la question, a-t-il encore dit, mais il s’agit plutôt de réalisme au regard de la situation financière du Département.
Examen des rapports du Secrétaire général
Commentant le rapport du Secrétaire général sur “les activités d’informations concernant l’Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations” (A/AC.109/2001/3), le représentant de la République islamique d’Iran a fait remarquer que les médias ont un rôle important à jouer pour favoriser le dialogue, le respect de la diversité des cultures et la tolérance. Il a indiqué qu’un livre, faisant la promotion du dialogue entre les civilisations, sera publié, avec le soutien de son Gouvernement, d’ici à l’ouverture de la cinquante-sixième session de l’Assemblée générale.
En réponse à la question du représentant de l’Inde concernant la référence à l’accord de CNN et de la BBC de diffuser le message d’information sur le dialogue entre les civilisations, Mme THERESE GASTAUT, Directrice de la Division des relations publiques, a indiqué que ces chaînes de télévision ont été les premières, en février dernier, à accepter de diffuser la vignette publicitaire sur ce dialogue. Elle a indiqué que la vignette a maintenant été diffusée sur plus de 100 canaux de télévision de part le monde.
S’agissant des rapports sur “l’intégration des centres d’information des Nations Unies à des bureaux extérieurs du Programme des Nations Unies pour le développement : prise en compte des vues présentées par les gouvernements hôtes” (A/AC.198/2001/4) et sur “l’allocation équitable des ressources aux centres d’information des Nations Unies” (A/AC.198/2001/5), le représentant de la République arabe syrienne a fait observer qu’il apparaît dans ces rapports que la conjoncture locale est un facteur déterminant de l’allocation des ressources aux différents centres pour prendre en compte les différences dans le coût de la vie. Cependant, il a noté l’existence de disparités entre le nombre de postes attribués aux différents centres. Il a noté également que le niveau des postes est également différent d’un centre à l’autre, au détriment de ceux établis dans les pays en développement qui bénéficient souvent de moins de ressources financières et/ou humaines que ceux situés dans les pays développés. Il a fait remarquer que, compte tenu du rôle des centres d’information dans les pays en développement, il serait souhaitable de les soutenir et de les renforcer en priorité et a demandé des précisions sur les mécanismes de décisions liées à l’allocation des postes et au niveau de ces postes. Le représentant du Nigéria a, quant à lui, fait observer qu’il serait bon d’accorder une attention particulière aux cas spécifiques des centres situés au Sud du Sahara et de faire en sorte qu’ils disposent des ressources appropriées.
- 8 - PI/1342
3 mai 2001
M. YOUSEF HAMDAN, Chef de la section de l'encadrement des centres, a fait remarquer que l’une des tâches prioritaires du Département est de réexaminer tous les postes des centres où qu’ils se trouvent pour en améliorer l’efficacité. Il a indiqué que parmi les facteurs qui déterminent le niveau des postes, le Département veille à ce que l’Organisation soit représentée dans toutes les régions du monde et que certains directeurs de centre représentent également le Secrétaire général dans tous ces contacts avec les gouvernements et bénéficient donc d’un poste d’un rang supérieur à ceux qui n’ont que pour rôle de faire fonctionner le centre d’information dont ils ont la charge. M. Hamdan a souligné que tout comme le Département est le point focal des activités d’information de l’ONU, les centres d’information sont les points focaux des activités d’information du système des Nations Unies au niveau des pays.
S’agissant du rapport relatif à l’état d’avancement du projet pilote visant à créer une station de radiodiffusion internationale de l’Organisation des Nations Unies (A/Ac.198/2001/7), le représentant de la République arabe syrienne a demandé à en savoir plus sur les programmes dans les différentes langues officielles ou non officielles et, en particulier, sur le service en Swahili. La représentante du Mexique a souligné l’importance que revêt le projet pilote de radiodiffusion et, partant, la manière avec laquelle le Département a réussi à réaliser son objectif de diffusion du message des Nations Unies dans tous les points de la planète, et ce, avec des ressources limitées. Elle a invité les délégations à reconnaître le succès du projet et à en soutenir la reconduction. Le représentant de l’Indonésie a demandé des précisions sur les ressources nécessaires pour la reconduction du projet pilote.
M. SALIM LONE, Directeur de la Division de l'information et des médias, a expliqué que compte tenu que le mandat de l’Assemblée générale ne prévoyait la conduite du projet que sur une année, rien n’a été prévu pour ce qui est de l’avenir même si le Département estime que la reconduction du projet, tel qu’il est actuellement conduit, nécessiterait 3,4 millions de dollars pour l’exercice budgétaire 2002-2003. Il a indiqué que ce projet a été un véritable succès pour le Département et pour l’ONU tout entière. Il a précisé qu’une nouvelle phase pilote ne serait plus nécessaire et que la reconduction devrait prévoir la diffusion telle qu’elle se fait aujourd’hui d’un bulletin d’information quotidien de 15 minutes dans les six langues officielles, et ce, jusqu’à ce que des progrès soient réalisés techniquement pour permettre une diffusion quotidienne de plus de 15 minutes. Il a ajouté qu’outre la diffusion d’un programme en Swahili, il est diffusé une fois par semaine un programme en 9 langues non officielles, dont l’urdu et le hindi.
* *** *