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CS/2223

LES MEMBRES DU CONSEIL INVITENT LES ELUS A L’ASSEMBLEE DU KOSOVO A TRAVAILLER POUR UN KOSOVO PLURIETHNIQUE ET DEMOCRATIQUE, CONFORMEMENT A SA RESOLUTION 1244

27/11/2001
Communiqué de presse
CS/2223


Conseil de sécurité

4430e séance – après-midi


LES MEMBRES DU Conseil INVITENT LES ELUS A L’ASSEMBLEE DU KOSOVO A TRAVAILLER POUR UN KOSOVO PLURIETHNIQUE ET DEMOCRATIQUE, conformeMENT A Sa résolution 1244


Le Sous-Secrétaire général chargé des opérations de maintien

de la paix présente les détails du processus électoral du 17 novembre 2001


Réunis cet après-midi sous la présidence de Mme Patricia Durrant (Jamaïque), les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé de M. Hédi Annabi, Sous-Secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, sur l’évolution de la situation au Kosovo, en particulier sur le processus de mise en place d’institutions démocratiques d’auto-administration, après les élections à l’Assemblée kosovare qui se sont déroulées le 17 novembre 2001.  Ces élections ont vu la participation de plus de 64,3% des votants inscrits, au Kosovo, a indiqué le Sous-Secrétaire général.  Il a ajouté qu’en Serbie et au Monténégro la participation des Serbes kosovars avait atteint respectivement 57 et 56%, résultat qu’il a qualifié de satisfaisant.


La participation de la communauté serbe a été saluée par l’ensemble des délégations, à l’instar du représentant de la Fédération de Russie, qui a tenu à faire observer qu’elle était une contribution à l’édification d’une province démocratique au sein de la République fédérale de Yougoslavie.  Il s’est dès lors inquiété des préoccupations des leaders albanophones du Kosovo pour qui la construction d’une société multiethnique paraît demeurer secondaire.


S’inquiétant à son tour des déclarations de certains leaders albanophones de la province en faveur de l’indépendance, le représentant de la République fédérale de Yougoslavie a souligné que le but des élections législatives n’était pas de se prononcer sur le statut final de la province du Kosovo.  Il a également rappelé que la résolution 1244 du Conseil de sécurité garantissait la souveraineté de la République fédérale de Yougoslavie et constituait la seule base du statut futur de la province du Kosovo. 


D’autres représentants ont, à l’instar de l’Irlande, espéré que les élus feront preuve de sagesse pour assumer leurs responsabilités et travailleront ensemble à construire un Kosovo pluraliste et démocratique. 


Les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat : Mali, Chine, Tunisie, Colombie, Singapour, Fédération de Russie, Bangladesh, Maurice, Ukraine, France, Irlande, Royaume-Uni, Norvège, États-Unis, Jamaïque, Belgique (au nom de l’Union européenne et des pays associés) et République fédérale de Yougoslavie.


Résolutions 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) et 1244 (1999)


Déclarations


M. HEDI ANNABI, Sous-Secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, a déclaré que la campagne électorale s’était déroulée dans un calme relatif et sans violence, tous les partis ayant respecté les règles électorales.  Les infractions qui ont fait l’objet de plaintes étaient mineures, a-t-il précisé.  Le Sous-Secrétaire a souligné que le nombre total de votants était de 1 250 318, dont 150 000 étaient des Serbes kosovars selon la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).  Plus de 1300 candidats, venant de 26 partis, ont été enregistrés.  Le Sous-Secrétaire général a rappelé qu’avant les élections un document commun avait été signé entre la MINUK et les autorités de la République fédérale de Yougoslavie afin, d’une part, de dresser une liste de mesures prises par la MINUK pour aider la communauté serbe du Kosovo, et d’autre part de jeter les bases d’une future coopération. 


Les élections à l’Assemblée se sont déroulées sans heurts, a remarqué le Sous-Secrétaire général en notant que plus de 13 000 observateurs locaux ont contrôlé les bulletins de vote et le décompte des voix.  La participation s’est élevée à 64,3% des votants enregistrés, dont environ 65% pour les Albanais et environ 45% pour les autres communautés du Kosovo.  Il a ajouté qu’en Serbie et au Monténégro la participation avait atteint 57 et 56%, résultat qu’il a qualifié de satisfaisant.  Selon les résultats finaux, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) de M. Rugova a obtenu 45,65% des voix, Le Parti démocratique du Kosovo de M. Thaci 25,70% et la Coalition du retour 11,34%. Il a ajouté que sept petits partis avaient obtenu assez de voix pour avoir un siège à l’Assemblée.  En définitive, a résumé le Sous-Secrétaire général, le LDK obtient 47 sièges, le PDK 26 et la Coalition du retour 22, y compris les 10 sièges réservés pour la communauté serbe du Kosovo. 


Le Sous-Secrétaire général a indiqué qu’il restait désormais à établir un gouvernement provisoire.  Il a précisé que lors de la session inaugurale de l’Assemblée prévue pour le 10 décembre, un Président ainsi qu’un Premier Ministre du Kosovo seraient élus.  Il a précisé qu’aucun parti ne serait en mesure de gouverner seul puisque 61 sièges étaient exigés pour la majorité absolue.  Il a indiqué que toutes sortes de coalitions étaient envisagées mais que le LDK ferait partie intégrante de toute coalition.  Il s’est dit satisfait du processus électoral au Kosovo et heureux que les membres des communautés minoritaires aient participé en grand nombre contrairement à ce qui s’était passé l’année dernière lors des élections municipales.  Le Sous-Secrétaire général a indiqué que la mise en place du gouvernement autonome provisoire serait un pas essentiel et que c’était à l’administration du Kosovo de faire fonctionner le futur Gouvernement pour jeter des ponts entre les communautés.


M. MAMOUNOU TOURE (Mali) a rappelé que le scrutin organisé le 17 novembre 2001 au Kosovo a offert à toutes les communautés la chance de construire une société vraiment démocratique, multiethnique et prospère.  Il s’est félicité du déroulement dans le calme et l’ordre de ces élections et du taux de participation très élevé qui montre que le Kosovo évolue dans la bonne direction pour surmonter le traumatisme subi dans un passé récent.  L’entrée de la communauté serbe dans la vie politique du Kosovo, a-t-il ajouté, est un signal très positif qui montre que les Serbes veulent prendre part au développement du Kosovo.  Il a salué la maturité et le sens des responsabilités dont a fait preuve le peuple du Kosovo dans le déroulement de ces élections législatives et espéré que les nouvelles institutions ainsi créées faciliteront la réconciliation entre Serbes et Albanophones.  Il a invité ensuite la nouvelle administration kosovare à se concentrer sur la reconstruction de l’économie, la lutte contre la criminalité et la hausse du niveau de vie dans le strict respect du cadre constitutionnel pour l’auto-administration provisoire. 


M. SHEN GUOFANG (Chine) a exprimé sa satisfaction devant le déroulement harmonieux des élections au Kosovo.  Il a espéré que les futurs dirigeants auront la capacité de mettre de côté leur animosité pour établir un gouvernement multiethnique et qu’ils mèneront à bien leurs fonctions et parviendront à établir des relations de travail avec les autres communautés.  Il faut que la MINUK redouble d’efforts pour assurer la sécurité, promouvoir la réconciliation nationale, permettre le retour des réfugiés et assurer la coordination avec la République fédérale de Yougoslavie, a indiqué le représentant.  La paix au Kosovo est fragile et cette situation affecte toute la région des Balkans, a-t-il ajouté.  Il a également affirmé qu’il était nécessaire d’agir pour arrêter le trafic d’armes entre l’ex-République yougoslave de Macédoine et le Kosovo.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a fait observer que le déroulement des élections dans une ambiance de compétition saine et de concurrence loyale est encourageant à plusieurs égards et que la participation de toutes les parties, notamment les minorités, nous permet d’être optimistes pour l’avenir du Kosovo.  Il a ensuite déclaré que cette participation offre une occasion réelle de réconciliation et de cohabitation pacifique multiethnique pour tous les habitants de la province.  Ces élections permettront d’instaurer des institutions d’auto-administration démocratiques en conformité avec le cadre constitutionnel provisoire établi en accord avec les parties par la MINUK, a ajouté M. Jerandi.  Il a poursuivi en observant que le taux de participation de 63% est révélateur de la volonté des habitants du Kosovo à forger un avenir prospère et multiethnique pour l’ensemble des habitants de la province.  Il a émis l’espoir de voir la nouvelle chambre œuvrer pour une plus grande harmonie entre les différentes composantes ethniques de la société au Kosovo et estimé que l’engagement des minorités, notamment de la minorité serbe, au cours des élections devrait trouver écho auprès de la majorité et devrait leur permettre d’être pleinement associées à la vie publique au Kosovo. 


M. ANDRES FRANCO (Colombie) a tenu à féliciter les équipes de la MINUK et de l’OSCE pour le travail accompli en soutien à la mise en œuvre d’institutions démocratiques au Kosovo.  Il a souhaité que l’avenir du Kosovo soit envisagé dans le respect du cadre constitutionnel défini et a reconnu que le chemin pourrait être sinueux et semé d’embûches.  Cependant le représentant a jugé que les élections du 17 novembre avaient démontré que la communauté internationale pouvait contribuer au succès du processus transitoire au Kosovo et parvenir à terme à une normalisation.  Il a ensuite demandé à la MINUK de faire preuve de vigilance mais aussi de flexibilité dans la mise en œuvre de la résolution 1244 afin de donner une plus grande marge de liberté aux responsables locaux qui vont mettre en place les institutions d’auto-administration et ce afin d’assurer leur enracinement.  Un Kosovo multiethnique doit être créé, a-t-il ajouté, et même si la KFOR demeure responsable de la sécurité des minorités, leurs droits doivent être respectés avant tout par les dirigeants politiques élus.  Le représentant a souhaité que des mesures punitives soient envisagées pour ceux qui feraient obstacle à la mise en


place d’une société réellement pluraliste.  Il a jugé prématuré d’envisager le statut final de la province car cela pourrait affaiblir le processus démocratique naissant.  Il a exhorté la MINUK à continuer de renforcer ses relations avec les autorités de Belgrade. 


M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a remarqué que tout n’avait pas été mis en oeuvre pour assurer la sécurité des Serbes du Kosovo.  Il faut créer un Kosovo multiethnique a–t-il souligné, en reconnaissant que le tissu social du Kosovo avait été mis à mal.  Il semble s'agir davantage de séparation et de partition que d'intégration.  La question est de savoir si nous pouvons oui ou non changer quelque chose à cela, a dit le représentant.  Davantage reste encore à faire avant de pouvoir considérer que la MINUK et la KFOR ont mené à bien le mandat qui leur était confié dans la résolution.  La MINUK et la KFOR doivent rester jusqu'à ce que le Kosovo soit tiré d'affaire, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il ne risque plus de replonger dans un conflit.


Bien entendu le problème que nous avons dans le cas du Kosovo est que nous n'avons encore aucune idée de ce à quoi ressemblera ce règlement politique final, a poursuivi le représentant.  Aujourd'hui que le Kosovo a levé un obstacle majeur, il serait éventuellement utile que le Conseil reçoive à un certain moment un exposé du Département des opérations de maintien de la paix et de la MINUK sur leur approche initiale sur la consolidation de la paix et les stratégies de sortie pour le Kosovo, notamment sur les prochaines phases de réduction graduelle et de retrait définitif de la présence internationale et sur la durée de chacune des phases.  Il est clair que l'une des responsabilités de la MINUK consiste à prendre les dispositions nécessaires en vue du transfert de ses responsabilités administratives tout en contrôlant et en appuyant la consolidation des institutions provisoires locales du Kosovo, avec d'autres activités de consolidation de la paix.  Mais il est également important de savoir qu'il ne s'agit pas simplement de transférer des responsabilités administratives, mais également de permettre à la population locale de s'impliquer dans la prise de davantage de décisions.


Le représentant, rappelant que le dirigeant de la Ligue démocratique du Kosovo a réitéré son appel pour l'indépendance du Kosovo, a souligné l'importance de réfléchir à l'avenir du Kosovo.  Si une échéance approximative pour un règlement final au Kosovo n'est pas fixée, a-t-il dit, certains problèmes pourraient s'aggraver.  Singapour ne demande pas une sortie prématurée quelconque de la présence internationale du Kosovo, conscient des dangers que cela créerait pour la stabilité de la région.  En fait, pas de sortie sans stratégie.


M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a regretté que l’édification d’une communauté multiethnique et démocratique paraisse demeurer une préoccupation secondaire pour les dirigeants albanais de la province du Kosovo.  Il a fait observer que tous les partis albanophones ont pour but l’indépendance du Kosovo et il a douté de la possibilité d’envisager une issue démocratique sincère.  Il a condamné l’extrémisme et le terrorisme ainsi que la criminalité qui demeurent des préoccupations majeures pour le processus en cours et doivent faire l’objet d’une attention de la part de la MINUK.  Il a mis en avant la participation des Serbes kosovars aux élections, y compris ceux qui avaient fui les massacres des Albanais, et souligné que cette participation massive aux élections est une contribution à l’édification d’une province démocratique au sein de la République fédérale de Yougoslavie.


La MINUK, a-t-il ajouté, doit assumer ses responsabilités conformément au document conjoint signé le 5 novembre avec la RFY.  Il a ensuite estimé qu’il fallait s’entendre quant aux domaines sur lesquels devrait porter la contribution de la communauté internationale, citant notamment le règlement de la question des personnes disparues, le retour des réfugiés, et le rétablissement de la sécurité.  Il a mis en garde contre de nouveaux problèmes que ni la MINUK, ni la KFOR ne sauraient ignorer, à savoir les informations relatives à l’entraînement de terroristes tchétchènes dans la province.  Il a ensuite rappelé que le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) n’a jusqu’à présent entamé aucune instruction contre les membres de l’Armée de libération du Kosovo qui ont commis des crimes contre les Serbes.  Il s’est inquiété ensuite du risque de voir des ex-terroristes tenter d’entrer dans la composition des organes en cours de création. 


Il a rappelé les dispositions de la résolution 1244 qui interdisent la participation de toute personne ayant été impliquée dans les activités terroristes aux institutions.  M. Lavrov a conclu en rappelant que le but, à terme, était de construire un Kosovo multiethnique dans le respect de la souveraineté de la République fédérale de Yougoslavie.  


M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a qualifié de succès pour la MINUK les élections législatives au Kosovo.  Il a souligné que la MINUK avait tendu la main à tous ceux qui sont à l’extérieur du Kosovo en les encourageant à participer aux élections, en remarquant que ces efforts avaient donné des résultats. 


Le représentant a indiqué que le dialogue entre les différentes communautés était la seule voie vers un avenir paisible au Kosovo.  Il faudra éviter toute violence pour permettre aux nouvelles institutions de s’enraciner, a-t-il observé, en remarquant qu’il restait de nombreuses difficultés à surmonter.  Le processus ne pourra aboutir que si les nouvelles autorités respectent la résolution 1244.  Il a ajouté qu’en dépit de certains progrès la méfiance était largement répandue et que la violence ethnique subsistait dans le pays.  Le Représentant a apporté son soutien à la participation de la société civile et d’organisations non gouvernementales pour parvenir au renouveau du Kosovo. 


M. BIJAYEDUTH GOKOOL (Maurice) s’est félicité du contexte dans lequel se sont déroulées les élections législatives et a salué le sens démocratique des populations du Kosovo.  Il a souhaité que la MINUK travaille étroitement avec les futures institutions afin de répondre aux préoccupations des populations du Kosovo, en particulier les minorités.  Il a estimé que toute décision qui serait de nature à modifier le cadre constitutionnel tel que défini ou l’accord conclu entre la MINUK et la République fédérale de Yougoslavie le 5 novembre dernier devrait être fermement condamnée et combattue.  Il a appelé les représentants élus à travailler ensemble pour consolider les efforts déjà déployés pour renforcer le processus de transition et a exhorté les populations à regagner leurs foyers, demandant à la MINUK et la KFOR de sécuriser le Kosovo, en particulier la région de Mitrovica.  Il a enfin invité toutes les communautés du Kosovo à faire preuve de détermination pour bâtir un Kosovo démocratique. 


M. MARKIYAN KULYK (Ukraine) a estimé que les élections du 17 novembre au Kosovo ont marqué le début d’une nouvelle ère démocratique pour la province et ont démontré la maturité de la population.  Il a jugé ensuite que la participation de la communauté serbe aux élections avait prouvé leur volonté de rejeter la voie du boycott.  Il a salué la contribution des autorités de la République fédérale de Yougoslavie, de la MINUK, de la KFOR et de l’OSCE au succès des élections qui constituent un élément important du rétablissement de la stabilité en Europe du Sud-Est.  Le représentant a poursuivi en appelant les responsables politiques kosovars à assumer leurs responsabilités pour consolider l’avenir politique, économique et social de la province dans le cadre constitutionnel défini par la résolution 1244.  Il a fait observer que ces élections marquent le point de départ d’un long processus complexe qui doit aboutir à terme à l’édification d’un Kosovo démocratique et multiethnique.  Il a mis en garde la future administration contre toute tentative de prendre des décisions euphoriques et a souhaité que l’élection de leaders modérés permette d’éviter des scénarios séparatistes et intolérants.  Il a encouragé la mise en œuvre de réformes économiques, le renforcement de la coopération avec la République fédérale de Yougoslavie, le retour des réfugiés et des personnes déplacées et la protection des droits des minorités, en particulier des Serbes. 

Mme EMMANUELLE D’ACHON (France) a qualifié de succès les élections au Kosovo en attirant l’attention du Conseil sur leur organisation remarquable et sur le vote massif des personnes déplacées.  Elle a assuré que ce succès était d’abord celui des Kosovars eux-mêmes.  Toutes les composantes de la population devront travailler ensemble, a indiqué la représentante, pour oeuvrer à la construction d’un Kosovo prospère, pluraliste et démocratique.  Elle a rappelé que les compétences confiées aux nouveaux dirigeants étaient très étendues, qu’ils devraient veiller à respecter strictement leurs attributions et à se conformer aux dispositions du cadre constitutionnel.  La représentante a espéré que la participation de la communauté serbe au scrutin encouragera le ralliement de tous les responsables politiques serbes aux institutions du Kosovo.


Elle a souligné que le dialogue et la réconciliation devaient être les maîtres-mots pour le Kosovo de demain.  Cela exige qu’au gouvernement et à l’assemblée, les responsables kosovars prennent soin de se conformer aux règles du débat démocratique entre la majorité et la minorité.  La représentante a aussi attiré l’attention du Conseil sur la question de la sécurité et du retour des membres de la communauté serbe, et a souhaité que les nouvelles autorités élues se prononcent clairement en faveur du retour des réfugiés. 


M. GERARD CORR (Irlande) s’est félicité de la façon pacifique dont les élections se sont déroulées ainsi que de la participation de toutes les communautés, essentielle pour assurer une large représentation aux institutions autonomes provisoires.  Il a aussi affirmé que le dialogue entre la KFOR et l’OSCE était un bon exemple de coopération institutionnelle. Le représentant a souligné l’importance d’inclure la participation de la communauté serbe au processus décisionnel et il a espéré que serait mise en place une coopération étroite entre la communauté serbe, la MINUK, la KFOR et les autorités de Belgrade.


Le représentant a espéré que les élus feraient preuve de sagesse en assumant leurs responsabilités et qu’ils respecteraient le cadre constitutionnel et la résolution 1244.  Il a indiqué que les institutions devraient insister immédiatement sur des problèmes comme le développement de l’économie, le crime organisé et la formation du personnel administratif local.  Le représentant a encouragé la MINUK et le Représentant spécial à continuer leurs efforts pour mettre en œuvre la résolution 1244 et pour améliorer la situation sur le plan de la justice, du retour des réfugiés, des personnes disparues et des prisonniers.


M. STEWART ELDON (Royaume-Uni) s’est félicité du déroulement pacifique des élections du 17 novembre au Kosovo et de la participation de toutes les communautés ethniques.  Il ensuite appelé les nouvelles autorités à assumer leurs responsabilités, demandant aux communautés ethniques d’oublier leurs divergences et assurant du soutien total du Royaume-Uni à la reconstruction économique du Kosovo.  Il a remercié la contribution du Président yougoslave Kostunica au succès des élections et a ajouté que les relations entre la MINUK et les autorités de Belgrade sont indispensables pour la poursuite du développement économique de la province.  Il a ensuite demandé à la MINUK de contribuer à lutter contre la criminalité afin de permettre d’édifier les institutions dans un cadre pacifié.


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) s’est félicité du déroulement des élections au  Kosovo.  Il a noté que la participation générale de la population avait été relativement faible mais qu’un nombre plus grand d’électeurs s’était rendu aux urnes par rapport aux élections de l’année passée.  La moitié des 170 000 Serbes ont participé au vote, s’est réjoui le représentant.  Il a félicité la MINUK de ses efforts et a déclaré qu’il n’était plus possible de tolérer de violence politique ou ethnique au Kosovo.  Il a ainsi souligné que nombre des personnes déplacées n’étaient pas rentrées et que de nombreux Serbes n’avaient pas participé au scrutin à cause des conditions de sécurité.  Le succès de l’assemblée du Kosovo va se mesurer à sa capacité de rétablir la sécurité et d’encourager le retour des réfugiés, a prévenu le représentant.  Les élus ont la responsabilité de travailler avec la MINUK par-delà les lignes politiques et ethniques. Faisant allusion au transfert graduel de l’autorité aux institutions provisoires, il a assuré que la Norvège continuera à soutenir tous les efforts pour mettre en place une société démocratique.  Il a aussi apporté son soutien au recrutement et à la formation de nouvelles unités de police.  Le succès dépendra de la mise en œuvre de la résolution 1244, a souligné le représentant, qui a indiqué que la décision future concernant le statut du Kosovo ne saurait être prise qu’après consultation de toutes les parties concernées et à la lumière de l’évolution de la situation.


M. JOSIAH ROSENBLATT (Etats-Unis) a salué la volonté manifeste de la population du Kosovo de se doter d’institutions démocratiques.  Il a salué ensuite la contribution de la MINUK et du Représentant spécial du Secrétaire général, qui ont permis de ramener la sécurité, d’encourager le retour des réfugiés, de jeter les bases d’une collaboration étroite avec les autorités de Belgrade et ont ainsi permis d’assurer une large participation aux élections.  Il faut maintenant engager les réformes économiques de nature à consolider le processus de transition.  Le représentant a jugé que les déclarations sur le statut final du Kosovo ne sont pas à l’ordre du jour et a rappelé le cadre constitutionnel d’ores et déjà défini ainsi que les dispositions de la résolution 1244. 


Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a félicité la MINUK pour son travail en soulignant les progrès remarquables réalisés dans le processus de paix, sur le plan de la situation de la sécurité ou du contrôle des armements.  Ce processus a eu pour point culminant les élections du 17 novembre, a-t-elle remarqué, qui se sont déroulées dans un climat relativement calme et exempt de violence.


Elle s’est dite optimiste pour l’avenir, une base ferme ayant été établie pour mettre en place des institutions d’auto-administration crédibles.  On peut maintenant envisager un transfert de l’autorité au peuple du Kosovo, a-t-elle souligné.  La représentante a indiqué que les dirigeants kosovars devaient respecter les dispositions de la résolution 1244 et que la MINUK devait continuer d’être appuyée par la communauté internationale.  Elle a observé qu’il fallait désormais placer l’accent sur les réfugiés, les personnes détenues, la justice et la sécurité.


La représentante a déclaré qu’il fallait créer une autonomie viable et durable au Kosovo, en intégrant la société civile au processus.  Elle a indiqué que les efforts visant à créer un environnement sur et à réduire la violence devaient être poursuivis.  Elle a également déclaré qu’elle se sentait encouragée par l’amélioration des relations entre la MINUK et les autorités yougoslaves, et qu’il fallait maintenant s’assurer de la participation serbe aux institutions du Kosovo.


M. STEPHANE DE LOECKER (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est félicité de la manière pacifique et ordonnée dont se sont déroulées les élections au Kosovo le 17 novembre ainsi que du niveau de participation.  Il a ajouté qu’il s’agit là d’un pas décisif dans l’évolution démocratique du Kosovo mais aussi d’un signe qui doit faire comprendre à toute la région que la paix passe par les urnes, pas par les armes.  Il a souligné que les élus du Kosovo allaient maintenant devoir assumer des responsabilités de taille dans les domaines politique, économique, social et culturel et les a appelés à exercer leur nouvelle autorité avec sagesse et responsabilité, dans le respect scrupuleux de la résolution 1244 et du Cadre constitutionnel pour l’autonomie provisoire.  Il a poursuivi en se félicitant de la participation de toutes les composantes de la société du Kosovo aux élections qui est une condition essentielle pour assurer leur représentation appropriée et effective dans les nouvelles institutions provisoires démocratiquement élues.  Il a ajouté que sa participation aux élections fait de la coalition des serbes du Kosovo le troisième groupe en importance dans la nouvelle assemblée et a tenu à renouveler la marque de l’appréciation de l’Union européenne aux autorités de Belgrade et au Président Kostunica pour l’appel qu’ils ont lancé à la communauté serbe du Kosovo pour qu’ils participent au scrutin.  Il s’est ensuite félicité de la signature d’un document conjoint entre Belgrade et la MINUK concernant la coopération dans les questions d’intérêt commun que les autorités élues du Kosovo sont appelées à développer avec la Mission et les autorités de Belgrade.  M. De Loecker a  estimé que les questions de la sécurité, du retour des réfugiés et des déplacés et de la recherche des personnes disparues devaient trouver une solution le plus rapidement possible avant d’ajouter que l’amélioration des conditions de sécurité est indispensable à l’augmentation des retours et à la pleine participation de toutes les communautés aux nouvelles institutions. 


M. DEJAN SAHOVIC (République fédérale de Yougoslavie) a déclaré que les élections du 17 novembre au Kosovo et à Metohija avaient marqué une étape importante pour la mise en œuvre de la résolution 1244.  Il a salué la tenue de ces élections dans un contexte pacifique et ordonné et a jugé que les signaux clairs de la communauté internationale selon lesquels la violence ne saurait être tolérée ont contribué à de tels résultats.  Il a ajouté que l’intervention de la République fédérale de Yougoslavie a été très positive également puisque les appels du Président Kostunica à la communauté serbe ont été entendus.  Il a estimé que les efforts des autorités de Belgrade ont été possibles grâce au document signé entre la MINUK et la RFY le 5 novembre car il fixe les bases de la future coopération entre la province du Kosovo et la RFY.  Il a mis en garde contre la poursuite de la violence et de l’intimidation dont sont victimes les populations serbes au Kosovo où elles disposent de très peu de liberté de mouvement, soulignant également les problèmes posés par les 1300 personnes disparues et l’usurpation de biens de certains Serbes.  Il a souligné que la communauté serbe avait démontré, le 17 novembre, sa volonté de participer au processus démocratique au Kosovo et à Metohija.  Il a ensuite fait remarquer que le but de ces élections n’était pas de se prononcer sur le statut final de la province du Kosovo et que la résolution 1244 garantit la souveraineté de la RFY et constitue la seule base du statut futur de la province du Kosovo.  Il a regretté les appels lancés par les leaders albanais en faveur de l’indépendance de la province après les élections du 17 novembre et les a exhortés à faire preuve de modération.  Il a jugé que le Kosovo avait besoin de maturité politique et non de propagande et a souhaité que le Conseil de sécurité et la MINUK demeurent vigilants pour ne pas laisser les nouvelles autorités anéantir les bénéfices des élections du 17 novembre. 


M. HEDI ANNABI, répondant à certains commentaires, a indiqué que la participation de 65% de la communauté albanaise au scrutin, inférieure à celle de l’an dernier, était néanmoins un chiffre respectable.  Il a ajouté que le nombre absolu de votants était d’ailleurs supérieur à celui de l’année passée.  Il a estimé que le pourcentage inférieur s’expliquait en partie par le nombre de Kosovars qui étaient venus s’enregistrer durant l’été sans revenir voter en novembre.  Ce qui est important, a-t-il souligné, c’est le fait que toutes les communautés ont participé aux élections, ce qui donne une grande crédibilité au processus électoral et aux efforts de la communauté internationale pour mettre en place un gouvernement autonome provisoire.  Les élections elles-mêmes ne constituent pas une fin en soi mais un jalon important, a-t-il déclaré.  Ce processus exigera du temps et des efforts.


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