LA CONFERENCE DU DESARMEMENT TERMINE LA PREMIERE PARTIE DE SA SESSION DE 2001: L'EGYPTE DEMANDE PLUS DE SOUPLESSE POUR L'ADOPTION D'UN PROGRAMME DE TRAVAIL
Communiqué de presse CD/G/493 |
LA CONFERENCE DU DESARMEMENT TERMINE LA PREMIERE PARTIE DE SA SESSION DE 2001: L'EGYPTE DEMANDE PLUS DE SOUPLESSE POUR L'ADOPTION D'UN PROGRAMME DE TRAVAIL
Le Royaume-Uni annonce qu'il vient de ratifier les Protocoles I et II
du Traité de Pelindaba établissant une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique
Genève, le 27 mars -- La Conférence du désarmement, qui termine cette semaine la première partie de sa session de 2001, a entendu, ce matin, une déclaration de l'Égypte, qui a exprimé sa vive préoccupation devant l'état de paralysie dont souffre la Conférence du désarmement depuis au moins deux sessions. Elle estime que la Conférence devrait établir des comités spéciaux chargés de mener des négociations, respectivement, sur l'élimination des armes nucléaires, la question de la transparence dans les armements, un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, la prévention d'une course aux armements dans l'espace. Elle souligne aussi l'importance d'autres éléments importants devant faire partie du programme de travail, s'agissant notamment des assurances de sécurité négatives, de la transparence dans les armements et des mines terrestres antipersonnel. Sur toutes ces questions, l'Égypte appelle à davantage de souplesse de part et d'autre.
L'Égypte est par ailleurs particulièrement préoccupée par la situation actuelle au Moyen-Orient, et a indiqué avoir demandé à l'Institut de Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) de préparer une étude sur des mesures pratiques pour la création immédiate d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient.
Le Royaume-Uni a pour sa part annoncé qu'il avait ratifié, le 27 février 2001, les Protocoles I et II du Traité de Pelindaba, traité établissant une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique. Le représentant du Royaume-Uni,
M. Ian Donaldson, a déclaré, dans une brève déclaration, que la décision de son gouvernement de ratifier les Protocoles démontre clairement le soutien du Royaume-Uni à une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique. Elle témoigne de son engagement en faveur de la non-prolifération nucléaire et de son souhait d'assister à l'avènement d'un monde exempt de toutes les armes de destruction massive.
Le Président de la Conférence, L'Ambassadeur Hu Xiaodi, de Chine, notant que la présente séance de la Conférence était la dernière de la première partie de sa session de 2001, a constaté que la Conférence du désarmement était toujours dans l'impasse. La Conférence n'est pas parvenue à un consensus sur un programme de travail bien que les Présidents qui se sont succédé aient œuvré inlassablement pour parvenir à un accord. M. Hu a constaté que les principales divergences perdurent. Il y a des divergences sur la façon de mener les travaux, mais aussi sur la perception de la situation internationale actuelle. Les consultations révèlent en outre des divergences sur les «actions complémentaires» que pourrait adopter la Conférence. Pendant la pause intersession de six semaines, le Président continuera de coopérer avec toutes les parties en tenant compte des suggestions de toutes les délégations. Il a espéré que chaque groupe fera des suggestions et de propositions en vue de faire avancer les travaux de la Conférence.
La prochaine réunion plénière de la Conférence aura lieu le jeudi 17 mai 2001, à 10 heures.
Déclaration
MME FAYZA ABOULNAGA (Égypte) a exprimé la vive préoccupation de son pays devant l'état de paralysie dont souffre la Conférence du désarmement depuis au moins deux sessions. Il a été dit que la Conférence reflète simplement l'état de relations internationales, mais c'est aussi dans cette même situation internationale que la Conférence d'examen de 2000 du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) a obtenu un succès historique, fondé sur un programme ambitieux pour l'élimination totale des armes nucléaires sur les plans à la fois international et régional.
Mme Aboulnaga a estimé qu'il était temps maintenant d'établir un comité spécial sur le désarmement nucléaire en vue de mener des négociations avec l'objectif d'éliminer toutes les armes nucléaires dans le monde. L'Égypte a fait preuve à maintes reprises de souplesse en réagissant de manière constructive aux différentes propositions à cet égard, mais il faut de la souplesse en retour pour progresser de façon efficace. L'Égypte est profondément déçue que les obligations auxquelles ont souscrit les participants à la Conférence d'examen de 2000 du TNP ne se sont pas encore traduites dans les faits, a déclaré Mme Aboulnaga.
La représentante égyptienne a déclaré que, tout en déployant des efforts au sein de la Conférence en faveur du désarmement nucléaire, la communauté internationale doit redoubler d'efforts dans d'autres domaines. La transparence en ce qui concerne les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires et les technologies annexes, constitue une mesure importante de renforcement de la confiance. C'est pourquoi l'Égypte est favorable à l'examen, au cours de la présente session, de tous les aspects de la question de la «transparence dans les armements», y compris l'établissement d'un comité spécial sur la question.
La représentante de l'Égypte a déclaré que, si son pays met l'accent sur l'objectif du désarmement nucléaire au niveau mondial, il est particulièrement préoccupé par la situation actuelle au Moyen-Orient, qui exige une action immédiate. L'Égypte a demandé que l'Institut de Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) prépare une étude sur des mesures pratiques pour la création immédiate d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, donnant ainsi suite à l'étude de l'UNIDIR préparée en 1996 sur la création d'une zone sans armes de destruction massive dans la région.
Mme Aboulnaga a déclaré que l'Égypte soutient le rétablissement d'un comité spécial, au titre du point 1 de l'ordre du jour, chargé de mener des négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. Cette mesure doit s'inscrire dans le cadre d'un programme global de travail qui inclut toutes les questions principales de l'ordre du jour. La représentante a souligné que les objectifs du traité ne se limitent pas à la non-prolifération mais participent aussi du désarmement nucléaire.
L'Égypte estime que la Conférence doit rapidement rétablir un comité spécial pour mener des négociations sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace. Elle appuie le commencement de négociations, aussitôt que possible, sur un régime complet visant à empêcher l'utilisation de l'espace extra-atmosphérique à des fins militaires. L'Égypte souligne aussi l'importance d'autres éléments importants sur le programme de travail, s'agissant notamment des assurances de sécurité négatives, de la transparence dans les armements et des mines terrestres antipersonnel.
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