DES DELEGATIONS REGRETTENT QUE LES PAYS FOURNISSEURS DE CONTINGENTS NE SOIENT PAS DAVANTAGE IMPLIQUÉS DANS LES PRISES DE DECISION CONCERNANT LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Communiqué de presse AG/PKO/171 |
Comité spécial des opérations
de maintien de la paix
163ème séance – après-midi
DES DELEGATIONS REGRETTENT QUE LES PAYS FOURNISSEURS DE CONTINGENTS NE SOIENT PAS DAVANTAGE IMPLIQUÉS DANS LES PRISES DE DECISION CONCERNANT LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a poursuivi, cet après-midi, son débat général entamé ce matin, et portant sur le rapport du Secrétaire général relatif à la mise en oeuvre des recommandations du Comité spécial et du Groupe d’étude sur les opérations de paix de l’Organisation des Nations Unies. Ce rapport présente une série de propositions relatives à la planification, au déploiement, à la conduite et au soutien des opérations de maintien de la paix. C’est dans leur grande majorité des pays en développement fournisseurs de contingents qui se sont exprimés pour faire part de leurs préoccupations concernant notamment les retards dans les remboursements. Même s’ils ont accueilli favorablement les modifications structurelles proposées par le Secrétaire général dans son rapport, de nombreux pays ont insisté dans leurs déclarations sur le fait que les dysfonctionnements concernant la gestion des opérations de maintien de la paix doivent être appréhendés dans une perspective plus large et prendre notamment en compte la participation des pays contributeurs de troupes aux décisions concernant les opérations de maintien de la paix au sein du Conseil de sécurité.
Les retards dans les remboursements aux pays fournisseurs de contingents ont été déplorés par un grand nombre de délégations, ces retards mettant selon eux en danger les engagements des pays en développement à l’égard de missions futures.
Il a en outre été demandé que les taux de remboursements soient révisés et que les dépenses de vaccination soient prises en charge. Sur la question de la participation des pays contributeurs de troupes au processus de prise de décision, le représentant de l’Uruguay, indiquant que son pays a participé à plus de
20 opérations de maintien de la paix, a souligné le paradoxe selon lequel les pays sur lesquels repose la responsabilité essentielle de fournir les ressources humaines et matérielles aux opérations de maintien de la paix, et qui exposent de ce fait leurs troupes à des situations de haut risque, soient absents du processus de prise de décision concernant la planification des missions de maintien de la paix. Le représentant de la Turquie, évoquant la question des relations entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents, a estimé que la résolution 1353 (2001) du Conseil de sécurité était d’une portée restreinte dans la mesure où elle ne faisait que tracer une approche générale et ouverte au lieu de définir des modalités qui auraient répondu aux attentes des pays fournisseurs de contingents. Se concentrant également sur le processus de prise de décision au sein du Conseil de sécurité, le représentant de l’Inde a regretté que des Etats Membres puissants agissent de façon arbitraire et ne prennent en compte ni les avis ni les préoccupations des pays contributeurs de troupes.
Le débat a également porté sur les modifications des activités de maintien de la paix au sein de l’Organisation proposées par le Secrétaire général. Le représentant de l’Argentine s'est pour sa part félicité de la création d’un secrétariat à l'information et à l'analyse stratégique (SIAS), précisant toutefois qu'il ne fallait pas perdre de vue l'importance accordée par quelques Etats Membres à la question de son emplacement dans la mesure où ce dernier a un impact direct sur le maniement et la diffusion de l'information. Les mesures à prendre pour permettre un déploiement intégral et efficace des opérations de maintien de la paix dans un délai de 30 à 90 jours ont été accueillies positivement par les délégations, notamment l’établissement de listes de réserve de personnel. Cependant, certaines des recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire général ont suscité des interrogations; ainsi, le représentant de la Zambie a demandé d’expliquer pourquoi le Bureau du Conseiller militaire devait voir son statut et ses responsabilités amoindris alors que ceux des autres Bureaux sont renforcés; il a également émis des doutes sur la possibilité pour le Conseiller militaire d'exercer un leadership s'il se voit doté d'un statut inférieur aux forces de commandement.
Les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat: Argentine, Fédération de Russie, Uruguay, Indonésie, Zambie, Inde, Brésil, Turquie, Ethiopie, Bélarus, République de Corée et Mexique.
Le Comité spécial de maintien de la paix reprendra son débat général, demain à 10 heures.
ORGANISATION DES TRAVAUX DU COMITÉ CONFORMÉMENT À SON MANDAT ÉNONCÉ DANS LA RÉSOLUTION 54/81 DE L’ASSMBLÉE GÉNÉRALE
Suite du débat général
M. ARNOLDO LISTRE (Argentine) a considéré qu'il était indispensable d'envisager la question de la modification de la structure du Département des opérations de maintien de la paix en termes qualitatifs plutôt qu'en termes quantitatifs et que l'examen de ce dernier aspect devait être confié aux organes compétents des Nations Unies. Il a ensuite indiqué que le renforcement du déploiement rapide devait être soutenu par le système des forces et moyens en attente et par la volonté politique des Etats Membres. Le représentant s'est félicité de la création d’un secrétariat à l'information et à l'analyse stratégique (SIAS) en soulignant qu'il ne fallait pas perdre de vue l'importance accordée par quelques Etats Membres à la question de son emplacement dans la mesure où ce dernier a un impact direct sur le maniement et la diffusion de l'information. Concernant la question de la sécurité du personnel sur le terrain, M. Listre a indiqué que cette dernière devait être liée à celle de la formation et de l'obtention de services et d'équipement. Il s'est enfin félicité de la création d'un mécanisme de consultation avec les pays fournisseurs de contingents.
M. VLADIMIR ZAEMSKY (Fédération de Russie) s’est dit convaincu que les réformes envisagées devaient, pour donner le maximum de résultats, répondre aux attentes des Etats Membres et prendre en compte les recommandations du rapport Brahimi. Il a fait observer que le rapport du Secrétaire général n’était pas un rapport standard et qu’il méritait qu’on lui accorde une attention très soutenue. Il a jugé particulièrement intéressante l’observation indiquant que le Secrétariat est absorbé par des tâches quotidiennes au détriment d’activités de planification. Le représentant a rappelé que sa délégation avait appuyé la proposition du Groupe d’étude du rapport Brahimi visant à accroître les moyens financiers accordés au Secrétaire général et s’est dit satisfait des propositions faites dans le rapport à cet égard. Il a souhaité que des explications complémentaires soient apportées sur la proposition visant à créer une section de gestion des contrats, notamment concernant le risque de double emploi des fonctions, ainsi que sur la proposition de création d’un poste supplémentaire de Sous-Secrétaire général. Il a considéré comme tout à fait importante la création d’une petite section de l’information et de l’analyse stratégique au moment où se déroulent des opérations complexes du type de celles menées au Timor oriental ou au Kosovo. Il a conclu en affirmant l’intention de son pays de continuer à participer aux travaux des organes travaillant sur cette question et à y faire les observations appropriées.
M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay) a indiqué que son pays a participé à plus de
20 missions de maintien de la paix et qu’il a récemment préparé des unités pour la Mission de l’Organisation des Nations Unies dans la République démocratique du Congo (MONUC) de façon à respecter les exigences opérationnelles de l’Organisation; ce sont des contingents uruguayens qui ont assuré la réouverture du réseau de communications fluviales en République démocratique du Congo, a-t-il ajouté, et cet engagement habilite l’Uruguay à formuler quelques critiques sur la conduite des opérations de maintien de la paix. Le représentant a déclaré que c’est essentiellement sur les pays en développement que repose la responsabilité de fournir les ressources humaines et matérielles aux opérations de maintien de la
paix. La situation est donc paradoxale, a-t-il expliqué, puisque ce sont les pays les moins enclins à engager leurs troupes qui exercent la plus grande influence sur la planification et l’exécution des missions de paix; ceux qui exposent leurs troupes à des situations de haut risque sont absents du processus de prise de décision.
En ce qui concerne la sécurité du personnel sur le terrain, M. Paolillo a demandé que les procédures normatives de coopération soient revues et que leurs dispositions soient appliquées à tous types de personnel, même ceux qui sont en bas de l’échelle. Si le représentant s’est félicité de la mise en place de mécanismes de réaction rapide, il a demandé plus de temps et d’informations avant de se prononcer sur la proposition du Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour permettre le déploiement des troupes dans un délai de 30 à 90 jours. En revanche, la proposition de créer des forces régionales susceptibles de répondre aux demandes de l’Organisation n’a pas reçu l’appui de l’Uruguay, le représentant faisant valoir que les organisations régionales n’ont pas nécessairement la même perception de l’opportunité de l’intervention ni de ses conséquences politiques. M. Paolillo a également demandé une étude plus approfondie sur la création d’une unité multidisciplinaire d’information et d’analyse, déclarant que l’Uruguay n’est pas en mesure actuellement de se prononcer sur l’une ou l’autre des différentes alternatives proposées par le Secrétariat. Enfin, le représentant a évoqué l’urgence de rembourser les sommes dues aux pays fournisseurs de contingents et de réviser les taux de remboursements, notamment en ce qui concerne les dépenses de vaccination.
M. MAKMUR WIDODO (Indonésie) a rappelé que son pays avait pris part à plus de vingt opérations de maintien de la paix depuis 1957. Les pays fournisseurs de contingents, a-t-il indiqué, ne disposent pas toujours des ressources suffisantes pour renforcer leur capacité nationale; les difficultés rencontrées récemment par certains de ces pays ont souvent détourné des ressources nationales vers d’autres priorités. Comme l’a indiqué la résolution 1353 récemment adoptée par le Conseil de sécurité, la coopération internationale jouera un rôle décisif dans l’allègement des difficultés rencontrées par les pays fournisseurs de contingents. Il s’est félicité à cet égard du fait que des consultations tripartites se soient tenues régulièrement entre les pays fournisseurs de contingents, le Conseil de sécurité et le Secrétariat.
Le représentant a jugé qu’il était extrêmement important que la sécurité du personnel du maintien de la paix soit assurée y compris à l’égard des dangers posés par l’exposition au virus du sida, aux maladies contagieuses ou à des substances toxiques comme l’uranium appauvri. Il a insisté également sur l’importance de la composante «information» dans les missions de maintien de la paix. Il a suggéré qu’une formation aux activités de police civile destinée notamment aux pays fournisseurs de contingents soit mise en place. M. Widodo a également mis l’accent sur l’importance des opérations post-conflits et de la coopération avec les organisations régionales et a indiqué la volonté de son pays à continuer à participer aux délibérations sur ce sujet.
M. JOHN N. MUSONDA (Zambie) a déclaré qu'il souhaitait obtenir plus d'informations concernant la demande de 150 postes supplémentaires afin de pouvoir exprimer son opinion à ce sujet. Il s'est aussi interrogé sur la question de savoir pourquoi le Bureau du conseiller militaire devait voir son statut et ses responsabilités amoindris alors que ceux des autres Bureaux sont renforcés, sachant en outre que la composante majeure des opérations de maintien de la paix est militaire. Il a considéré que, dans tous les cas, le personnel militaire devait de loin dépasser en nombre celui du personnel de la police civile et a émis des doutes sur la possibilité pour le Conseiller militaire d'exercer un leadership s'il se voit doté d'un statut inférieur aux forces de commandement. M. Musonda s'est aussi étonné de ce que des fonds soient engagés dans d'autres secteurs que celui du remboursement de l'équipement des pays fournisseurs de contingents. En effet, si ce secteur était prioritaire, les Etats Membres pourraient plus facilement remédier au problème des équipements défaillants. C'est pourquoi, le représentant a considéré qu'au lieu de stocker la base logistique de l'ONU à Brindisi, les pays fournisseurs de contingents devraient être remboursés afin de pouvoir acheter leur propre équipement. Il a enfin indiqué que la question de la consultation avec les pays fournisseurs de contingents devait s'étendre à celle de la participation de ces derniers à la prise de décisions.
M. SATYABRATA PAL (Inde) a déclaré que la question pouvait se résumer au fait que le DOMP a aujourd’hui besoin de davantage de personnel et de davantage d’argent. Mais après 10 ans de stagnation budgétaire, est-ce vraiment une surprise? a demandé le représentant, arguant que dans ce contexte, il n’y a rien d’étonnant que le DOMP n’ait pas les moyens suffisants à mettre en oeuvre la politique que l’on attend de lui. Se félicitant de ce que le rapport Brahimi ne se limite pas au nombre de postes et aux structures mais permette d’élaborer une réflexion d’ensemble sur le maintien de la paix, le représentant s’est prononcé sur quelques-unes des recommandations du Secrétaire général figurant dans le rapport examiné aujourd’hui. Ainsi, rappelant qu’en situation de crise, le Secrétariat compte sur l’information que lui fournissent les Etats Membres, les agences de presse, ses propres services, voire certaines agences de renseignements, M. Pal a regretté que cette information ne puisse être traitée de façon objective, car certains membres puissants du Conseil de sécurité ne souhaitent pas l’entendre. Tant que la planification des opérations restera intouchée, augmenter les effectifs ou embaucher du personnel plus qualifié n’améliorera pas leur exécution, a expliqué le représentant. En ce qui concerne les propositions relatives à un déploiement rapide des troupes, il a déclaré que leur mise en oeuvre ne peut aboutir en l’absence de capacités élargies de transport par air ou par mer. Après avoir apporté son appui à l’établissement de listes de réserve, le représentant a regretté que le rapport n’aborde pas le problème de la responsabilité du DOMP dans les cas d’échec de missions comme cela s’est produit par le passé. Enfin, si M. Pal a salué l’annonce du renforcement des relations entre le Secrétariat et les pays fournisseurs de troupes, il a regretté que le Conseil de sécurité passe sous silence les réclamations des pays contributeurs de troupes. Le DOMP n’est pas responsable de l’ensemble des dysfonctionnements des opérations de maintien de la paix, et renforcer le Département ne réglera pas tous les problèmes, a conclu le représentant.
M. SANTIAGO IRAZABAL MOURAO (Brésil) a affirmé que le maintien de la paix implique, de manière croissante, une approche multidisciplinaire et comprend, en plus des aspects militaires, des aspects non militaires, comme la protection des civils dans les conflits armés, la protection des droits de l’homme, la facilitation de l’aide humanitaire, la limitation de la propagation du VIH/sida et l’exécution de programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants. C’est donc cette approche pluridisciplinaire qu’il s’agit d’améliorer, a expliqué le représentant; dans cette démarche, améliorer la qualité de l’information est essentiel car un traitement défaillant de l’information, dans des situations de haut risque, peut coûter des vies. C’est pourquoi, le Brésil appuie la proposition de créer un système d’information intégré. Par ailleurs, afin de réduire le nombre de morts sur le terrain, dont la moitié est due à des accidents, le représentant a proposé d’améliorer la formation du personnel civil et militaire en matière de sécurité. Il s’est également félicité des propositions du Secrétaire général visant à déployer plus rapidement les troupes et a déclaré que le succès de cette initiative dépend en grande partie de l’élargissement des accords sur les forces de réserve et de l’établissement de listes de réserve actualisées et fiables. Enfin, M. Mourao a demandé que les pays fournisseurs de contingents soient remboursés comme il se doit, car les retards dans les remboursements limitent la disposition des pays à renouveler leur engagement; ainsi, les sommes dues au Brésil au titre de sa contribution au maintien de la paix dépassent sa contribution annuelle au budget de l’ONU, a-t-il indiqué. Le représentant a en conclusion demandé que les procédures d’achat des missions de maintien de la paix soient rendues plus transparentes afin de permettre une participation juste des pays en développement, faisant remarquer que seulement 39% des achats sont effectués auprès des pays en développement, soit une baisse de 8% par rapport à 1998.
M. ALTAY CENGIZER (Turquie) a indiqué que son pays adhérait pleinement à la déclaration de l’Union européenne faite ce matin. Il a mis en avant le caractère central de la question de la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents. Il a estimé que la résolution 1353 (2001) du Conseil de sécurité était d’une portée restreinte dans la mesure où elle ne faisait que tracer une approche générale et ouverte au lieu de définir des modalités qui auraient répondu aux attentes des pays fournisseurs de contingents. C’est pourquoi, ces modalités devront être examinées plus avant dans les jours à venir, a-t-il fait valoir. Dégager des modalités et mécanismes efficaces aurait des effets extrêmement positifs sur les travaux du Comité spécial en les orientant vers des résultats concrets. Le représentant a rappelé que son pays était à la tête d’initiatives visant à créer des structures de maintien de la paix telles que la Force multinationale de l’Europe du Sud.
M. Cengizer a déclaré que sa délégation est d’avis que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) avait besoin de plus de personnel mais qu’elle considère que les nouveaux cadres devraient refléter les contributions des Etats Membres prenant part aux opérations de maintien de la paix et qu’elle suivra avec intérêt comment ces postes et les 93 déjà approuvés seront pourvus.
M. MEHERET GETAHOUN (Ethiopie) a indiqué que sa délégation s’associait à celle du représentant de la Jordanie, exprimée au nom du Mouvement des pays non alignés. Le rôle de l’ONU dans le domaine du maintien de la paix montre que le mécanisme de maintien de la paix n’est pas une aberration temporaire mais un processus dont le renforcement est un investissement dans l’avenir, a-t-il déclaré. Ma délégation soutient les propositions contenues dans le rapport du Secrétaire général qu’elle juge essentielles à l’amélioration des défaillances actuelles dans l’exécution des mandats des missions de maintien de la paix. Nous insistons auprès des Etats Membres pour qu’ils ne faiblissent pas dans leur volonté politique de faire face à leurs obligations.
Le représentant a mis en avant l’importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales. Il a souhaité toutefois que les capacités de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) soient renforcées par la fourniture d’une assistance financière et technique. Ma délégation veut saisir cette opportunité pour saluer le personnel de la Mission des Nations Unies pour l’Erythrée et l’Ethiopie (MINUEE), a-t-il déclaré, et en particulier le travail des équipes humanitaires qui ont contribué de façon décisive à l’allègement des souffrances des populations. Il a remercié les Etats Membres qui ont participé à la Mission et les a assurés de la pleine coopération de son pays aux efforts accomplis pour en garantir le succès.
M. OLEG LAPTENOK (Bélarus) a rappelé la nécessité de définir clairement les mandats des opérations de maintien de la paix, ces derniers devant être fondés sur le consentement des parties, l'impartialité et le non recours à la force sauf en cas de légitime défense. Il a indiqué que son pays était en faveur de l'intégration des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration dans les mandats des missions des Nations Unies et du renforcement des mesures pour la sécurité du personnel des opérations de maintien de la paix. Le représentant a ensuite indiqué qu'il soutenait l'institutionnalisation des consultations entre les pays fournisseurs de contingents et le Conseil de Sécurité comme préalable à la formulation de mandats solides pour les opérations de maintien de la paix. Concernant la question du déploiement rapide, M. Laptenok a soutenu la volonté du Secrétaire général de renforcer les composantes civiles et militaires du système des forces et moyens en attente. Cependant, il a souhaité obtenir plus de détails sur la volonté de créer une réserve stratégique d'équipement et de matériel à la base logistique de l'ONU à Brindisi. Enfin, le représentant a souligné l'engagement de son pays en faveur des opérations de maintien de la paix, notamment par le biais de la formation de ressortissants bélarussiens aux aspects non militaires de ces opérations.
M. JOUN-YUNG SUN (République de Corée) s’est félicité de ce que les discussions s’orientent vers le renforcement des capacités d’ensemble de maintien de la paix. Intervenant sur la structure organisationnelle du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), le représentant a salué l’ensemble des propositions contenues dans le rapport du Secrétaire général et l’analyse détaillée qu’il fournit, notamment sur les faiblesses du Département. La République de Corée appuie les propositions visant à élargir le DOMP et à créer une unité d’information et d’analyse stratégique au sein du Secrétariat, a indiqué le représentant. Il a néanmoins déclaré que les recommandations sur la constitution de force de police ne sont pas toutes convaincantes et a demandé de plus amples informations à ce sujet. Affirmant qu’il est nécessaire d’assurer une coordination systématique entre le Département des opérations de maintien de la paix et les autres départements, il a suggéré de redéployer les ressources humaines venant d’autres départements vers le DOMP afin de limiter les augmentations budgétaires. Mentionnant le délai de 30 à 90 jours que le Secrétaire général souhaite imposer au déploiement des opérations de maintien de la paix, le représentant a déclaré qu’il faudrait à cette fin non seulement une bonne préparation au point de vue logistique mais aussi une volonté politique affirmée de la part des Etats Membres. Le représentant a souhaité que les options proposées par le Secrétaire général dans son rapport soient discutées en détail au cours de la présente session, se disant d’ores et déjà très favorable à la constitution de listes d’experts et d’officiers pour le déploiement rapide.
M. JORGE EDUARDO NAVARETTE (Mexique) a indiqué que sa délégation faisait sienne la déclaration faite par le représentant du Chili, au nom du Groupe de Rio. Il a mis en avant trois propositions que sa délégation juge particulièrement aptes à améliorer les activités de maintien de la paix. Au nombre de celles-ci, le schéma de stratégie mondiale de dotation en personnel, a-t-il déclaré, permettra à l’Organisation, grâce à la planification anticipée, de réagir rapidement aux besoins en matière de recrutement. Il a toutefois attiré l’attention sur le fait qu’il serait utile d’examiner les contributions que pourraient apporter les représentants des Nations Unies dans les différents pays membres de l’Organisation. Ces bureaux viendraient ainsi renforcer les effectifs du personnel civil, jugés insuffisants par les consultants, a-t-il fait valoir.
L’élargissement des sources de recrutement est un élément crucial de cette nouvelle stratégie qui, non seulement, suppose une vaste campagne de publicité et de communication mais aussi une volonté politique claire de la part des responsables du recrutement et du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) lui-même de respecter le principe de la répartition géographique équitable des candidatures, a-t-il fait observer. Il est par ailleurs évidemment souhaitable que le DOMP approfondisse sa coopération avec d’autres départements qui travaillent dans le domaine du maintien de la paix. Sans méconnaître l’importance d’éviter les doubles emplois, il nous faut approuver la recherche de synergie entre le Département des affaires politiques et le DOMP.
La délégation du Mexique estime que, plutôt que de détourner des ressources du Département de l’information, il faut amplifier et renforcer ce Département qui a l’expérience nécessaire pour assurer la diffusion d’informations sur les activités de maintien de la paix et les activités connexes, d’une façon cohérente et intégrée, a-t-il par ailleurs déclaré.
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