L’ASSEMBLÉE GENERALE EXIGE QUE CESSENT TOUS LES ACTES DE VIOLENCE, DE PROVOCATION ET DE DESTRUCTION AU MOYEN-ORIENT
Communiqué de presse AG/1271 |
Assemblée générale
Dixième session extraordinaire d'urgence
15ème séance plénière – après-midi
L’ASSEMBLÉE GENERALE EXIGE QUE CESSENT TOUS LES ACTES DE VIOLENCE, DE PROVOCATION ET DE DESTRUCTION AU MOYEN-ORIENT
Gravement préoccupée par la poursuite des événements tragiques et violents qui se produisent depuis septembre 2000 dans la région du Moyen-Orient, l'Assemblée générale a exigé cet après-midi que cessent immédiatement tous les actes de violence, de provocation et de destruction et qu'on revienne aux positions et aux arrangements d'avant septembre 2000. L’Assemblée, qui était réunie en session extraordinaire d'urgence à la demande de l'Egypte, au nom de la Ligue des Etats arabes, et de l'Afrique du Sud, au nom du Mouvement des pays non alignés, pour examiner « les mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé », a pour ce faire adopté une résolution par 124 voix pour, 6 contre (Israël, Etats-Unis, Etats fédérés de Micronésie, Nauru, Tuvalu, Iles Marshall) et 25 abstentions. Aux termes de ce texte, elle a également demandé que les négociations reprennent entre les deux parties dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient. L’Assemblée générale a en outre condamné tous les actes de terreur, en particulier ceux dirigés contre les civils , ainsi que les exécutions extrajudiciaires, le recours excessif à la force et la destruction de biens à vaste échelle. Elle a demandé aux deux parties de commencer immédiatement à appliquer de manière intégrale et définitive les recommandations du Rrapport Mitchell et a encouragé les parties à créer un mécanisme de contrôle afin d'aider les parties à les appliquer.dans cette tâche.
Par L’Assemblée a adopté une deuxième résolution , adoptée par 133 voix pour, 4 contre (Israël, Etats-Unis, Iles Marshall et, Etats fédérés de Micronésie) , l’Assemblée générale aet 16 abstentions aux termes de laquelle elle souscrit pleinement à la déclaration adoptée à la Conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève, tenue le 5 décembre 2001 à Genève. Elle a demandé à tous les Etats Membres et Etats observateurs de l’Organisation des Nations Unies, et aux organismes et institutions des Nations Unies de donner suite à cette déclaration.
Le représentant d’Israël a qualifié la résolution d’effort contreproductif qui évite la véritable question. Le concept caducusé de l’occupation comme origine du conflit revient chaque fois que les Palestiniens veulent éviter d’assumer leur responsabilité vis-à-vis de la haine et du terrorisme qu’ils nourrissent et chaque fois qu’il s’agit de faire taire les critiques devant leur manière de répondre , par des bombes et des armes , à l’offre sans précédent qu’Israël a faite à Camp David. Le projet de texte, dans ses termes, préjuge des résultats des négociations et établit une fausse corrélation entre ceux qui commettent des actes de terrorisme et ceux qui les combattent.
Dénonçant l’échec du Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en matière de paix et de sécurité internationales, l’Observateur de la Palestine a expliqué que les résolutions adoptées dans le cadre des sessions d’urgence de l’Assemblée générale ont une signification particulière et, en raison de l’autorité morale de la communauté internationale qui les sous-tend, force de loi. Si la résolution adoptée aujourd’hui n’est pas appliquée, elle aura au moins le mérite de mettre en lumière la position indécente d’un Etat qui se place au-dessus des lois et exprime publiquement son mépris des résolutions des Nations Unies sous la protection systématique d’une grande puissance mondiale. La seule solution, a-t-il précisé, est de mettre fin à l’occupation israélienne et de respecter les droits du peuple palestinien, y compris celui à un Etat indépendant avec Al Qods Al Charif pour capitale. La coexistence de deux Etats, Israël et la Palestine, est le seul gage de sécurité, de stabilité et de paix pour les deux parties et pour la région.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Egypte (au nom de la Ligue des Etats arabes), Afrique du Sud (au nom du Mouvement des pays non alignés), Sénégal, Chili (au nom du Groupe de Rio), Tanzanie, Israël, Qatar, Norvège, Cuba, Etats-Unis, Fédération de Russie, Belgique, Canada, Chine, Japon, Maldives et Brésil. Le Président de l’Assemblée générale, M. Han Seung-soo (République de Corée), les Observateurs de la Palestine et de la Suisse ont fait une déclaration. Les représentants de la Turquie, de l’Australie, du Pakistan et du Paraguay ont expliqué leur vote.
L’Assemblée générale reprendra ses travaux, demain vendredi 21 décembre à partir de 10 heures.
MESURES ILLEGALES PRISES PAR LES AUTORITES ISRAELIENNES A JERUSALEM-EST OCCUPÈE AINSI QUE DANS LE RESTE DU TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE
Adoption de résolutions relatives aux mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupé et dans le reste du territoire palestinien occupé
Aux termes de la résolution A/ES-10/L.7, présentée par le représentant de l’Egypte et adoptée par 124 voix pour, 6 contre (Israël, Etats-Unis, Iles Marshall, Etats fédérés de Micronésie, Nauru, Tuvalu) et 25 abstentions, l’Assemblée générale, gravement préoccupée par la poursuite des événements tragiques et violents qui se produisent depuis septembre 2000 dans la région du Moyen-Orient, exige que cessent immédiatement tous les actes de violence, de provocation et de destruction et qu'on revienne aux positions et aux arrangements d'avant septembre 2000. Elle condamne tous les actes de terreur, en particulier ceux dirigés contre les civils ainsi que les exécutions extrajudiciaires, le recours excessif à la force et la destruction de biens à vaste échelle. L'Assemblée générale demande aux deux parties de commencer immédiatement à appliquer de manière intégrale et définitive les recommandations formulées dans le rapport de la Commission d’enquête de Charm El-Cheikh ( rapport Mitchell ) et de contribuer à créer de meilleures conditions dans les territoires palestiniens occupés. L’Assemblée demande que les négociations reprennent entre les deux parties a encouragé les parties à créer un mécanisme de contrôle afin d'aider les parties dans cette tâche. Elle a demandé que les négociations reprennent entre les deux parties dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient et sur les bases convenues, en prenant en considération ce qui s’est passé lors des précédents échanges entre les deux parties et engage celles-ci à trouver un accord final sur tous les problèmes, sur la base de leurs accords antérieurs, l’objectif étant d’appliquer ses résolutions 242 (1967) et 338 (1973).
Aux termes de résolution A/ES-10/L.8 adoptée par 133 voix pour,
4 contre (Israël, Etats-Unis, Iles Marshall, Etats fédérés de Micronésie) et
16 abstentions, l’Assemblée générale, exprimant sa préoccupation devant les mesures prises récemment par Israël contre les institutions palestiniennes dans Jérusalem–Est occupée, notamment l’Orient House, et les autres mesures israéliennes illégales visant à modifier le statut de la ville et à altérer sa composition démographique, souscrit pleinement à la déclaration adoptée à la Conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève, tenue le 5 décembre 2001 à Genève. Elle demande à tous les Etats Membres et Etats observateurs de l’Organisation des Nations Unies, et aux organismes et institutions des Nations Unies de donner suite à cette déclaration. Elle décide d’ajourner temporairement la dixième session extraordinaire d’urgence et autorise la personne qui aura présidé l’Assemblée générale à sa session la plus récente à reprendre les réunions à la demande des Etats Membres.
Déclarations
M. HAN SEENG-SOO (République de Corée), Président de l’Assemblée générale, a souligné que l’une des tâches les plus importantes et les plus difficiles des Nations Unies est de rétablir une paix durable au Moyen-Orient. Il ne s’agit pas, a-t-il dit, d’un problème régional mais d’un problème mondial dans la mesure où la situation constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales. Si les Nations Unies peuvent être découragées par les limites auxquelles elles sont confrontées dans cette question complexe, elles ne doivent pas pour autant cesser de faire tout leur possible pour mettre fin à la violence. La signature de Déclaration de principes, a rappelé le Président, avait été saluée par la communauté internationale comme un signe d’espoir. Cependant, a-t-il constaté, la non application des Accords et la dégradation de la situation sur le terrain a conduit à la recrudescence de la violence. Dans ces conditions, a encore rappelé le Président, l’Assemblée a convoqué, en octobre dernier, la reprise de la session d’urgence. En dépit de ces efforts, on a été témoin de la montée la violence qui a fini par conduire à l’effondrement du processus de paix. Il n’y a pas, a estimé le Président, d’alternative à une négociation politique sur le principe de la compréhension mutuelle et des intérêts des uns et des autres. Il a donc invité les parties israélienne et palestinienne à reprendre les négociations et la communauté internationale à contribuer à la reprise du processus de paix.
M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte), s’exprimant au nom de la Ligue des Etats arabes, a souhaité la reprise de négociations constructives qui débouchent sur une paix juste et durable. Le contexte général dans lequel opère l'Assemblée générale est marqué par la dégradation de la situation sur le terrain et l'occupation militaire par Israël. Les efforts de cette puissance occupante visant à détruire l'infrastructure de la société palestinienne sont voués à l'échec et en persévérant dans cette tentative, on éloigne la région de la voie de la paix pour la mener à l'anarchie, a poursuivi le représentant. Pour leur part, les Palestiniens recourent à la violence pour résister. Dans ce contexte, il est indispensable d'appliquer les recommandations de la quatrième Convention de Genève et d'exhorter les Hautes Parties contractantes à assumer leurs responsabilités. Le représentant a ajouté que toutes les puissances qui en ont les moyens doivent intervenir pour aider à l'endiguement de la confrontation, à l'application des conclusions du Rapport Mitchell, à la reprise des négociations et à la recherche d'un règlement juste et durable. Enfin, le représentant a invité toutes les délégations à se prononcer en faveur des deux parties du document mis au vote car il s'agit d'un texte constructif, équilibré et modéré.
M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a souligné que la reprise de la session d’urgence est la conséquence directe de l’échec du Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en matière de paix et de sécurité internationales et, ce, en raison de l’exercice, par un de ses membres, du droit de veto. Certaines délégations, a ajouté l’Observateur, peuvent se demander ce que l’adoption de la résolution dont est saisie aujourd’hui l’Assemblée générale
changera à la situation sur le terrain. Il a expliqué que, pour sa part, les résolutions adoptées dans le cadre de sessions d’urgence ont une signification particulière et, en raison de l’autorité morale de la communauté internationale qui les sous-tend, force de loi. Si elle n’est pas appliquée, a encore dit l’Observateur, la résolution d’aujourd’hui aura au moins le mérite de mettre en lumière la position indécente d’un Etat qui se place au-dessus des lois et exprime publiquement son mépris des résolutions des Nations Unies sous la protection systématique d’une grande puissance mondiale.
L’attitude anormale du Conseil de sécurité lorsqu’il s’agit d’examiner la question de Palestine doit cesser. Considérer que le Conseil doit être tenu à l’écart de cette question n’est plus acceptable. Car alors, a dit l’Observateur, un problème naît qui affecte négativement la situation au Moyen-Orient, la crédibilité du Conseil de sécurité et sa capacité à intervenir efficacement dans différentes régions du monde. La question est de savoir, a-t-il poursuivi, si le Conseil est utilisé par certains uniquement en fonction de leurs intérêts personnels ou si le Conseil est représentatif de tous les membres de la communauté internationale ou encore s’il est véritablement responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales partout dans le monde.
Le 16 décembre dernier, a rappelé l’Observateur, le Président de l’Autorité palestinienne s’était adressé à son peuple pour appeler au cessez-le-feu et au respect des décisions de l’Autorité. L’aspect qu’il faut retenir de cette déclaration est qu’elle émane de la victime et du peuple sous occupation alors même que les villes et les villages palestiniens sont toujours assiégés et que chaque Palestinien est étouffé. L’acte du Président de l’Autorité palestinienne doit être perçu comme une tentative de tendre la main à son voisin israélien, nonobstant sa politique. Pourtant, la partie israélienne persiste dans sa tentative d’inventer de nouveaux mécanismes pour maintenir et prolonger la situation actuelle. La communauté internationale, a alors dit l’Observateur, doit exercer de fortes pressions sur la partie israélienne au risque de voir les conséquences de cette politique dont seul Dieu en connaît les limites.
Le Premier Ministre israélien a, à maintes reprises, exprimé son opposition à un règlement final, se prononçant plutôt pour un règlement visant à mettre fin au conflit. M. Ariel Sharon, a indiqué l’Observateur, a aussi à maintes reprises exprimé son animosité devant les recommandation du Rapport Mitchell. En effet, pour éviter la mise en oeuvre de ces dernières, il a inventé, selon M. Al-Kidwa, la condition des “sept jours de calme” comme si, a-t-il dit, une période calme pouvait conduire à la mise en oeuvre du Rapport et non le contraire. Ayant réussi à enterrer ce Rapport, le Premier Ministre israélien a fait une autre déclaration concernant cette fois la nécessité pour l’Autorité palestinienne de lutter d’abord contre le terrorisme pendant qu’Israël pourrait continuer ses assauts militaires contre l’Autorité et ses institutions, y compris l’appareil de sécurité. Enfin, a ajouté l’Observateur, M. Ariel Sharon est arrivé avec l’annonce du boycott de l’Autorité qui signifie, en fait, l’abandon du processus de négociation et le prélude à l’abandon des accords existants entre les deux parties.
La volonté de certains de protéger les positions israéliennes ne fait qu’encourager Israël dans sa politique destructrice et son agression contre le peuple palestinien, a souligné l’Observateur avant d’accuser le Gouvernement d’Ariel Sharon de commettre des crimes de guerre et de crimes de terrorisme. Les responsabilités de la communauté internationale sont claires, a-t-il dit, particulièrement à la lumière de la campagne mondiale contre le terrorisme international. Notre peuple et notre région attendent de voir comment la communauté internationale va traiter de cette question grave et tragique, a averti l’Observateur qui a considéré l’occupation israélienne comme étant la principale source des catastrophes dans la région. La seule solution, a-t-il précisé, est d’y mettre fin et de respecter les droits du peuple palestinien, y compris celui à un Etat indépendant avec Al Qods Al Charif pour capitale. La coexistence de deux Etats, Israël et la Palestine, est le seul gage de sécurité, de stabilité et de paix pour les deux parties et pour la région, a-t-il conclu en remerciant le Président américain pour sa déclaration devant l’Assemblée générale et son Secrétaire d’Etat pour la position qu’il a exprimée le 19 novembre dernier. Nous acceptons cette déclaration comme une bonne base de progrès en ce qui concerne la situation actuelle et règlement final, a-t-il encore dit.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a déclaré, au nom du Mouvement des pays non alignés, que l’Assemblée avait été saisie en raison de l’incapacité du Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités envers le peuple de Palestine, qui après le rejet par le Conseil de sécurité de la résolution présentée vendredi dernier, n’a pas eu d’autre choix que de saisir l’Assemblée générale. La communauté internationale doit agir et nous souhaitons qu’un soutien écrasant à cette résolution envoie un message clair en appui au processus de paix. Le Mouvement des pays non alignés est en faveur d’un règlement négocié. Néanmoins, le défi est de dégager un objectif commun aux deux parties. Soulignant la responsabilité première qui revient aux deux parties dans les négociations de paix, le représentant a estimé qu’il était urgent que le Conseil de sécurité envisage de créer un mécanisme d’observation afin d’aider les parties à mettre en œuvre les recommandations du Rapport Mitchell. Le représentant, évoquant la réunion des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève du 5 décembre 2001, a demandé instamment à l’Assemblée générale d’approuver la déclaration qui avait été adoptée à cette occasion. Le Mouvement des pays non alignés, a-t-il rappelé par ailleurs, soutient la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale, gage d’une paix durable dans la région du Moyen-Orient.
M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal), Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a regretté qu' en ignorant délibérément les efforts désespérés que déploie une Aautorité palestinienne doublement affaiblie par la connivence des extrémistes de tous bords, la puissance occupante a choisi d'exploiter, en les instrumentalisant, les aspérités d'une conjoncture internationale doublement tétanisée par la tragédie du 11 septembre. Dans ce contexte, les Nations Unies n'ont d'autre alternative que d'agir avec fermeté pour mettre fin aux affrontements et sauver les négociations. De même, notre Comité en appelle à toutes les bonnes volontés pour aider les belligérants à s'extraire du cercle vicieux des affrontements, a ajouté M. Louis Fall. Il a outre rappelé qu'il faut
respecter les considérations incorporées dans le projet de résolution que le Conseil de sécurité a rejeté le 15 décembre dernier, à savoir le retrait immédiat, inconditionnel et total des forces israéliennes des zones palestiniennes occupées, le respect des principes de la Convention de Genève de 1949, la reprise des négociations de paix et la conclusion d'un accord de règlement global, juste et durable conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. Le rôle de la cCommunauté des donateurs doit également être particulièrement souligné et il convient de l'accroître et de l'intensifier, a conclu le Président du Comitéreprésentant.
M. CRISTIAN MAQUIEIRA (Chili), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a estimé que, dans le contexte de la détérioration rapide de la situation au Proche-Orient, le Groupe de Rio considère qu'il est impératif de réitérer sa position telle qu'énoncée dans la Déclaration faite par les Ministres des affaires étrangères du Groupe, le 14 novembre dernier, devant l’Assemblée générale. Le Groupe réaffirme son appui aux résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité qui établissaient un cadre juridique pour une solution juste et durable du conflit au Proche-Orient. Le Groupe reconnaît les droits inaliénables du peuple palestinien d'établir un Etat indépendant, stable, démocratique et viable. A cette fin, il réaffirme le rôle essentiel du Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, en tant qu'interlocuteur légitime du peuple palestinien. Le Groupe reconnaît également le droit pour Israël de vivre en sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Le Groupe de Rio regrette et note avec préoccupation que les négociations dans le cadre du processus de paix débuté à Oslo en 1993 ont été suspendues, donnant lieu à une escalade de violence, des représailles et l'usage excessif de la force. Ces développements représentent une violation des droits de l'homme et du droit humanitaire international, en particulier des droits des populations civiles innocentes. Le Groupe de Rio en appelle par conséquent aux parties concernées pour qu'elles cessent immédiatement tous les actes de violence et retournent, aussi tôt que possible, à la table des négociations dans le cadre du processus de paix, en veillant à l'application immédiate du Rapport Mitchell. Le Groupe de Rio exhorte le Gouvernement d'Israël et l'Autorité palestinienne à adopter une position constructive permettant de promouvoir le dialogue ainsi qu'à éviter d'agir unilatéralement, prenant ainsi le risque d'affecter de manière irréversible le processus de paix. Enfin, a-t-il réaffirmé, le Groupe de Rio est disposé à se joindre aux efforts des autres membres de la communauté internationale en vue de parvenir à un règlement final dans la région.
M. DAUDI NWAKAWAGO (Tanzanie), s’exprimant au nom du Groupe des Etats d’Afrique, a estimé que la situation actuelle dans les territoires occupés anéantissent les efforts consentis au cours des années passées en raison de l’usage excessif de la force par l’armée israélienne, de la terreur et de la violence qui ont fait de nombreuses victimes parmi les populations civiles palestinienne et israélienne. Il ne peut pas y avoir de solution militaire au conflit, la solution politique étant le seul moyen d’obtenir une paix juste et durable. Nous demandons aux deux parties, la Palestine et Israël, de reprendre les négociations sur la base du Rapport Mitchell. Dans sa déclaration faite lors du débat général de cette Assemblée, a ajouté le représentant, le Président Bush a reconnu le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat viable, ce qui constitue un
développement significatif. De fait, le droit inaliénable du peuple palestinien à disposer d’un Etat indépendant n’est plus sujet à débat mais exige la pleine mise en œuvre des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité. Le représentant a également soutenu le droit des Palestiniens à bénéficier d’une protection internationale contre l’agression israélienne. Il est indispensable d’envisager le déploiement d’une force d’observation des Nations Unies, compte tenu de la détérioration de la situation sur le terrain, qui viendrait compléter le mécanisme de surveillance que recommande le Rapport Mitchell.
M. H. FADAIFARD (Iran) a déclaré que le récent cycle de violence dans les territoires occupés palestiniens préoccupe de nouveau la communauté internationale. Il a également rappelé qu’au cours de ces dernières décennies, la communauté internationale était parvenue à un consensus sur la nécessité d’appliquer les dispositions de la quatrième Convention de Genève de 1949 relatives à la protection des civils en temps de guerre. Or, la poursuite d'actes illégaux par les autorités israéliennes constitue une violation délibérée et entière de cette Convention ainsi que des nombreuses résolutions pertinentes des Nations Unies et des instruments politiques et juridiques internationaux en vigueur. De même, la délégation iranienne regrette qu'Israël continue d’ignorer l'appel au gel de construction de colonies dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, réaffirmant ainsi ses intentions réelles de puissance occupante. Le représentant a en outre fait remarquer que le Gouvernement israélien maintient les restrictions imposées aux mouvements de personnes et de biens dans les territoires occupés et a déploré qu'elles punissent une population entière et limitent les efforts déployés par les peuples musulmans pour fournir une aide médicale d'urgence à des milliers de Palestiniens victimes de la politique israélienne. Enfin, M. Fadaifard a rappelé que la question de la Palestine demeure la responsabilité des Nations Unies en tant que seul organe universel et représentatif de la communauté internationale.
M. AARON JACOB (Israël) a rappelé que , dimanche dernier, les pressions exercées par la communauté internationale, ont enfin convaincu le Président Arafat de traiter de la question du terrorisme. Malheureusement , la tentative du Président de l’Autorité palestinienne de démontrer au monde qu’il a finalement abandonné l’uniformejeter le costume du révolutionnaire violent n’a duré que deux jours, a dit le représentant en citant un discours prononcé à Ramallah dans lequel Yasser Arafat promet la poursuite des combats et appelle son peuple à rester forts. Le cynisme des dirigeants palestiniens est sans limites, a estimé le représentant en ajoutantestimant aussi que le Président Arafat reprend le chemin qu’il a fréquenté tant de fois, celui de la duplicité.
La fin de la violence et du terrorisme est une condition essentielle à la reprise des négociations politiques, a averti le représentant. Les Palestiniens, a-t-il poursuivi, n’épargne nt aucun effort lorsqu’il s’agit d’un e instanceforum international e mais ils refusent de faire le moindre effort qui ferait vraiment avancer leur cause et éliminerait le plus grand obstacle à la paix et à la sécurité dans la région, à savoir la fin de la terreur, de l’encouragement à la violence, et de la violence elle-même.
Le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée générale illustre une fois de plus est un autre exemple d’unl’effort contreproductif qui évite la véritable question, a-t-il dit. Le concept caducusé de l’occupation comme origine du conflit revient chaque fois que les Palestiniens veulent éviter d’assumer leur responsabilité vis-à-vis de la haine et du terrorisme qu’ils nourrissent et chaque fois qu’il s’agit de faire
taire les critiques devant leur manière de répondre , par des bombes et des armes , à l’offre sans précédent qu’Israël a faite à Camp David. Le projet de résolution, s’il était adopté, a poursuivi le représentant, ne ferait qu’éloigner les parties de la nécessité impérative de mettre fin à la terreur et à la violence afin que le dialogue reprenne. Le projet, dans ses termes, préjuge des résultats des négociations et établit une fausse corrélation entre ceux qui commettent des actes de terrorisme et ceux qui les combattent.
Israël, a conclu le représentant, est attaché au processus de paix au Moyen-Orient. Il s’est engagé en faveur de la mise en oeuvre du Rapport Mitchell avec les étapes prévues. Israël est attaché à des négociations sérieuses et substantielles, sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, menéees dans un esprit de partenariat et de bonne volonté qui ouvriraient la voie à un avenir de paix et à une coexistence entre deux peuples. La première étape doit et ne peut être que la fin de la terreur, a précisé le représentant.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a dénoncé, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), les mesures prises par Israël, à l’encontre de la population civile palestinienne mais également de l’Autorité palestinienne. L’arsenal militaire israélien est mobilisé à l’encontre de la population israélienne qui vit dans un climat de terreur accru. La situation est extrêmement explosive dans la région. Des agressions verbales ont été faites, notamment de la part du Premier Ministre israélien qui a annoncé son intention de rompre le contact avec Yasser Arafat. Israël s’attend en même temps à ce que l’Autorité palestinienne soit en mesure d’améliorer la situation sécuritaire. Il s’agit là de la quadrature du cercle. Ariel Sharon a déclaré publiquement qu’il était contre un règlement pacifique et l’application des recommandations du Rapport Mitchell. Il incombe à la communauté internationale, et tout particulièrement au Conseil de sécurité, d’assumer la responsabilité qui lui revient de maintenir à la paix et la sécurité, a ajouté le représentant. L’on ne saurait accepter que le Conseil de sécurité soit atteint de paralysie pour ce qui est de la question palestinienne. Nous nous trouvons à un moment critique et inquiétant. Nous devons intervenir et renforcer notre confiance à l’égard de la légalité internationale qui est le seul moyen de mettre un terme aux violations du droit international. Les remarques faites par le Président des Etats-Unis, M. George Bush, par l’intermédiaire de son Secrétaire d’Etat, démontrent que ce conflit est lié à la poursuite de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. La paix au Moyen-Orient sert les intérêts des Arabes mais également des Juifs. Le peuple israélien profiterait de la reprise du processus de paix. Celui-ci doit amener son Gouvernement à en jeter les bases conformément aux résolutions 338 et 242 du Conseil de sécurité, à la quatrième Convention de Genève et aux recommandations du Rapport Mitchell.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré qu’il n’était, en aucun cas, possible de justifier le terrorisme et que la Norvège demandait instamment au Président Arafat de faire le maximum d’efforts pour le combattre et à Israël de cesser ses actions militaires contre les Palestiniens et de faire preuve de retenue. Il a indiqué que la Norvège était d’avis que la mise en œuvre des recommandations Mitchell serait facilitée si un appui était fourni aux parties sous la forme d’un mécanisme de surveillance. La Norvège, a-t-il poursuivi, demande aux parties de reconnaître les objectifs suivants pour les négociations sur le statut final: pour
les Palestiniens, la fin de l’occupation de leurs territoires et la création d’un Etat viable et démocratique en accord avec les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité; pour les Israéliens, le droit de vivre en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières internationalement reconnues. Il est temps pour les dirigeants au Moyen-Orient de reprendre la voie de la paix. La terreur doit céder la place à un cessez-le-feu et aux préparatifs des négociations sur le statut final.
M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a condamné le dernier veto des Etats-Unis qui a empêché le Conseil de sécurité de s’acquitter de son mandat. Seule une condamnation efficace de la politique palestinienne pourrait contribuer à la cessation de la guerre et à la création de conditions propices à la reprise des négociations avec des interlocuteurs impartiaux sous l'égide des Nations Unies. Israël, a poursuivi le représentant, doit respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et ses obligations en vertu de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre. Les Etats-Unis doivent, de leur côté, suspendre l'appui financier qu'ils fournissent à des fins belliqueuses et condamner le terrorisme d'Etat israélien s'ils souhaitent le succès de la lutte mondiale contre le terrorisme. Enfin, Cuba réaffirme sa solidarité avec la lutte héroïque menée par le peuple palestinien pour la construction d'un Etat indépendant et avec tous les autres pays arabes dans leur lutte pour le retrait d'Israël de leurs territoires.
M. JOHN D. NEGROPONTE (Etats-Unis) a rappelé les propos du Président des Etats-Unis selon lesquels son pays travaille à un jour où deux Etats, Israël et la Palestine, vivront en paix ensemble dans des frontières sûres et garanties. Nous cherchons, a précisé le représentant, des moyens concrets et réalistes de renverser la tendance dangereuse que l’on voit aujourd’hui et de tracer la voie d’une véritable négociation entre Israël et l’Autorité palestinienne. Malheureusement, a-t-il estimé, les résolutions dont sont saisis les organes des Nations Unies ne tiennent pas compte de la dynamique terrible qui est à l’oeuvre dans la région. Au contraire, l’objectif de la résolution actuelle semble isoler politiquement une des parties au conflit en tentant d’investir l’autre partie du poids de l’Assemblée générale. Les Etats-Unis voteront contre cette résolution, a prévenu le représentant avant d’expliquer davantage sa position par le fait qu’elle demande la création d’un mécanisme de contrôle sans tenir compte de l’accord ou du désaccord des parties.
Est-ce une manière réaliste de poursuivre nos objectifs communs, s’est-il interrogé en reprochant aussi au texte de ne pas demander la cessation des actes terroristes. Se félicitant de la déclaration constructive du Président Arafat en la matière, le représentant a argué que les négociations directes restent la seule voie vers la réalisation des objectifs communs que les actes de terrorisme, a-t-il précisé, veulent condamner à l’échec. A des milliers de kilomètres d’ici, a souligné le représentant, le Gouvernement américain travaille avec acharnement pour éloigner les parties du précipice. Il est d’ailleurs question de demander au Général Zini de retourner dans la région pour contribuer à la mise en place d’un cessez-le-feu en vue de la mise en oeuvre des recommandations du Rapport Mitchell auxquelles sont attachés les Etats-Unis.
Maintenant, a dit le représentant, que les Palestiniens assument leurs responsabilités à l’égard de la lutte contre les groupes terroristes tels que le Hamas et le Djihad islamique, Israël doit créer un environnement dans lequel les Palestiniens peuvent soutenir et renforcer leurs efforts. Israël doit prendre des mesures pour alléger les restrictions imposées aux Palestiniens et réfléchir soigneusement aux conséquences de ses actes. Le rôle des Nations Unies, a conclu le représentant, est de faciliter et de renforcer les accords qu’Israéliens et Palestiniens ont signés. Les résolutions biaisées ne sauraient aller dans ce sens. Il a ajouté que si nous lancions le signal de la bonne volonté de l’Assemblée générale pour encourager les parties “directement sur le terrain” à s’acheminer vers la voie de la coexistence et de la paix, nous ferions une véritable contribution pour mettre fin au conflit et accroître la crédibilité de cette institution.
M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a condamné les actes terroristes contre la population israélienne qui, a-t-il estimé, discréditent les aspirations légitimes du peuple palestinien et compromettent le processus de paix. Il a donc appelé la direction palestinienne à prendre des mesures énergiques et vigoureuses pour lutter contre le terrorisme. A cet égard, le représentant s’est félicité de la déclaration récente du Président Arafat arguant que la seule voie viable est celle du cessez-le-feu et de la reprise du dialogue. Il n’y a pas, a-t-il insisté, de solution armée au conflit et le statu quo est sans fondement. Seul le cadre politique est valable, a-t-il encore dit en appelant, cette fois, Israël à faire preuve de retenue et à renoncer aux incursions dans les territoires palestiniens et aux pratiques extrajudiaires. Il s’agirait là des mesures de rétablissement de la confiance, a-t-il souligné avant de promettre que la Fédération de Russie, dans le cadre du Groupe quadripartite international, déploiera tous les efforts possibles pour un retour du processus dans la voie d’un règlement pacifique. Concluant sur le projet de résolution dont l’Assemblée est saisie, il l’a jugée équilibrée et a assuré que sa délégation exprimera un vote positif.
M. JEAN DE RUYT (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a déclaré que la cessation de la violence doit être la priorité de la communauté internationale. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ont rappelé que la paix doit reposer sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, ainsi que sur la reconnaissance du droit irrévocable d’Israël de vivre dans des frontières internationalement reconnues et le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat indépendant. Nous réitérons notre appel à l’Autorité palestinienne pour qu’elle mette tout en oeuvre pour éviter les actes de terreur et démanteler les réseaux islamiques. Nous appelons la partie israélienne à retirer ses forces militaires, à geler l’implantation des colonies de peuplement, et à arrêter les opérations contre les structures palestiniennes. Le représentant a également demandé la mise en œuvre du Plan Tenet et des recommandations du Rapport Mitchell qui constituent la voie à suivre pour la reprise du dialogue politique. La mise en oeuvre d’un mécanisme de surveillance servirait les parties et nous sommes disposés à y participer, a-t-il indiqué. Par ailleurs, il est clair que nos efforts doivent également porter sur l’application du droit humanitaire international et l’universalité de la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre. Une action concertée entre l’Union européenne, les Etats-Unis, les Nations Unies, la Fédération de Russie et les pays arabes concernés, est indispensable.
M. PAUL HEINBECKER (Canada) a indiqué que les besoins à long terme des Israéliens et des Palestiniens demeurent les mêmes. Ces deux peuples doivent pouvoir vivre en paix et en sécurité dans des Etats viables et à l'intérieur de frontières internationalement reconnues et cela, a-t-il poursuivi, ne sera possible que par la reprise des négociations. En effet, la violence sape les efforts de paix et une action vigoureuse doit par conséquent être prise contre le terrorisme. Dans ce contexte, le représentant s'est félicité de la prise de position de l'Autorité palestinienne contre le Hamas et le Djihad islamique. Le Canada s'abstiendra lors du vote sur la section B de la résolution car elle ne tient pas compte des attaques terroristes perpétrées contre les civils israéliens, réaffirmant qu’il appuie le droit d'Israël à la sécurité. Cependant, a estimé le représentant, l'utilisation de la force par Israël sape la confiance et renforce le terrorisme. Les pourparlers de paix doivent donc reprendre en présence de représentants légitimes qui s'expriment au nom de leurs peuples.
M. WANG YINGFAN (Chine) a souligné que la nouvelle vague de violence et d’affrontements entre Israéliens et Palestiniens a plongé la communauté internationale dans l’inquiétude. Face à cette grave situation, il appelé le Conseil de sécurité à prendre des initiatives réelles conformément à ses responsabilités en matière de paix et de sécurité internationales. Le Conseil, a-t-il dit, doit prendre des décisions résolues pour faire cesser la violence, notamment en créant un mécanisme de contrôle de l’application du Rapport Mitchell. Les membres du Conseil ont déployé des efforts inlassables a cet effet, a souligné le représentant en rappelant qu’une nouvelle fois, ces efforts se sont heurtés au veto d’un des membres. Les affrontements et les représailles militaires ne feront qu’aggraver la haine mutuelle, a-t-il insisté. Seuls le dialogue et la négociation peuvent ramener la paix, a-t-il encore dit en appelant à des mesures directes pour la reprise des négociations de paix et l’application des accords existants. En la matière, il a salué les efforts internationaux qui doivent avoir pour base les résolutions pertinentes du Conseil et le principe “terre contre paix”. En concluant, le représentant a estimé que l’Autorité palestinienne, sous la direction du Président Arafat, est un élément indispensable pour la paix au Moyen-Orient. Dans ce cadre, il s’est félicité des efforts de l’Autorité palestinienne dans la lutte contre le terrorisme.
M. YUKIO SATOH (Japon) a fait part du soutien de son pays au droit à l’autodétermination du peuple palestinien, y compris la création d’un Etat indépendant, ainsi qu’au droit d’Israël de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. Nous sommes particulièrement préoccupés par la situation résultant de la confrontation actuelle entre le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne qui risque de conduire à l’effondrement du processus de paix. C’est la raison pour laquelle nous avons appelé sans répit les parties à mettre un terme à la violence et à reprendre le dialogue. A cette fin, nous sommes disposés à fournir aux parties toute notre aide. Les attentats du 11 septembre ont constitué un tournant. La coopération internationale a pris un nouvel élan, qui transcende les différences religieuses, ethniques et culturelles. Il est important que les parties saisissent cette occasion et redoublent d’efforts pour progresser dans la voie d’une paix durable dans la région qui repose sur un esprit harmonieux de coopération.
M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a fait observer que la reconnaissance par toute la communauté internationale du droit du peuple palestinien à avoir un Etat indépendant ne pouvait être ignorée. Israël, a-t-il déclaré, doit se retirer de tous les territoires palestiniens occupés conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et respecter les droits des populations qui vivent dans territoires occupés. Le Gouvernement israélien cherche à faire échouer l'établissement d'un Etat palestinien. La communauté internationale ne doit ni ne peut tolérer une telle situation. Les Maldives se joignent à la communauté internationale pour condamner tous les actes de terrorisme perpétrés par des individus et des groupes d'individus contre le processus de paix. La communauté internationale doit agir et - agir maintenant - pour réfréner la violence. Nous considérons, a-t-il dit, que les coparrains du processus de paix, en particulier les Etats-Unis, doivent demeurer activement engagés dans le processus de paix et aider les parties à passer de la confrontation à la coopération. Nous estimons que les dispositions de l'Accord de Charm el-Cheikh et les recommandations du Rapport Mitchell continuent d'être une feuille de route crédible et efficace pour parvenir à une paix acceptable pour les deux parties. Les Maldives, a-t-il conclu, sont convaincues que la solution à la crise palestinienne réside dans la cessation de l'occupation israélienne des territoires palestiniens et la création d'un Etat palestinien sur la base des résolutions du Conseil 242 et 338 et du principe de l'échange de la terre contre la paix.
M. ENIO CORDEIRO (Brésil) a indiqué que son pays condamnait les attaques terroristes violentes qui se sont produites récemment dans la région et que, dans le même ordre d’idées, il déplorait les attaques des forces israéliennes visant des cibles civiles et ayant fait de nombreuses victimes civiles. Le Gouvernement brésilien rejette ces actes et réaffirme sa conviction que la violence ne sert la cause de personne, elle ne fait que détériorer de plus en plus la situation au Moyen-Orient et accroître le niveau d’hostilité et d’intolérance déjà dangereux entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il déclaré. On doit parvenir à la réconciliation grâce aux mécanismes acceptés par la communauté internationale et prévus par la Charte des Nations Unies. Elle doit se baser sur un dialogue constructif, le respect des accords entre les parties et la mise en œuvre des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. Le représentant a demandé que le dialogue et les négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne reprennent de toute urgence et a rappelé que l’Autorité palestinienne était le représentant légitime du peuple palestinien. Comme l’indique le projet de résolution qui nous est présenté, l’Autorité palestinienne joue un rôle essentiel, est une partie prenante essentielle dans la paix et doit être pleinement préservée, a-t-il fait valoir.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré qu’il fallait reconnaître la place centrale de la question de l’occupation israélienne et la nécessité d’éliminer cet obstacle pour parvenir à la paix. Il a fait valoir que l’implantation de colonies de peuplement était contre-productive et devait cesser. Il s’est dit convaincu que la mise en oeuvre des recommandations contenues dans le Rapport Mitchell constitue le tremplin pour une relance du processus de paix et que les autres efforts dans ce sens, dont ceux des Etats-Unis, méritaient le plein appui des Etats Membres. Il a souligné qu’il n’était pas question de substituer ces initiatives aux résolutions pertinentes des Nations Unies pas plus qu’aux
autres accords conclus par les parties concernées. La solution ultime du conflit doit permettre la réintégration des Palestiniens dans leurs droits inaliénables à disposer d’un Etat avec pour capitale Jérusalem, a-t-il indiqué. Simultanément, tous les efforts doivent être déployés pour renforcer la capacité de l’Autorité palestinienne d’agir en tant que partenaire de la paix. Est-il possible d’envisager une méthodologie, un mécanisme qui permettrait aux dirigeants israéliens et palestiniens de se rencontrer régulièrement sous l’égide du Secrétaire général et en présence des présidents de tous les autres organes de l’ONU? Le temps est sûrement venu de se poser la question, a-t-il conclu.
M. JENO C. A. STAEHELI, Observateur permanent de la Suisse, a rappelé que le 5 décembre dernier 115 Etats parties s'étaient réunis à Genève et avaient réaffirmé l'applicabilité de la Convention au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. Il a souligné que le respect inconditionnel du droit humanitaire était non seulement un impératif en soi, mais une condition sine qua non pour sortir d'une logique du fait accompli et de la violence et pour revenir à une logique de dialogue politique devant mener à la paix juste et durable dont le Proche-Orient a un besoin urgent. La Suisse, a-t-il poursuivi, souligne la nécessité pour tous les Etats et institutions représentés ici d'assurer un suivi à la mise en œuvre de la Déclaration adoptée le 5 décembre dernier. Elle salue, a-t-il dit, les initiatives prises par des Etats parties, aussi bien individuellement que collectivement, conformément à l'Article 1 de la Convention et visant à faire respecter la Convention. Il a fait observer que la question se posait de savoir si, pour mieux protéger les civils, il était aujourd'hui possible ou nécessaire de recourir à des mécanismes judiciaires ou d'observation. Une application effective des règles humanitaires peut être réalisée par l'un ou l'autre de ces moyens, a-t-il estimé en ajoutant que la Déclaration du 5 décembre allait dans ce sens. Attachée au principe de subsidiarité, la Suisse espère que ce seront d'abord les parties au conflit, et pour certaines obligations spécifiques, la Puissance occupante, qui respecteront et feront respecter le droit international humanitaire en tenant compte de la Déclaration du 5 décembre. Il a également souligné l'obligation des Etats parties de faire respecter l’article premier des Conventions en toutes circonstances. Concluant, l'Observateur de la Suisse a émis l'espoir qu'un consensus aussi large que possible se dégagera parmi les Etats ici représentés pour apporter aux graves problèmes actuels une réponse réellement humanitaire et clairement fondée en droit. La Suisse, a-t-il insisté, apprécie pleinement le soutien apporté par l'Assemblée générale à la Déclaration du 5 décembre.
Explications de vote
Le représentant de la Turquie a condamné les attaques terroristes perpétrées contre les civils israéliens en saluant, en conséquence, les mesures prises par le Président de l’Autorité palestinienne contre les individus ou les groupes impliqués. Il a espéré que ces mesures seront maintenues et appliquées efficacement et résolument. Depuis 15 mois, a-t-il poursuivi, il apparaît de plus en plus évident que le problème ne peut être réglé par l’usage excessif de la force ni par l’état de siège ou le blocus économique. La voie de la paix et de la
sécurité, a estimé le représentant, passe par le dialogue et les négociations politiques et, a-t-il prévenu, il ne saurait être question de couper les ponts du dialogue entre les deux parties. Le Rapport Mitchell et le Plan Tenet, a-t-il poursuivi, doivent être vus comme les axes principaux de la carte de route qui pourra guider la région vers la paix sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et du principe de la “terre contre la paix”.
Malgré l’évolution négative de la situation, le représentant s’est dit encouragé par le fait que les contacts entre Israéliens et Palestiniens n’aient jamais été totalement interrompus. Il a salué la recontre entre les représentants des services de sécurité des deux parties. Sa délégation aurait souhaité que les mesures antiterroristes prises par les deux parties soient complémentaires et non pas contradictoires. Dans ce cadre, il a dit attacher une très grande importance à la Commission conjointe chargée de la sécurité.
Le représentant de l'Australie a rappelé que son pays, même s'il attache une grande importance à la quatrième Convention de Genève et estime qu'elle doit s'appliquer aux territoires palestiniens, n'a pas participé à la Conférence des Hautes Parties contractantes du 5 décembre dernier car, selon lui, elle ne pouvait ni contribuer au règlement du conflit israélo-palestinien ni résoudre la situation humanitaire. Pour cette même raison, l’Australie s'est abstenue lors du vote d'aujourd'hui.
Le représentant du Pakistan a estimé que l’annihilation des espoirs de paix, le déraillement du processus de paix, l’escalade sans fin de la violence et l’absence de volonté internationale de faire pression sur les deux parties pour qu’elles s’en tiennent aux accords antérieurs ne pouvaient que plonger plus encore la Palestine dans le chaos. Les efforts visant à discréditer la direction de l’Autorité palestinienne sont contre-productifs dans la mesure où ils compliquent encore la question et place la région dans une situation inextricable, a-t-il déclaré. La réintégration du peuple palestinien dans ses droits inaliénables et, en particulier, son droit à l’autodétermination et le retrait des forces d’occupation des territoires occupés ainsi que le démantèlement des colonies de peuplement illégales, est essentiel si l’on veut faire progresser de façon significative le processus de paix. En raison de sa signification pour la communauté internationale en général et pour la communauté islamique en particulier, Al Qods Al Charif est au centre de tout règlement global au Moyen-Orient, a-t-il conclu.
Le représentant du Paraguay a expliqué son absention par le fait que les textes ne respectent pas la réalité qui montre une responsabilité partagée quant aux actes de violence et de terreur. Les résolutions qui ont été mises aux voix, a-t-il dit, auraient dû contenir des éléments qui encouragent les parties à poursuivre le processus de paix. Il a exhorté, une nouvelle fois, les parties à reprendre aussi rapidement que possible les négociations et le dialogue et, ce, afin d’assurer le succès du processus de paix.
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