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AFR/326

LA PROTECTION ET LA REHABILITATION DES ENFANTS TOUCHES PAR LA GUERRE DEVRONT DEVENIR UNE PRIORITE NATIONALE, DECLARE M. OLARA OTUNNU AU TERME D'UNE VISITE EN RDC

07/06/2001
Communiqué de presse
AFR/326


                                                            HR/4535


LA PROTECTION ET LA REHABILITATION DES ENFANTS TOUCHES PAR LA GUERRE DEVRONT DEVENIR UNE PRIORITE NATIONALE, DECLARE M. OLARA OTUNNU AU TERME D'UNE VISITE EN RDC


Au terme d'une visite de 10 jours en République démocratique du Congo (RDC), effectuée du 24 mai au 2 juin, au cours de laquelle il a pu avoir une vue directe de l'impact des conflits sur les enfants, M. Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a lancé un appel pour que la protection et la réhabilitation des enfants affectés par la guerre deviennent une priorité en RDC.  M. Otunnu a aussi instamment demandé aux dirigeants politiques et aux chefs militaires de mettre fin au recrutement et à l'utilisation d'enfants soldats.  Selon le Représentant spécial du Secrétaire général, "le besoin d'un plan d'action urgent pour s'occuper de la grave situation des enfants touchés par la guerre en République démocratique du Congo se fait sentir.  La protection et la réhabilitation de ces enfants devront devenir une priorité nationale et politique."


Au cours de sa mission, M. Olara Otunnu a visité les différentes régions du pays, y compris les villes de Goma, Bukavu, Bunia, Kisangani et Kananga.  A Kinshasa, il a rencontré le Président Joseph Kabila et plusieurs ministres du Gouvernement ainsi que les dirigeants des principaux partis politiques et les membres du corps diplomatique.  Dans la ville de Goma, M. Otunnu a eu un entretien avec la direction du "Rassemblement congolais pour la démocratie" (RCD), qui était conduite par son président, M. Adolphe Onusumba, et à Bunia, il a rencontré les dirigeants du "Front de libération du Congo", avec à leur tête le président de ce mouvement, M. Jean-Pierre Bemba.


Partout où il s'est rendu en RDC, M. Otunnu a eu des rencontres directes avec différents groupes d'enfants affectés par la guerre et avec leurs parents, et il s'est entretenu avec les autorités politiques et militaires, les ONG et travailleurs humanitaires nationaux et internationaux, la société civile, les leaders religieux, et les agences de l'ONU.  Les effets de la guerre sur les enfants sont particulièrement dévastateurs quand on sait que la moitié des 49 millions d'habitants de la RDC sont des enfants de moins de 16 ans et que la moitié des 2 millions de personnes déplacées par les combats sont des femmes et des enfants.  La malnutrition et les mauvaises conditions sanitaires dues à la guerre ont causé la mort ou la souffrance de centaines de milliers d'enfants, et selon une étude récente du Comité international de la Croix-Rouge, 2,5 millions de personnes, en majorité des enfants, sont mortes dans la partie orientale de la RDC, des suites de causes liées au conflit, depuis le début des hostilités en août 1998.  Les statistiques humaines de la RDC sont effrayantes: la plupart des familles vivent avec moins d'un dollar par jour; 40% des enfants du pays sont sous-alimentés; la mortalité infantile a doublé au cours des dix dernières années, et plus de la moitié des enfants en âge d'être scolarisés ne vont pas à l'école.


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HR/44535

7 juin 2001


Contre l'usage d'enfants soldats dans le conflit, M. Olara Otunnu a répété que "la place des enfants est à l'école et dans leurs familles et communautés.  Elle n'est pas sur les champs de bataille.  Le recrutement massif d'enfants soldats est devenu une gangrène qui détruit lentement et sûrement le tissu social de la RDC et de cette partie de l'Afrique", a-t-il poursuivi en proposant un programme d'action en cinq points qui a été accepté par les dirigeants politiques et militaires.  Ces cinq propositions portent sur l'arrêt complet du recrutement et de la participation aux combats des enfants de moins de 18 ans et sur la création d'un mécanisme de contrôle de cet engagement ainsi que sur l'organisation de campagnes d'information pour sensibiliser le public, les groupes armés et la société civile sur la question.  L'organisation de visites conjointes de vérification dans les camps militaires et les casernes ainsi que la création des structures nécessaires à la démobilisation, à la réhabilitation, à l'accueil et à la réintégration dans la vie civile des enfants soldats sont également inclus dans le programme d'action en cinq points.  Un résultat important obtenu lors de la visite de M. Otunnu a été l'annonce faite par le gouvernement de la RDC qu'il venait juste de ratifier le Protocole facultatif international qui interdit l'utilisation dans les forces armées d'enfants de moins de 18 ans, ce qui fait de la RDC le cinquième pays au monde à ratifier ce texte.


Aux parents et à leurs enfants qui demandaient la fin de la guerre et l'arrêt du pillage des ressources naturelles de la RDC, M. Otunnu a déclaré que le pillage des diamants, de l'or, du coltan, du bois et du café congolais est un acte indigne qui dépouille les Congolais de leurs biens et de leurs droits.  Ces ressources devraient servir à l'éducation, aux soins de santé et au développement des Congolais, a-t-il dit.  Après avoir rappelé aux dirigeants politiques et aux chefs militaires que l'avenir de toute société dépend de la protection et du développement qu'elle accorde à ses enfants, M. Olara Otunnu a appelé la communauté internationale à venir en aide aux enfants de la RDC et à briser le cycle de désespoir et d'exploitation dans lequel ils sont enfermés.  Se félicitant de l'attachement de tous les secteurs de la société congolaise à l'unité de leur pays, M. Otunnu a conclu qu'une RDC unie et saine serait la locomotive naturelle du développement et du progrès social de cette partie du continent africain.


Pour de plus amples informations, veuillez contacter M. Tonderai Chikuhwa au Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés (OSRG-CAC)- Tél: 212-963-3462; Fax: 212-963-0807. Ou M. Mounoubai, Chargé d'information (MONUC)- Tél: 880-58-33/ 990- 64-28 (Kinshasa), et M. Martin Kakra-Kouame, chef de la Section Information et Communication (UNICEF)- Tél: 88-46-746 (Kinshasa).


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